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LE FOLGOET : QUELQUES BIENFAITEURS

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Tous les rangs de la société participèrent à la splendeur du monument et au progrès de la dévotion. Dans l’ordre de l’ancienneté comme dans celui de la bienfaisance, nous rencontrons au premier plan Jean V, qui gouverna le duché de Bretagne de 1399 à 1442.

Il était le fils du fameux Jean de Montfort, qui devint duc de Bretagne à la fin de la guerre de Succession, grâce au concours des Anglais, le frère du glorieux connétable Arthur de Richemont, l’allié de toutes les grandes familles de France et même de la dynastie royale, puisqu’il avait épousé la fille de Charles VI.

Notre-Dame du Folgoët

« Grande figure de souverain féodal, écrit M. Waquet, le premier dans cette série de ducs vraiment nationaux qui s’achève en la personne de la reine Anne, par sa diplomatie avisée, souple, mobile, il sut assurer à son peuple paix et commodité. Il aimait le faste et les arts. Formé à l’opulente cour de Philippe de Bourgogne, où il avait passé plusieurs années de sa jeunesse, il se plaisait à toutes les belles choses, recherchait les étoffes éclatantes, les pièces de fine orfèvrerie. Dans son trésor de Nantes, il avait réuni quantité de pierreries, de bijoux d’or, de tableaux d’émail, de vaisselle d’or et d’argent. Autant que l’étincellement des pierres précieuses, il goûtait la magnificence des belles églises. " Non pareil en largesses ", comme chantaient les poètes, il faisait volontiers bénéficier de ses libéralités les chapitres, les collégiales et les paroisses. Le zèle avec lequel il favorisait les entreprises, telles que la reconstruction de Saint-Pierre de Nantes, l’achèvement de Saint-Corentin de Quimper et de Notre-Dame du Folgoët, ne pouvait que stimuler, dans tout le duché, l’ardeur déjà vive pour la réparation des maux causés par la guerre » (L’Art Breton, T. I. p. 71-73).

Sa dévotion à Notre-Dame du Folgoët ne se traduisit pas seulement dans des fondations de messes. Lui-même fit au sanctuaire de nombreuses visites dont quatre, au moins, furent marquées par des témoignages éclatants de sa bienveillance. Le savant dom Morice, dans ses Preuves, nous signale un premier pèlerinage du prince, le 3 décembre 1420, à son retour de Quimper-Corentin. Le 10 juillet 1422, il érige la chapelle en église collégiale par lettres datées de Vannes ce même jour : la desserte des fondations et la récitation des heures canoniales se feraient suivant l’usage de la cathédrale de Léon, et pour l’accomplissement de ces fonctions, quatre chapelains percevraient annuellement les honoraires de 20 livres chacun, qui seront doublés deux ans plus tard. Le 10 février 1424, nous le retrouvons, en effet, aux pieds de Notre-Dame, et il décide que des revenus prélevés en partie sur des dîmes paroissiales, en partie sur des sommes de son propre trésor, seraient affectés à l’entretien des chapelains. Deux autres années se passent et, de retour au Folgoët, entouré de son conseil, il proclame solennellement, du haut du trône, l’érection de la collégiale en doyenné ; il confère le titre de doyen au principal chapelain, Messire Jean de Kergoal et adjoint au collège des chapelains un sacristain et trois choristes. A la date du 7 décembre 1432, il exempte le domaine de la Vierge de tous impôts sur les boissons et marchandises débitées en ce lieu, « et ce, ajoutait-il, par la très singulière dévotion que nous, notre chère aimée soeur et compagne la duchesse et notre lignée avons à ladite chapelle ».

Ses successeurs continuent les mêmes gestes de générosité. Son fils François Ier, à peine promu au duché, en 1444, confirmait l’exemption des impôts dont il a été question plus haut. Son autre fils, Pierre II, avait déjà, quand il n’était que Pierre de Bretagne et sire de Guingamp, affecté une somme de 10 écus d’or à la fondation d’une grand'messe qui devait être célébrée, tous les samedis. Devenu duc de Bretagne, en 1450, il n’oublia pas, rapporte la chronique, de « venir rendre hommage à la Très Sainte Vierge en cet asile de ses hermines sacrées ». Le connétable de Richemont, son oncle, lui succéda en 1457. Il ne régna que quelques mois, mais il eut le temps d’ajouter deux canonicats aux quatre établis par Jean V. A cette époque,. l’église avait donc six chanoines, un sacristain et trois choristes, et toutes ces fonctions étaient de fondation ducale.

Nous arrivons ainsi au dernier duc François II, dont le règne devait durer trente ans (1458-1488). Le chroniqueur raconte en termes savoureux le pèlerinage qu’il fit à Notre-Dame le 10 juin 1462. Ce jour donc, « le duc arriva en toute dévotion au Folgoët pour y visiter ce royal oratoire de la très incomparable Vierge, accompagné de sa première femme, de sa première Marguerite : car vous saurez qu’il a eu deux fleurs de ce nom, Marguerite de Bretagne, la première, et Marguerite de Foix, la seconde, laquelle fut un vrai miroir de beauté et mère d’un autre miroir, dame Anne de Bretagne, notre bien-aîmée duchesse et souveraine ».

Anne, duchesse de Bretagne et reine de France, avait une dévotion filiale à Notre-Dame du Folgoët. A l’occasion de son premier pèlerinage en 1499, elle enrichit ce « précieux palais » de beaux présents, comme de ses robes de noces, l’une de damas blanc et l’autre de drap d’or, dont on fit deux belles chapes que l’on conservait encore dans le trésor de l’église en 1789. Plus tard, elle fit achever l’église et le dôme, elle assigna une rente pour l’entretien du sacristain, une autre pour la subsistance de trois enfants de choeur et fonda une messe solennelle qui devait être chantée au grand autel le 15 août, jour de l'Assomption de Notre-Dame, à l’intention de tous les Rois, Reines, Ducs, Duchesses, Princes et Princesses, Seigneurs et Dames, ses parents décédés, et pour la prospérité et la santé du très chrétien Roi de France régnant.

Les souverains de France ne se désintéressèrent pas du Folgoët. Le roi François Ier visita le sanctuaire en 1518, en compagnie de son épouse Claude, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne. Il est rapporté que les jeunes souverains firent à la chapelle de magnifiques présents et confirmèrent les privilèges accordés par leurs prédécesseurs.

Henri II donna une constitution à la collégiale par lettres patentes du 9 juillet 1553 « pour la singulière dévotion qu’il avait à l’honneur de Notre-Dame et pour que l’église du Folgoët fût bien policée, régie et gouvernée ».

Aux termes des statuts de cette constitution, le doyen et les chanoines étaient assujettis à résider continuellement au Folgoët, pour que le service de l’église ne perdit rien de sa dignité ; le produit des dons et des offrandes devait être appliqué à l’entretien du culte et à l’ornementation de l’église ; une confrérie de prières pour les défunts était établie. Défense était faite aux hôteliers, cabaretiers et autres débitants de l’endroit de tenir boutique ou d’étaler des marchandises aux foires du Folgoët sans la permission du doyen (Chanoine Guillermit).

Au XVIIème siècle, il est fait mention d'Anne d'Autriche qui, en 1636, se recommande à Notre-Dame du Folgoët. A sa mort (1666), les chanoines reçoivent de Messire Estienne Jehannot, son trésorier, la somme de 360 livres pour le service de six messes basses qu’elle avait fondées.

Après ces témoignages de piété et ces marques de bienveillance de la part des ducs et des souverains, signalons les libéralités d’autres bienfaiteurs remarquables.

Nous avons déjà cité le cardinal de Coëtivy. Sa famille tirait son nom d’une seigneurie de la paroisse de Plouvien. Ces puissants bannerets, qualifiés par Charles VII comtes de Taillebourg et princes de Mortagne-sur-Gironde, remontaient à Prégent, sire de Coëtivy, qui prit part à la Croisade en 1270. Ils ont produit au quinzième siècle trois frères, illustres à divers titres, trois fils d'Alain, qui fut tué au siège de Beuvron en 1435, et, de Catherine du Châtel, de la grande famille de Tanneguy. L’aîné, Prégent de Coëtivy, créé amiral de France en 1442, avait, épousé Marie de Laval et fut tué d’un coup de canon au siège de Cherbourg en 1450 ; le troisième, Olivier, qui suivit son frère l’amiral dans toutes ses expéditions contre les Anglais, épousa Marguerite de Valois, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel.

Le second fils, Alain, naquit le 8 novembre 1407, au manoir de Coatlestremeur, en Plounéventer. Entré dans les Ordres, il n’avait pas achevé sa trentième année que le pape Eugène IV le nomma à l’évêché d'Avignon. Il fut, en 1440, conseiller de Charles VII. Huit ans plus tard, il devint cardinal-prêtre du titre de Sainte-Praxède.

A Rome, il exerça une influence considérable sur ses confrères du Sacré Collège. Le pape Calixte III le chargea de nombreuses missions auprès de la cour de France. Il eut également à régler certaines affaires en Bretagne an nom du Saint-Siège, et c’est à lui que fut confié le soin de mener l’enquête et de rédiger le procès-verbal des informations qui devaient aboutir à la canonisation de Vincent Ferrier. Il mourut à Rome avec le titre d’évêque de Sabine, le 22 juillet 1474. Il aimait beaucoup l’église du Folgoët, qu’il avait aidé à embellir : on lui attribue l’autel en granit de Kersanton qui porte son nom et la belle croix élevée devant le porche méridional. Son désir avait été de recevoir la sépulture dans cette église, mais Rome le retint dans celle de Sainte-Praxède.

En tournant les feuillets de la chronique, nous avons souvent sous les yeux le nom de René de Rieux, seigneur le Sourdéac, chevalier des Ordres du Roi, marquis d'Ouessant, lieutenant général du gouvernement de Bretagne, gouverneur de la ville et du château de Brest, maréchal des camps et armées de Sa Majesté. En 1592, il donna « une image de la glorieuse Vierge Marie, de bon et fin argent du poids de 13 marcs, et un grand tableau enrichi d’or, et d’autres peintures où est pareillement l’image de ladite Dame et Vierge, pour être mis sur le grand autel de ladite église, ou en autre lieu commode et convenable ». Le 17 janvier 1595, il fonde une messe du Saint-Esprit pour être dite une fois par semaine, et laisse à cette intention une somme de 500 écus. Le 10 juillet 1606, il fait don d’une croix, d’un calice, de chandeliers et de burettes en argent, portant ses armoiries. En 1616, le coeur de son épouse dame Suzanne de Saint-Melaine, mère de l’évêque diocésain, est déposé dans la sainte chapelle.

Dans les rangs des bourgeois et du peuple, nous trouvons de nombreux donateurs. Outre les noms que contient la longue liste de M. de Kerdanet, mentionnons celui de Maître Jacques Huillard, « doyen des procureurs postulant au siège royal de Lesneven ». Cet honorable magistrat, « gisant malade en sa maison de la rue du Mur, paroisse de Saint-Michel de Lesneven », légua par testament, fait en 1677, différentes sommes en livres à plusieurs sanctuaires de Bretagne, parmi lesquels se trouve, en bonne place, Notre-Dame du Folgoët (L. Kerbiriou).

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