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LE FOLGOET DURANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE

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La Révolution s’abat sur le Folgoët, comme ailleurs, avec son cortège de ruines. C’est l’histoire tragique succédant à l’histoire pieuse. Suivons tout simplement l’ordre chronologique.

Notre-Dame du Folgoët

Dès 1790, on procède à la saisie des ornements et des vases sacrés, puis à la vente des meubles, des archives, des livres, des manuscrits. Dans le nombre, un exemplaire de saint Augustin, aux marges couvertes de notes sur la collégiale, a ses feuilles dépecées en un instant pour en faire des cornets et des enveloppes. M. de Kerdanet, qui signale le fait, ajoute cette réflexion : « Quelle rage, quelle fureur portait déjà les hommes à tout vendre, à tout détruire, à déchirer, comme des enfants malfaisants, les feuillets de leurs livres, les pages de leur histoire ! ».

L’année 1791 est marquée par l’expulsion et l’incarcération du dernier chapelain desservant de Notre-Dame du Folgoët. Il s’appelait Jean Le Hir. Nous le trouvons mentionné sur une liste de prêtres enfermés à la prison des Carmes à Brest. Cette même année, l’église est vendue à un étranger |Note : M. de Kerdanet le désigne par l’initiale P.], pour la somme de 11.385 livres, 5 sols. Ce citoyen achète aussi les métairies et l’auberge de l'Ecu de France avec ses dépendances, ainsi que la métairie du Doyenné. L’hôtel des Pèlerins, la maison des chapelains subissent le même sort ; en bref, presque toutes les propriétés de la collégiale passent en des mains étrangères.

Le 14 mars 1792, le district de Lesneven faisait contrat avec un entrepreneur de cette ville, à charge pour celui-ci de briser la grande cloche située dans la tour de l’église, de casser et de descendre deux autres petites cloches placées dans les tourelles, et de faire transporter le tout à Lesneven. L’ouvrage commença dès le lendemain et coûta 500 livres (Archives départementales du Finistère. District de Lesneven. Frais de police).

Puis, c’est l’année sinistre : 1793 ! Les croix de Notre-Dame du Folgoët qui, si nous en croyons un passage de la vie manuscrite de Michel Le Nobletz, passaient pour les plus belles de l'Europe, sont abattues ; les statues sont renversées, mutilées, les reliques foulées aux pieds. « Ce n’est pas tout ! car, comme l’horrible justice de cette époque fonctionnait à l’envi sur les têtes vivantes, on eut soin d’en donner le simulacre sur les statues. Le Christ fut décapité sur la croix, comme Louis XVI venait de l’être sur l’échafaud » (Kerdanet) Après quoi, ce fut le tour des armoiries : on martela, on brisa les écussons avec fureur.

L’an III de la République, le 23 vendémiaire (16 octobre 1794), le Comité révolutionnaire de Lesneven écrivait au citoyen agent national du district. « Plusieurs individus se sont présentés au Comité et ont déclaré que dans la commune de Saint-Frégant, il existe différents prêtres réfractaires, qui se réfugient ordinairement au lieu de Penancreac'h, près du bourg de Guiquelleau... Il est instant de prendre des mesures extraordinaires pour tâcher d’arrêter ces prêtres ». René Tanguy, recteur de Guiquelleau, était l’un d’entre eux. On conserve, au presbytère du Folgoët, le lit devant lequel, suivant la tradition de l’endroit, il disait la messe dans une maison de ce village. Il échappa aux recherches des révolutionnaires et mourut recteur d'Ouessant.

Cette même année, 1794, le 13 décembre, l’église et une partie de l’enclos sont revendues par le propriétaire au citoyen Anquetil, originaire de Rouen, fripier à Brest. La basilique devient tour à tour crèche, écurie, grange, magasin, caserne et même temple de la Raison.

La statue vénérée de Notre-Dame du Folgoët échappa à la destruction. Un brave paysan l’avait recueillie avec soin dans sa demeure, où elle passa tout le temps de la Terreur et où de bonnes âmes venaient la vénérer. Déposée à Guiquelleau, après la tourmente révolutionnaire, elle sera ramenée triomphalement au Folgoët au milieu d’un grand concours de fidèles, le 8 septembre 1808.

Lorsque la paix fut rendue à l'Eglise, le sieur Anquetil se plaignit vivement au ministre des Cultes et au préfet du Finistère, d’avoir à entretenir, à ses frais, le monument dont l’administration préfectorale, par plusieurs arrêtés successifs, interdit l’accès au public. Il menaça, à différentes reprises, de le vendre, soit en bloc, soit en détail, à tant la toise, à tant la pierre, à des entrepreneurs de Brest, qui désiraient en faire l’acquisition pour utiliser les matériaux. Finalement, il exposa au préfet que si la commune de Guiquelleau, ou l'Etat, ou quelque administration publique ne voulait acheter ou louer l’église, il se verrait dans l’obligation, à cause des grandes et nombreuses réparations qu’un tel bâtiment exige, de vendre les beaux matériaux de son immeuble.

Devant cette mise en demeure, un groupe de paysans aisés, sur les conseils de M. de Kerdanet père, s’entendirent pour faire les avances de l’acquisition. Le prix en fut fixé à 12.640 francs et le contrat passé devant Feillet, notaire à Lesneven, le 25 août 1810, fut approuvé par le Gouvernement, le 20 janvier 1811, et par l'Evêque, le 26 janvier 1812 [Note : Les acquéreurs étaient Jean Gac, de Kerdu ; Yves Laot, de Kergolestrec ; Anne Le Gall ; Jean Toutous ; Hervé Goff ; Marie-Anne André ; François Uguen ; Jean Arzur, et Guillaume Loaëc, du bourg du Folgoët, tous de la commune de Guiquelleau ; Gabriel Abjean, de Kerlois et Guillaume Kerbrat, du moulin de Coëtjunval, en Ploudaniel. Sur la somme de 12.640 francs, 2.939 furent payés avec le produit des offrandes de la chapelle et 9.700 francs versés par les acquéreurs].

M. René Marzin, recteur, s’empressa d’annoncer la bonne nouvelle à l'Evêque. L’ouverture du monument fut autorisée par suite de l’acquisition. Mais les acquéreurs entendaient régir les offrandes faites à la chapelle, jusqu’à remboursement des sommes qu’ils avaient avancées. Cet état de choses dura plusieurs années. Peut-être précipita-t-il la mesure que prirent, les autorités supérieures de transférer le service paroissial de Guiquelleau au Folgoët (L. Kerbiriou).

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