Retour page d'accueil       Retour page "Persécution religieuse à Quimper et Léon"  

Outre les mauvais traitements qu'elles éprouvèrent de la part des corps administratifs, avant qu'on s'emparât de leur maison, les Dames de la Retraite eurent aussi à soutenir les assauts du sectaire Expilly. Mais, en garde contre la séduction de ce dernier, et affermies contre la persécution des premiers, elles se montrèrent supérieures à tout [Note : Sed in his omnibus superamus, propter eum qui dilexit nos. (Rom. Chap. VIII. V. 37)].

Quand, le 2 Juillet 1791, on vint leur signifier qu'elles devaient ou se conformer aux nouvelles lois, ou quitter leur maison, une d'entre elles, Mademoiselle Victoire de Saint-Luc, empêchée par la maladie, ne put joindre son refus à celui de ses sœurs. Comme celles-ci répondaient pour elle, un des commissaires du District fit observer que, personne ne devant répondre pour les absents, il fallait se rendre auprès de la malade. On monta donc jusqu'à sa chambre, et, lorsqu'on lui demanda si elle adhérait à la résolution de la communauté, elle s'écria : « Je signerais ce refus de mon sang ».

Ces paroles furent pour elle une véritable prophétie, car on sait que Mademoiselle Victoire de Saint-Luc périt sur l'échafaud, avec son père et sa mère, le 19 Juillet 1794.

Huit jours après, on chassa ces dames de leur paisible retraite ; elles trouvèrent, chez les Bénédictines du Calvaire, l'hospitalité affectueuse que ces épouses de la Croix donnaient si généreusement à toutes leurs sœurs de la ville, qui, comme leur Sauveur, n'avaient plus où reposer la tête.

(abbé Joseph-Marie Téphany).

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