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LA FAMILLE LE PROVOST DE LAUNAY

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Il nous a paru intéressant de dire un mot de cette maison qui a fait bonne figure dans le pays et y a laissé le souvenir de ses fastes de la fin du siècle dernier.

Dans ses « Filiations Bretonnes », M. le vicomte Frotier de la Messelière a placé, à côté de familles nobles authentiques, d'autres qui s'en rapprochaient par l'usage d'armoiries, de noms additionnels de terre, et leurs relations avec les gentilshommes. Alors que les premières peuvent parfois être suivies jusqu'aux origines de la Féodalité grâce aux maintenues de noblesse auxquelles elles étaient astreintes, on doit s'arrêter pour les autres aux premiers registres paroissiaux rendus obligatoires seulement au milieu du XVIème siècle. C'est dans cette seconde catégorie qu'il convient de classer la famille qui nous intéresse.

On trouve mention du bourgeois Jean Le Provost, sieur de Pencrec'h, vers 1650. Son fils, Gilles, épouse une demoiselle noble : Hélène Pastour, dame de Launay, en Trélévern. Leurs descendants, sans pour cela acquérir la noblesse, ont pratiquement adopté les armoiries et le nom des Pastour de Launay. Au XVIIIème siècle, ils prirent femmes dans les familles Jourand de la Vieuville et Denis du Porzou, appartenant à la noblesse, ce qui a assuré leur ascension sociale.

Vincent-Augustin Le Provost de Launay, alias de Launay-Le Provost ou Launay-Le Provost était avocat au Parlement avant 1789. On a vu son rôle dans la région au cours de la Révolution.

Son fils, Augustin-Claude, fut avocat à Saint-Brieuc, puis préfet, puis conseiller général des Côtes-du-Nord. Mort en 1850.

Augustin-Pierre-Marie, né à Saint-Brieuc le 25 janvier 1823, devint avocat, sous-préfet de Largentière, puis de Libourne, préfet des Hautes-Alpes à 30 ans et occupa les mêmes fonctions dans les départements suivants : Tarn-et-Garonne, Isère, Loiret, Calvados, Haute-Garonne. Il aurait été anobli (?) par Napoléon III. On raconte, dans le pays, qu'il avait favorisé l'évasion du futur empereur du fort de Ham.

C'est lui qui a fait bâtir le fastueux château actuel de Chef-du-Bois, construit entièrement avec du granit de l'Ile-Grande que des bateaux amenaient à Pontrod. C'est en cette demeure seigneuriale que se retira Augustin-Pierre quand il fut relevé de ses fonctions par le gouvernement du 4 septembre. En 1871, il était élu conseiller général des Côtes-du-Nord, en 1874 député du Calvados, réélu en 1877. « Il vota constamment avec la droite de l'Assemblée Nationale » (Dict. Biogr.). En 1882, il fut élu maire de La Roche-Derrien où il avait des propriétés. En 1885, il devint sénateur des Côtes-du-Nord et mourut à Pommerit-Jaudy, le 1er avril 1886.

Il était Commandeur de la Légion d'Honneur et Officier de l'Instruction Publique.

Auguste-Louis-Marie naquit à Libourne le 8 juin 1850. Il était docteur en droit et fut avocat à Paris. Engagé volontaire en 1870, il fit la campagne de l'Est comme sous-officier. Le jour où il rentra au château, son père le fêta comme un héros et il y eut grande liesse même pour les ouvriers, qui travaillaient à l'achèvement de la magnifique demeure.

En 1875, il se fixe à Pommerit. Il est élu conseiller général cette même année, et l'année suivante, député de la 2ème circonscription de l'arrondissement de Lannion. Il était le plus jeune député de France et il passait pour avoir des connaissances très étendues. Il garda son mandat jusqu'en 1893 où il dut céder le pas à son concurrent républicain-radical, Paul Le Troadec, maire et conseiller général de Lézardrieux.

Il entre au Sénat en 1896. Il y sera le « boute-en-train de l'opposition conservatrice ». Il s'intéresse aux questions sociales, sera le grand promoteur des « Assurances Mutuelles dans les campagnes » et de « Sociétés coopératives dans les villes ». Auguste-Louis, ou plus communément Louis Le Provost de Launay, était grand seigneur, et par ses manières toutes patriciennes et par l'or qu'il répandait. Mlle Charant nous le montre « la poitrine barrée de son grand cordon » accompagnant les religieuses de La Roche au moment de leur expulsion, en 1902.

Il eut comme secrétaire le celtisant Guillaume Corfec (Brug-Lann), directeur des journaux « L'Indépendance Bretonne » et « L'Electeur des Côtes-du-Nord ».

Louis Le Provost de Launay est demeuré sénateur jusqu'à sa mort survenue à Aix-les-Bains, le 17 août 1912. Il était maire de Pommerit-Jaudy depuis le 15 mai 1904.

Max-Auguste-René, fils du précédent et de Marie-Lucie Hersent, est né à Pommerit le 22 août 1880. Il n'avait ni les belles facultés de son père, ni son besoin d'action. D'un naturel doux, de manières simples, il a coulé sa paisible existence de célibataire dans son château de Chef-du-Bois devenu silencieux. Cependant, dès le 29 septembre 1912, Max avait remplacé son père comme premier magistrat de la commune de Pommerit, fonction qu'il a assumée jusqu'au 10 août 1944. A cette date, il a été destitué par un comité de Libération et remplacé par M. Emile Trégrom.

Max Le Provost de Launay est décédé à Pommerit-Jaudy le 6 novembre 1954. Héritière : sa nièce, Madame de Boisanger, née Gabrielle Récamier.

En somme, rien de bien spécial dans l'étude de cette honorable maison. Nous sommes en présence d'une de ces familles bourgeoises qui ont fait la Révolution de 1789 dans les rangs de la basoche et dont les opinions ont changé jusqu'à devenir conservatrices, cherchant à se maintenir dans la haute société par la fortune, les fonctions publiques et les alliances. Les membres de cette famille — et c'est encore bien souvent une règle générale — sont devenus de véritables patriciens avec toutes les vertus requises : patriotisme, amour du travail, honneur du nom, et par là même acceptés souvent par leur entourage comme chefs naturels à l'instar des vrais gentilshommes.

(E. Le Barzic).

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