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PERSÉCUTION CONTRE LES RELIGIEUSES
** SOEURS DE LA SAGESSE DE QUIMPERLÉ **

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L'hospice de la ville de Quimperlé était confié aux Sœurs de la Sagesse de Saint-Laurent, lorsque se déchaîna la tempête révolutionnaire. Comme à toutes les religieuses du diocèse, ou leur demanda le serment qu'elles refusèrent toutes avec énergie et constance.

Pour ce motif, elles furent chassées de leur maison, le 21 Janvier 1794, après un inventaire qui constata leur bonne gestion et l'état florissant de l'établissement qu'elles laissaient abondamment pourvu de tout aux mains de deux femmes patriotes, l'une de Quimperlé et l'autre de Lorient. Comme ces dernières, en prenant la succession des religieuses, étaient guidées par l’intérêt et non par le dévouement, les malades et les administrateurs regrettèrent bien vite les bonnes sœurs : les premiers, parce qu'ils n'étaient plus aussi bien soignés ; les seconds, parce que les dépenses augmentaient.

Converti en une maison de plaisir, l'hôpital était, chaque soir, le rendez-vous de tous ceux qui voulaient s'amuser et se divertir : il était ouvert à qui voulait y entrer : hommes et femmes mariés, jeunes gens et jeunes filles, citoyens, officiers et soldats... Tout ce monde dansait et buvait, au son du biniou et au milieu de cris et de chants qui, venant frapper les oreilles des pauvres infirmes, troublaient leur repos et empêchaient leur sommeil. Quels amusements dans la demeure des malades et l'asile des vieillards ! Encore si ces amusements avaient été seulement bruyants, mais ils étaient souvent impies et sacrilèges ! Un jour, un officier de la garnison de Quimperlé se livra, après avoir beaucoup dansé et beaucoup bu, à un acte d'une impiété inqualifiable. Ayant aperçu un crucifix dans le réfectoire des religieuses, il dégaina son sabre et pourfendit cette image vénérée. Nous ne savons si les spectateurs applaudirent à cet acte de sacrilège impiété : bien qu'il fut alors de mode d'afficher l'incrédulité, nous préférons croire que, se souvenant de leur baptême, ils osèrent le blâmer et le flétrir.

La supérieure des filles de la Sagesse de Quimperlé, se trouvant sans asile, se retira, avec une sainte audace, à l'hôpital de Landerneau d'où ses sœurs avaient été chassées. Revêtue d'un costume séculier, elle entra bravement dans l'établissement et se mit immédiatement à vaquer au soin des malades, comme si elle en était chargée. Ignorait-on ou faisait-on semblant d'ignorer qu'elle fût religieuse ? Nous ne saurions le dire. Mais toujours est-il qu'on accepta volontiers ses services, qui étaient ceux d'une infirmière parfaitement entendue et d'un dévouement sans borne.

Cependant, les personnes du monde, qui géraient l'hôpital de Quimperlé, en eurent bientôt gaspillé les ressources, au point que la commission administrative, regrettant plus que jamais les sœurs, se mit à s'enquérir de l'endroit où elles avaient pu se réfugier. Après bien des recherches, elle finit par apprendre que l'ancienne supérieure était à Landerneau. On lui écrivit sur-le-champ des lettres fort pressantes, pour la supplier de revenir au poste d'où on se repentait amèrement de l'avoir renvoyée... Le vœu de la municipalité de Quimperlé ne put être exaucé que le 19 Avril 1797. C'est à cette époque seulement que, accompagnée de deux sœurs, la Mère supérieure rentra au milieu de ses pauvres qui, restés inconsolables de son départ, ne purent contenir la joie que leur apporta son retour. Il n'est pas besoin d'ajouter que, ayant trouvé la maison dans le plus complet dénûment, elle ne tarda pas à la remonter, au moyen d'une sage et intelligente administration.

(abbé Joseph-Marie Téphany).

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