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FOUGÈRES A LA MAISON D'ALENÇON

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GÉNÉALOGIE DE LA MAISON D’ALENÇON.

Généalogie de la Maison d'Alençon (Bretagne)

 

LA GUERRE DE CENT-ANS (1337-1451) ET LA GUERRE DE SUCCESSION EN BRETAGNE (1341-1364).

La guerre de Cent-Ans eut pour origine, on le sait, la prétention du roi d'Angleterre au trône de France, en tant qu'héritier par les femmes ; ce à quoi s'opposait la Loi salique, interprétée de telle façon qu'un étranger ne puisse devenir souverain de la France.

A la même époque, en Bretagne, deux héritiers, l'un par les femmes, l'autre de branche masculine, se disputaient la succession au trône ducal, devenu vacant par la mort du duc Jean III (1341).

Cette querelle ne pouvait laisser indifférents les rois de France et d'Angleterre qui, tous les deux, cherchaient à mettre la main sur le duché de Bretagne, et, chose bizarre, ils intervinrent chacun pour soutenir, en Bretagne, un droit de succession précisément contraire à celui qu'ils représentaient, en se disputant le trône de France.

Philippe VI aida donc Charles de Blois, héritier de Bretagne par les femmes, et Edouard d'Angleterre soutint le comte de Montfort-l'Amaury, représentant de la branche masculine, qui, filialement, eut le dessus, et dont le fils régna sons le nom de Jean IV.

Les d'Alençon, princes du sang de France, prirent naturellement parti pour Charles de Blois.

Fougères ne souffrit pas trop pendant cette guerre, les hostilités s'étant portées surtout d'un autre côté. Cependant, en 1342, Charles de Blois vint assiéger Saint-Aubin. Il brûla la ville, mais ne put s'emparer du château.

Vainqueur, Jean IV, duc de Bretagne et comte de Montfort et de Richemont (DE LA BORDERIE, IV, 18), mit une garnison à Fougères et en d'autres places.

 

DU GUESCLIN S'EMPARE DE FOUGÈRES (1373).

Les ducs de Bretagne sentant très bien que les rois de France et d'Angleterre cherchaient, tous les deux, à s'emparer du duché, n'hésitaient pas à s'allier tantôt à l'un, tantôt à l'autre, nonobstant leurs serments féodaux, selon que le danger paraissait plus pressant d'un côté ou de l'autre.

Quant à leurs sujets, s'ils désiraient rester Bretons, ils se sentaient pleins de sympathie pour les Français et de défiance pour les Anglais.

Aussi, furent-ils très mécontents lorsqu'ils apprirent que le duc Jean IV, après avoir fait hommages à Charles V (DE LA BORDERIE, IV, 11, 19, 28), roi de France (13 décembre 1366), avait traité secrètement avec Edouard III d'Angleterre (DE LA BORDERIE, IV, 11, 19, 28) (19 juillet 1372).

Devant les menaces des Bretons indignés, le duc dut s'enfuir de l'autre côté de la Manche (28 avril 1373). Charles V envoya alors le connétable du Guesclin en Bretagne pour s'opposer, s'il était nécessaire, à une descente possible des Anglais.

Presque toutes les villes de la péninsule ouvrirent leurs portes au connétable. Mais, bien que Pierre d'Alençon, seigneur de Fougères, accompagnât du Guesclin, notre ville essaya de résister. La garnison, qu'y avait mise Jean IV, lui était restée fidèle.

On ne résistait pas impunément à du Guesclin : la garnison de « Fougière-la-Rons » (la Ronde) (DE LA BORDERIE, IV, 11, 19, 28) perdit « six vingts » hommes et dut se soumettre (mai 1373).

 

CHARLES V TENTE DE RÉUNIR LA BRETAGNE A LA COURONNE (1378).

Il était impossible que le roi de France, en bon Capétien, ne profitât pas des circonstances, pour essayer de s'emparer de la Bretagne. Il fit, en effet, proclamer, par le Parlement de Paris (18 décembre 1378), la réunion du duché à la Couronne.

Cet acte provoqua en Bretagne une protestation unanime, à tel point que Jean IV, chassé par ses sujets en 1373, put rentrer en triomphe dans son duché, acclamé par eux en 1379.

Une guerre entre la France et la Bretagne s'en suivit (1379-1380). Du Guesclin refusa d'y prendre part, ne pouvant, disait-il, lui, connétable de France, combattre le roi ; ni lui, Breton, combattre la Bretagne.

Le roi et le duc se réconcilièrent en 1381.

Sceau de Fougères en 1386 (Bretagne).

 

LA RÉGION FOUGERAISE PENDANT LA GUERRE DE CENT-ANS.

Les princes d'Alençon, seigneurs de Fougères, firent vaillamment leur devoir et furent très éprouvés.

Charles d'Alençon fut tué à Crécy (1346) ; Jean Ier à Azincourt (1415) ; Jean II, alors âgé de quinze ans seulement, fut fait prisonnier à Verneuil (1424) ; après sa libération (1428), il fut le compagnon de Jeanne d'Arc. Malheureusement, il ne persista pas dans cette voie glorieuse.

En 1425, le duc de Bretagne Jean V, alors du parti du roi de France, assembla ses troupes à Fougères, Bazouges et Antrain, pour reprendre Pontorson aux Anglais ; cette place fut, en effet, reprise en février 1426, mais les Bretons se firent battre à Saint-James, et après s'être ralliés à Antrain, furent mis en garnison à Dol, Fougères, Combourg, Landal, Saint-Aubin-du-Cormier et autres places frontières, pour résister à l'invasion des Anglais. Pontorson, retombé aux mains des ennemis, fut repris vers la Saint-Michel de 1426, par le Connétable de Richemont, frère du duc de Bretagne et lui-même futur duc (de 1457 à 1458).

Mais les calamités furent relativement restreintes.

Le pays qui semble avoir été le plus éprouvé du fougerais, pendant la guerre de Cent-Ans, est le Coglais. On y vit les tenanciers refuser de payer leurs redevances au voyer de la baronnie, parce que le duc d'Alençon, leur seigneur, qui leur devait « prester la force et les garantir », ne put le faire, étant prisonnier des Anglais ; ce qui occasionna « qu'ils avoient perdu tout le bien et esté détruits » (LE BOUTEILLER, II, 35 ; III, 89. — Archives de la Villegontier). Cela montre que les prérogatives des seigneurs de fiefs n'étaient pas sans avoir leur contre-partie.

L'abbaye de Rillé dut aussi subir des dommages dans ses propriétés (SÉE, Classes rurales, p. 3).

Quant à la ville, elle ne cessa de se développer.

C'est à cette époque que se forma tout un quartier nouveau, en dehors des murs, parallèlement à la rue de l'Aumaillerie (rue Chateaubriand), le long de la voie de Bayeux à Nantes (LE BOUTEILLER, III, 137).

On signale la venue, à Fougères et à Antrain, et sans doute ailleurs, de Normands quittant leur pays, désolé par la guerre de Cent-Ans.

C'est en 1347 qu'on constate, d'une façon positive, pour la première fois, l'existence d'une communauté distincte des assemblées paroissiales (LE BOUTEILLER, III, 70).

Les bourgeois qui, de 1243 à 1259 (LE BOUTEILLER, II, 276), avaient reconstruit l'hôpital Saint-Nicolas, en partie détruit en 1166 et transféré alors à l'Abbayette et à l'Aumônerie (près du moulin de Galascher), insistent en 1347 pour en partager l'administration avec les officiers du seigneur de Fougères.

Ils agrandissent leurs églises par la construction de transepts, bientôt suivis de chapelles latérales.

En 1429, ils construisent la chapelle Saint-Yves, pour permettre aux habitants du Bourg-Vieil de satisfaire leur dévotion lorsque, les portes de la ville étant fermées, ils ne peuvent se rendre à Saint-Sulpice.

L'auditoire, ou maison de justice, situé près du beffroi, dans l'enceinte du Bayle ; le beffroi (tour de l'horloge — cloche de 1397) [Note : LE BOUTEILLER, III, 124. — M. Maupillé (Hist., p. 85) dit 1304, sans doute par une lecture incomplète de l'inscription : « L'an MCCCIVxxXVII, me firent fer les bourges de Fougères et me nomma Rolland chapelle. » (Le BOUTEILLER, III, p. 124.) — M. de Kerdrel (Soc. Arch., VII, p. III) dit que les bourgeois de Fougères élevèrent le beffroi en 1383. La balustrade porte des sculptures flamboyantes, mais la base du monument paraît plus ancienne. La charpente a été plusieurs fois refaite. (Le BOUTEILLER, IV, 189)] ; l'hôtel de ville [Note : L'Hôtel de Ville a été l'objet au XVIème siècle d'une réfection ou d'une restauration importante qui lui a laissé les caractères de la Renaissance, mais il est plus ancien. (Voir LE BOUTEILLER, III, 124-339, et IV, 272)], et sans doute quelques parties du château, semblent remonter au XIVème siècle ou au début du XVème.

On connaît au XIVème siècle beaucoup de familles fougeraises ; certaines existent encore. Citons, dans la ville : les Leblanc, Letendre, Pioger, Cherel, Langloys, Gautier, Tiercelin, Chauvel, du Tertre, Galodé, Javelle, Denisot, Nicole, Deschamps, Blanchet, Lefèvre, Lepeissé, Lorfèvre, Briens, Brochart, Ferré, de la Mare, de la Couarde, Richard, Lemaignen, Marie, Guérin, Duval, Garnier, Anger, Magne, Lagogué, Le Bourcier, Herbert, Le Vaillant, Babin, Tirel, de Launay, Lemoine, Marignier, le François, Digné, Moriceaux, Fouquet, Pelé, Mareschal, Leroy, de la Haie, Hardy, Collin, Harel, Couldray, Lodé, Olivier, Lefranc, Bourdon, Angenard, Paël, Gicquel, Souaitié, Dorenge, Lasne, la Chapelle, Tison, Frogier, le Bascle, Langelier, Salmon,Champion, Baron, Touchard, Martin, Orry, Colas, Aubry, le Bourgeoys, etc., etc.

Et dans les campagnes, parmi les principales familles, citons :

Les de la Vieuxville, puinés des du Châtellier, les de Beaucé, les du Hallay, les de Poilley, les du Tiercent, les de la Haie Saint-Hilaire, les Chesnel de la Ballue, les Pinel de Chaudebœuf, les Tuffin de la Rouërie, les du Pontavice, les de la Villegontier (première famille de ce nom), toutes familles connues dans le pays depuis les XIème ou XIIème siècles.

Les de Pioger, à la Chaudronnerais, en Beaucé : ils descendent des d'Iné, voyers du Loërre au XIème siècle ; les Casin, à Fieurgon, en Fleurigné ; les Février, au Bois-Février, en Fleurigné : ils descendent aussi des d'Iné ; les Le Bouteiller, à Villavran, en Louvigné, paraissant descendre des comtes de Dol du Xème siècle ; les Godelin, aux Domaines, en Mellé ; les de Saint-Brice ; les de Marbré ; les Le Porc, à Larchapt, en Romagné ; les de Porcon, à Bonnefontaine, près d'Antrain ; les de Langan, à Ardennes, en Tremblay : ils viendront bientôt au Bois-Février, en Fleurigné ; les Morel, à Marcillé : en 1440, ils achetèrent la Villegontier et en prirent le nom, en sorte que deux familles portèrent à la fois, dès lors, le nom de la Villegontier ; les Gédouyn, à la Dobiais, en Saint-Jean ; les Hay, à Bonteville, en Montours, etc., etc...

 

LE DUC D'ALENÇON VEND LA BARONNIE DE FOUGÈRES AU DUC DE BRETAGNE (1428).

Cependant, le duc Jean II d'Alençon qui, nous l'avons vu, avait été fait prisonnier à Verneuil (1415) était toujours captif. Pour obtenir sa liberté, il dut consentir une énorme rançon (160.000 saluts d'or [Note : DUPAS, Seign. de Foug. — Copie de M. Maupillé (Voir LE BOUTEILLER, II, 91.) (M. de la Borderie, IV, 239, dit 80.000 saluts d'or et Dupas « huit vingts mille »)] et 10.000 livres), ce qui l'obligea à vendre sa baronnie de Fougères. Son oncle, le duc de Bretagne, s'en rendit acquéreur au prix de 80.000 saluts d'or et 38.000 écus d'or, soit une somme variant, selon les évaluations des spécialistes (Voir D'AVENEL et LEBER. Voir aussi DE LA BORDERIE, IV, 239), entre 3 millions 1/2 et 5 millions de notre monnaie d'avant-guerre 1914-1918. L'acte de vente fut signé le 31 décembre 1428.

Le 8 janvier 1429, les envoyés du duc de Bretagne, Robert d'Espinay et Jean de Beaucé, reçurent le serment de fidélité de Pierre Le Porc, gouverneur de Fougères.

(Emile Pautrel).

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