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LE FOLGOET : LEGS ET FONDATIONS

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Dès les temps les plus anciens, des particuliers font de pieuses fondations, et l’existence d’une chapelle est signalée. M. de Kerdanet donne une liste impressionnante de legs et de fondations, à partir de 1410. Gens d'’Eglise et fidèles de toutes les classes sociales, depuis la reine Anne, les ducs de Bretagne et les hauts et puissants seigneurs jusqu’au plus humble paysan, figurent parmi les donateurs.

Notre-Dame du Folgoët

Plusieurs de ces actes ont été conservés intégralement. Voici, par exemple, celui d'Alain, vicomte de Rohan, prince de la lignée royale de Bretagne. Il est extrait de l’autorisation latine donnée à la fondation par Philippe de Coëtquis, évêque de Léon de 1419 à 1427. Il se trouve à la Bibliothèque nationale (fonds français 22-340) et porte la date du XXIème jour de mars l’an 1421. Il est rédigé en ces termes :

« Nous, Alain, vicomte de Rohan et seigneur de Léon, désirant l’augmentation de la Sainte Eglise et de l’office divin, que l’on fera en la chapelle de Notre-Dame du Folgoët, avons livré et livrons à Dom Jehan Kergoal, prêtre, gouverneur et administrateur d’icelle chapelle et acceptant au nom d’icelle, un parc nommé le Parc an Aotrou, sis au terroir de Coëtjunval, en la paroisse de Ploudaniel... Et nous paierons en icelle chapelle, à chacune feste de l'Assomption de Notre-Dame, au temps de la grande messe, une livre de cire... et l’on doit prier expressément à la grande messe, à chacune feste de Notre-Dame, au prône, pour nos ancêtres, nous, notre compagne et successeurs et faire chanter une messe de Requiem pour chacun de nous en icelle chapelle à la prochaine feste de Notre-Dame qui suivra le décès ».

Jean V, duc de Bretagne, sanctionne de son autorité l'oeuvre entreprise au Folgoët, en apportant sa contribution au développement des fondations. La Bibliothèque nationale (fonds français 22-332) conserve encore l’un de ses actes, dont voici la teneur :

« Jehan, par la grâce de Dieu, duc de Bretagne,

A tous ceux qui les présentes liront, verront ou ouïront, salut.

Comme pour la louange de Dieu et de la benoiste Marie et de toute la benoiste compagnie du Paradis, pour la rédemption et salvation des âmes de nos prédécesseurs et de nos successeurs et de tous les bons catholiques, tant pour les trépassés que pour les présents... nous avons fondé, dans la chapelle construite en l’honneur de Dieu et de la benoiste Vierge Marie, sa mère, vulgairement appelée Notre-Dame du Folgoët au diocèse de Léon, deux messes, l’une à motet, l’autre à basse voix... il plaira au chapelain de les dire et célébrer à l’usage de l’église cathédrale de Léon.

Fait le dixième jour de février l’an mil quatre cent vingt-quatre ».

Ce qui nous frappe en parcourant le catalogue de M. de Kerdanet, c’est l’abondance et la variété des legs, donations et fondations. Je ne puis en donner ici qu’un bref raccourci, fait d’une synthèse de notes cueillies çà et là à travers cette énumération très détaillée et très édifiante.

Ces contributions à l’extension du patrimoine sacré comportent le plus souvent des dons de terrains : champs ou parcelles de terre par pièces ou en sillons ; parfois, des propriétés bâties, des maisons, un hôtel, un manoir ; des offrandes en nature : écuellées, hanapées, boisseaux de froment ; des offrandes en espèces : rentes sur des terres ou des constructions, en menue monnaie, en argent ou même en ducats ou en écus d’or du poids de France. Quelques donateurs lèguent des objets pour le culte : statues, lampes d’argent pour l’éclairage du sanctuaire, de nuit comme de jour. En 1456, le cardinal Alain de Coëtivy envoie de Rome, où il réside, un magnifique reliquaire des restes de martyrs conservés au monastère de Saint-Anastase des Trois-Fontaines.

Les dons se font tantôt sans mention de charges, tantôt avec charges de prières, de messes à chant ou à basse voix. Quelques bienfaiteurs plus notoires obtenaient le droit de poser des écussons simples ou en alliance, des écussons sur pierre où ils faisaient graver leurs armes en plein ou les relever en bosse. Les tours, les chapelles, les portes, les fenêtres, les contreforts, les arcs-boutants, toutes les faces de la chapelle étaient richement ornées d’armoiries. Certains fondateurs, plus privilégiés, avaient leurs armoiries historiées sur verre, véritables pages transparentes où l’on pouvait lire de petites histoires du pays.

Ainsi le monument offrait autrefois et offre encore aujourd’hui au visiteur curieux, — mais dans une bien moindre mesure depuis les mutilations dues au vandalisme révolutionnaire —, l’occasion de suivre tout un cours de blason ou d’histoire héraldique, où figuraient les noms des illustres maisons de Bretagne : Rohan, Rieux, Laval, Léon, du Châtel, Coëtivy ; ceux des grandes familles nobles : Coëtquis, Gouzillon, Kergournadec’h, Liscoët, Maillé, de Neufville, du Penhoët, Penmarch, Poulpry, Rosmadec, etc...

Les revenus des fondations servaient à l’entretien du doyen, des chanoines et des chapelains, à des acquisitions pour l’embellissement de la chapelle, à des achats de terres pour l’agrandissement du « pourpris sacré » (L. Kerbiriou).

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