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HISTOIRE DES MONUMENTS DE LA VILLE DE FOUGERES

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Le Château et les anciennes fortifications de la ville de Fougères.

 

Le château de Fougères

Le château de Fougères, une des pièces de fortifications du moyen-âge les mieux conservées que l'on rencontre en Bretagne, décrit un plan irrégulier dans son ensemble, et même dans chacune de ses lignes : il offre une assise tourmentée, comme le rocher sur lequel il s'élève. Ses remparts, qui, dans toute leur enceinte, ont encore leur couronne de créneaux et de mâchicoulis, sont flanqués de onze tours de différents genres d'architecture et de différentes époques.

On peut diviser le château en quatre plans principaux, l'entrée, l'aire ou enceinte, le donjon et la poterne.

L'entrée était défendue par trois tours, réunies entre elles par une courtine, aujourd'hui détruite en partie, et remplacée par des constructions modernes. Elle communiquait avec la ville par un pont-levis qui donnait passage sur le premier canal de la Couarde, et avec le château par un autre pont-levis qui s'abaissait sur un second canal. Ces trois tours, qui existent encore en 1846, présentent tous les caractères de l'architecture militaire du XIIème siècle, et furent sans doute construites par Raoul II, lorsqu'il rétablit son château en 1173 : seulement elles ont été l'objet de réparations considérables à leurs sommets.

Elles portent les noms des trois gouverneurs qui sans doute furent les auteurs de ces réparations.

Du Hallay à gauche ;

De la Haye de Saint-Hilaire au dessus de la porte ;

De Guémadeuc à droite.

L'aire, ou enceinte du château, était défendue à son entrée par deux tours, dont l'une, dite de Coigny, est encore debout (en 1846).

A gauche, et vis-à-vis, se trouvait un vaste bâtiment dont les dimensions intérieures étaient de 29 mètres de longueur, sur 11 mètres 50 centimètres de largeur.

Il comprenait trois pièces, superposées les unes sur les autres : celle du rez-de-chaussée, désignée sous le nom de salle de Mortemart, présentait une élévation d'étage de 4 mètres 30 centimètres. Le plancher supérieur reposait sur sept énormes poutres qui étaient soutenues, dans leur milieu et à leurs extrémités, par de fort belles colonnes de granit.

La salle du premier étage, dite de Sévigné ou des chevaliers, offrait une élévation de 5 mètres 60 centimètres.  Elle était éclairée par cinq grandes croisées, et trois énormes cheminées étaient destinées à répandre la chaleur dans ses différentes parties.

Enfin celle du second étage, à laquelle on avait donné le nom de Pontpignan, n'était qu'une espèce de grenier.

Ce bâtiment était terminé, à sa partie orientale, par une tour, ou plutôt par un pavillon qui portait le nom de Richelieu, et qui a été démoli à la fin du XVIIIème siècle, ainsi que la construction dont il dépendait.

A l'extrémité occidentale de ce bâtiment se trouvait la chapelle destinée aux exercices religieux du seigneur et des hommes de la garnison.

Cette chapelle, érigée sous le vocable de sainte Marie, remontait à la fondation même de la ville de Fougères, dont elle paraît avoir été la première église.

Ayant été démolie vers le milieu du XVIIème siècle, un arrêt du Conseil du roi (3 février 1670) en ordonna la reconstruction, et autorisa la translation provisoire dans la tour de Coigny.

Un autre arrêt du 29 février même année enjoignit au gouverneur d'employer à sa reconstruction la moitié des revenus de chaque année ; mais cet arrêt ne reçut point d'exécution, et jusqu'à l'époque de l'aliénation du château, le service divin ne cessa pas d'être célébré dans l'oratoire provisoire.

La chapelle du château était desservie par un religieux de l'abbaye de Rillé, qui avait le titre de prieur de Notre-Dame-du-Château [Note : Le dernier titulaire a été l'abbé Déric, chanoine de l'église cathédrale de Dol, auteur de l'Histoire ecclésiastique de Bretagne], la chapellenie formant elle-même un prieuré sous le même titre.

Les fonctions du prieur étaient de dire trois messes les dimanche, mercredi et vendredi, pour le repos et salut des âmes des fondateurs et donateurs.

Ses revenus consistaient en diverses rentes sur le domaine du roi, tant en argent qu'en denrées, dans le dixième du produit des moulins et coutumes de Bâzouges, Rimou, Coësnon et Marcillé, et en différentes rentes féodales.

Les autres tours de l'enceinte, et qui subsistent encore aujourd'hui, sont celles du Cadran, de Raoul et de Surienne, ces deux dernières reconstruites à neuf de 1589 à 1598, par le duc de Mercoeur, pendant qu'il occupait Fougères.

Le donjon, dont il n'existe plus, depuis 1630 [Note : Il fut démoli par ordre du roi], qu'une élévation ou plate-forme de 20 à 25 mètres de superficie, et de forme triangulaire, contient encore en 1846 de vastes casemates dont la seule entrée, qui aboutit sur la cour du château, est obstruée par les décombres [Note : La date de 1019 qu'on lit sur l'imposte de cette porte a fait supposer à quelques personnes qu'il avait été bâti à cette époque ; mais le style de la porte et l'emploi des chiffres arabes repoussent entièrement cette supposition. Nous croyons, avec l'éditeur du nouveau Dictionnaire d'Ogée, qu'il faut lire 1619, et que le 0 n'est qu'un 6 dont la partie supérieure a été brisée. Mais ici se présente un nouvel embarras, et nous ne saurions soupçonner la raison de cette date ; car, dès 1617, l'ordre avait été donné de démolir le donjon. Peut-être doit-on croire que cette date n'est que l'effet du caprice d'un ouvrier, qui se sera fait un jeu de la graver sur cette imposte, ou encore que la pierre du couronnement de la porte étant venue à se briser, on lui aura substitué celle-ci en 1619].

Il avait été bâti en 1383, par les soins d'Olivier de Clisson.

A ses trois angles s'élevaient trois tours, qui se présentent encore à nous en 1846 dans un état parfait de conservation.

A l'angle est, la tour de Guibé, qui n'est qu'un léger bastion saillant, de style mauresque, et sans aucune importance pour la défense.

A l'angle nord-ouest, la tour de Mélusine, bâtie vers 1242, par Hugues de Lusignan, qui lui donna le nom de la fée puissante dont sa famille avait la prétention de tirer son origine. L'entrée en était défendue par un pont-levis.

A l'angle sud-ouest, la tour du Gobelin, restaurée par Olivier de Clisson, et devenue tristement célèbre par les victimes de la tyrannie révolutionnaire qui y furent enfermées en 1792 et 1793. [Note : On a commis une erreur, en gravant le nom de Mélusine sur cette dernière tour. C'est à la première, évidemment la plus ancienne, qu'il appartient].

La poterne qui s'abaisse entre les tours de Mélusine et du Gobelin, au-delà du donjon, avec lequel elle communiquait par un chemin couvert dont la voûte est enlevée, se terminait par une tour géminée qui encadrait une porte à anse de panier. Cette tour, élevée en 1440, par Pierre II, duc de Bretagne, reçut de lui le nom d'Amboise, en l'honneur de Françoise d'Amboise, son épouse.

La poterne communiquait, au moyen d'un pont-levis, avec un rocher de forme elliptique qui s'avançait au milieu des eaux et des marais dont le château était environné au nord et à l'ouest.

C'était en passant le long de ce rocher, et par un des supports qui soutenaient le pont-levis, que des tuyaux en terre amenaient jusque dans les cuisines du château les eaux de la fontaine de Bémouche, située dans la vallée opposée.

Pour compléter la défense de la place, on avait ménagé trois grands réservoirs, qui étaient entretenus par les eaux du Nançon, et qui en rendaient les approches très-difficiles.

Les deux premiers de ces réservoirs étaient désignés sous le nom d'étangs de la Couarde.

L'un était creusé entre le flanc nord du château et un second rempart dont il ne reste plus d'autres vestiges qu'une tour que l'on aperçoit auprès des ponts de Rennes [Note : Ce rempart commençait aux environs de la poterne, et se terminait en communiquant avec le second mur d'enceinte ou chemin couvert nommé la Cardinale ; il était flanqué de plusieurs tours].

Il laissait échapper ses eaux par quatre issues :

1° Par le canal entre la ville et l'entrée du château, où elles donnaient le mouvement à quatre moulins qui en dépendaient, et que l'on nommait les moulins de la Tranchée ;

2° Par le canal entre l'entrée et la cour du château, dans lequel elles descendaient au moyen d'une arche pratiquée dans le rempart, au point où elle existe aujourd'hui (en 1846).

3° Par-dessous le pont-levis de la poterne : de là, elles se rendaient dans le lit actuel de la rivière, en baignant les pieds du château, dont elles suivaient exactement tous les contours ;

4° Enfin, par deux arcades, dans l'étang de la Basse-Couarde.

Celui-ci était situé au dessous du premier, et couvrait la prairie comprise en 1846 entre le rocher de la Couarde, les jardins de Rillé et les vallées de la fontaine de Bémouche.

Les eaux de cet étang s'échappaient par la chaussée qui se trouvait à l'extrémité nord-ouest du rocher, et suivaient à peu près la même direction que suit aujourd'hui (en 1846) le petit ruisseau qui arrose les prairies situées au dessous du château ; elles allaient également traverser le faubourg du Gast au pont Graffard, et enfermaient ainsi dans une espèce d'îlot l'église de Saint-Sulpice et les maisons voisines [Note : Cet étang a été supprimé au commencement du XVIIème siècle].

Enfin, l'étang de Roullard, immédiatement au dessous du château, était formé par une chaussée qui n'était en quelque sorte que le prolongement du rocher sur lequel a été bâti le presbytère de Saint-Sulpice, un peu au dessus du moulin de la Roche et de l'église de la Trinité.

On voit que pour inonder les approches du château, il suffisait de fermer les écluses qui donnaient passage à la rivière, et bientôt tous les abords présentaient l'aspect d'un lac assez profond pour qu'il fût très-dangereux de le franchir. Du reste, ce moyen de défense, qu'on avait ménagé avec tant d'art, faillit plusieurs fois causer la ruine de la basse-ville.

En 1720, il se forma une crevasse dans la chaussée de l'étang supérieur de la Couarde, et il s'ensuivit une inondation de tous les quartiers inférieurs.

Cet accident suggéra la pensée d'opérer quelques changements dans la chaussée ; mais soit inexpérience de la part des ingénieurs chargés de la direction des travaux, soit un effet d'une crue extraordinaire et subite des eaux, dans la nuit du 13 au 14 septembre 1768, la chaussée rompit entièrement, et toute la basse-ville fut encore inondée. La police intervint pour lors, et une sentence, confirmée par un arrêt du Conseil, enjoignit au gouverneur de rétablir la chaussée, et de faire à l'étang de la Couarde tous les travaux nécessaires pour prévenir les inondations ; mais, sur les réclamations réitérées du général et des habitants de la paroisse de Saint-Sulpice, un nouvel arrêt du Conseil (11 février 1775) supprima entièrement l'étang de la Couarde, et régla la disposition des lieux telle qu'elle existe en 1846.

Le château formait avec la ville un gouvernement militaire, dont le revenu s'élevait de 2.400 à 3.000 livres.

La position de Fougères lui donnait une très-grande importance ; aussi voyons-nous qu'avant la réunion de la Bretagne, ce gouvernement était regardé comme un des postes les plus honorables de la province, et donné seulement aux seigneurs qui avaient rendu de grands services au pays. Le plus ancien gouverneur de Fougères dont l'histoire nous ait conservé le nom, est Pierre Le Porc, seigneur de Larchapt, nommé par le duc de Bretagne Jean VI, en 1427. Ses successeurs furent, en 1430, le sire de Châteauneuf ; Jean de Raguenel, seigneur de Malestroit (1434) ; Michel de Parthenay (1456) ; le sire de la Hunaudaye (1457) ; Gilles de la Clartière (1476) ; Bertrand du Parc (1478) ; Barnabé Giffard (1478) ; Charles du Parc (1482) ; Antoine Moulinbloc (1483) ; le Vicomte de Coëtmen, sieur de Tonquedec (1487) ; Arthur de Porcon (1488) ; le duc de la Trémouille (1488) ; Jean Guibé (1498) ; N.... Bertrand de Pleguen, seigneur du Plessis-au-Chat (1541) ; Germain d'Anthenase (1567) ; M. de la Tannière (1576) ; M. de la Haie de Saint-Hilaire (15...) ; M. Renaud de la Marzellière (1585) ; le M. de la Roche (1588) ; M. de Gréal (1588) ; le M. de Belle-Ile (1589) ; le M. de la Chesnaye Vaulouet (1595) ; Thomas de Guémadeuc (1597) ; le maréchal de Thémines (1619) ; de Lauzières (1620) ; le M. de Boisblot (1623) ; le M. de Mortemart Vivonne (1627) ; le M. de Sévigné (1631) [Note : Après la mort du marquis de Sévigné, le maréchal de Schomberg avait obtenu du roi le gouvernement du château, pour en conserver le bénéfice aux enfants du marquis. Il s'obligea d'en fournir la démission au sieur d'Aurouvé, moyennant 52.000 livres] ; le M. d'Aurouvé (1652) ; le Comte de La Haye Saint-Hilaire (1659) ; Charles de Grumel, Comte d'Avaray (1671) ; le Comte Bernard de Beaumont (1676) ; le M. de la Roche d'Orange (1682) ; le M. de la Chesnelaye Romilley (1694) ; le Comte de la Bérange Lescaut (1705) ; le Comte de Longrus (1711) ; le Comte de Mornay (17....) ; le M. de la Chesnelaye Romilley (1755) ; et enfin le Comte de Coigny (1758) [Note : Nous n'avons pas la prétention d'offrir comme complète cette liste des gouverneurs de Fougères. Il y a nécessairement plus d'une lacune. Nous avons seulement voulu, en mettant sous les yeux de lecteur cette série de noms illustres, donner un appui à ce que nous avons dit plus haut, que le gouvernement de Fougères était réservé comme une récompense à de grands services].

Une des mesures qui ont évidemment le plus contribué à la conservation du château de Fougères, fut la résolution que prit le gouvernement et qu'il exécuta, en 1778, de faire aux bâtiments toutes les réparations qui seraient jugées nécessaires. La direction des travaux, qui s'élevèrent à la somme de 100.000 fr., fut confiée à notre concitoyen M. de Pommereul, officier supérieur au corps royal d'artillerie.

Le gouvernement profita de cette restauration du château pour y loger les prisonniers faits sur les Anglais, pendant la guerre de l'indépendance. A la paix, il y établit un dépôt d'artillerie, qui fut remplacé par une garnison d'infanterie, et puis par de la cavalerie.

Le château, avec toutes ses dépendances, fut afféagé, en 1784 (20 juillet), à M. de Pommereul, qui s'engagea à payer au trésor une redevance annuelle de 860 livres, à entretenir les bâtiments en bon état, et à les abandonner, sans aucune indemnité, chaque fois qu'il en serait requis pour le service du roi.

M. de Pommereul entra en possession le 23 avril 1786, et M. de Coigny, qui ne cessa pas moins d'être gouverneur titulaire, eut la jouissance de la rente. Enfin, par un arrêté du préfet, du 17 nivôse an X (27 janvier 1802), M. de Pommereul devint propriétaire incommutable, moyennant une somme de 5.260 livres, quart de l'estimation qui en avait été faite, conformément à la loi du 14 nivôse an VII.

 

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Les fortifications de Fougères.

La partie de la ville de Fougères qui était entourée de murailles, pouvait contenir de deux mille cinq cents à trois mille âmes, et c'était pour protéger ce petit nombre d'habitants que l'on avait déployé un véritable luxe de fortifications ; car, en y comprenant le château, elles avaient un développement de plus de trois mille mètres sur une moyenne de huit mètres de hauteur et de trois mètres en largeur.

En 1846, les murailles sont encore assez bien conservées aux côtés ouest et nord de la ville, et elles résisteront longtemps, les vallées presque verticales sur l'arête desquelles elles sont placées ne permettant pas à la ville de s'étendre de ce côté. Elles ont été, au contraire, presqu'entièrement détruites dans la partie est, du côté de laquelle la moindre inclinaison du sol a appelé toutes les nouvelles constructions ; mais les vestiges qui sont encore debout sont comme autant de jalons qui peuvent aider la pensée et lui servir de points de repère pour rétablir ces murailles là où elles ont disparu.

L'enceinte de la ville de Fougères avait quatre entrées à doubles portes, dont la garde était confiée à un connétable [Note : Le connétable était le chef de la milice urbaine et un officier purement municipal. Il faisait partie de la communauté de ville, et était spécialement chargé de la surveillance des fortifications, de la fermeture des portes et de la tenue de la milice. A Fougères, il touchait 1.100 livres d'appointements. Le dernier titulaire a été M. Baston de Vilherbue, mort à la fin du XVIIIème siècle].

Les portes extérieures étaient munies de ponts-levis, flanqués de tours et protégées par des ouvrages avancés.

Ces quatre entrées étaient :

La porte Saint-Léonard, démolie en 1774 ;

La porte Roger, démolie en 1770 ;

La porte Rillé, démolie en 1767 ;

La porte Chesnay, ou de Saint-Sulpice, dont la partie extérieure subsiste encore en 1846 : elle était protégée par la tour de Pléguen ou de la Trémouille, qui la rattachait à l'enceinte du château, et établissait une communication de la ville avec lui.

Cette porte est construite en pierres de granit de haut appareil et d'une grande élégance. Les traverses de ses mâchicoulis, soutenus par des consoles en culs-de-lampes travaillés, sont ornées de découpures en trèfle sculptées avec beaucoup de délicatesse, comme celles des tours de Surienne et de Raoul.

Les remparts étaient, en outre, flanqués de dix tours, dont une seule, qui se trouvait dans la direction de la rue Rallier, et qui portait le nom de Tour-Midi, a disparu.

Les autres étaient, à partir du château, en remontant par le boulevard nord :

La tour Cardinale, défendue par un second rempart qui ne paraît pas avoir jamais été achevé, et s'être étendu dans une longueur de plus de 50 mètres au-delà de cette tour [Note : le chemin couvert, nommé Cardinale, commençait entre cette double enceinte] ;

La tour des Noës, qui a longtemps servi de prison ;

La tour de Montgommery ;

La tour Roger ;

La tour du Four ;

La tour de Saint-Nicolas ;

La tour de Leschauguerte (tour du Presbytère) ; 

La tour du Papegault [Note : Le papegault ou papegeai était un faux oiseau en bois, peint en vert comme un perroquet, que les Espagnols nomment papagayo. Cet oiseau était destiné à servir de blanc aux tireurs de l'arc, de l'arbalète et de l'arquebuse. Le duc François II avait accordé de grands privilèges à celui qui était proclamé Roi du Papegault. Les rois François Ier et Henri II les confirmèrent, et y ajoutèrent même une exemption de tous devoirs d'impôts et billots pour trente à cinquante tonneaux de vin. Il n'y avait que trente-trois villes en Bretagne qui eussent le droit de papegault. Cet exercice fut supprimé, sur la demande des Etats, par arrêt du Conseil du 7 mai 1770].

Et enfin la tour Nichaud.

Aucune partie de ces murailles ne paraît remonter à une époque antérieure à l'invention de la poudre. Partout on remarque des embrasures à canon et à arquebuses, et le style des remparts, d'accord avec les documents historiques, nous autorise à assigner la fin du XVème siècle comme l'époque de leur construction (D. Morice, t. V, col. 322 et 323).

Elles étaient défendues par des éperons et cavaliers qui ont été détruits de 1680 à 1777.

Le dernier cavalier fut démoli en 1763.

L'Eperon, afféagé en 1767, fut aplani par la communauté les années suivantes (L. Maupillé et A. Bertin, 1846).

 

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I- VISITE DE L'EXTERIEUR.

Pour avoir une vue d'ensemble du château de Fougères, pour s'en former une idée générale suffisante, pour se rendre compte de son étendue et apprécier son intérêt, il est bon, avant de le visiter en détail, de l'examiner d'abord du Jardin public qui se trouve dans la haute ville, près de l'église de Saint-Léonard et de l'Hôtel de Ville.

De ce lieu, qui offre par ailleurs un admirable panorama sur la campagne et sur la ville basse, on est merveilleusement placé pour embrasser d'un coup d'oeil la plus grande partie du vieux château fort. Il convient, cependant, de se méfier de l'éloignement qui rapetisse notablement les dimensions, et de se rappeler que la superficie du château atteint presque 2 hectares (exactement 1 h. 70 a.).

Les illustrations de la page suivante montrent l'aspect actuel de la vieille forteresse, vue du jardin même ; avec, en plus, un plan orienté dans le même sens, le spectateur ayant le nord-ouest devant lui.

Château de Fougères (Bretagne).

C'est à la fin du XVème siècle que la forteresse atteignit son maximum de développement et de puissance : c'était alors une citadelle de première importance, pourvue de tous les moyens militaires offensifs et défensifs les plus récents et les plus perfectionnés.

Certains de ses éléments, et non des moindres, ont disparu depuis.

Descendu du splendide observatoire que forme le Jardin public, le visiteur fera bien encore, avant d'entrer au château, d'en faire tout le tour extérieurement.

Il admirera d'abord la superbe porte Notre-Dame, la seule qui subsiste encore des quatre entrées de la ville fortifiée.

Elle était défendue par deux tours différentes de style et d'ancienneté. La tour de Plesguen (à gauche) est du XIIème siècle. L'autre, la tour de la Trémoille, est du XVème siècle, ainsi que la porte elle-même.

Un petit corps de garde de médiocre ancienneté était jadis établi en avant de la porte, près de la tour de Plesguen.

Le visiteur remarquera dans la courtine sud du château, près de la porte Notre-Dame, les traces des anciens créneaux encore munis de leurs archères ; ces créneaux indiquent le sommet de la muraille au XIIème siècle. Les deux gargouilles, posées plus tard, servaient sans doute à régler le niveau de l'eau dans le fossé à l'intérieur du château. Un peu plus haut se trouve une embrasure à canon destinée à défendre la porte Notre-Dame ; il y en a deux autres un peu à l'ouest, au voisinage d'un contrefort d'angle en forme de tourelle, près duquel on aperçoit aussi deux petites fenêtres romanes (XIIème siècle).

La tour carrée dite du Cadran que l'on rencontre un peu plus loin a été fort remaniée et a perdu un peu de son caractère ancien.

Voici maintenant la très intéressante église de Saint-Sulpice (monument historique), dont l'histoire est liée à celle du château et qu'il ne faut pas manquer de visiter ; elle renferme entre autres objets d'art une statue de pierre du XIIème siècle jadis vénérée dans la chapelle du château.

En sortant de l'église, le visiteur aura sous les yeux le magnifique tableau représenté par la belle gravure, reproduction d'une eau-forte de H. Voisin.

Continuant de contourner le château, le visiteur portera son attention sur les longues lignes de remparts munis d'élégants mâchicoulis et de créneaux. Il admirera les tours si différentes d'aspect et d'ancienneté, mais toutes remarquables : la puissance des deux grosses tours (XVème siècle), dont la base est en partie enterrée depuis que les fossés ont été comblés, et la fière silhouette de la tour Mélusine (XIIIème ou XIVème siècle), si bien campée sur le rocher, frapperont particulièrement.

La forme conique de la base de cette dernière tour, dont les premières assises ressortent en léger relief, n'est pas un détail architectural simplement dicté par le souci de la solidité ou de l'effet décoratif : cette disposition avait en plus un but militaire ; les projectiles lancés du sommet de la tour, qui devait jadis être garnie de mâchicoulis, rebondissaient au delà des fossés et rendaient ainsi plus difficile l'approche des murailles.

Il faut se rendre compte que la rue a été faite sur l'emplacement des fossés qui étaient alimentés par un étang situé au pied des remparts nord du château.

Les eaux s'en échappaient au-dessous du pont-levis d'une poterne et tombaient en cascade sur une largeur de 24 pieds et une hauteur de 15 pieds répartie sur une longueur de 8 toises ; après quoi, elles s'en allaient par une pente douce baigner le pied des courtines sud.

En face de la poterne d'Amboise se trouvait un haut viaduc à deux arcades sur lequel s'abaissait un pont-levis. A l'extrémité nord de ce viaduc s'élevait une demi-lune, dont l'état de ruine complète est signalé en 1770.

Elle était bâtie au sommet d'un rocher escarpé, appelé le rocher de la Couarde, prolongement de celui sur lequel est édifié le château. En cet endroit, le rocher avait 34 pieds d'élévation au-dessus du niveau de la route actuelle.

Il sera bon, pour mieux se rendre compte, de remonter un peu la route de Rennes ; cette route, du reste, est récente (fin du XVIIIème siècle) ; pour aller à Rennes, il fallait jadis monter la rue du Gast ; à l'emplacement de la route actuelle, il n'y avait qu'étangs, prairies ou marécages faciles à inonder pour empêcher l'approche des murs.

Voici maintenant la façade nord. Jadis une chaussée, commandée par la demi-lune, et qu'a remplacée la route actuelle, retenait au pied du château les eaux de l'étang de la Couarde. Cette chaussée avait 12 à 14 pieds de hauteur et 52 toises 3 pieds de long ; elle était large de 60 pieds du côté de Rillé et de 36 du côté de la poterne, sans compter les talus. Au nord de la chaussée se trouvait un second étang, appelé la Basse-Couarde, dans lequel les eaux se rendaient par deux arcades pratiquées vers l'extrémité ouest de la chaussée.

Château de Fougères (Bretagne).

En arrivant à la place Raoul-II, le visiteur apercevra tout le côté nord de la forteresse dont l'aspect est celui de la gravure ci-après. Le plan qui l'accompagne est orienté comme le dessin.

Sur la place Raoul-II se trouvait jadis la porte de ville, dite porte de Rillé (Rillé est le nom du faubourg auquel elle donnait accès). Plusieurs canonnières du château semblent avoir été établies pour défendre cette porte.

Une autre porte, probablement plus ancienne, dite porte de la Couarde, était percée, entre les deux ponts actuels, dans le rempart dont il reste un fragment avec traces de vannage intérieur, en face de la tour de Guémadeuc.

On voit encore, au bord de la rivière (vers le nord), des restes importants d'un des boulevards de la porte de Rillé, avec une tour en demi-lune.

Château de Fougères (Bretagne).

Le devis de démolition de la porte de Rillé (19 juin 1767) prescrivait de conserver « un pied de longueur du dit mur » (du boulevard), pour y porter « la statue de la Vierge qui est actuellement sur la porte » : cette statue est toujours en cet endroit (place Raoul-II, côté est), dans une niche de la façade d'une maison (E. Pautrel).

Château de Fougères (Bretagne).

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