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LA FAMINE ET LA FETE DE L'AGRICULTURE

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La Famine.

La recherche violente des subsistances, commencée en mars 1793 se poursuivit pendant les trois années que dura la guerre ; les difficultés du début ne firent qu’augmenter.

La rive droite de la Loire. où l’insurrection s’éteignit à peu près, fut d’abord exploitée, mais ne produisit bientôt que de très faibles ressources. Par contre, la partie sud du département et les grandes plaines vendéennes conservaient un stock de céréales important ; l’extraction ne put s’en faire que l’épée à la main.

Bientôt la rareté ou souvent le manque de subsistances amena dans la grande ville et dans le moindre bourg une disette abominable.

Nantes avec ses 90.000 habitants et ses troupes de passage est le plus frappé ; Châteaubriant, Ancenis, Couëron, Rézé, Nort, Indre, etc., journellement, multiplient auprès des autorités de la grande ville des demandes de secours. Paimbœuf, pourtant situé à l’extrémité d’une contrée fertile, se trouve plusieurs fois sans pain.

L’administration républicaine de Rezé ne sait comment pourvoir à la nourriture de ses administrés restés fidèles et à celles des réfugiés des campagnes qu’elle a accueillis. On va se pourvoir à Nantes ; mais, à partir du 30 juin 1793, ce droit est contesté. Au milieu de nombreuses demandes de secours, nous trouvons que le 20 germinal, an II, 9 avril 1794 : « Les administrateurs du district de Nantes sont priés de fournir à la nourriture des habitants de Rezé, qui depuis longtemps n’ont plus de farine, et sont dans l’impossibilité de s’en procurer ».

A Indre, les plaintes vont jusqu’au lyrisme ; la misère y est effrayante et la fabrication du pain y est souvent suspendue ; quand on en livre à la population il est d’une qualité déplorable. En octobre 1793, on lit sur le livre des délibérations communales : « Les habitants vont jusqu’à Saint-Etienne-de-Mont-Luc chercher du pain qu’ils ne sont pas toujours certains de rapporter ». Le 29 brumaire, an II : « Depuis trois semaines on coupe le pain par petits morceaux pour le distribuer aux habitants ». Plus loin : « On donne un pain de six livres pour cinq jours aux familles de six personnes ». Du 27 nivôse : « Les hommes sont tous frappés par l’inscription maritime ; les femmes et les enfants sont répandus dans les rues, pleurant et suppliant qu’on leur distribue du pain » (A. Velasque).

 

Une fête civique. La fête de l’Agriculture.

Le 29 prairial an VI (18 juin), eut lieu la fête de l'Agriculture, sous la présidence du citoyen Saget, qui avait succédé à M. Douillard. Ce fut une des plus brillantes de la République. Pendant que les autorités se réunissaient à l'Hôtel-de-Ville, des musiciens exécutaient une ouverture à l’extérieur. A deux heures, le cortège se mit en marche, précédé de la musique, qui faisait entendre des airs républicains. Il passa par les rues de la Commune, de Beau-Soleil, de la Haute-Grande-Rue, sur la place des Gracches et la place de la Liberté. Arrivé à l'Hôtel de la Patrie, que l’on avait élevé sur le cours de la Liberté ; il se forma de nouveau. En tête marchait un piquet de cavalerie et les musiciens ; venaient ensuite vingt-trois laboureurs avec leurs femmes et leurs enfants, tous parés de leurs plus beaux habits, de verdure et d’épis ; ils accompagnaient une charrue chargée de fleurs et de feuillages, traînée par deux boeufs. A quelque distance, on voyait un second char orné de festons et de guirlandes ; il portait une statue de la Liberté, tenant d’une main une corne d’abondance, et de l’autre montrant des instruments aratoires. Derrière, se trouvaient les autorités ; à côté du président, un laboureur choisi pour sa bonne conduite et son intelligence, comme le plus digne de recevoir les honneurs de la journée. Après les autorités, venait une foule immense de peuple. Les soldats formaient une haie de chaque côté. Arrivés au champ de l'Eperonnière, sur la route de Paris, les laboureurs se mêlent aux citoyens armés ; à un signal donné, ils échangent des instruments de culture contre des armes. Au son des fanfares, au chant des hymnes républicains, le président enfonce dans la terre le soc de la charrue, et commence un sillon. Les laboureurs rendent aux gardes nationaux leurs armes ornées de fleurs et d’épis, et reçoivent en échange leurs insignes agricoles. Le sillon terminé, le cortège reprend la route de Paris, et se porte au Croissant pour assister à deux courses, l’une à pied, l’autre à cheval. Le soir, il y eut illumination et danse au son des musettes, sur la place de la Liberté.

Cette fête résume à elle seule toutes celles qui ont eu lieu sous la Révolution : on y retrouve cette joie de commande, ce grandiose factice, ces abus des symboles et des allégories qui ont régné dans les autres (Guépin, Histoire de Nantes, p. 501-502).

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