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LE CHEVALIER FLEURIOT DE LANGLE (1744-1787)

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LE CHEVALIER FLEURIOT DE LANGLE (1er août 1744 – 11 décembre 1787).

 

Paul-Antoine-Marie Fleuriot de Langle, connu sous le nom de Chevalier de Langle, naquit au château de Kerlouët, dans la paroisse de Quimper-Guezennec (Côtes-d’Armor), le 1er août 1744, de Jean-Sébastien Fleuriot de Langle et de Marie-Jeanne de la Monneraye. Entré comme garde dans la marine, le 4 juin 1758, il fut embarqué, le 16 novembre suivant, sur le vaisseau le Diadème, commandé par M. de Rosily. Après deux campagnes de Saint-Domingue et une aux côtes d'Espagne, il prit part, le 16 mai 1760, à un combat que soutint ce vaisseau alors commandé par M. de Breugnon. Embarqué du 8 juin au 31 avril 1761, sur le Palmier, commandé par le chevalier Prince de Rohan ; du 14 octobre 1761 au 21 novembre 1762, sur le Diadème, capitaine M. de Fouquet ; le 22 octobre 1763, sur la frégate la Malicieuse, commandée par Lamotte-Picquet, le 22 avril 1765 sur la Porteuse, commandée par M. de Trobriant ; il fut garde du pavillon, le 27 décembre 1765, et enseigne de vaisseau, le 4 février suivant.

Il s'embarqua alors sur la frégate la Biche, puis sur l'Ecluse, chargée de la visite successive de tous les ports depuis Dunkerque jusqu'à Bayonne. Il fit ensuite, le 11 avril 1771, sur la Belle-Poule, sa quatrième campagne à Saint-Domingue. L'inscription du nom de la Pérouse sur le rôle de cette frégate, à cette date, permet de croire que c'est au cours de cette campagne que naquit la constante amitié de cet officier pour le chevalier de Langle.

La pénurie de nos armements à cette époque força alors de Langle à prendre quelque repos. Il en profita pour se livrer à l'étude des sciences maritimes et trouva un aliment à son besoin d'activité dans sa coopération aux travaux de l'Académie royale de la marine, dont il était membre-adjoint depuis le 24 janvier 1771. Elu académicien ordinaire, le 8 juillet 1774, secrétaire le 6 avril 1775 et directeur, le 27 novembre 1783, il prit une part active aux travaux de cette savante compagnie dans les intervalles de ses embarquements. Il collabora au Dictionnaire de marine et présenta, le 14 septembre 1775, un mémoire sur la Méthode de déterminer la latitude en mer par deux hauteurs du soleil prises hors du méridien, mémoire fort remarquable, signalé par l'Académie à l'attention spéciale du ministre.

Il servait alors sur le Terpsichore, commandé par M. de Guichen, d'où il débarqua le 22 septembre 1775 et embarqua de nouveau, du 3 avril au 22 septembre 1776, sur le Solitaire, monté par le duc de Chartres.

Fait lieutenant de vaisseau, le 14 février 1778, il passa, comme chef d'Etat-major, le 9 avril suivant, sur le vaisseau le Saint-Esprit, toujours sous les ordres du duc de Chartres et de Lamotte-Picquet ; prit part, le 27 juillet 1778, au combat d'Ouessant et obtint, comme récompense de ses services, la croix de Saint-Louis.

Après quelques mois de repos, de Langle, prit, le 5 mai 1779, le commandement de la corvette le Hussard, chargée d'escorter les convois. Le 3 juin, à la suite d'un combat assez vif, il prît un corsaire de quatorze canons, mais, le 5 juillet 1780, à deux lieues et demie nord-ouest d'Ouessant, il fut pris à son tour, malgré les plus habiles manoeuvres pour lui échapper, par le vaisseau anglais le Nonsuch.

Sir John Walace, traita de Langle en ennemi généreux : huit jours après il était de retour au château de Kerlouët.

Il n'y resta pas longtemps : chargé du 1er janvier au 15 mars 1781, du commandement de la frégate l'Aigrette, il prit, dès le 27 avril de la même année, celui de la frégate la Résolue, puis commanda le vaisseau l'Expériment, prise anglaise. On lui confia ensuite une flotte de 150 voiles, portant des munitions, des vivres et un personnel considérable, réunis en vue de la conquête de la Jamaïque. Il avait de plus, sous ses ordres, le vaisseau le Sagittaire et deux frégates et eut le bonheur, malgré plusieurs rencontres de croiseurs, de conduire intact son convoi au Cap-Français, où il arriva le 14 mai. Il quitta aussitôt l'Expériment, mauvais marcheur, pour commander la frégate l'Astrèe que venait de quitter la Pérouse.

De Langle prit part, avec cette frégate, à l'expédition commandée par La Pérouse, qui eut pour résultat la destruction des forts de Walles et d'Yorck et, quatorze jours après son retour à Brest, reçut, le 29 novembre 1782, le brevet de capitaine de vaisseau, en récompense de ses brillants services durant la guerre d'Amérique. De leur côté les Etats-Unis le nommèrent chevalier de Cincinnatus.

Rentré en France, de Langle se reposait des fatigues de la guerre, depuis quinze mois à peine, lorsqu'il demanda et obtint, au printemps 1784, la main de Mademoiselle Georgette de Kerouartz, pupile du vice-amiral comte d'Hector, commandant de la marine à Brest ; et soeur du jeune marquis de Kerouartz. Sa femme demeura chez le comte d'Hector.

Dès l'année suivante, en effet, il partait de nouveau, accompagnant M. de La Pérouse dans une importante expédition, ayant pour but la découverte d'un passage au nord-ouest de l'Amérique. Il ne devait plus revoir la terre de France ! ...

L'expédition, partie de Brest le 1er août 1785, se composait de deux frégates : la Boussole et l'Astrolabe, montées chacune par cent hommes d'équipage et commandées, la première, par La Pérouse, la seconde, par le vicomte de Langle. Il portait désormais ce titre depuis la mort de son père et son frère aîné celui de comte.

Tout était prévu pour cette campagne de découverte. Louis XVI avait, lui-même, annoté et modifié les instructions et plans du voyage dressés par Fleurieu, véritable chef-d'oeuvre dans lequel rien n'était oublié, en ce qui concerne la géographie, l'astronomie, la navigation, la physique etc .. et jusqu'à l'hygiène des équipages. Quant à l'itinéraire de cette célèbre expédition, il en existe de trop nombreuses relations pour que nous ayons besoin de le retracer ici.

Après avoir fait un grand nombre de reconnaissances et de découvertes, particulièrement celles d'une île très escarpée, sur la côte de Corée, et d'une baie dans l'île de Séghalien, qui reçurent toutes deux le nom de de Langle, les frégates étaient mouillées, le 8 décembre 1787, en vue de la grande île de Maouna, dont les pics aigus et étages les uns sur les autres s'élèvent à l'ouest de l'Archipel des Navigateurs. Le lendemain elles jetèrent l'ancre et reçurent des insulaires un accueil cordial.

Pendant qu'on faisait de l'eau, dans une anse voisine du mouillage, de Langle découvrit, à une lieue plus à l'ouest, une autre anse qui recevait une cascade de l'eau la plus limpide. Des symptômes de scorbut commençaient à se manifester à bord de l'Astrolabe. Comparant l'eau qu'il avait à fond de cale à celle que lui offrait cette anse, où il était si facile de la recueillir, de Langle, encouragé d'ailleurs par le bon accueil des insulaires, pressa La Pérouse de lui permettre d'aller y chercher quelques barriques d'eau, avant qu'on s'éloignât de l'île. La Pérouse ayant cédé aux instances de son ami, deux chaloupes et deux canots partirent de chaque bâtiment, le 11 décembre 1787, à midi et demi, sous les ordres de de Langle qui avait cru devoir diriger lui-même l'expédition et armer, à tout événement, ses matelots et ses soldats. L'anse qui, la veille, lui avait paru si belle, parce que la mer était haute, n'avait plus le même aspect. Les chaloupes furent obligées de se tenir un peu au large : les canots seuls avaient assez d'eau pour flotter. Le premier mouvement de de Langle fut de se retirer, car un grand nombre d'insulaires étaient réunis sur le rivage ; mais leur air pacifique, la présence de leurs femmes et de leurs enfants, les branches d'arbres jetées à l'eau, de toutes parts, en signe d'amitié, et surtout le désir de se procurer des vivres frais et de l'eau saine et pure, le déterminèrent à rester.

Tout alla, d'abord, au gré de ses désirs et, vers trois heures, les futailles avaient déjà pu être rembarquées, lorsque la foule des indigènes, grossissant à tout moment sur le rivage, par l'arrivée de nouvelles pirogues qui portaient des sauvages étrangers à l'île, commença à donner quelques signes d'hostilité. De Langle crut prudent de commander la retraite, et les Français entrèrent dans l'eau pour regagner leurs chaloupes. Mais les sauvages se mirent à leur tour à la nage et les poursuivirent, pendant que, du rivage, une grêle de pierres, lancées avec autant de vigueur que d'adresse, fondait sur les Français. Au moment d'atteindre sa chaloupe, de Langle tomba entre les mains des assaillants qui entouraient les embarcations. Les insulaires le massacrèrent aussitôt, à coups de massue, et attachèrent son corps, par un bras, au-dessus de l'eau, afin de profiter plus sûrement de ses dépouilles.

Ainsi périt, à l'âge de quarante-deux ans, le chevalier Fleuriot de Langle, laissant dans son corps la réputation d'un marin accompli. 

M. de Lesseps, qui avait été le compagnon de La Pérouse et de de Langle pendant une partie de la fatale expédition, dit à Louis XVI en apprenant la mort du chevalier : « Sire, votre expédition est perdue ! » parole qui témoigne de l'habileté que l'on attribuait au vaillant officier véritable chef naval de l'entreprise.

Enfin M. de Fleurieu porte sur de Langle le jugement suivant :

« Un homme éclairé par la culture des sciences utiles à l'homme de mer ; une grande expérience assurée par la théorie, une âme forte, supérieure aux dangers et ne s'en dissimulant pas l'étendue ; un sang-froid qu'aucun événement ne pouvait altérer ; une conception prompte, un coup d'oeil sûr et exercé : tels sont les talents, les qualités, les moyens, qui préparaient un général pour commander un jour nos armées navales et soutenir, avec autant de dignité que d'honneur, le pavillon français » (De Fleurieu).

La Pérouse ne devait pas survivre longtemps à son ami : il périt, en effet, l'année suivante, dans un naufrage sur les récifs de l'île Vamkoro (Polynésie), avec tous ceux de ses compagnons qui avaient, jusqu'à ce jour, échappé aux aventures de cette désastreuse expédition.

Au moment de son départ, Louis XVI avait dit : « Je regarderai comme un succès des plus heureux de cette campagne qu'elle pût être terminée sans qu'il en coûtât la vie à un seul homme ».

Pas un, hélas ! ne revint ! et le pauvre roi s'en attristait, souvent en répétant : « Je le vois bien : je ne suis pas heureux ».

Restée veuve au bout d'un an de mariage, Madame Fleuriot de Langle, née de Kerouartz, avait un fils unique : Charles-Jean-Marie Fleuriot de Langle. Il fut élevé sous la tutelle du comte d'Hector, qu'il suivit plus tard à l'armée des Princes, et épousa, en juin 1806, demoiselle Fresnel de Pradalan dont il eut neuf enfants, parmi lesquels six fils, qui, dans l'armée ou la marine française, servirent la Patrie avec honneur et surent se montrer dignes du nom de leur aïeul, le vaillant et infortuné compagnon de La Pérouse.

Marie-Georgette de Kérouartz, veuve du chevalier Fleuriot de Langle se remaria, par la suite, avec le chevalier René-Auguste de la Monneraye. De ce mariage, naquit une fille, en Angleterre, pendant l'émigration (J. Baudry).

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