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INFORMATIONS DIVERSES SUR LA VILLE DE ERQUY |
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La commune possède un nom-adjectif ethnique de formation savante, calqué sur le nom latin supposé de la Localité. C'est rhoeginéen (J O, 9 déc. 1955) ou plutôt réginéen (J O, N C, 20 fév. 1976). On dit aussi, plus simplement, erquiais (F. Ruellan, Erquy, 1969, p. 4, 33, 69, 92, 114, 121).
La municipalité d'Erquy a étudié en 1965 le projet d'armoirie suivant : de sinople à une sirène d'or, assise en forme d'E majuscule, à un chef d'hermines. Ces armoiries étaient accompagnées de la devise "Reginéa fus. Reine demeure". Elles sont représentées dans le Bulletin officiel municipal d'Erquy, n° 2 (3ème trim. 1970, p. 2).
La Table de Peutinger, graphe schématique des voies romaines, fournit, sur la côte, à xiiij lieues (31 km) de Fanomartis, le nom de Reginca, que l'on avait cru devoir corriger en Reginea. Ce document a été dessiné en 1265 par un moine anonyme de Colmar [Note : La Table de Peutinger a été découverte à Worms (Palatinat rhénan, R F A) en 1494 et fut donnée en 1508 à Konrad Peutinger, sous le nom duquel elle est connue. Le manuscrit est aujourd'hui conservé à la bibliothèque du château de Vienne (Autriche)], mais il semble être une copie de documents romains des IIIème-VIème siècles (Desjardins, Géogr. de la Gaule romaine, notamment IV, 1893. p. 139). A ce titre, on aurait là une mention antique d'Erquy, si l'on était certain qu'il s'agisse bien de cette localité où, d'ailleurs, des restes gallo-romains ont été découverts. Il faudrait alors que Fanomartis soit Corseul. Mais l'on tend plutôt aujourd'hui à placer Reginca sur l'estuaire de la Rance vers Saint-Servan (I et-V) [Note : L. Langouet et G. Souillet, Reginca et la baie de Saint-Malo dans l’Antiquité (Annales de Bretagne, lxxxj, 1974, p. 653-679)].
Erquy est mentionné dans les chartes de l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois, avec le titre de parrochia de Erque, dès 1167 (Anc. év., III, 39). On y trouve ensuite les formes : de Erqueio 1235 et 1260, Arque 1237, de Arqueio 1245, de Herqueio 1278, Erquey 1282, de Herqueyo 1298.
Le nom est écrit Erqui en 1427 (Arch. de la L-Atl., B 2978) et en 1581 puis Erquy dès 1583 (Arch. des C-du-N, 1 E 1529). Cette paroisse faisait partie du diocèse de Saint-Brieuc sous l'Ancien Régime. Elle élut sa première municipalité au début de 1790.
Les principaux édifices anciens de cette commune soit les suivants :
1) Le château de Bienassis (XVème s., et 1620-1708), qui a donné son nom aux Visdelou de Bienassis et a aussi appartenu aux du Quellénec, la Marck et Aremberg. Il appartient depuis 1883 à la famille de Kerjégu et a été classé monument historique le 29 août 1945 ;
2) L'église Saint-Pierre et Saint-Paul, dont les parties anciennes sont la longère nord (vers 1787) et une fenêtre réemployée dans le choeur (vers 1420). Elle abrite un bénitier du XIIème siècle. Cette église avait été inscrite sur la liste de classement par la commission des Monuments historiques le 1er mars 1838 (F. Bercé, Les prem. trav. de la comm. des M. h., 1979, p. 31) et déclassée plus tard ;
3) Les deux manoirs de Langouriant : l'ancien manoir (XVème s.) et un autre plus récent (vers 1700) ;
4) Le manoir de la Longueraye (XVIème s.). De la chapelle on n'a conservé que les portes pour l'entrée de la ferme ;
5) Le manoir de la Ville-Rogon ;
6) Le manoir des Landes (vers 1600), aujourd'hui ferme ;
7) Le manoir des Moineries ou de la Moinerie du Portail, aujourd'hui ferme ;
8) La croix de l'Abbaye ;
9) Le four à boulets du cap d'Erquy (XVIIème s.) ;
10) Le "camp romain" du cap d'Erquy (vers 550 av. J-C) ;
11) L'établissement du Pussouer (époque gallo-romaine).
Erquy ne manque pas de sites pittoresques, surtout sur le littoral :
1) Les falaises de la Roche-Jaune, entre Kerarmel et le Goulet (au cadastre : C 735p), site classé le 2 avril 1952 ;
2) Le cap d'Erquy et ses abords (sur les sections AB, AD et AE), site classé par décret du 16 octobre 1978. Le sémaphore du cap d'Erquy a été inscrit sur la liste des postes électro-sémaphoriques annexé à la loi du 18 juillet 1895 ;
3) Les plages du Centre et de Caroual ;
4) Le site boisé du château du Noirmont, propriété du Comte René de la Bourdonnaye ;
5) La points de la Houssaye ;
6) Le port, à Tieuroc [Note : Ce nom est aujourd'hui écrit, sans raison valable, Tu-es-Roc (Bull. off. munic., n° 1, 1969, p. 6). Le c final ne se prononce pas, traditionnellement, comme le montre la graphie Tieuro rencontrée parfois] ;
7) L'île Saint-Michel.
Les principaux événements qui se sont passés dans cette commune furent les suivants :
1) Le 16 février 1795 le "cutter" Phoenix débarqua sous le cap d'Erquy neuf émigrés chargés de messages pour les chefs de la Chouannerie. Ils furent tous arrêtés, ainsi que leur guide, par la garnison du fort d'Erquy, puis ils bénéficièrent des conditions de la pacification de la Mabilais et furent mis en liberté le 20 avril 1795 ;
2) Le 16 mars 1796 un combat naval opposa des navires anglais et français dans la rade d'Erquy. Les Anglais, ayant mis pied à terre, s'emparèrent du fort mais en furent chassés peu après. La corvette française l'Etourdie explosa par suite d'un incendie ayant atteint la soute aux poudres ;
3) Le 12 octobre 1806 la flûte française Salamandre fut attaquée, sous le fort de la Bouche, par la corvette anglaise Constance et fut incendiée. La Constance, échouée sous le fort, resta au pouvoir des Français ;
4) Le 11 août 1847 fut placée la croix du clocher de l'église nouvellement reconstruite ainsi que le pignon ouest ;
5) En août 1867 fut bénie par Mgr David, évêque de Saint-Brieuc, la chapelle Notre-Dame des Croix ou des Sept-Saints ;
6) Le 3 août 1944 les Allemands attaquèrent à la Couture les F F I, qui combattirent pendant trois heures. Le lendemain cinq prisonniers et trois otages furent fusillés par les Allemands à la Couture.
Les personnages connus de la commune d'Erquy ont habité, au possédé pour la plupart, le château de Bienassis :
1) Jean du Quellénec, "que l'on croit né, vers 1425, à Erquy" (Levot), vicomte du Faou, amiral de Bretagne (1433), mort après 1488 ;
2) François Visdelou, né à Bienassis en 1612, évêque de Léon (1665), mort en mars 1671. Par contre on a vu, dans la notice consacrée à Trébry, que l'évêque missionnaire Claude Visdelou (1656-1737) doit être désormais retiré de la notice d'Erquy ;
3) Louis-Engelbert de la Marck, né le 21 décembre 1701, duc, maréchal de camp (1740), grand d'Espagne (1744). Il avait épousé Marie-Anne-Hyacinthe Visdelou de Bienassis ;
4) Charles-Léopold-Marie-Raymond de Ligne, né à Enghien (auj. Enghien-les-Bains, Val-d'O.) le 31 juillet 1721, prince d'Aremberg et du Saint-Empire, puis duc d'Aremberg, grand d'Espagne de 1ère classe, chevalier de la Toison d'or, général au service de l'impératrice d'Autriche, gouverneur de Mons (Hainaut, auj. Belgique), mort à Enghien le 17 août 1778. Il avait épousé Louise-Marguerite de la Marck, fille du précédent et héritière de Bienassis ;
5) Jean-André Valletaux, né à Hiersac (Char.) le 10 mars 1757, général de brigade (4 oct. 1794). Il fut mis sous les ordres du général Hoche à l'armée des Côtes de Brest (20 janv. 1795) et participa à l'attaque du fort Penthièvre à Quiberon (16 juill. 1795). Il fut ensuite commandant du département des Côtes-du-Nord jusqu'au 22 septembre 1796. Ce fut alors qu'il acheta la maison et la terre de Bienassis (25 août 1796). Il fut élu député des Côtes-du-Nord par le Sénat le 27 mars 1802 et le resta jusqu'en 1809 puis il demanda à reprendre du service. Il fut envoyé à l'armée d'Espagne le 11 avril 1810 et fut tué au combat de Quintemilla del Valle le 23 juin 1811 ;
6) Constant Dutemple, né à Erquy le 31 mai 1867, prêtre (1891), vicaire à Lamballe (1901-1903), curé de Saint-Alban (1911-1918), puis de Lamballe (1918-1937), chanoine honoraire (1921). Il publia en 1918, 1925 et 1936 les trois volumes de son Histoire de Lamballe et mourut à Erquy le 30 août 1937 ;
7) André Cornu, né à Gap le 27 juin 1892 (fils de Théophile Cornu, préfet des C-du-N de 1912 à 1917), député des Côtes-du-Nord (1932-1936), président du Conseil général (1946-1947), sénateur (1948-1971). Comme secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts (1951-1954), il est connu pour son action en faveur de la restauration du château de Versailles. Membre de l'Institut (Académie des beaux-arts, 1962), candidat à la présidence de la République (1964-1965), il fut aussi directeur de l'hebdomadaire Marianne (1938) et maire d'Erquy (1951-1971). Il publia ses souvenirs sous le titre Mes républiques indiscrètes (1976) et mourut à Cannes (A-M) le 5 février 1980.
(Bulletin d'informations des maires).
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