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LA COLLEGIALE DU FOLGOET

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Nous avons vu, à propos des origines, qu’en 1421 il existait une chapelle et qu’elle était placée sous le vocable de Notre-Dame du Folgoët ; qu’elle avait un procurateur ou administrateur ecclésiastique, Messire Jean de Kergoal ; qu’en 1423, le culte y fut établi à l’instar de la cathédrale de Léon, avec quatre chapelains ou chanoi­nes auxquels furent adjoints, trois ans plus tard, un sacristain et trois choristes.

Notre-Dame du Folgoët

Ces détails suffisent pour nous apprendre qu’une collégiale était une église qui possédait un chapitre, bien qu’elle ne fût pas dans la ville épiscopale. Celle du Folgoët était la plus ancienne du diocèse de Léon, puisque la collégiale de Sainte-Anne de Lesneven sera fondée seulement en 1477, et celle de Notre-Dame de Kersaint en 1518.

Le chapitre des chanoines-chapelains du Folgoët compta des doyens remarquables. Dans le nombre, il convient de citer Jean Postel (dates extrêmes de son décanat : 1548-1564), aumônier d'Henri II, polyglotte fameux, puisque sa connaissance des langues, tant mortes que vivantes, lui aurait permis de voyager dans l’ancien comme dans le nouveau monde ; Alain de Poulpry (1591-1599), conseiller en la cour du Parlement de Bretagne, grand archidiacre de Léon ; Isaac Foucquet (1599), sieur de Nanterre, chanoine de Saint-Martin de Tours, fils de Christophe Foucquet, comte de Chalus, et, paraît-il, de la même famille que le surintendant des finances ; Roben Cupif (1629-1650) qui, dans l’aveu qu’il fournissait au roi de sa collégiale, faisait valoir ses titres de « prêtre, grand archidiacre, chanoine official et vicaire général de Cornouaille, prieur commendataire de Lochrist, doyen et gouverneur du Folgoët » ; au surplus, avait été avocat et substitut du procureur général et du Parlement de Rennes, deviendra évêque de Léon, puis de Dol ; Anthyme-Denis Cohon (1650-1670), évêque démissionnaire de Dol, conseiller et prédicateur ordinaire du Roi, nommé évêque de Nîmes où il mourut, laissant une telle réputation de mérites et de bonnes oeuvres que le célèbre Fléchier, l’un de ses successeurs sur le même siège, disait : « Que Dieu me fasse la grâce de l’imiter » ; Jules-Paul Cohon (1670-1675), savant docteur en Sorbonne, neveu du précédent, auquel il succéda au Folgoët ; Claude de Mauroy (1675-1681), le dernier doyen, également docteur en Sorbonne, auteur d’un ouvrage sur l’histoire, les statuts et les privilèges de sa collégial.

Parmi les chanoines, plusieurs furent également renommés, tels Yves Milbéo, aumônier du duc Jean V, lequel l’envoya en ambassade vers Jeanne d'Arc ; Yves Le Grand, aumônier du duc François II et connu par ses recherches sur les antiquités de Bretagne ; Alain Le Guen, déjà cité, premier précepteur de Dom Michel le Nobletz ; Hervé Marchalant, maître ès arts, prodige d’érudition ; M. de Pentrez, théologal, qui plaida avec succès la cause de Michel Le Nobletz auprès de Mgr. Cupif, dans une affaire de cantiques, où la bonne foi de l'Evêque avait été surprise.

Le Folgoët prenait avec le temps une importance croissante, qui était due aux fondations successives, à la création de prébendes, à l’activité des doyens. La collégiale est en pleine splendeur sous le décanat de Robert Cupif. Ce dernier, même pendant le temps où il fut évêque de Léon, faisait du Folgoët sa résidence habituelle, « restant, prosterné, soir et matin et à toute heure, en ce royal oratoire ».

Tout, alors, se trouva au complet dans l’auguste basilique. Le clergé y comptait un doyen, un sous-doyen ou vice-gérant, trois prébendiers, un pénitencier, un théologal, un prédicateur, un grand chantre, un maître de psallette, un sacristain, un organiste, un trésorier, tous chanoines. Après ces dignités venaient les grands et petits choristes, les chantres et les bedeaux.

Notre-Dame du Folgoët

Le doyen et les chanoines étaient nommés par le duc, du temps des ducs ; par le roi, du temps des rois. Les prébendiers, au contraire, recevaient leurs lettres de provisions, donc leur nomination, des fondateurs de prébendes.

Ces deux ordres de chanoines concouraient aux différents services de la collégiale ; mais les chanoines ducaux et royaux participaient exclusivement aux rentes fondées par les ducs en leur faveur, et les chanoines prébendiers touchaient seuls aussi les rentes affectées à leurs prébendes. Tous se partageaient les honoraires de messes et le produit des oblations et des fondations.

Le doyen exerçait sa souveraineté sur les habitants, les hôteliers, les aubergistes ; il avait puissance entière de justice et de police sur ces derniers, ainsi que sur les étrangers, les voyageurs et les pèlerins. Le sous-doyen remplissait les mêmes fonctions, en l’absence du doyen.

Le pénitencier avait le droit d’absoudre de certains cas de conscience ; le théologal qui, de toute nécessité, devait être docteur en théologie, expliquait l'Evangile et prêchait quelquefois. Le prédicateur était chargé des stations de l'Avent et du Carême. Le sacristain ou édile avait la garde et le soin des ornements et des vases sacrés ; le trésorier veillait au « trésor » de l’église. Le grand chantre, le maître de la psalette ou directeur des jeunes choristes, qu’il formait au chant et à la liturgie ; l’organiste, qualifié organista folgotoeus, folgoetus, folgotinus, folgotensis, assuraient le service musical.

Le Folgoët ne deviendra paroisse qu’en 1829. Primitivement, la paroisse était Elestrec, dont le nom, dit le chanoine Peyron signifie « glaïeuls » : effectivement, ajoute M. de Kerdanet, elle se trouvait près d’un marécage, à Lannuzien, dans un endroit encore désigné sous le nom de « Coz-Ilis ». En 1424, elle avait pour recteur Messire Yves Kerentel, maître ès arts et bachelier en décrets, que nous voyons intervenir dans la cession qu’il fit de dons et offrandes au profit de la chapelle. En 1662, le pasteur du lieu s’appelait Messire Alain de l'Estang, à qui, cette année-là, défense fut faite d’exercer aucune fonction curiale au Folgoët sans le consentement du doyen : or les bons paysans, comme les meilleurs gentilshommes, tenaient à l’honneur de contracter mariage aux pieds de la célèbre Madone.

Bien des fois, le sanctuaire breton sera associé à la vie du pays. Nous ne pouvons douter que les grands événements de l’histoire de Bretagne et de France n’eussent leur écho en ce lieu. Nous savons, au moins, que les notables du Léon s’y rassemblèrent pour reconnaître Henri IV comme roi légitime et comme souverain catholique, « promettant de le servir de leurs personnes et de leurs biens, avec la même foi et la même fidélité qu’ils avaient fait aux autres rois, ses devanciers ». Nous savons encore que deux reines de France, Anne de Bretagne et Anne d'Autriche, avaient souvent les yeux tournés vers ce palais de la Reine du Ciel. Nous sommes aussi informés que, en l’année 1512, lorsque le capitaine Hervé de Porzmoguer, dans un combat fameux contre les Anglais, trouva une fin héroïque, à la pointe Saint-Mathieu, avec 500 marins bretons de La Cordelière, l’événement ne manqua pas de produire une profonde sensation au Folgoët, où cinq jours plus tard, le 15 août, fête de l'Assomption, un service fut célébré en l’église à l’intention du magnifique marin et de ses glorieux compagnons.

La collégiale fut supprimée en 1681 : elle comptait 259 ans d’existence. Louis XIV lui substitua un séminaire destiné à la formation d’aumôniers de marine (L. Kerbiriou).

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