Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA FAMILLE GICQUEL.

  Retour page d'accueil       Retour page "Seigneurs de Bretagne"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

GICQUEL, MARQUIS ET COMTES DU NÉDO, SEIGNEURS DE LA LOHIÈRE, DE KERREL, DE LA LANDE, DU FRESCHE, DES CHARTREUX, DE LA VILLE-BOURNO, DES CHATEAUX, DU PRÉRIO, DE LA BRUCHAIE, DE L'ÉCLUSE, DES TOUCHES, DE KERDREAU, DE BEAUSEMAINE, DE KERMAINGUY, DU NÉDO, DE COETDUBRAS, DE KERLOGUEN, DE SAINT-MALO, DE KERHAIS, DE RUCAZRE, DE KERGUISIEN, DU BOURG, DE LA VlLLE-SIMON, DES ROCHERS, DU COUDRAY, DE LOURME, DE KERGARS, DE KJUDAL, DU MIROUER, DU MURELIEN, DE TRIQUENÉ, DE LA VILLE-HENRI, DE LA CORECHIÈRE, DE FOUGERAY, DE FORNET, DE LAUNAY, DU COUDRAY, DE COUETENUZZO, DE LA GRUAUDIÈRE, DE COUESQUIN, DE CASLAN, ETC. (BRETAGNE. ÉVÊCHÉS DE SAINT-MALO, DE SAINT- BRIEUC, DE VANNES, DE TRÉGUIER, DE DOL, DE NANTES).

ARMES : D'azur, au chevron d'argent, chargé de cinq coquilles de sable et accompagné de trois quintefeuilles d'argent. — Couronne de marquis. — Supports : Deux lévriers.

Armes de la famille Gicquel (Bretagne).

Saint-Allais, dans sa Généalogia de l’acienne race des Gicquel, fait abserver que ce nom est identique à celui de Judicaël, Iziquel, Isequel, porté, aux VIème et VIIème siècles, par plusieurs rois et ducs de Bretagne. L'un d'entre eux, qui vivait du temps où Dagobert régnait en France, fut canonisé sous le nom de saint Judicaël ou Gicquel et son nom fut porté par tous ses descendants. Une tradition, que nous rappellerons, sans la garantir, dans cette étude basée sur une authenticité rigoureuse, fait remonter l'origine des Gicquel à ces maîtres et confesseurs primitifs de la Bretagne dont l'existence se perd dans la brume des âges. Nous renvoyons ceux qui voudraient s'édifier sur la valeur de cette légende à la Vie des saints de Bretagne par Albert le Grand. Pour notre part nous nous bornerons à constater que les Gicquel apparaissent avec un grand rôle historique, dans les annales de leur province, dès le commencement du VIIIème siècle.

D'après l'auteur du Nobiliaire universel, « le chevron, chargé de cinq coquilles de sable », aurait été ajouté aux armes originelles des Gicquel au temps des croisades. Quelques-uns d'entre eux y prirent part et introduisirent dans leur blason les coquilles, symbole du pèlerinage outre-mer et en terre sainte.

Les armes ci-dessus gravées sont conformes à celles que l'on retrouve dans de vieux sceaux de Jean Gicquel, évêque de Rennes, en 1237. Cette similitude a été remarquée, avant nous, par Saint-Allais en son Nobiliaire universel, tome XIII, page 41. Nous avons expliqué plus loin, dans cette notice, pourquoi les Gicquel des Touches, quoique sortis de la branche de Kerrel, reprirent les armoiries primitives de leur race.

Guy le Borgne en son Armorial breton, p. 94, décrit ainsi les armes des Gicquel, sieurs de Beausemaine : « GICQUEL DE BEAUSEMAINE : D'argent, à une fasce nouée de gueules, accompagnée de trois quintefeuilles percées de mesme ». Le même héraldiste nous donne aussi celles des Gicquel, sieurs de Rucazre et de Kerguizien, en Plouisy, qui étaient : D'azur, au chevron d'argent, chargé de cinq coquilles de sable, accompagné de trois roses d'argent, 2 et 1. Ces armes et les précédentes sont les mêmes que celles des Gicquel, sieurs des Touches.

Nous démontrerons un peu plus loin que la diversité des armes ne préjudicie aucunement à l'unité de race et à la communauté d'origine.

JEAN GICQUEL, évêque de Rennes en l'an 1237, était fils de Jean Gicquel [Note : « GUER... Ce territoire renferme les maisons, terres et hôtels nobles suivants : en 1200, la Hotière à JEAN GICQUEL, qui eut un fils nommé JEAN, évêque de Rennes en 1237, lequel fit le voyage de la terre sainte en 1250. Joinville rapporte que ce prélat se signala beaucoup dans le combat que les croisés livrèrent aux Sarrasins. Il mourut au mois de novembre 1257, ou, comme nous comptons aujourd'hui, 1258 » (Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, par Ogée, nouvelle édition, 1855, in-4°, t. Ier, p. 318)], seigneur de la Lohière ou la Holière, paroisse de Guer, au diocèse de Saint-Malo. Ce prélat venait monter sur ce siége, en remplacement de Josselin, décédé, lorsque Pierre de Dreux, duc de Bretagne, abdiqua en faveur de son fils Jean Ier, dit le Roux (Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, par Ogée, t. Ier, p. 318). Ce dernier, après être allé prêter serment de fidélité au roi de France, s'empressa de regagner Rennes, sa capitale, où il se fit sacrer et couronner par Jean Gicquel, qui lui remit l'épée et la bannière, insignes du pouvoir ducal (Idem, t. II, p. 508). A cette solennité politique et religieuse assistèrent les évêques de Dol, de Nantes, de Vannes, de Saint-Malo, de Quimper, de Saint-Brieuc et de Léon, ainsi que Guyomarch, vicomte de Léon, Hervé de Léon, son fils, Alain, vicomte de Rohan, Henri d'Avaugour, comte de Goello, André de Vitré, Alain, fils de Conan d'Avaugour, Hervé de Léon, seigneur de Noyon. Tous ces dignitaires de l'Eglise et grands seigneurs, à la fin de la cérémonie, déposèrent leurs hommages aux pieds du nouveau duc (Ibidem, t. II, p. 463. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT I). Guillaume de la Guerche, après avoir édifié le monastère de Fontaine-Harvys, abandonna, en 1238, aux religieux, pour leur usage particulier, tout le bois mort de la forêt de la Guerche et de Radan, ainsi que la faculté de couper les arbres ou les rameaux verts dont ils pouvaient avoir besoin pour leurs constructions ou les palissades de vignes. Cette libéralité pieuse fut validée et confirmée par des lettres de Jean Gicquel, évoque de Rennes, qui sont parvenues jusqu'à nous. Elles ont été en effet enregistrées dans les Mémoires destinés à justifier « l'histoire de Bretagne par Dom Morice », tome I, p. 207 (Histoire de Bretagne par Dom Gui Alexis de Lobineau, t. Ier, p. 237. — Voir, aux Preuves, DOCUMENT II). La même année, Geoffroy de Pouancé, coseigneur de la Guerche, comme le précédent, jaloux d'imiter son exemple, voulut augmenter les redevances d'une chapelle et d'un anniversaire institués dans le couvent de Fontaine-Harvis par Geoffroy de Montfort. Le sire de Pouancé accorda, sous forme d'élémosine perpétuelle, au prieur dudit couvent la faculté de faire paître ses bestiaux dans toute l'étendue de ses terres boisées. Il concéda, en outre, aux moines les franchises et immunités octroyées aux habitants dudit fief. Cette oeuvre de bienfaisance fut accomplie l'an de grâce 1238, en présence de Jean Gicquel, évêque de Rennes, et consacrée par une charte émanant du même prélat (idem) dont la formule initiale était celle-ci : « Universis Christi fidelibus, ad quos presens carta pervenerit, Johannes (Gicquel) Dei gratia Redonensis episcopus, salutem in Domino. » (Voir Preuves, DOCUMENT III). L'intervention de Jean Gicquel pacifia, en 1240, le différend survenu au sujet de la maison de Francherolle, entre le prieur de Berré et Guillaume de Fontenay, mari d’Agnès, fille de Gauran de Vitré [Note : Accord entre le prieur de Berré et Guillaume de Fontenay. ANNÉE 1240. « JOHANNES (GICQUEL), episcopus Redonensis, etc. Guillelmus de Fontenaio, miles, maritus Agnetis, filiae domini Gorantonis de Vitreio, militis, dimisit, contentionem quam habebat adversus Johannem, priorem de Bereio, possidentem domum de Francholla quae collata fuerat ab antecessoribus suis, etc. Anno MCCXL ». Pris sur l'original à Marmoutiers. (Mémoire pour servir de preuves à l'Histoire de Bretagne, par Dom Morice, t. I, col. 918)]. On retrouve Jean Gicquel, en 1243, à la fondation de la chapellenie de Saint-Martin qui fut l'oeuvre des seigneurs de la Guerche et de Pouancé (Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, par Ogée, t. II, p. 508). Après un premier voyage en Palestine, monseigneur André de Vitré était revenu en France, où Thomasse sa femme lui avait donné plusieurs filles. En 1248, entraîné de nouveau par l'élan chevaleresque et l'ardeur religieuse qui poussait les peuples occidentaux vers l'Orient, il résolut de retourner en terre sainte pour combattre les infidèles. Avant son départ et après avoir pris toutes les dispositions exigées par la longueur et les besoins d'un tel voyage, il régla, en cas de mort, ses volontés posthumes et désigna pour les exécuter Robert de Vitré, son frère, monseigneur Jean Gicquel, évêque de Rennes, Bonabes de Rougé (Histoire de Bretagne, par Le Baud. — Les Chroniques de Vitré, p. 44. — Voir, aux Preuves, DOCUMENT IV), etc. Jean Gicquel s'embarqua aussi avec Robert de Vitré et autres seigneurs bretons qui étaient venus rejoindre saint Louis et le comte d'Anjou à Aigues-Mortes. D'après plusieurs auteurs qui déclarent avoir emprunté le fait aux Mémoires du sire de Joinville, l'évêque de Rennes se distingua dans plusieurs engagements des croisés contre les Sarrasins [Note : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, par Ogée, t. I, p. 318 ; t. II, p. 508. — Nobiliaire et Armorial de Bretagne, par P. Potier de Courcy, deuxième édition, t. I, p. 356. — Histoire généalogique de la maison de Ploeüc, par Denis de Thezan, gr. in-fol., p. 26. — Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, par Dom P. H. Morice, continuée par Dom Charles Taillandier, t. XVII, p. 35-36]. En l'année 1247, il confirma la donation faite à Orfrésie, fille de Geoffroy de Moucon, chevalier, par Guillaume de Montbourcher, à son lit de mort. Cette cession se rapportait à la dîme de Breuz (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Georges de Rennes, publié par Paul de la Bigno-Villeneuve, 1877, in-8°, p. 225. Voir, aux Preuves, DOCUMENT V). Le Gallia christiana [Note : Le Gallia christiana, t. III, p. 298-299, mentionne Jean Gicquel parmi ceux qui combattirent en Egypte et fixe sa mort au 11 novembre 1257. « JOANNES GICQUEL I. 1235 pugnavit in Egypto adversus Sarracenos cum Galtero Japhensi comite, 1250. Teste Joinvilloeo : mortuus 11 novembris 1257 ». Dom Morice est bien plus, exact quand il fait trépasser Jean Gicquel, évêque de Rennes, le 15 janvier 1258 : « JEAN GICQUEL confirma, l'an 1247, les chanoines de Montfort en la possession du patronage de l'église de Cons, comme avait fait Josselin son prédécesseur. Joinville nous apprend que cet évêque fit le voyage de la terre sainte l'an 1250, et qu'il se signala dans les combats que les croisés livrèrent aux Sarrasins. Il fit son testament le vendredi après l'Epiphanie, l'an 1258, et fonda un anniversaire dans son église cathédrale. Sa mort est marquée au 15 de janvier dans le nécrologe de la même église ». « Gilles ratifia, au mois d'octobre 1258, le testament de Jean Gicquel, son prédécesseur » (Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, par Dom P.-H. Morice, continuée par Dom Charles Taillandier, t. XVII, p. 35-36)] a commis une erreur en indiquant l'année 1257 comme celle de la mort de Jean Gicquel, car il existait encore au commencement de la suivante. Par son testament du vendredi, qui suivit l'Epiphanie de 1258, il institua un anniversaire dans la cathédrale de Rennes, fondation qui fut confirmée, au mois d'octobre 1259, par Gilles, son successeur sur le siège de Rennes. Le nécrologe de l'église susdite porte que Jean Gicquel rendit son âme à Dieu le 15 janvier de l'an 1258, c'est-à-dire peu de jours après avoir testé [Note : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, par Ogée, t. I, p. 318. — Le livre obituaire de la cathédrale de Rennes, d'après Dom Morice (Histoire de Bretagne, t. XVII, p. 35-36), place la mort de Jean Gicquel au 15 janvier 1258)]. Il portait, dit Saint-Allais, D'azur, au chevron d'argent, chargé de cinq coquilles de sable et accompagné de trois quintefeuilles d'argent. Ces armes sont encore celles des représentants actuels de cette maison (Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 40), c'est-à-dire des Gicquel des Touches.

GUILLAUME GICQUEL, chapelain de l'évêque de Dol, déposa, dans une enquête de l'an 1238, à l'occasion du fait ci-après : Normand de Quebriac, maréchal du comte de Bretagne, et les siens avaient molesté, malmené et pressuré les gens de l'évêque de Dol, ainsi que les chanoines et les bourgeois de ladite ville. Mathieu de Beauvais et sa bande s'étaient en outre jetés comme des oiseaux de proie sur la même population et avaient trouvé moyen de la rançonner de nouveau et de ruiner des ruines. Ces pillards avaient quitté la malheureuse cité chargés comme des porte-balles, pliant sous le butin et amenant des chars de vin et de blé avec un trésor de 2.000 livres. Ce qui aggravait la nature de ces barbaries et de ces spoliations, c'est qu'elles avaient eu lieu pendant la trêve. Plaintes et remontrances avaient été adressées par le comte de Boulogne au duc de Bretagne, qui avait promis réparation et restitution, mais qui n'avait point tenu sa parole. L'évêque de Dol intervint et une enquête fut ordonnée pour l'examen des dommages et des griefs. Dans le groupe des témoins mandés et entendus dans cette circonstance on distingue : Renaud, abbé de la Vieuville, Guillaume Loche, chevalier, l'abbé de Tronchet, Simon, prieur de Combourg, Guillaume Gicquel, chapelain de monseigneur Jean de Dol (Histoire de Bretagne, par Dom Gui Alexis Lobineau, t. II, p. 387 - Voir aux Preuves, DOCUMENT VI).

Les Gicquel s'éclipsent ensuite pendant près d'un siècle. En l'année 1320, Guy de Bretagne, seigneur de Penthièvre, qui tenait la vicomte de Limoges, avait baillé en ce pays de vastes domaines à Simon de Montbourcher pour reconnaître ses services. Celui-ci ayant été dépouillé de ces donations, le prince l'indemnisa en lui assignant deux cents livres de cens sur des tènements appartenant à GEOFFROY, ALAIN et ETIENNE GICQUEL (Mémoires pour servir de Preuves à l'Histoire de Bretagne, par Dom Morice, t. I, p. 1288-1289. - Voir aux Preuves, DOCUMENT VII).

GUILLAUME GICQUEL demeura longtemps attaché à la personne de Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne, en qualité de secrétaire intime et de conseiller d'Etat. Il apparaît dans cette double fonction dès 1351 (Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 40-41). Thomas de la Marche, cousin de Charles de Blois, avait vaillamment défendu la cause de ce prince contre son ennemi, le comte de Montfort. Aucune indemnité ne lui avait encore été allouée pour l'entretien de sa compagnie et ses frais de chevauchée. Jeanne, duchesse de Bretagne et femme de Charles de Blois, voulant récompenser les bons offices de ce serviteur modèle, lui délivra, le 11 août 1357, des lettres d'ordonnancement qui lui permettaient de recouvrer ses déboursés et sa solde. Ces lettres, scellées d'un écu mi-parti de Bretagne et de Penthièvre, sont contre-signées par Guillaume Gicquel (Mémoires pour servir de preuves à l'Histoire de Bretagne, par Dom Morice, t. I, p. 1520. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT VIII).

GEORGES GICQUEL, frère de Guillaume précité, tenait, vers l'année 1355, auprès de Charles de Blois, duc de Bretagne, la charge de trésorier ducal (Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 40) et de surintendant de l'hôtel des monnaies à Rennes. Le prince lui adressa, le 1er juillet 1357, des lettres conservées dans les archives domestiques de M. Albert-Auguste Gicquel, vice-amiral. Ces lettres se rapportent à l'acquittement de la rançon de Charles de Blois. La somme destinée à sa délivrance avait été fournie en vaisselle d'or et d'argent par l'abbé de Sainte-Melaine, auquel le duc avait cédé en compensation certains prélèvements sur diverses taxes et sur son droit de monnayage. Georges Gicquel, en sa qualité de receveur général du duc, fut chargé de réaliser les revenus et de les remettre aux moines de Saint-Melaine, comme on peut le voir par l'extrait ci-après :

« Charles, duc de Bretagne, vicomte de Limoges, seigneur de Guyse et de Ardenc, à nostre amé vallet GEORGES GICQUEL, nostre receveur général de Bretagne, gallon au mestre de nostre monoye de Rennes et aux trésoriers et collecteurs de nos imposicions de nostre ville et païs de Rennes, salut : pour le grand nécessaire de chevance que nous avons à payer nostre rançon, avons eu et receu et pris à présent de nostre très cher amé et féal conseiller l'abbé de Saint-Mélaine de Rennes, en vessellement et autres pièces d'or et d'argent, jusques au montent et vallue de deux mille escuz d'or de Jahan, des biens de sa dite abbaye et ad fin d'en estre satisffaiz et paiez le plus présentement que l'on pourra, par quoy le dict monsieur de Saint-Mélaine et ses religieux ne soient destituez de leurs ajournements et chevance, pour l'avisement de nostre grand conseil, les avons ajournez et assignez de aider le paiement de ladite somme assavoir estre : mil escuz sur les émolumenz de noz dictes impositions……… et les autres mil escuz sur le profit à nous appartenant sur les dictes monoye selont et des à présent deus…… lesquelles choses comme dict estre obligeons audict abbé et couvent, jusques à tant qu'ils en soient entièrement paiez et satisffaiz nonobstant quelconques ordonnances deffenses, assignations, lettres ou mandements, faiz ou affère pour nous ou nostre compaigne la duchesse, ne autre au contraire pour quelconque somme ou manière que ce soit. Pourquoy nous vous mandons et estroitement commandons à vous et à chacun de vous sur la foy et serment que vous et chacun de vous nous avez fait …………… vous paiez au dict abbé et couvent ou à leur franc message, portant ces lettres pour toute procuration, les deux mille escuz de Jahan ou la value en nostre monoye ………… et ad fin que ces choses soient tenues et gardées fermement sanz enfreindre et sanz mal anging nous les garantiçons et promettons en bonne foy se tenir et accomplir, et pour plus diligemment et présentement les exéguter, vous, GEORGES, nostre général receveur, par notre commandement, les avez promises et jurées sur les SS. Evangiles fere avancier et avancier les dits paiemenz à tout vostre pouvoir sanz débat, empêchement, etc. Fait et donné à Rennes le premier jour de janvier mil trois cent cinquante sept ». (Archives do M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral et préfet maritime à Lorient. Original en parchemin).

Au bas est écrit : « Par monseigneur le duc en son grand conseil auquel estaient les évêques, etc. ».

Georges Gicquel remplissait encore les mêmes fonctions financières auprès de Charles de Blois, le 15 avril 1358, ainsi qu'il appert de lettres analogues aux précédentes. A cette date, en effet, le duc et la duchesse de Bretagne le commirent de nouveau pour donner aux religieux de Sainte-Melaine d’autres garanties effectives jusqu'à parfait remboursement de la somme de deux mille écus, affectés par le monastère au rachat de Charles de Blois (Archives domestiques de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral et préfet maritime à Lorient. Original en parchemin).

JEAN-RAOUL GICQUEL est mentionné dans l'Histoire de Bretagne par Dom Lobineau, comme champion de Charles de Blois et par conséquent du roi de France. Il comparaît, le 6 décembre 1356, à la revue passée au Mans par Jean Raguenel, vicomte de la Bellière, faisant pour Foulques de Laval, lieutenant général d'Anjou et du Maine, demeuré fidèle au parti national après le désastre de Poitiers. Les compagnons d'armes de Jean-Raoul Gicquel étaient : Pierrot Le Coz, Macé Paisant, Guillaume de Halley, Jehan Boises, Olivier Trottier, Jehan don Perrin, Olivier du Fail, Bonabes Danac, Guillaume de Maynant, Olivier du Guesclin, Amaury de Montgermont, le seigneur de Pois, Perrin Broche, Jehan de S. Nervé (Histoire de Bretagne, par Dom Gui-Alexis Lobineau, t. I, p. 348, et t. II, p. 496. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT IX), etc.

ALAIN GICQUEL, écuyer, était aux champs en 1357 sous les ordres de Jean, sire de Beaumanoir, et fut passé en revue avec sa compagnie par son illustre chef en 1358 (SAINT-ALLAIS, Nobiliaire universel, t. XIII, p. 41). Charles de Blois, fils de Marguerite, soeur de Philippe VI, dit de Valois, avait épousé Jeanne de Penthièvre, fille de Gui, nièce et héritière de Jean III, duc de Bretagne. Ce dernier prince, en retour de la transmission faite à Charles de Blois, lui avait imposé de prendre le nom et les armes de Bretagne. En 1341, à la mort de Jean III, un de ses autres frères cadets, Jean de Montfort, revendiqua sa succession concurremment avec Charles de Blois. Les deux compétiteurs, soutenus l'un par la France, l'autre par l'Angleterre, recoururent aux armes pour vider leur querelle et engagèrent une lutte qui dura vingt-trois années. Elle se termina, en 1364, par la bataille d'Auray, où Charles de Blois succomba avec l'élite des seigneurs bretons. Michelet, qui a fait de ce grand combat un brillant et émouvant récit, rapporte que « les deux prétendants combattaient en tête. C'était un duel sans quartier. Les Bretons étaient las de cette guerre, et voulaient en finir par la mort de l'un ou de l'autre. La réserve de Chandos lui donna l'avantage sur du Guesclin, qui fut porté par terre et pris. Tout retomba sur Charles de Blois : sa bannière fut arrachée, renversée, lui-même tué. Les plus grands seigneurs de la Bretagne s'obstinèrent et se firent tuer aussi » (Histoire de France, par Michelet, t. III, p. 441).

Nous trouvons dans l'Histoire généalogique de la Maison de Ploëuc par M. Denis de Thézan, page 55, un relevé des noms des principaux champions qui combattirent sous les deux bannières ennemies. On trouve, du côté de Charles de Blois, les suivants : Guy d'Aspremont, Raoul, sire d'Aubigné, Colin d'Audigier, Guillaume, seigneur d'Avaugour, Robert de Beaumanoir, maréchal de Bretagne, Jean, son neveu, capitaine du fameux tournoi des trente en 1351 et fait prisonnier à Auray, Robert de Beaucé, chancelier de Philippe de Valois, Robert et Roland de Beaumont, le sire de Briquebec, maréchal de France, Geoffroi de Botloy, capitaine de Guingamp, Jean de Châteaugiron, capitaine de Vannes, Even Charuel, chevalier banneret, Gauthier ou Garnier de Clisson, capitaine de Brest, Roland de Coëtelez, secrétaire de Charles de Blois, le vicomte de Coëtmen, Amaury de Craon, Roland, vicomte de Dinan, Gui, vicomte du Fou, Bertrand du Guesclin, fait prisonnier, Bertrand Gouyon, son porte-pennon, Hervé de Keraleu, commandant des archers, Henri de Kercado, Eonnet, Yvon et Jean de Kergolay, Geoffroi de Kerimel, chevalier, Galois de la Baume, maître des arbalétriers de France, lieutenant pour le roi en Bretagne, Geoffroi de la Lande, chambellan de Charles de Blois, Guy, Foulques et Jean de Laval, Hervé, vicomte de Léon, Henri de Lorgeril, Renaud et Olivier de Montauban, Guillaume, sire de Penhoët, gouverneur de Rennes, Rolland Phelippe, sieur de Coëtgoureden, sénéchal de Bretagne, Geoffroi et Guillaume de Ploeuc, Henri Prévost, garde des sceaux de Charles de Blois, Guillaume Raguenel, vicomte de la Bellière, Jean, vicomte de Rohan, Bonabes de Rougé, chevalier banneret, et plusieurs autres membres de sa famille, Jean de Tinténiac, l'un des héros du combat des trente, et enfin Alain Gicquel, sans compter une infinité d'autres.

ROBERT GICQUEL appartenait à l'armée d'Olivier de Clisson et à la compagnie de neuf écuyers mise sur pied et passée en revue en Périgord, le 1er avril 1375, par Guillaume Botier, écuyer (Mémoire pour servir de preuves à l'Histoire de Bretagne, par Dom Morice. T. II, p. 173). Dans une autre montre du même capitaine, faite à Tulle le 1er juin 1376, on voit reparaître Robert Gicquel (Collection de Clairembault, mélanges, registre coté 1065, folio 515. Cabinet des titres, Bibliothèque de Richelieu). Ce dernier, de même que Guillaume, Hervé et Pierre Gicquel, ses parents, entra dans la coalition des nobles et des bourgeois qui avait pour but de préserver l'indépendance de la Bretagne, menacée par le roi de France (Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 40-41).

PERRIN GICQUEL, Guillaume d'Hermanville et Guillaume de Lombertes, faisaient partie de la garnison de Lehon lorsque Jean de Saint-Riou, commandant de cette place, fit montre de sa troupe, le 1er novembre 1380, devant le généralissime des forces bretonnes (Mémoire pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne, par Dom Morice, t. II, p. 263. — Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 40 et 41. - Voir, aux Preuves, DOCUMENTS X et XI).

JEAN GICQUEL prêta serment de fidélité le 25 mars 1383. A cette date, Jean, duc de Bretagne, comte de Montfort et de Richemont, fut mis en possession réelle de la châtellenie de Machecoul et des autres fiefs mouvants de la baronnie de Raiz, dont il était seigneur, haut justicier et dominant, par Gérard Goyon, fondé de pouvoir de Jeanne de Raiz, fille de Gérard de Raiz et dame dudit lieu de son nom. L'autorité suzeraine appartenait au duc, en vertu d'un droit ancien, prouvé par des lettres scellées qui furent produites à cette occasion. A l'instar de la seigneuresse principale, tous les vassaux, relevant de la baronnie de Raiz, jurèrent féauté au grand feudataire de Bretagne (Histoire de Bretagne, par Dom Gui Alexis Lobineau, t. II, p. 636. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT XIII). Dans le groupe des hommagers on remarque Guillaume Blanchard, chevalier, Brient de Montfort, Bertrand de Brin, Eléonore de Montfort, dame de Pont, Geoffroy de Botereau, Milet de Machecoul, JEAN GICQUEL. (Voir, aux Preuves, DOCUMENT XII).

JEAN GICQUEL, prêtre et chapelain, fonda dans l'église Notre-Dame de Nantes une chapelle obituaire qu'il dota d'un calice doré en 1408 et d'une somme de 40 écus d'or pour le salve Regina en 1411 (Eglise royale et collégiale de Notre-Dame de Nantes... par Stéphane de la Nicollière, 1865, in-4°, p. 385).

MAURICE GICQUEL, sieur de Kerguizien, et HERVÉ GICQUEL sont cités comme apanagés de biens nobles dans les paroisses de Plouisy et de Ploumagoer, en l'évêché de Tréguier, dans la réformation de 1427 (Réformation des évêchès de Bretagne, fonds français, n° 22, 321, vol. I, p. 41, cabinet des titres, bibliothèque de Richelieu). Hervé Gicquel coopéra activement au siège de Pouancé en 1432 (Histoire de Bretagne, par Dom Gui-Alexis Lobineau, tome Ier, p. 592), et prêta serment de fidélité au duc de Bretagne en 1437, avec tous les nobles de Tréguier et de Goello (Idem, p. 1051. - Voir, aux Preuves, DOCUMENTS XIV et XV).

En 1427 et dans le même diocèse on voit apparaître, parmi les nobles de la châtellenie de Lannion, ROLLAND et GICQUEL. Rolland avait aussi des biens nobles dans la juridiction de Pommeret, évêché de Saint-Brieuc, à proximité de ceux de GEOFFROY GICQUEL, qui vivait en 1459 (Réformation de la noblesse de Bretagne, vol. I., catalogué H, 1875 A, bibliothèque Mazarine, mss).

JEAN GICQUEL, sieur de Launay, paroisse d'Effendic, évêché de Saint-Malo, SIMON GICQUEL, sieur de la Belinaye, juridiction de Ploumelin, dénombrèrent en 1427 pour leurs possessions respectives (Evêché de Saint-Malo, reproduction d'un manuscrit ayant appartenu à M. Cunat, documents inédits publiés par M. Henri Des Salles, p. 126).

RAOUL GICQUEL, protonotaire apostolique, souscrivit, en 1481, des lettres de sauvegarde données par François, duc de Bretagne, à Pierre d'Urfé, son grand écuyer et chambellan, qui se rendait à Rome pour obtenir la faveur d'aller combattre contre les Turcs (Histoire de Bretagne, par Dom Lobineau, t. II, p. 1397. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT XVI).

GUILLAUME GICQUEL est inscrit en 1513 au nombre des exempts et des nobles de la paroisse de Morzelle en l'évêché de Dol (Réformation de la noblesse de Bretagne, vol. III, catalogué H, 1875, A, article Karrel, bibliothèque Mazarine, mss).

JEAN GICQUEL, sieur de Fougeray et de Fornet, paroisse d'Evran, diocèse de Saint-Malo, fit aveu devant les commissaires de la couronne pour les dépendances de sa seigneurie en ladite année 1513 (Evêché de Saint-Malo, anciennes réformations, documents inédits publiés par M. Henri Des Salles, p, 126).

 

FILIATION

I. GUILLAUME GICQUEL est mentionné comme ancêtre direct d'Olivier Gicquel (qui va personnifier le troisième degré) dans les preuves de noblesse, faites devant la chambre de réformation de Bretagne, le 29 mai 1669, par Pierre Gicquel, seigneur du Nédo, chanoine de la cathédrale de Vannes, et ses frères Sébastien et Jean, le premier sieur de Kermainguy et le second de Caslan [Note : Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse du pais et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mille six cents soixante et huit vérifiés en parlement. Cahier en papier grand in-4° de vingt cinq roles, dossier Gicquel, fonds bleu, bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres]. Les Bretons partisans du roi de France demandèrent à leur duc l'expulsion des Anglais qui tenaient garnison dans le pays. Sur son refus les réclamants se mirent à la disposition de Charles V et s'obligèrent à combattre sous sa bannière. Froissard nous apprend que les sires de Laval, de Tournemine, d'Avaugour, de Rochefort, de Rieux, de Ruillé, de Fonteville, de Granville, de Hambie, de Denneval, de Clères, le vicomte de Rohan, le maréchal de Blainville et plusieurs autres bannerets de Bretagne et de Normandie vinrent attaquer la place de Bécherel, gardée et défendue par Jean Appert et Jean de Cornouailles qui résistèrent héroïquement à tous les assauts. Dom Lobineau prétend que le siège de Bécherel par le sire de Laval et le vicomte de Rohan eut lieu en 1371 et non pas en 1373. Charles V envoya aux assiégeants des renforts commandés par Olivier de Montauban et Amaury de Fontenay. Sous ces deux chefs servaient : du Chatelet, Melèce, la Feillée, Frezeau, Beloczac, le Vayer, du Houx, la Fouchaïe, la Chasteigneraie, Bertrand de Beaumont, des Aunois et Gicquel (Guillemot ou Guillaume) (Histoire de Bretagne, par Dom Gui-Alexis Lobineau, t. I, p. 405). Celui-ci, après avoir fait montre à Pont-Audemer, le 14 juin 1378, reçut, pour lui et trois écuyers ses servants, la somme de cent livres tournois [Note : Mémoire pour servir à l'Histoire de Bretagne, par Dom Morice, t. II, p. 388. 14 juin 1378. Extrait du premier compte de Jean le Flament, trésorier des guerres du roi : GUILLAUME DE GICQUEL escuier, et trois autres escuier receus au Pontaudemer, le 14 juing, à lui C liv, tourn.]. En 1365 la maison de Blois céda tous ses droits à celle de Montfort par le traité de Guérande, qui mit fin à la guerre de succession de Bretagne. Cette convention fut ratifiée, le 20 avril 1381, par les grands feudataires du duché et notamment par Bertrand Cornel, Perrot du Tronchet, Olivier de la Hercedoyère, Guyon Guenoux, Jean Capelle, Robert le Moyne et Guillaume Gicquel (Ut supra, col. 276).

Guillaume Gicquel était au nombre des grands seigneurs bretons qui conclurent en 1379 avec les bourgeois de Rennes un traité d'alliance offensif et défensif pour repousser l'invasion étrangère. Les nobles et ceux du tiers prirent l'engagement mutuel et solennel de vivre ou de mourir ensemble pour le maintien des privilèges locaux, la défense de la forteresse et des murailles de Rennes, dont la garde fut confiée à Amaury de Fontenay, qui promit de ne livrer les clefs de la ville qu'à l'héritier légitime de la Bretagne. Pour parer aux besoins de la résistance on nomma un trésorier général, qui devait percevoir les deniers du duc et le louage de 20 sous par feu. Le P. Alexis de Lobineau en son Histoire de Bretagne parle de cette ligue patriotique en ces termes : « Ce n'était pas assez que les nobles du païs de Rennes se fussent unis à ceux qui s'opposaient à l'invasion du duché, s'ils ne s'unissaient entr'eux et avec les bourgeois par un traité particulier. C'est ce qu'ils firent le mesme jour, et se promirent réciproquement de s'entr'aider à la défense du droit ducal de Bretagne contre les étrangers. Ils établirent messire Amauri de Fontenay, sire de la Motte au Vicomte, leur capitaine et garde de la ville et du chasteau de Rennes ; ils lui donnèrent pour associez vingt-deux gentilshommes de leur union, qui furent Chevigné, la Motte, Champagné, Montgermont, Bourdonnaie, un autre la Motte, Chenné, Henri, Brochard, du Gué, Saint-Pern, la Magnane, Beaucé, le Voyer, Bobril, Partenai, l'Evesque, la Roche, Boterel, un troisième la Motte, Mahé et un autre Chenné, qui jurèrent tous qu'ils ne rendraient la ville et le chasteau qu'avec le consentement de tous ceux de leur union, ou de la plus grande partie. Amauri et les vingt-deux autres jurèrent, outre cela, de vivre et de mourir ensemble à la garde de Rennes. Amauri de Fontenai, René de Blossac, Gui de Sévigné, Jean Raguenel et Alain du Plessiz élurent un receveur général pour les deniers du prince, et pour le fouage de vingt sous par feu. Tous ceux de cette ligue particulière promirent de garder et de défendre les bourgeois, et de ne point coucher plus d'une nuit hors de la ville, sans la permission d'Amauri de Fontenai, de ne laisser à Rennes aucune personne de considération, sans l'obliger à promettre qu'il ne ferait aucun tort, ni aux habitans, ni aux liguez ; et de ne consentir jamais à ce que la ville et le chasteau de Rennes fussent mis en d'autres mains que celles d'Amauri de Fontenai, jusqu'à ce qu'on leur eust accordé pour eux, leurs alliez, et leur receveur, une amnistie générale de tout le passé. La plupart des autres conditions de ce traité sont semblables à celles du premier. Ces seigneurs si zélés pour la liberté de leur patrie estoient quatorze chevaliers qui ont esté déjà nommés, et cent vingt-sept escuïers, dont les plus remarquables sont : GICQUEL, Tréguené, Benazé, Channé, la Roche, Hatter, la Tousche, Chasteau-Letard, Preauvé, Glé, Beaucé, d'Espinai, la Bauldière, Corcé, de Lourme, Buris, Partenai, Mandart, le Coq, Tixuë ». (Histoire de Bretagne, par Dom Gui-Alexis Lobineau, t. I, p. 421.  - Voir, aux Preuves, DOCUMENT X).

Le serment prêté, en 1379, pour le salut de l'indépendance bretonne fut renouvelé et ratifié, le 20 avril 1381, par François de Boulogne, Guillaume de Tournemine, Jean de Sévigné et Guillaume Gicquel qualifiés écuyers (Histoire de Bretagne, par Lobineau, t. II, p. 617. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT X).

Un ancien manuscrit, ayant appartenu à M. Cunat et publié par M. Henri Des Salles, nous fait connaître le nom de la femme de Guillaume Gicquel, qui s'appelait PERRETTE BINO ; elle est dite veuve dans une nomenclature des nobles qui possédait des fiefs, en 1426, dans la paroisse de Saint-Brieuc de Mauron en l''évêché de Saint-Malo [Note : Saint-Brieuc de Mauron, 1426. « NOBLES : G. Troussier, à la Gabetière, G. de Saint-Brieuc, au Pont-Menart, Le metaïer de l'amiral, à la Villedran, PERETTE BINO, veuve G. GICQUEL » (Evesché de Saint-Malo, ancienne reformation, reproduction textuelle d'un manuscrit ayant appartenu à M. Cunat, publié par M. Henri Des Salles, p. 52)].

De cette union provinrent :

1° GUILLAUME GICQUEL ;

2° JAMET GICQUEL, qui apparaît dans la suite des chevaliers, chevetaines et gendarmes qui escortèrent le duc de Bretagne pendant un voyage en cour de France dans l'intérêt de la pacification du royaume. On y remarque : le comte de Penthièvre inscrit pour cxx livres ; Jean de l'Isle, Jamet Gicquel, Jean de Beaumanoir, Eustache de Plumaugat, Macé de Lourme, Robert de Mélèce. Ceux-ci touchèrent aussi un mois de leurs gages à partir du 10 avril 1418 jusqu'au 10 mai suivant, des mains de Salmon Periou, argentier du prince (Histoire de Bretagne, par Dom Lobineau, t. II, p. 925. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT XVII). Jamet Gicquel engendra GUILLAUME GICQUEL, auteur de la branche des seigneurs du Coudray que l'on retrouvera plus loin.

 

II. GUILLAUME GICQUEL, seigneur de la Corechière, figure parmi les nobles de la paroisse de Guignen en 1427 [Note : Paroisse de Guignen, septembre 1427. NOBLES : « Le sire de Guignen à son manoir de Plessis de Guignen, Raoul le Long, Pière du Fresne, 1 met., GUILL. GICQUEL, en son hôtel de la Corechière. » (Evesché de Saint-Malo, ancienne reformation... reproduction textuelle d'un manuscrit avant appartenu à M. Cunat, publiés par M. Henri Des Salles, p. 109)]. Hervé, son cousin, et lui apparaissent dans le groupe des nobles de l'évêché de Tréguier qui, en 1427, jurèrent foi au duc de Bretagne dans les mains d'Yvon de Roscerff, seigneur de Salles, maître d'hôtel du prince (Histoire de Bretagne, par Dom Lobineau, t. II, p. 1051. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT XIV). M. Gicquel rendit cet hommage en compagnie de Philippe de Coëtrieu, Henri de Quelen, Guillaume de Penhoët, Jehan le Roux, Pierre du Pré. Sa femme, dont le nom nous est inconnu, dut lui apporter les terres de Kerrel et de Kergars, car son fils Olivier en est dit possesseur dans la réformation de 1440. Quoi qu'il en soit, Guillaume Gicquel procréa :

OLIVIER GICQUEL, seigneur de Kerrel et de Kergars, qui suit.

 

III. OLIVIER GICQUEL [Note : KEREL, KERREL, ou QUEREL (François de), seigneur dudit lieu de Kergars ; (Julien), de Coëtdubras ; (Jean), de Saint-Malo ; (Jacques) de Kerhais ; (Pierre), du Nedo ; (Sébastien) de Kermainguy, évêché et ressort de Vannes. Arrêt de la réformation du 29 mai 1659, M. Huart, rapporteur. OLIVIER GICQUEL, premier du nom, mentionné dans la réformation de 1441. GUILLAUME GICQUEL, son petit-fils, mentionné dans la réformation de 1513, épousa MARGUERITE LE MOUNIER. — NICOLAS GICQUEL, descendant au cinquième degré, prit des lettres en 1550, pour changer son nom de Gicquel en celui de Kerrel ; il épousa JEANNE du HOULLE. — Montres de 1480, 1481 et 1483. Porte : à de gueules, la croix pleine d'argent, cantonnée de quatre cygnes de même membres de sable. (Armorial de Bretagne, par A.-P. Guérin de la Grasserie, t. I, p. 280.)], seigneur de Kerrel et de Kergars, est mentionné, en 1441, dans un rôle de la chambre des comptes de Bretagne, parmi les nobles de la paroisse de Requigny [Note : Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et du duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit vérifiées en parlement. Cahier en papier grand in-4° de vingt rôles, dossier Gicquel, fonds bleu, cabinet des titres. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT XVII)]. Il est également signalé, en 1448, dans la réformation de l'évêché de Vannes en ces termes : « Ollivier Gicquel nobles homs demeurant en son hostel de Kergars » [Note : idem.]. Olivier Gicquel est dit père du ci-après [Note : Ibidem. Réformation de la noblesse de Bretagne, vol. III, catalogué H, 1875 A, art. Kerrel, bibliothèque Mazarine, mss — Armorial de Bretagne, par A.-P. Guérin de la Grasserie, t. I, p. 280. — Nobiliaire et Armorial de Bretagne, par M. Potier de Courcy, 2ème édit., t. Ier, p. 356-357].

 

IV. GUILLAUME GICQUEL, seigneur de Kerrel et de Kergars, comparut successivement à trois montres des seigneurs de l'évêché de Vannes passées en 1480, 1481 et 1483. « Sur le degré de Guillaume Gicquel, (dit un vieux document du cabinet des titres) fils aîné dudict Ollivier, rapporte par employ ledict cahier des comptes de la chambre des comptes par lequel se voit que, au roolle de monstre et reveue généralles des nobles, annoblis et autres sujets aux armes de l'évesché de Vannes tenue en mille quattre cent quattre vingts, est escript : Guillaume Gicquel par Jan le Marharo à cheval archer en brigandine ; que en aultre monstre des dicts nobles, tenue en mille quattre cents quattre vingts et trois, se voict la comparution dudict Guillaume Gicquel, archer rouge en brigandine o injonction de gorgerette et les bras couverts ; et que, en aultre monstre desdicts nobles, faicte en mille quattre cents quattre vingts un, se voict encore la comparution dudict Guillaume Gicquel, voulger en brigandine, salade, espée, dague, gorgerette o injonction d'un hocqueton et de bonne salade ». Dans les cahiers de la réformation de 1513 il est question du manoir de Kergars « qui fut à deffunct Guillame Gicquel et que lors tenoit et appartenoit à Guillaume Gicquel, son fils, nobles gens » [Note : Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse du pais et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit, vérifiées en parlement. Cahier papier, grand in-4° de vingt cinq rôles, dossier Gicquel, fonds bleu, bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres]. Sa femme MARIE DE MADIO [Note : Réformation de la noblesse de Bretagne. Ut supra. Nobiliaire et Armorial de Bretagne, par Potier de Courcy] lui donna :

1° GUILLAUME GICQUEL qui va personnifier le prochain degré ;

2° CHARLES GICQUEL, qui fonda la branche des seigneurs de Kergrugner et du Nédo [Note : Réformation de la noblesse de Bretagne. Ut supra. — Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit, vérifiées en parlement. Cahier en papier, grand in-4° de vingt cinq rôles. Dossier Gicquel, fonds bleu, bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres], dont nous reparlerons en son lieu ;

3° JEANNE GICQUEL, qui reçut sa part, dans la succession de ses parents, des mains de son frère Guillaume, le 12 janvier 1509. La rente, qui lui fut constituée en cette circonstance lui fut comptée le lendemain (Idem. Idem.) ;

4° BEATRIX GICQUEL, dont la portion fut réglée par son frère Guillaume, sous forme de rente en juveignerie, le 17 juin 1537 (Ibidem. Ibidem.). Elle contracta union, avant 1513, avec RAOUL DU LEUX, seigneur de Lourme.

 

V. GUILLAUME GICQUEL, écuyer, sieur de Kerrel et de Kergars, fut héritier principal de ses père et mère, ainsi qu'il appert des partages intervenus entre lui son frère Charles (12 septembre 1528) et ses soeurs Jeanne et Béatrix aux dates sus indiquées. François de Trinadeuc, autorisé par les plaids généraux de la juridiction de Ploërmel, reconnut, le 26 juin 1515, relever pour divers domaines du grand fief de Kerrel. Marguerite le Moulnier ou le Monnier, femme de Guillaume Gicquel, transigea au sujet de sa dot, le 12 octobre 1514, avec Marie de la Chastenay, femme de Guillaume le Moulnier, seigneur de Denadec. Guillaume Gicquel est qualifié « écuyer » dans plusieurs chartes de fondations pieuses, notamment le 18 février 1527, 1er avril 1528 et 11 juin 1530. Il eut de MARGUERITE DE MOULNIER (Ibidem, ibidem.  — Armorial de Bretagne, par A.-P. Guérin de la Grasserie, t. I, p. 280. — Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit, vérifiées en parlement. Cahier en papier, grand in-4° de vingt cinq rôles. Dossier Gicquel, fonds bleu, bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres. — Nobiliaire et Armorial de Bretagne, par Potier de Courcy, 2ème édition, t. Ier, p. 356-357. — Réformation de la noblesse de Bretagne. — Ut supra. - Voir, aux Preuves, DOCUMENT XVII) :

1° GUYON GICQUEL que nous allons reprendre plus bas.

2° MARIE GICQUEL, qui fut conjointe le 31 décembre 1533, à FRANÇOIS DE RIEU, seigneur de Villeguez, fils de noble Alain de Rieu, sieur de Kergarof, et de Louise Phelipot : vingt livres de rente et cent écus d'or furent constitués à la future [Note : Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté, etc. Dossier Gicquel, fonds bleu, cabinet des titres. — Réformation de la noblesse de Bretagne. Ut supra].

 

VI. GUYON GICQUEL, écuyer, sieur de Kerrel et de Kergars, se montre dans un exploit judiciaire, rendu, le 28 juin 1531, par les plaids généraux de la juridiction de Ploërmel, à propos d'un litige existant entre Guillaume Gicquel, seigneur de Kergars, agissant comme garde naturel de Guyon Gicquel, son fils, et Guillaume-le-Moulnier, sieur de Kenadec [Note : Extrait des registres de la chambre établie par le roy pour la réformation de la noblesse de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté, etc. Dossier Gicquel, fonds bleu ; cabinet des titres]. Guyon Gicquel épousa ANNE DU BEZIC [Note : Réformation de la noblesse de Bretagne, vol. III, catalogué H, 1875 A, article Kerrel, bibliothèque Mazarine, manuscrits] qui procréa :

1° JEAN GICQUEL, décédé prématurément. Ses droits d'aînesse passèrent à Nicolas son cadet ;

2° NICOLAS GICQUEL, qui va continuer la filiation.

 

VII. NICOLAS GICQUEL, écuyer, seigneur de Kerrel et de Kergars, revendiqua, le 26 juin 1537, à titre d'héritier de son frère Jean, la succession de Jean le Moulnier et d'Olivier de Kerbervet. Il rendit hommage au duc de Rohan, les 27 et 28 novembre 1549, à raison des châtellenies de Bault, de Kerrel et de Kergars. Le roi lui accorda, le 7 juin 1550, des lettres spéciales qui lui permettaient d'ajouter et au besoin de substituer à son nom patronymique celui de sa terre de Kerrel. Le texte des lettres patentes résumées par d'Hozier démontre que Henri II concéda une addition et non point un changement de nom : « Lettres patentes du roy, données à Rennes le septiesme juin mil cinq cents cinquante, signées sur le reply : Par le Roy à la relation du conseiller du Bouais, et scellées du grand sceau de cire jaulne, octroyées à son bien amé Nicollas Giquel, escuier, sieur de Kerrel, par lesquelles entre autres choses ledict Giquel ayant faict remontrer audict seigneur roy qu'il estoit noble personne de toute antiquité, issu et extrait luy et ses prédécesseurs de noble extraction et génération et qu'il estoit seigneur possesseur dudit lieu maison et manoir et ses appartenances et autres maisons nobles, laquelle maison de Kerrel estoit noble de tout temps et d'ancienneté décorée, embellie et appartenante de plusieurs belles décorations, tant de bois, maisons, bois anciens et de revenu, mestayries, domaines, prairies, fieffs, jurisdiction, hommes et subjects et autrement et que luy, ses ayeul, bysaïeul et autres ses prédécesseurs, sieurs dudict lieu de Kerrel, avoient au temps passé porté et s'estoient escriptz nommés et appelez du nom Giquel tant en leurs contrats adveux et enseignements de leur rentes, biens, héritaiges et revenus que aux monstres et assemblées des nobles du païs et duché de Bretagne que en autres lieux, et que ledit Gicquel voulait muer et changer ledict nom de Gicquel pour lui ses enfants et successeurs, en celluy du tiltre de ladicte maison de Kerrell, moienant le plaisir dudict seigneur roy. A ces causes et autres, sadicte magesté auroit de son austhorité, grace specialle et authorité souveraine, donné, octroyé et permis audict Gicquel de soy intituller, escripre, nommer et appeler luy et ses successeurs, en leur surnom, du nom et tiltre de Kerrel ; lesdictes lettres adressantes au sénéchal, alloué et lieutenant de Ploërmel et à tous autres officiers et justiciers, sentence de vérification d'icelles lettres faictes en ladicte juridiction de Ploërmel, le septiesme juillet mil cinq cents cinquante, signées et garanties sur le reply desdictes lettres » [Note : Extrait des registres de la chambre, établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit, vérifiées en parlement. Cahier en papier grand in-4° de vingt cinq roles, dossier Gicquel, fonds bleu, Bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres. — Réformation de la noblesse de Bretagne. — Armorial de Bretagne, p. A. -P. Guérin de la Grasserie, t. Ier, p. 280. — Du PERRÉ, Abrégé du Nobiliaire de Bretagne, p. 27. — M. POTIER DU COURCY mentionne aussi la conversion du nom de Gicquel en celui de Kerrel].

C'est ainsi que le nom de Gicquel fut converti en celui de Kerrel, pratiqué, très-peu de temps, par les générations postérieures. Nicolas Gicquel ou Kerrel est qualifié « gentilhomme » dans une procédure engagée en l'an mil cinq cent cinquante-trois contre Jean de Cleguenec, écuyer, dans un accord fait avec noble homme Vincent de Kerveno, seigneur du lieu de son nom et du Mesguen. On le retrouve, en 1553, dans le groupe des nobles Bretons, chargés de la garde du château de Vannes, et, en 1555, dans une transaction conclue avec Abel de Bézic et Françoise de Larlan, sa femme, sieur et dame de Kerabraham et de Kernabo, en 1552 et 1555, dans des montres de la paroisse de Crédin, dont il était le capitaine. Nicolas Gicquel fit un arrangement avec les héritiers de sa soeur Marie Gicquel, le 9 août 1559, et un autre, le 25 juillet 1566, avec les ayants droit de sa tante Jeanne, issue de Guillaume, premier du nom, et de Marie de Madio. A la fin de ces deux conventions, qui nécessitèrent la preuve testimoniale, il est constaté que « ledict de Kerrel et ses prédécesseurs estoient nobles personnes et de noble extraction vivant de tout temps immémorial noblement, soy estant régis et gouvernés, en leurs partages noblement et advantageusement selon l'assise du comte Geoffroi, et leurs dicts biens heritetz estre de tout temps nobles et avoir esté noblement et advantageusement départis selon ladicte assise, et que Guyon Gicquel, père dudict de Kerrel, et dont il estoit fils héritier principal et noble, desdicts Guillaume et sadicte femme, et ladicte, Marie, fille juveigneure ; ledict acte en date du neuffiesme aoust mil cinq cents cinquante neuf deubment signé et garanti » [Note : Extrait des registres de la chambre, établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit, vérifiées en parlement. Cahier en papier grand in-4° de vingt cinq rôles, dossier Gicquel, fonds bleu, Bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres].

Les aînés profitèrent seuls de la concession royale de 1550 relative à l'addition du nom de Kerrel. Ils renoncèrent à ce droit après deux générations et reprirent le nom unique de Gicquel. Nicolas Gicquel, dit Kerrel, contracta alliance avec ANNE DU HOULLE [Note : Réformation de la noblesse de Bretagne, vol. III, catalogué H. 1875 A, article Kerrel, Bibliothèque Mazarine. Mss. — Armorial de Bretagne, par A.-P. Guérin de la Grasserie, t. Ier, p. 280] ; leurs enfants furent :

1° JEAN GICQUEL ou Kerrel est dit fils aîné et héritier de Nicolas Gicquel et de Anne du Houlle, dans un acte de tutelle de 1569 et dans le partage fait le 25 mars 1573 entre lui et son frère Robert. Tous deux s'accommodèrent le 22 janvier 1589 au sujet des successions paternelle et maternelle. Il est question dans ce contrat d'une action intentée à Jean de Kerrel par le sieur de Brossay de Renac qui réclamait les arrérages d'une rente, due à sa femme Françoise Gicquel (Extraits des registres de la chambre établie pour la Réformation de Bretagne) ;

2° ROBERT GICQUEL que nous allons reprendre (Ut supra.) ;

3° JEANNE GICQUEL, femme DE RAOUL DE LARLAN, sieur de Kerbourhis (Idem.) ;

4° MADELEINE DE GICQUEL OU de Kerrel, mariée à JEAN MARIGO, sieur de Kerguivio (Ibidem.).

 

VIII. ROBERT GICQUEL, écuyer, sieur de Kerrel et de Kergars, son frère Jean et sa soeur Madeleine furent placés, le 12 octobre 1569, sous la tutelle de leur mère Anne du Houlle. Jean Gicquel mourut sans postérité et transmit tous ses biens, titres et armes à son frère puîné ainsi qu'il appert d'une sentence prononcée par le juge de Pontivy, le 30 juin 1575 (Ibidem.). Robert Gicquel déclara, devant le susdit magistrat, les terres et héritages tombés en rachat par suite du décès de Jean, son aîné. Robert Gicquel contracta alliance avec JEANNE ou ANNE DE LA HAYE (Ut supra.), qui le rendit père de :

1° HERVÉ GICQUEL OU DE KERREL ;

2° JEAN, qui épousa NICOLE DU HAUTCHAMP, dame de Hautchamp, au diocèse de Tréguier, où il vint se fixer par suite de son mariage. Il eut, entre autres enfants, Nicolas Gicquel, auteur de la branche des seigneurs de la Ville-Henry et des Touches ;

3° JEANNE GICQUEL, femme de BERNARD BIGOT, sieur de Kernidal et de Kernevalec (idem.).

 

IX. HERVÉ GICQUEL ou KERREL, écuyer, reprit le nom patronymique de Gicquel et le porta plus fréquemment que celui de Kerrel, simple désignation terrienne. Les fiefs de Kerrel et de Kergars lui échurent intégralement à la mort de ses parents. On verra plus loin qu'il soutenait un litige, le 23 juillet 1601, devant la juridiction de Ploërmel avec Pierre Coué, sieur du Brossay, marié à Françoise Gicquel, cousine dudit Hervé. Celui-ci paracheva le payement de la dot de sa soeur Jeanne le 20 février 1634. Il n'était plus le 31 mars 1661, car, à cette date, sa succession fut répartie entre ses enfants. De l'union d'Hervé Gicquel avec YVONNE HOUSSAYE [Note : Extrait des registres de la chambre, établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et duché de Bretagne, dossier Gicquel, cabinet des titres. — Réformation de la noblesse de Bretagne, vol. I, catalogué H. 1875 A, Bibliothèque Mazarine. Mss.] dérivèrent :

1° FRANÇOIS GICQUEL DE KERREL ;

2° JULIEN, seigneur de Couet du Bras (Idem.Armorial de Bretagne, par A.-P. Guérin de la Grasserie, t. Ier, p. 280. — Nobiliaire et Armorial de Bretagne, par M. Potier de Courcy, 2ème édition, t. Ier, p. 356-357), sénéchal au siège particulier de Rohan, héritier principal de son frère aîné ;

3° JEAN GICQUEL, écuyer, sieur de Saint-Malo et de Philis, ressort de Dinan, en faveur duquel son frère Julien résigna son office. Il résidait au village de Kéraudren, paroisse de Crédin, avec sa femme JACQUETTE LE MÉTAYER [Note : Extrait des registres de la chambre, établie par le roy pour la réformation de la noblesse du païs et duché de Bretagne par lettres patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante et huit, vérifiées en parlement. Cahier en papier grand in-4° de vingt cinq rolles, dossier Gicquel, fonds bleu, Bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres] ;

4° JACQUES GICQUEL, écuyer, sieur de Kerhais, qui demeurait en son manoir dans la juridiction de Ploërmel (idem.) ;

5° SUZANNE DE KERREL, mariée à noble homme JEAN GATECHAIR, sieur de Richecouel. Ce dernier et ses quatre beaux-frères firent un arrangement domestique le 4 août 1662 (Ut supra.).

Hervé Gicquel fut le dernier des siens qui pratiqua le nom de Kerrel, auquel ses enfants renoncèrent tout à fait pour s'appeler exclusivement Gicquel. Ce retour à la dénomination originelle et patronymique est prouvé par les deux extraits que voici : « Nicolas Gicquel prit lettres en 1550 pour changer le nom de Gicquel en celui de Querel, qu'ils (sic) viennent encore de quitter pour reprendre le nom de Gicquel ». [Note : Catalogue par ordre alphabétique de tous les noms des gentilshommes qui ont passé à la dernière Réformation de la noblesse de Bretagne, volume coté 8320 (41°) fonds français, Bibliothèque do Richelieu, cabinet des titres] — « Arrêt du 28 mai 1669 : M. Huart, rapporteur. — Nicolas Gicquel prit lettres en 1550 pour changer le nom de Gicquel en celui de Querel, qu'il vient de quitter pour reprendre le nom de Gicquel » (idem.).

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Branche des seigneurs et marquis du Nédo.

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Branche des seigneurs de la Ville-Henry et de Touches.

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Branche des seigneurs de la Lohière.

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Branche des seigneurs de la Lande et du Fresche.

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Branche des seigneurs du Coudray.

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Branche des seigneurs de Lourme, de l'Ecluse et des Châteaux.

 

RAMEAU DES SEIGNEURS DE RUCAZRE ET DE KERGUIZIEN.

Les Gicquel, seigneurs de Rucazre et de Kerguizien, paroisse de Plouisy, au diocèse de Tréguier, existaient au XIVème siècle. Nos recherches à ce sujet ont été presque infructueuses et nous ne pouvons guère signaler que quelques rares personnages issus de ce rameau dont le point d'attache n'a pu être retrouvé.

HENRI GICQUEL, fondé de pouvoirs de l'évêque de Tréguier, perçut, en 1374, diverses sommes pour le compte du prélat [Note : « Nos Johannes, episcopus Trecorensis, facimus et constituimus dilectum nostrum HENRICUM GICQUELLUM procuratorem nostrum ad recipiendum, etc… ». 1374 « Noverint universi quod ego HENRICUS GICQUELLI, clericus, habui et recepi a religioso viro, procuratore sancte Trinitatis, IIIxx duodecim francos auri, anno Domini millesimo trecentesimo septuagesimo quarto » (Archives de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral et préfet maritime à Lorient. Langue de parchemin avec sceau représentant : un chevron d'argent accompagné de trois roses].

MAURICE GICQUEL, seigneur de Kerguizien, est cité plusieurs fois dans la réformation de 1427 parmi les nobles de Plouisy (Réformation des évêchés de Bretagne, fonds français, n° 22,321, vol. Ier, p. 41, bibliothèque de Richelieu, cabinet des titres).

A la même branche appartenaient :

HERVÉ GICQUEL, inscrit au nombre de ceux qui possédaient, en 1427, des fiefs dans la paroisse de Ploumagoer (Ploumagoar ?), en Tréguier (idem.).

ROLLAND ET JEAN GICQUEL tenaient, le 27 octobre 1427, de terres relevant de la châtellenie de Lannion, au diocèse de Tréguier (idem.).

La qualité de « sieur » de Kerguizien fut donnée à la fin du XVIIIème siècle, à Louis Gicquel des Touches, fils de Pierre-Gilles Gicquel, sieur des Touches, et de Louise Thomasse le Blanc. Il est, en effet, appelé « sieur de Kerguizien » au baptême de son frère Frédéric-Marie Gicquel, dont il fut le parrain.

Guy Leborgne, dans son Armoriai breton, p. 94, a consacré quelques lignes aux sieurs de Kerguizien : « Gicquel, alias à Rucazre et à Kerguizien en Plouisy, évesché de Treguier et autres, D'azur au chevron d'argent chargé de cinq coquilles de sable, accompagné de trois roses d'argent 2 et 1, l'an 1384, un seigneur de cette première maison estoit secrétaire de l'une de nos duchesses ».

 

RAMEAU DES SIEURS DE LAUNAY ET DES ROCHERS.

Ce rameau paraît être sorti de la branche des sieurs du Coudray, de Lourme et des Châteaux; mais, comme aucun des titres que nous avons eu en main, n'établit cette provenance, nous ne pouvons la garantir.

Noble JULIEN-ARTHUR GICQUEL, sieur de Launay, était pourvu de la charge de procureur-notaire apostolique au mois de janvier 1643 (Archives domestiques de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral et préfet maritime à Lorient). De lui vint :

THIBAULT-JULIEN-PIERRE GICQUEL, procureur fiscal du comté de Dol. Il est mentionné dans un état des juridictions qui relevait du palais de justice de Dol, comme possédant la basse et moyenne justice de Murelien et de Triguené (Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, par 155, in-4°, t. Ier, p. 521). Thibaut procréa :

BERTRAND GICQUEL, sieur des Rochers, lieutenant de la ville de Dol, qui portait : D'azur, à un chevron d'argent, chargé de cinq coquilles de sable et accompagné de trois roses d'argent, deux en chef et une en pointe. (Nobiliaire et armorial de Bretagne, par P. Potier de Courcy, 2ème édition, t. Ier, p. 356). (J. Noulens).

Voir aussi   Famille Gicquel (Bretagne) Preuves sur la notice généalogique des Gicquel.

 © Copyright - Tous droits réservés.