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LA DIVISION DES FIEFS DANS LE COMTÉ NANTAIS

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Beaucoup d'historiens ne veulent voir dans le régime féodal, et surtout dans la division des fiefs, que caprice et confusion ; c'est une erreur. Sans doute, il n'y eut point un plan préfix, arrêté d'avance ; mais le hasard fut loin de tout faire ; il y eut certains principes, certaines idées générales de politique, de stratégie ou de convenance dont on ne se départit guère et qui mirent dans cet apparent désordre plus d'ordre réel qu'on ne pense.

En ce qui touche la Bretagne, la première nécessité était de créer à l'Est, du côté de la France, contre les attaques de la Normandie, du Maine, de l'Anjou et du Poitou, une solide frontière. Pour cela, tout le long de cette frontière il fallait constituer de grands et puissants fiefs, dont les possesseurs munis de ressources considérables en hommes et en terres, pussent dresser sur leurs domaines de redoutables forteresses et réunir promptement des troupes nombreuses, de façon à être toujours prêts à repousser victorieusement l'agresseur.

Il fallait, en outre, confier la garde de ces citadelles à des hommes d'un dévouement à toute épreuve. D'où la nécessité de mettre à la tête des fiefs des anciennes Marches franco-bretonnes, unies à la Bretagne seulement depuis la seconde moitié du IXème siècle, des hommes de pur sang breton qui achèveraient de rattacher ces pays au reste du duché.

Telles furent les mesures observées presque partout dans la formation des fiefs frontières par les souverains bretons. L'examen des seigneuries du Comté Nantais aux XIème et XIIème siècles va nous en montrer l'application.

Le COMTÉ DE NANTES embrassait alors tout le territoire du diocèse de Nantes, moins sept paroisses des environs de Châteaubriant (Rougé, Soulvache, Ruffigné, Soudan, Béré, Châteaubriant, Erbray, Juigné) et dix-sept paroisses angevines, lesquelles ne relevaient de Nantes que pour le spirituel.

Sa frontière du côté de la France était couverte par trois grandes seigneuries : Châteaubriant, Ancenis, Rais ou Retz.

La seigneurie de CHATEAUBRIANT dépendait du Comté de Rennes, bien qu'au spirituel elle fut en partie dans le diocèse de Nantes. Elle comprenait, en dehors du fief proprement dit de Châteaubriant, les châtellenies de Teillai et Rougé au Teil, et celle de Vioreau, avec trois châteaux à Châteaubriant (en la paroisse de Béré) à Teillai, à Vioreau (en Joué).

Plus au sud se trouvait la seigneurie d'ANCENIS qui, avec ses châteaux d'Ancenis, de Varades, d'Oudon, gardait la frontière jusqu'à la Loire.

Le territoire breton situé entre ce fleuve, la mer et la frontière poitevine était presque entièrement compris dans la vaste seigneurie de RAIS (ou Retz) forte de 40 paroisses, divisée en de nombreuses châtellenies avec ses châteaux de Machecoul, du Collet, de Prigny (Les Moutiers), de Pornic, de Princé (Chémeré).

A l'est, vers l'Anjou, deux fiefs moins étendus, la BENASTE (Saint-Jean de Corcoué) et CLISSON [Note : Ces deux fiefs comprenaient quelques paroisses poitevines] complétaient la défense de la frontière. De plus, un certain nombre de paroisses (de Boussay à Paulx), situées à la limite des deux provinces formaient les Marches de Bretagne et de Poitou et étaient soumises à un régime mixte qui en faisait réellement un territoire neutre. De Clisson à la Loire, il n'y avait qu'une poussière de petits fiefs (Goulaine, le Pallet, le Loroux-Bottereau, l'Epine Gaudin (Chapelle Basse Mer). C'était une brèche dangereuse dans la ceinture défensive de la Bretagne.

A l'intérieur du Comté nantais, au sud de Nantes, s'étendait la seigneurie de Touffou, forêt et domaine du comte de Nantes ; puis en suivant la Loire, trois petites seigneuries fort anciennes. Le Pellerin, Frossay ou le Mignon, Sainte-Opportune ou Saint-Père-en-Retz.

Sur la rive droite, faisant suite à la baronnie d'Ancenis, le Régaire ou seigneurie temporelle de l'évêque de Nantes, la vicomté de DONGES, qui dominait alors toute la Basse-Loire, de Cordemais à Saint-Nazaire, peuplée aussi de Bretons bretonnants.

Le littoral était bordé par la châtellenie de GUÉRANDE, et par la baronnie de la ROCHE-BERNARD. Plus à l'Est s'étendait la seigneurie de PONTCHATEAU, celle de PLESSÉ, celle de BLAIN, dont le château fut rebâti et fortifié par le duc Alain Fergent vers 1108, celle de NORT, celle de SION.

Les fiefs de Héric, Saffré, Nozay, Issé, Jans, Derval, Guémené Penfao, existaient peut-être dès ce temps, mais les documents ne les mentionnent point avant le XIIIème siècle.

Les comtes de Nantes avaient su habilement assurer leur autorité en se réservant çà et là, entre les grands fiefs, des domaines directs qui leur permettaient de surveiller leurs vassaux. Ainsi, au sud de Nantes, le domaine de Touffou avec ses forêts surveillait à la fois Clisson, la Benaste et Retz. La vicomté de Donges et celle de la Roche-Bernard étaient tenues en respect par le domaine comtal de Guérande, et un autre domaine, celui de Gâvre, avec son immense forêt, s'enfonçait comme un coin entre les seigneuries de Blain, de Plessé (ou Fresnai) et de Pontchâteau.

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