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PERSÉCUTION CONTRE LE CLERGÉ CATHOLIQUE
** PRISONS DE LA RETRAITE ET DE KERLOT **

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Au bout de quelques mois, les captifs d'Audierne furent donc transférés à la maison de la Retraite de Quimper, changée en maison d'arrêt. Ils eurent là beaucoup à souffrir de la part des soldats qui les gardaient. Ceux-ci se faisaient un cruel plaisir d'insulter à leur caractère sacré, à leur âge avancé et à leur état d'infirmité (c'étaient des vieillards et des malades) : ces hommes sans cœur les accablaient de mauvais propos et d'injures, dans un langage qu'on ne saurait reproduire sans rougir.

Buvant courageusement jusqu'à la lie le calice d'amertumes dont les abreuvaient chaque jour leurs barbares geôliers, nos vaillants confesseurs de la foi se résignaient à leur sort dans cette nouvelle prison, lorsqu'on les transféra encore à l'abbaye de Kerlot ; là, on les mit deux à deux dans chaque cellule, avec défense de communiquer avec aucune personne du dehors. Les jardins leur furent absolument interdits : ils n'avaient pour prendre un peu d'air qu'une petite cour entourée de bâtiments. C'était, on le voit, le carcere duro, la détention dans ce qu'elle a de plus dur.

On leur accorda cependant la faculté d'offrir le saint sacrifice de la Messe : ce fut pour eux la meilleure consolation, au milieu de toutes les privations et des souffrances qu'ils endurèrent dans cette prison.

Un trait peindra à quel point la haine du prêtre non assermenté était poussée alors. Une dame de Quimper, étant venue à Kerlot s'informer de la manière dont on traitait les victimes que l'on y détenait, trouva que l'on était trop bon à leur égard, qu'il fallait les faire mourir à petit feu, ou mieux encore, en finir, au plus tôt, avec cette prêtraille (sic)... Et pour arriver à ce dernier résultat, elle engagea le concierge à empoisonner le potage qu'on leur servait. Quelle femme, ou plutôt quel monstre féminin !

Ces horribles propos ont été entendus et racontés par un des prêtres détenus à l'abbaye de Kerlot. Devenu, après la Révolution, recteur d'une paroisse rurale, ce vénérable ecclésiastique reçut, un jour, la visite d'une personne qui habitait, l'été, une propriété située sur sa paroisse. Dans la conversation elle dit qu'elle était la fille de cette dame. Ne pouvant maîtriser son émotion, au souvenir que ce nom lui rappelait, le vieux prêtre pâlit et se mit à trembler de tous ses membres...

Quand il racontait ce trait, il ajoutait : « nous restâmes prés de quinze jours, sans oser manger le potage qu'on nous servait quotidiennement : nous avions peur d'être empoisonnés ! Ce que voyant le concierge, il nous en demanda la raison, que nous lui dîmes ingénûment. Ne pouvant contester la véracité de l'atroce conseil donné par la fameuse patriote, il répondit que c'était lui faire injure, car il n'aurait jamais voulu commettre un si horrible attentat... Puis, il mangea lui-même de la soupe que l'on avait apportée sur notre table. A partir de ce moment, seulement, nos inquiétudes cessèrent, et nous prîmes ce mets comme par le passé ».

Vers la fin de l'année 1792 ou le commencement de 1793, M. l'abbé du Laurents, vicaire général, auquel on avait permis, pendant un certain temps, de rester à la campagne, fut aussi renfermé à Kerlot, par ordre du Département. Parmi les cinquante-trois prêtres qui s'y trouvèrent détenus ensemble, était le père La Tour, ancien jésuite, directeur des Ursulines de Quimperlé.

(abbé Joseph-Marie Téphany).

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