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LES HAROUYS

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D'or à trois bandes de gueules, chargées chacune de trois têtes de licornes d'or

Harouys

Seigneurs des Montils-Ferusseau, de Lespinay, de la Rivière, de la Seilleraye, de Teillé, de la Touche, etc....

Le nom de Harouys [Note : La tournure, beaucoup plus anglaise que bretonne ou française, du nom de Harouys (harow), semblerait indiquer l'origine de la famille, et le rapprochement de la licorne, l'un des supports des armes d'Angleterre, avec les neuf pièces de l'écusson, viendrait encore appuyer notre conjecture], depuis longtemps éteint, est souvent cité par Mme de Sévigné, qui reçut, à plusieurs reprises, l'hospitalité au château de la Seilleraye, bâti par Mansard, et dont les jardins ont été dessinés par Lenôtre. Il a été porté par quatre maires de Nantes, l'un desquels, Charles de Harouys, deux fois appelé à présider l'administration municipale, joua un rôle assez important au milieu des graves circonstances où il vécut. 

 

Le mérite incontestable du père de Louis de Harouys, la catastrophe peu connue de Guillaume de Harouys, son frère aîné, nous ont conduit à essayer d'esquisser une page inédite et oubliée de la biographie nantaise. Malheureusement, les archives de la Seilleraye, renfermant peut-être quelque lettre de l'inimitable marquise, et à coup sûr des titres intéressants pour les anciens propriétaires, pour le comté nantais et la Bretagne, ont été bien mal à propos livrées aux flammes sous la Restauration. Aussi, la filiation suivante est tirée en entier des registres de l'état civil, d'après lesquels nous avons adopté, de préférence aux variantes Harouis, Harrouis, Harroys, Harrouys, l'orthographe Harouys la plus usitée dans les actes et les signatures. 

I. Olivier HAROUYS, sieur de la Rivière, en Couëron, en 1540, député vers le roi à Fontainebleau, pour les affaires de la ville en 1531, trésorier des Etats de Bretagne, le plus ancien degré cité dans la réformation de 1668, et au delà duquel nous n'avons rien trouvé, épousa Guillemette de Franchepierre, dont il eut : 

 

II. Guillaume HAROUYS, sr de la Rivière et de la Seilleraye, greffier criminel au Parlement de Bretagne, en 1554, qui, élu maire de Nantes, le 28 décembre 1571, de concert avec les officiers de justice et les échevins, ne voulut pas obéir aux instructions du duc de Montpensier, lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Il épousa Anne Dupin, de laquelle il laissa : 

1° Charles qui suit. 

2° Jehanne, baptisée à Saint-Denis, le 30 mars 1555 ; elle eut pour parrain N. et V. Ponthus de Brie, abbé de Saint-Main de Gaël. Elle fut enterrée dans l'église des Saintes-Claires, le 3 juillet 1594, ayant été « femme par aucun temps du sieur de Bourgérard », selon le registre de Saint-Denis. L'acte de baptême de sa nièce, en 1585, dit : Jehanne, veuve de défunt N. H. François Trotreau, conseiller du roi et Maître des comptes de Bretagne. 

3° Anne, qui, selon le P. Anselme (t. VI, p. 470), épousa, le 30 janvier 1570, Hélie Poyet, conseiller au Parlement, et se remaria à César Morin (t. VII, p. 509). 

4° Marie, qui, d'après l'acte de baptême de sa nièce, en 1585, était veuve de messire Louis Brailon, sr de la Noe-Guy, conseiller du roi et président au Parlement de Bretagne, et, en 1587, était remariée à noble homme Charles d'Argentré, sr de la Bouessière. 

 

III. Charles de HAROUYS, écuyer, sr de Lespinay (ou L'Epinay), la Rivière, la Seilleraye, etc,... docteur aux droits, conseiller du roi, conseiller au Parlement de Bretagne en 1573, sénéchal de Nantes, président au présidial, élu maire dans l'assemblée générale tenue le 28 décembre 1587, prêta serment le 4 janvier suivant, jour de son installation. Par élection du 28 décembre 1588, il fut continué dans ses fonctions pour l'année 1589. 

La duchesse de Mercœur, trouvant M. de Harouys dévoué au roi et trop opposé aux ambitieux projets de la Ligue, le fit arrêter, avec un certain nombre des plus notables habitants, et jeter dans une chambre étroite du château, le 7 avril 1589. 

L'abbé Travers mentionne en peu de mots cet événement, et n'entre dans aucun détail sur les ennuis de toutes sortes que le maire de Nantes eut à endurer pendant sa longue et injuste détention. Mais trois lettres extraites des registres du conseil du roi, et copiées sur une feuille de parchemin, employée depuis comme couverture de l'un des registres de l'état civil, déposés au greffe du Tribunal de Nantes, nous apprennent que ses meubles, ses revenus, ses bestiaux avaient été saisis, enlevés et pillés, qu'il avait dû payer « deux escus pour jour pour ses gardes, un escu et demy pour sa nourriture, giste et géollaige, pendant le temps de sa prison », trois mille écus pour sa rançon, sans compter la retenue des émoluments de ses offices et les pertes nombreuses qu'il avait éprouvées, le tout montant à la somme de plus de 8,000 écus. 

Cependant le roi, par mandement donné à Chartres, le 7 octobre 1591, avait condamné le duc et la duchesse de Mercœur solidairement avec les habitants à rembourser intégralement son fidèle serviteur ; les ordonnances demeurèrent lettres closes. Henri IV avait pour ennemi le duc de Mercœur, alors tout-puissant à Nantes et désireux précisément de se soustraire à l'autorité royale. 

Enfin, l'ancien maire, sorti de prison en 1590, vécut dans l'isolement et la retraite jusqu'au jour où le Béarnais, entrant en vainqueur dans notre ville, lui rendit la présidence de l'administration à la suite de l'assemblée du 26 avril 1598. Le 1er mai, il prêta solennellement serment entre les mains du monarque, en présence d'une réunion nombreuse et choisie tenue au château de Nantes. 

Charles de Harouys, réintégré dans ses « honneurs et dignités », eut encore à lutter comme maire et comme président du présidial. Après une carrière honorable et des mieux remplies, il mourut en septembre ou octobre 1612. Son service fut célébré le 15 novembre ; le corps de ville entier y assista (Note : Une erreur de nom, facile à commettre, a fait attribuer par M. de Courcy ce qui concerne Guillaume de Harouys à son fils Charles, et à Louis, fils de ce dernier, ce qui concerne Charles de Harouys, son père). 

Ce ne fut qu'en 1619 que sa veuve obtint un faible dédommagement de 3,000 livres accordé par les Etats de Bretagne, sur un mandement de Louis XIII, daté de Saint-Germain, le 27 août : « voullant — dit le roi — recognoistre les bons et agréables services que nous ont rendu et à nos prédécesseurs roix, feu notre ami et féal conseiller, Charles de Harouys, président en notre siége présidial de Nantes, et Me Louis de Harouys, à présent aussi président audit siége, et aucunement récompenser en la personne dudit de Harouys fils, et de notre chère et bien-aimée Françoise de Lesrat, veuve dudit deffunt, les pertes que nous sommes bien informés qu'il a souffertes pour le service de nosdits prédécesseurs roix, durant les dernières guerres civilles de ce royaulme, etc... » (Archives départementales – Registre des Mandements, B. 1234). 

Il avait épousé Dlle Françoise de Lesrat, fille de Guillaume de Lesrat, chevalier romain, général des troupes du pape Paul III, conseiller du roi, maire d'Angers en 1547, et de Dlle Michelle Boudet, qui le rendit père de : 

1° Charles de Harouys, baptisé à Sainte-Croix, le 8 août 1581, et tenu sur les fonts par Charles de Bretagne, comte de Vertus, baron d'Avaugour, etc... Il embrassa l'état ecclésiastique et était, en 1600, chanoine et trésorier de la Cathédrale de Nantes. 

2° Louis, qui suit. 

3° Marie, baptisée à Sainte-Croix, le 1er mai 1785, ayant eu pour marraines ses deux tantes, Marie et Jehanne Harouys, alors veuves toutes deux. 

4° Françoise de Harouys, baptisée à Sainte-Croix, le 30 octobre 1586, qui épousa M. Pierre Bernard, sr de la Turmelière, maire de Nantes en 1615 et 1616. 

5° Jean de Harouys, qui viendra après la postérité de son frère. 

 

IV. Louis De HAROUYS, sr de la Rivière et de la Seilleraye, baptisé à Sainte-Croix, le 19 octobre 1583, devint intendant de justice, puis président de la Chambre des Comptes, le 2 mars 1619, sur la résignation de son frère Jean, qui avait acheté l'office de Pierre Bernard de la Turmelière, leur beau-frère. Elu maire de Nantes, le 10 juillet 1623, il resta en place jusqu'au 25 août 1625. Son décès arriva le 15 mars 1656, dans l'hôtel de Harouys, situé derrière la place des Jacobins, et il fut inhumé, le lendemain, dans la chapelle des RR. PP. Récollets, laissant de demoiselle Simonne de Bautru, sa femme, fille de Guillaume de Bautru, d'une famille de robe d'Angers, et de Gabrielle Louet, qui avait pour frères : Guillaume de Bautru, comte de Sérent, favori de Mazarin ; Jean de Bautru, seigneur du Perche ; Nicolas, comte de Nogent : 

1° Françoise, baptisée à Saint-Denis, le 9 avril 1614. 

2° Gabrielle, baptisée à Saint-Denis, le 11 avril 1615. Elle épousa Charles da Péréfixe, chevalier, sr de Beaumont, conseiller au Parlement de Bretagne, lieutenant de M. le maréchal de la Meilleraye au gouvernement des ville et château de Nantes, dont postérité. 

3° Charlotte, baptisée à Saint-Denis, le 18 octobre 1616. Elle embrassa la vie religieuse, et était, en 1666, supérieure de la communauté de Sainte-Elisabeth de Nantes, suivant un acte du 10 août de cette année, où elle figure comme marraine avec son neveu André (Registre de Saint-Denis). 

4° Charles de Harouys, baptisé à Saint-Denis, le 15 octobre 1617. 

5° Guillaume de Harouys, qui suit. 

6° Jean de Harouys, baptisé à Saint-Denis, le 19 février 1620. 

7° Judith, baptisée à Saint-Denis, le 21 mai 1621. 

8° Nicolas de Harouys, baptisé à Saint-Denis, le 7 novembre 1622. 

Il entra dans la Compagnie de Jésus, le 3 avril 1641, et fit la profession des quatre voeux, à la Flèche, le 7 avril 1658. Il fut chargé des classes inférieures pendant six ans, professa la rhétorique pendant treize ans, puis enseigna les mathématiques. C'est alors qu'il inventa ces ingénieuses machines, si utiles à l'étude de l'astronomie, décrites par le Père Garnier, au chapitre V de son livre : Systema Bibliothecœ collegii Parisiensis Societatis Jesu ; Paris, 1678. Le Père de Harouys les construisit non-seulement d'après les systèmes de Ptolémée, de Copernic, de Tyco-Brahé, etc., mais aussi d'après son propre système, car il avait beaucoup approfondi les sciences exactes et surtout l'astronomie. On ne sait s'il a laissé quelque ouvrage sur ce sujet, à moins que ce ne soit peut-être un Traité de la sphère, contenant l'explication des différents systèmes, et qui lui est attribué. Il n'existe de lui que le Panegyricus Mariœ-Annœ-Theresiœ, reginœ christianissimœ, imprimé à Paris en 1660, in-4°, et réimprimé dans le tome II des Selectœ orationes panegyricœ Patrum Societatis Jesu : Lyon 1667, in-12. 

Le Père de Harouys, qui exerça aussi avec succès le ministère de la prédication, devint recteur de la maison de sa Société à Nantes, maison qu'il avait en quelque sorte fondée, et dans laquelle il mourut, non le 10 novembre, comme l'indique Moréri, auquel nous empruntons les détails qui précèdent, mais le 7juillet 1698, suivant son acte de décès et sépulture inscrit sur les registres de la paroisse de Saint-Vincent. 

9° Louis de Harouys, baptisé à Saint-Denis, le 24 septembre 1624. Jésuite. 

10° Anne, baptisée à Saint-Denis, le 6 février 1626. 

11° Louise, baptisée à Saint-Denis, le 14 mai 1629. Elle épousa, le 18 juin 1647, à Saint-Denis, messire J.-B. de Becdelièvre, sr de la Busnelaye, avocat général de la Chambre des Comptes, et hérita de la terre de la Seilleraye, qu'elle transmit à ses descendants. 

 

V. Guillaume de HAROUYS, chevalier, sr de la Rivière et de la Seilleraye, conseiller du roi en son conseil d'Etat et privé et en son parlement de Rouen, trésorier général de Bretagne, naquit le 11 décembre 1618, et fut baptisé à Saint-Denis, le 7 janvier 1619. Il épousa Mlle Marie-Madeleine de Coulanges, et reçut plusieurs fois Mme de Sévigné à son château de la Seilleraye. 

Il mourut en 1699, à la Bastille, dit M. de Courcy (Nobiliaire de Bretagne). Cette remarque avait attiré notre attention, et nous avons cherché à connaître les motifs de la captivité de M. de Harouys dans la redoutable forteresse parisienne. Voici ce que nous apprend, à ce sujet, le marquis de Dangeau, auquel nous laisserons la parole (Voir le Journal du marquis de Dangeau, Paris, 1854) : 

« 15 novembre 1699. Le vieux M. d'Harouys mourut à la Bastille où il était depuis longtemps. Il ne s'était ruiné et n'était tombé dans son malheur que pour avoir voulu faire trop de plaisir durant qu'il était trésorier général des Etats de Bretagne ». (T. VII, p. 189). 

« 7 novembre 1687. M. d'Harouys se ruina dans la charge de trésorier des Etats de Bretagne, qui enrichit tous ceux qui la possèdent ; sa déroute éclata et il fut à la Bastille ; beaucoup de gens y perdirent, la province y perdit, M. de Chaulnes y fut fort embarrassé. Il n'y eut en son fait, ni luxe, ni débauche, ni friponnerie, mais beaucoup de malhabilité, de désordre et d'envie de faire plus de plaisir qu'il ne pouvait. Sa probité et sa réputation ne reçurent pas la moindre atteinte ; la province et ses créanciers le plaignirent et le secoururent de tout leur pouvoir, et il ne fut pas longtemps prisonnier, mais il ne put survivre longtemps à sa ruine » (T. II, p. 62). 

« 30 janvier 1689. On a proposé ce matin, au conseil, un moyen pour faire payer ce que M. d'Harouys avait emprunté aux Etats de Bretagne, et le roi et son conseil ont approuvé la proposition. La voici : on offre, au denier vingt, de payer les intérêts de ceux qui ont prêté à M. d'Harouys, sur la procuration qu'il avait des Etats, et au denier vingt-deux, ceux qui ont prêté sur l'excédant de la procuration ; tant ceux qui ont des contrats que ceux qui n'ont que des billets ; et, outre les intérêts, on paiera tous les ans 500,000 livres sur le fonds, et ainsi, en dix ans, tout sera payé et le don gratuit ne diminuera point » (T. II, p. 314). 

Ainsi, les dilapidations du trésorier des Etats se montaient à la somme, énorme pour le temps, de cinq millions... Néanmoins, le marquis de Dangeau, qui se fait l'écho du bruit public sur cet épisode, complètement oublié aujourd'hui, nous semble traiter un peu légèrement ces douze années de réclusion à la Bastille, dont le terme fut la mort de M. de Harouys, âgé alors de quatre-vingt-un ans, en disant : « qu'il ne fut pas longtemps prisonnier, et ne put survivre à sa ruine »

 

VI. André de HAROUYS, son fils, naquit le 18 septembre 1661, et reçut le baptême à Saint-Denis, le 7 octobre 1663. Il épousa, en avril 1687, à la veille même de la catastrophe de son père, Mlle de Richebourg, qui lui apporta en dot 50,000 écus comptants « et quelque chose encore à espérer ». (T. II, p. 38). 

Nommé maître des requêtes au conseil d'Etat, il reçut, en mars 1700, une somme de 10,000 écus en échange du désistement de ses prétentions sur la charge de receveur général des Etats de Bretagne. Intendant de Franche-Comté, le 11 août 1700, il passa, le 20 novembre 1702, à l'intendance de Champagne, qu'il quitta en 1711, sur sa demande et par suite de sa mauvaise santé. 

« Il fut honnête homme et fort aimé. Lui et sa femme se retirèrent à la Doctrine chrétienne à Paris ; et, quand il fut veuf, il alla à l'institution de l'Oratoire. Ils n'eurent point d'enfants, toujours beaucoup d'amis, et ont fini dans une grande piété ». (T. II, p. 62). 

 

VII. Jean de HAROUYS, seigneur de Lespinay, fils de Charles et de Françoise de Lesrat, reçut le baptême à Sainte-Croix, le 28 mars 1588. Il fut procureur général des Etats de Bretagne, en 1616 ; et en 1620 était conseiller du roi et président au présidial de Nantes. Le roi le nomma maire de Nantes, le 25 août 1625, et « pendant sa mairie, il se fit en vins et festins de grandes dépenses ». Jean de Harouys avait épousé, en premières noces, Charlotte Goddet, après la mort de laquelle il se remaria avec Anne Madelaineau, qui, le 9 avril 1668, prend la qualité de veuve. Nous ne savons s'il eut des enfants de ces deux mariages (S. de la Nicollière-Teijeiro).

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