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HOSPICE DE LA VILLE DE FOUGERES

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En compulsant les archives de notre ville, nous retrouvons la trace de cinq établissements hospitaliers, dont trois seulement subsistent en 1846 : ce sont, 1° l'Hôtel-Dieu, ou hôpital Saint-Nicolas ; 2° l'hospice Saint-Louis ; 3° l'hospice de la Providence. Les deux autres, qui ont disparu, étaient la maladrerie de la Madelaine et le lazaret de la Santé.

 

HOSPICE SAINT-NICOLAS.

La fondation de l'Hôtel-Dieu, ou hospice Saint-Nicolas, remonte à l'année 1160.

Ce fut Raoul II, seigneur de Fougères, qui dota la ville de Fougères de ce premier établissement charitable. Nous ignorons quels en furent les premiers administrateurs ; nous savons seulement qu'au commencement du XVème siècle, il était sous la direction d'un prêtre qui en était en même temps l'aumônier.

Pendant longtemps le choix de cet administrateur fut un sujet de contestation entre les bourgeois et le sénéchal des seigneurs de Fougères, les uns et les autres prétendant avoir exclusivement le droit de le nommer. Il  arriva même plus d'une fois que les bourgeois, mécontents du choix fait par le sénéchal, nommèrent, soit un aumônier, soit un administrateur, et divisèrent ainsi deux fonctions qui devaient être réunies ; d'autres fois le sénéchal s'arrogea le même droit à l'encontre des bourgeois. Enfin, Marie d'Espagne, comtesse d'Alençon, au nom de son fils, encore mineur, prit une décision qui mit fin aux prétentions des uns et des autres.

Par lettres-patentes, données à Paris le 31 août 1347, et confirmées par le roi, cette dame réunit à tout jamais la chapelle à l'Hôtel-Dieu, et arrêta que celui qui aurait l'une aurait également l'autre, sans aucune division ; de plus, pour prévenir toute discussion dans la nomination de l'administrateur, elle régla que ce droit serait exercé alternativement par le seigneur et par les bourgeois.

Cet administrateur, qui ne pouvait être qu'un habitant originaire de la ville, prêtait serment devant le sénéchal et trois ou quatre bourgeois délégués par la communauté.

Ce règlement, dont l'original existe encore dans les archives de l'hospice Saint-Nicolas, confirmé par deux chartes, de François Ier, duc de Bretagne, en 1444, et de François Ier, roi de France, en 1532, fut observé jusqu'en 1560 : cette année-là, François II, par son édit de Fontainebleau, ayant enjoint à tous les juges de son royaume de faire saisir, dans le délai d'un mois, toutes les terres et revenus des hôpitaux situés dans le ressort de leur juridiction, pour être régis par les communautés des villes ou leurs délégués, celle de Fougères nomma trois de ses membres pour administrer l'hospice Saint-Nicolas.

Enfin, à l'époque de la révolution, on institua un bureau de cinq membres qui fut chargé de l'administration de tous les hospices de la ville.

Quant au service des pauvres, il paraît qu'il fut longtemps abandonné à des mains mercenaires.

Enfin, en 1672, la communauté s'adressa à Monseigneur de la Vieuxville, évêque de Rennes, et réclama de sa sollicitude pastorale l'envoi de quelques religieuses de la Miséricorde de Jésus, connues sous le nom d'Augustines, pour desservir son hôpital. Le prélat s'empressa d'acquiescer à la demande de la communauté, et mit à sa disposition quatre religieuses, qu'il tira de l'hôpital Saint-Yves de Rennes.

Ces quatre soeurs, arrivées à Fougères dans le courant de l'année 1674, furent établies dans l'hôtel du Châtelier, qui occupait la place de la maison conventuelle, et qui leur fut abandonné par la communauté. Elles s'engagèrent néanmoins à payer les lods et ventes, plus une rente annuelle et perpétuelle de 50 livres, pour la propriété et la jouissance d'une partie du jardin de l'hôpital.

La première supérieure de la nouvelle communauté fut dame Julienne Duguesclin, en religion soeur Sainte-Placide.

Les Augustines, chassées de leur maison par la révolution, furent rétablies dans le service de l'Hôtel-Dieu par décret impérial du 15 novembre 1810.

Les bâtiments de l'hospice Saint-Nicolas, sans aucun caractère d'architecture, appartiennent tous à des époques différentes ; cependant la plus grande partie doit remonter aux dernières années du XVème ou aux premières du XVIème siècle.

La pièce la plus remarquable est, sans contredit, la cuisine, dans laquelle quatre énormes piliers romans supportent un comble qui repose sur les retombées d'une voûte, et qui est terminé par un tuyau en briques, en forme de cheminée. Cet âtre étrange, qui comprend à peu près la pièce tout entière, accuse une époque antérieure à celle où l'on commença à fixer les cheminées dans les murs, et par conséquent au XIIIème siècle. Il serait donc fort possible qu'il remontât à la fondation même de l'Hôtel-Dieu. Du reste, la cuisine et la pièce qui en est voisine reposent l'une et l'autre sur un assemblage de piliers massifs et grossièrement travaillés, qui sont des caractères certains de leur antiquité.

Quant à la maison conventuelle, elle fut bâtie, en 1740, aux frais des religieuses, et les bâtiments qui sont situés sur la tour le furent en 1770.

Enfin, le bâtiment neuf ne date que de 1825.

La chapelle nous présente, dans sa façade, le monument d'architecture religieuse le plus ancien que possède la ville de Fougères.

Si l'on excepte le tympan de la porte et la croisée, qui ont été refaits à neuf au XIVème siècle, on ne peut s'empêcher de rapporter au XIIème le reste de cette façade. Les deux arcades en plein-cintre qui sont aux deux côtés de la porte et qui servent d'encadrement à deux autres arcades géminées ; les chapiteaux à crochets dont sont ornées les colonnettes sur lesquelles ceux-ci viennent reposer ; les voussures en retraite de la porte ; en un mot, tous les caractères qui la distinguent se réunissent pour la faire classer parmi les monuments de l'époque à laquelle florissait le style roman de transition, que l'on retrouve dans toutes les parties que nous avons détaillées.

Le reste de l'édifice appartient à diverses époques. La petite chapelle, qui y est annexée, et dans laquelle se trouve l'autel du Sacré-Coeur, fut bâtie, en 1434, par messire Alain Couasnon, seigneur du Bois-Garnier, qui y fonda trois messes, et la fit consacrer sous le nom de Notre-Dame-du-Bois-Garnier.

Elle passa ensuite dans la famille des Vaux par le mariage d'Orfraise Couasnon avec Jean des Vaux, seigneur de Lévaré. Celui-ci la céda à Jean du Châtellier, sieur des Flégés, avec droit d'y placer l'écusson de ses armes.

Ce dernier la fit passer dans la famille Reste. Jean de Salles en étant devenu possesseur par une alliance avec l'héritière de cette famille, son fils la vendit à Pierre Patard, dont les descendants l'abandonnèrent aux religieuses en 1736.

Les revenus, les dépenses de l'Hôtel-Dieu s'élèvent pour l'année 1845 à la somme de 40.000 fr.

 

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HOSPICE SAINT-LOUIS.

L'hospice Saint-Louis, fondé sous le titre d'Hospice-Général par lettres-patentes données à Versailles, au mois de juillet 1683, devait, dans sa destination primitive, servir à l'établissement d'un dépôt de mendicité.

Le titre de sa création lui attribue un grand nombre de privilèges, tels que le droit exclusif de vendre de la viande pendant le carême, de prendre chaque année cinquante cordes de bois dans la forêt, de confectionner et de vendre tous les cercueils des personnes qui décèdent dans la ville de Fougères [Note : Ces deux derniers privilèges subsistent encore en 1846], et beaucoup d'autres qui sont abolis, ou du moins singulièrement diminués.

L'administration de l'hospice fut confiée, dans l'origine, à seize directeurs, y compris un receveur et un greffier. Sept d'entre eux étaient, sous le nom de visiteurs, spécialement chargés des détails journaliers du service intérieur. Chacun d'eux était à son tour en exercice de ses fonctions un des jours de la semaine.

On ne saurait dire combien de temps a duré ce régime, créé par les lettres-patentes de fondation. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'avant que l'hospice Saint-Louis fût desservi par des religieuses, l'administration en avait été confiée à des dames charitables et bienfaisantes de la ville.

Citer ici les noms de Mlle Frontin des Buffards, de Mme de la Martinière, sa soeur, de Mlles Le Mercier de Cures et de Bigaglia, c'est rappeler aux habitants de Fougères, qui ont connu ces dames, le dévouement le plus absolu, le zèle le plus ardent, l'activité la plus infatigable consacrés au soulagement de l'infortune. 

Du reste, l'hospice était loin d'offrir, à cette époque, l'aspect grandiose et les avantages qu'il présente en 1846. Quelques bâtiments incommodes, peu appropriés à leur destination, sans clôture extérieure, formaient le premier établissement, dont le terrain avait été acheté par la ville pour la somme de 5.870 livres. Ceux qui les ont remplacés sont dus à la munificence des dames administratrices dont nous avons parlé, et principalement à Mlle des Buffards [Note : Il faut pourtant en excepter la chapelle, qui était achevée en 1680]. Ils furent complètement achevés en 1777, et le 2 juillet de l'année suivante, un traité fut passé entre les administrateurs et les dames de la Congrégation de la charité de Montoire, pour qu'elles fournissent à l'hospice quatre soeurs qui devaient être chargées de tout le service ; mais deux d'entre elles étant venues à mourir, et la Congrégation se trouvant hors d'état de les remplacer, les deux autres prirent le parti de se retirer. Ce fut alors que l'on appela les soeurs de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre, qui sont encore en 1846 à la tête de l'établissement.

Dans le courant de l'année 1806, l'hospice reçut un accroissement considérable par l'acquisition d'un terrain sur lequel on construisit plus tard (de 1812 à 1814) le grand bâtiment que l'on désigne sous le nom de bâtiment neuf.

Au moyen de cette adjonction, l'hospice Saint-Louis a été mis en état de remplir en partie le charitable but de sa création. On y compte en 1846 cent vingt lits, dont cinquante pour les hommes et soixante-dix pour les femmes.

Ses revenus annuels s'élèvent pour l'année 1845 à la somme de 15.000 fr. Ses dépenses à la même somme.

 

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HOSPICE DE LA PROVIDENCE.

Au mois de mars 1776, Mlle Anne-Pauline de la Belinaye, dame de Vandel, acquit, à titre d'afféagement, les bâtiments tombant en ruines, avec les cours et jardins de l'ancien prieuré de la Trinité, que M. l'abbé de Gouyon, dernier prieur titulaire, avait été autorisé à lui vendre.

Mlle de Vandel, dont le but, en faisant l'acquisition de ce local, était d'y fonder une maison d'éducation gratuite pour un certain nombre de filles pauvres, et un bureau de secours à domicile pour les malades indigents de la ville, se mit aussitôt en devoir de l'approprier à sa nouvelle destination. Elle fit élever le grand corps de bâtiment qui existe aujourd'hui, répara la chapelle des Bénédictins [Note : Cette chapelle a été détruite par un incendie, au mois de janvier 1824], et y attacha quelques constructions nouvelles. Enfin, le 14 avril 1778, elle passa, avec le supérieur des filles de la Sagesse, un traité d'après lequel il s'engageait à fournir trois soeurs de son ordre pour le service du nouvel établissement [Note : Il fut autorisé par lettres-patentes du roi, données à la Muette en 1782, et enregistrées au Parlement de Bretagne le 24 janvier 1783].

Mlle de la Belinaye fut particulièrement secondée dans son oeuvre par MM. les abbés Fournier, Foucault et Larticle, Mme Leziart de la Léziardière, Mlles de la Chesnaye Drouet et Bertin de la Hautière. Non contentes d'avoir fait les fonds pour l'acquisition du local et la construction des bâtiments, ces personnes charitables voulurent assurer l'avenir de leur fondation, et au moyen de dons successifs qui s'élevèrent à une somme de 27.000 livres, elles parvinrent à créer, au profit de la maison, qui prit la nom de la Providence, diverses rentes qui montèrent à 1.350 livres.

Ces rentes furent supprimées ou réduites pendant la révolution, de sorte qu'en 1800 il ne restait plus à la maison qu'une inscription de 362 fr. sur le grand-livre de la dette publique. Malgré cette diminution dans ses ressources, l'hospice de la Providence n'a pas cessé de remplir le but de son institution. Il est desservi en 1846 par cinq soeurs des filles de la Sagesse, sous la direction de la commission des hospices, qui y entretient trente deux orphelines.

Deux salles d'asile pour les enfants des deux sexes y sont annexées, ainsi qu'une école pour les filles. En 1845, ses revenus, en y comprenant le travail des orphelines, s'élèvent à 7.000 fr. ; ses dépenses à la même somme.

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MALADRERIE DE MADELAINE.

L'introduction de la lèpre en Europe, à la suite des Croisades, nécessita l'établissement de ces asiles, que l'on désigna sous le nom de Maladreries, Ladreries ou Léproseries, et dans lesquelles les personnes atteintes de cette cruelle maladie purent recevoir les soins que réclamait leur état, sans craindre de la communiquer à leurs proches.

La Maladrerie de Fougères fut fondée par Raoul II, vers la fin du XIIème siècle, à une petite distance de la ville, sur le chemin d'Iné, au lieu qui porte encore aujourd'hui le nom de Madelaine (ou Madeleine), la patronne de tous les établissements de ce genre.

Elle fut d'abord desservie par les chevaliers de Saint-Lazare de Jérusalem ; mais ceux-ci l'abandonnèrent de bonne heure, et en 1347 elle n'était déjà plus qu'une chapellenie, dépendante de l'hospice Saint-Nicolas.

Cependant, en 1674, les chevaliers de l'ordre de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Lazare la réclamèrent comme leur appartenant à titre de léproserie.

L'affaire fut portée devant la Cour de l'Arsenal, à Paris, et soutenue par les administrateurs de l'hospice. La Cour prononça en faveur des chevaliers ; mais l'administration obtint leur désistement, moyennant une rente de 150 livres qu'elle les autorisa à prendre sur la terre de la Bayette ou Aumônerie, et l'affranchissement qu'elle leur accorda de toutes les fondations qui étaient attachées à la possession de la Madelaine.

La révolution, en détruisant en France l'ordre des chevaliers du Mont-Carmel, a affranchi l'hospice Saint-Nicolas de cette redevance, en sorte qu'il est aujourd'hui seul et incontestable propriétaire de la terre de la Madelaine.

La chapelle, qui sert en 1846 de cellier, a été bâtie, en 1541, sur les ruines de l'ancienne chapelle de la Maladrerie, par les soins de Marc Guérault, chapelain et administrateur de la Madelaine.

 

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LE LAZARET DE LA SANTÉ.

L'asile que nous désignons sous ce nom ne nous est connu que par la mention qui en est faite dans quelques actes des XVIème et XVIIème siècles.

Il était situé dans un champ qui porte encore en 1846 le nom de Champ de la Santé, à environ 600 mètres de la ville, sur la route de Laval. Il servit à recueillir les malheureuses victimes de la peste, en 1562 et en 1635.

Nous ignorons complètement l'époque de sa destruction. Quelques ruines, que l'on voyait encore en 1777, ont entièrement disparu, et le sol ne présente aucun indice qui puisse servir à faire reconnaître la place qu'il occupait (L. Maupillé et A. Bertin, 1846).

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