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L'ADMINISTRATION DU DIOCÈSE DE QUIMPER
** suite au décès de l'évêque Expilly **

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Après la mort de Louis-Alexandre Expilly (né le 24 février 1743 à Brest et mort guillotiné le 22 mai 1794 à Brest), on s'étonne de ne pas voir régner à sa place, son vicaire Gomaire : ce prêtre patriote devait convenir aux patriotes du pays et appeler sur lui les suffrages des électeurs, pour recevoir la succession du premier évêque constitutionnel du Finistère et de la France.

N'était-il pas, comme lui, un partisan fanatique des idées révolutionnaires ? — N'était-il pas, avec lui, le membre de l'administration départementale du Finistère le plus acharné centre les prêtres non assermentés ? — N'était-il pas un des députés les plus avancés de la Convention ? — N'avait-il pas dans son passé sacerdotal des titres au choix des nouvelles couches sociales ? — Il avait été interdit par son évêque, avant la Révolution. Ce fruit, si vite cueilli par la main souillée d'Expilly, ne l'aurait-on pas trouvé assez mûr pour l'épiscopat sacrilège, ou bien l'aurait-on trouvé compromis ou trop gâté ?

Il est vrai que, comme membre de la Commission des douze, Gomaire avait été arrêté, le 2 Juin 1793, et renfermé au Luxembourg d'où il ne fut relaxé qu'après avoir publié, le 15 Août suivant, un écrit intitulé : « Suis-je assez puni ? — Ai-je mérité de l'être ? ».

Il est vrai aussi que suspect de fédéralisme, comme accusé d'avoir écrit aux administrateurs du Finistère des lettres peu favorables à la Convention, il échappa avec peine aux conséquences de cette accusation contre laquelle il protesta et se défendit avec énergie, le 27 Février 1794.

Il est vrai encore que, plus tard, les obligations de son sacerdoce lui étant un trop lourd fardeau, il s'en débarrassa pour contracter successivement deux ou trois unions scandaleuses. « Il donna tant de scandales, dit M. Tresvaux, qu'il se rendit l'objet du mépris public » (Tom. I, p. 324).

Ce malheureux, né à Lorient, appartenait au diocèse de Vannes. Réfugié dans celui de Léon, après son interdiction, il y exerçait les simples fonctions de chapelain dans une respectable famille, lorsque fut prescrit le serment qu'il se hâta de prêter. Un tel sujet était fait pour l'église révolutionnaire ! Quoi qu'il en soit, il ne fut pas élu évêque du Finistère : il ne figure même pas parmi les prêtres jureurs qui furent appelés à. y entretenir le schisme, en attendant le choix d'un second Expilly.

L'administration du diocèse fut confiée, par la Nation, à un presbytère ou collège de prêtres assermentés, composé des sieurs Le Coz, recteur de Châteaulin, Ollitraut, professeur au collège de Quimper, Le Gac, aumônier des Ursulines de la même ville, Serandour, professeur de rhétorique au collège et de Guino, recteur d'Elliant, ancien député à l'Assemblée nationale.

Dévoués corps et âme à la Révolution, chacun des membres de ce presbytère schismatique s'était signalé par son zèle pour la défense de la Constitution civile du clergé : tous étaient donc dignes, jusqu'à ce qu'on lui donnât un successeur, de continuer l'œuvre de démolition d'Expilly.

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Le plus célèbre d'entre eux, Guino, recteur d'Elliant, avait été député, le 2 Avril 1789, à l'Assemblée nationale. Il approuva avec éclat les doctrines de Camus, rédacteur de la fameuse Constitution, ne rougissant pas de déclarer par écrit, le 6 Décembre 1790, qu'elles étaient conformes à celles de l'Église catholique. Il prêta le serment, le 27 Décembre 1790, en pleine séance de l'Assemblée, avec son ami Expilly, alors recteur de Saint-Martin de Morlaix et le bernardin Dom Verguet, prieur de l'abbaye du Relecq, en Plounéour-Ménez. Appartenant au parti avancé, ainsi que ces derniers, il siégeait à la gauche de l'Assemblée.

Guino était tombé, par cette conduite, dans le mépris de ses paroissiens qui le fuyaient comme un pestiféré. Quand ils le voyaient passer, ils criaient, en breton : Harz ar bleiz ! Gare au loup !

Guino était président du presbytère de la cathédrale et le scribe ou commis servile du commissaire du pouvoir exécutif. (Note de M. Boissière).

Plus tard, il devint un des séides de l'intrus Audrein ; il fut un des principaux membres du synode convoqué par cet autre évêque apostat. Nommé, après le concordat de 1801, curé de Recouvrance, à Brest, il y mourut subitement en 1808, à l'âge de soixante-quatorze ans.

Guino était né à Guingamp, le 19 Juin 1734. Pourvu d'un canonicat dans l'église cathédrale de Tréguier, il avait permuté ce bénéfice, en 1789, contre la paroisse d'Elliant dont M. Laënnec était recteur.

Quelle lamentable permutation ! La paroisse d'Elliant perdait en M. Laënec un prêtre dévoué à tous ses devoirs ; l'avenir montra ce que fut son successeur.

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Sérandour fut député, en 1797, au concile national pour représenter le clergé du Finistère.

Le métropolitain avait recommandé dans sa circulaire, relative à ce concile et adressée au presbytère, de bien prendre garde au choix qu'il ferait ; il l'invitait à ne choisir son délégué que parmi les prêtres qui avaient été fermes pendant la Terreur. On n'eut pas égard à sa recommandation, car Sérandour se comporta indignement durant cette sanglante époque. « J'ai vu, dit dans une de ses lettres un prêtre de Quimper émigré en Espagne : j'ai vu un écrit plein d'impiétés, qui était signé et approuvé de lui ». Il renonça à ses fonctions pendant la Terreur.

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Le Gac imita Sérandour dans sa conduite pendant la terreur : comme lui aussi, il renonça à ses fonctions sacerdotales. (Extrait de la même lettre).

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Ollitraut, ancien professeur au collège de Quimper; fut, on s'en souvient, un de ceux qui essayèrent d'appuyer les thèses de son principal Le Coz, en composant lui-même, pour la défense de la Constitution civile du clergé, des écrits qui succombèrent, à peine nés, sous le dédain et le mépris publics. C'était un esprit vulgaire, doublé d'un certain pédantisme littéraire; il avait bu jusqu'à la lie le breuvage empoisonné des principes révolutionnaires... Il méritait donc à tous égards d'être attelé au char que dirigeait Guino.

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M. Le Coz répara longuement plus tard le scandale qu'il avait donné par son serment. Il le rétracta publiquement, et avec larmes, au grand séminaire, devant les jeunes clercs et les directeurs assemblés.

Son repentir parut si sincère à Monseigneur Dombidau de Crouseilhes, évêque de Quimper, en 1804, qu'il lui proposa la direction de son grand séminaire. M. Le Coz eut l'humilité de refuser ces délicates fonctions.

Nommé alors curé de Carhaix, il ne démentit pas la confiance que lui témoignait son évêque. Très austère et d'une sobriété d'anachorète, il vivait de presque rien, se contentant des mets les plus ordinaires et se donnant par ailleurs à peine le strict nécessaire. Il employa en bonnes œuvres tout ce qu'il enlevait à son honnête entretien. C'est ainsi qu'il put doter largement les séminaires et les maisons religieuses du diocèse dont il devint l'insigne bienfaiteur.

S'il est des chutes qui affligent la sainte Église, il est des retours qui la réjouissent : celui de M. Le Coz, vrai et constant, fut de ce nombre.

Il mourut à un âge très-avancé, édifiant tous ceux qui l'approchaient, par les sentiments de la plus vive piété, et demandant pardon à Dieu et aux hommes des erreurs de sa jeunesse.

(abbé Joseph-Marie Téphany).

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