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INFORMATIONS SUR LA COMMUNE D'ERCÉ

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Le territoire que comprend la commune actuelle d'Ercé a sans doute été peuplé de bonne heure ; traversé par un cours d'eau abondant qui coule dans une vallée assez large, dont les bords se relèvent par des pentes presque toujours douces, entouré de forêts, il dut tout naturellement attirer l'attention des peuplades qui demandaient à la chasse ou à la pêche leur principale subsistance, et plus tard, en raison de la fertilité de son sol, celle des tribus plus sédentaires qui se livraient à l'élève des troupeaux ou à l'agriculture.

En divers endroits on rencontre des monuments des époques préhistoriques. Le plus considérable de ceux qui sont encore debout est le menhir du champ de la Pierre, près le village du Rocher : il est haut de quatre mètres environ et faisait vraisemblablement partie d'un alignement dont quatre monolithes sont encore reconnaissables. Près de là, et suivant des lignes sensiblement parallèles, on voit d'autres pierres qui sortent de la terre. Des fouilles seules permettraient de faire connaître sûrement si l'on a devant soi des mégalithes apportés par les hommes, ou s'il s'agit de simples émergences.

Dans son excellent Inventaire des Mégalithes de l’Ille-et-Vilaine, M. Bézier relève une pierre à bassin près du village de la Roberdière. Lors de sa visite à Ercé, on lui dit qu'un dolmen près de la Croix au Lièvre, en avant duquel se trouvait un menhir, avait été détruit vers le milieu de ce siècle.

Quelques trouvailles de l'âge de la pierre ou de celui du bronze ont été faites sur le territoire d'Ercé ; ce sont :

Plusieurs haches en pierre polie, principalement en diorite, qui figurent au Musée de Rennes, et une hache, de même nature, en assez mauvais état, que j'ai rencontrée dans le champ de la Vigne, près du mur du cimetière aux Huguenots. Une voie romaine militaire passait au sud du Bourg [Note : Ercé est dit : Ercé près Guéhard (1642), Ercé sous Guahards, Ercé sous Gosné (ou Gouesné) ; et même Ercé près Chané, sur la couverture d'un registre de 1722 ; en 1793, Ercé près Gosné, ensuite Ercé près Liffré, dénomination actuelle] précisément sur la ligne de partage des eaux qui se dirigent vers la Manche et de celles qui vont se perdre dans l'Océan. Le souvenir en est conservé par le nom de Haut-Chemin donné à l'agglomération la plus importante de la commune après le chef-lieu. Les maisons sont bâties le long de l'ancienne route, qui, en maints endroits, a conservé sa largeur primitive.

En 1892, lorsque, sur une partie de son emplacement on fit la chaussée d'un nouveau chemin, on constata qu'un assez grand nombre de dalles étaient encore en place, principalement auprès de la Chesnaye.

Au moyen âge, et jusqu'à la Révolution, l'histoire d'Ercé est si intimement liée à celle du Bordage et des manoirs de moindre importance situés sur son territoire, qu'il est malaisé de l'en séparer, et le nombre est petit des faits qui lui sont spéciaux, que l'on peut relever dans les anciens registres des baptêmes, des naissances et des décès.

Ceux qui sont conservés à la mairie remontent à l'an 1570, mais jusqu'en 1643 ils ne contiennent que les baptêmes. Les autres auront probablement été perdus, comme paraissent l'avoir été les registres tenus par les pasteurs protestants de l'église du Bordage.

En tête du premier de ces registres est écrit :

« En suistz : les noms des enfens qui ont esté baptisez sur les Saintz fons de Baptesme de l'Eglisse de Erce près... [Gosné) en lan de grasce mil cinq centz soixante et dix ».

Les baptêmes qui y sont enregistrés commencent le 11 janvier 1570 et vont jusqu'au 20 novembre 1593 ; en 1576 le mois de Janvier manque ; manquent également : en 1582, janvier à mai, novembre à décembre ; en 1584, janvier et février, mai à octobre ; en 1593, novembre à la fin de l'année.

Le second registre a 80 feuillets et s'arrête à 1610 ; le feuillet 72 n'existe plus. Il porte en tête la mention suivante :

« Ensuit la papier baptistere des enfants qui ont esté baptisés en l'église de Saint-Jan d'Ercé près Gousné dempuis... la charge de missire Urban Ygnat, recteur dudit Ercé, qui a commencé le premier jour de janvier mil cinq cent quatre vingt-quatorze ».

Le troisième registre va jusqu'en 1642 ; les signatures des personnes qui assistent aux baptêmes sont très rares ; on ne constate pas d'ailleurs qu'elles aient été demandées, comme elles le seront plus tard, surtout après 1668.

A partir de 1645, on peut établir d'une façon à peu près complète les naissances, les mariages et les décès. Le registre des mariages de 1642 porte la mention : « Papier pour enregistrer les noms et surnoms de ceux qui solemniseront mariage en l'Eglise de la paroisse Saint-Jean d'Erce près Guéhard, lequel papier a esté acheté par moy soussigné recteur dud. Ercé. ». Il va du 22 mars 1641 à 1668.

Avant les actes de mariages du 9 juin 1653, du 17 juin 1655, du 18 juin 1664, du 2 juin 1666, est écrite la mention : « les suivans n'ont couru la quintaine ».

On lit en tête du registre qui va du 8 mai 1668 au 2 février 1674 :

« Ce papier est pour servir au Recteur de la paroisse d'Ercé dépendant de cette juridiction afin de servir de registres pour les Baptesmes, Sepultures et autre chose qui sera par la nouvelle ordonnance et contient quatre-vingt-dix rooles, le premier et le dernier non compris. Signé par nous sénéchal et seul juge du siège royal de Saint-Aubin du Cormier ce huit mai 1668. (Signé) Le DOUVELET ».

Pendant cette période le nom des personnes qui reçoivent la sépulture est suivi de cette touchante formule : « Enterré proche ses amis decedez ». Les hommes sont dits : « laboureur de son art », « cordonnier de sa vocation ».

A partir de 1668, on constate si les témoins, parrains et conjoints, ont signé.

Le registre de 1792, le dernier de la série ecclésiastique, est le moins en ordre de tous.

A partir de 1793 (an II), c'est l'officier de l'état civil qui est chargé d'enregistrer les divers actes de l'état civil ; les premières feuilles sont signées par Yves-Julien Guyot, membre du Conseil général et officier public d'Ercé ; plusieurs actes sont signés Tuffier ; en l'an III le maire est Jean-François Huchet, et Ercé est qualifié Ercé près Gosné.

De l'an VI à l'an VIII, Gilles Guyot signe les registres, qui sont remarquablement bien tenus ; celui de l'an VIII contient la statistique suivante des décès :

70 ans et au dessus, 3 hommes ; 6 femmes.
50 à 70, 2 hommes ; 3 femmes.
40 à 50, 4 hommes.
Au dessus de 10, 16 hommes ; 16 femmes.

Le dépouillement des archives montre que dès le XVIème siècle la population était déjà assez dense. Beaucoup de noms de famille, qui à l'heure actuelle sont portés par un grand nombre de personnes en Ercé et dans les communes voisines, se retrouvent à cette époque, souvent dans les mêmes villages où habitent leurs descendants. C'est ainsi qu'aux XVIème et XVIIème siècle, on rencontre fréquemment les suivants : Aubrée (1598), Beauce (1587), Cullerot (1577), Dartois (1579), Davy (1591), Day (1581), Duhoux (1582), Garanché (1671), Gandon (1577), Guyot (1577), Hauvespre (1650), Huchet (1651), Jaril (1576), Joulaud (1580), Lefas (1680), Lepurelle [Levrelle] (1694), Malécot (1579), Martineau (1585), Mauger (1579), Morel (1577), Morin (1577), Moulin (1640), Noyalet (1582), Repessé (1587), Rimaçon (1581), Tanvel [Tanvé] (1721), Tay [Thé] (1660), Thébault (1587), Ygnat (1620).

Au XVIème et au XVIIème siècle on relève parmi les noms de baptême des hommes : Armel, Arthur, Bertran, Exupére, Jean, Julian, Michel, Urban (et au XVIIIème siècle), Yves ; parmi ceux des femmes : Armelle, Artusse, Bertranne, Exupérine (XVIIIème siècle), Guyonne, Julienne, Lucresse (XVIIIème siècle), Olive, Thomasse, Urbaine, Yvonne (fin du XVIIème siècle). Les noms de Marie et de Jeanne sont relativement peu fréquents.

Quelques-uns de ces prénoms sont ceux portés par les possesseurs du Bordage et des autres maisons nobles, qui les ont d'abord donnés à leurs filleuls. Exupère est le patron de Gahard.

La très grande majorité des mariages a lieu entre paroissiens et paroissiennes d'Ercé : ce n'est guère qu'à partir du XVIIIème siècle que les alliances se font entre les paroissiens d'Ercé et ceux des paroisses voisines. Celles-ci sont, par ordre d'échanges matrimoniaux, Gahard, Chasné, Liffré, Gosné, Saint-Aubin du Cormier.

Jusqu'au commencement de ce siècle, la fixité des familles semble assez grande ; il y a peu d'immigrations, et celles qui ont lieu paraissent, d'une manière générale, limitées aux fermiers des grandes fermes dépendant du Bordage, aux officiers du château, et à quelques hommes de métiers. Les petits propriétaires, les fermiers de terres de moyenne grandeur, les marchands, et surtout les bouchers, appartiennent, pour la plupart, à des familles dont on trouve les noms sur les registres des XVIème et XVIIème siècles.

En 1670, les registres constatent qu'il y avait déjà dans la paroisse plusieurs bouchers ; actuellement ils sont nombreux, et contribuent pour une part notable à l'approvisionnement des halles de Rennes.

Les naissances de jumeaux ne sont pas très fréquentes. On rencontre deux cas de triple naissance.

La mortalité des enfants du premier âge est extrêmement considérable pendant les XVIIème et XVIIIème siècles.

Par contres, les sexagénaires et les octogénaires, ne sont pas rares. Noël du Fail, parlant de Chasné commune voisine d’Ercé et à peu près semblable comme sol, densité de population et aisance moyenne, s'exprimait ainsi :

« Lupolde dit luy souvenir d'un procès où le seigneur feodal par force de desherance et biens vacans avoit, et ses predecesseurs avant, jouy d'un heritage par un long temps, et que, l'heritier empeschant icelle jouissance, avoit produit pour tesmoin Olivier Macé, de la parroisse de Channe (Chasné), aagé de six vingt-sept ans, par l'attestation mesmes de Robin Toutfé, Jean Joullaud, Jean Bezenaye, le moindre d'iceux aagé de quatre-vingt ans et tel de cent dix ans (t. II, p. 288, édit. Assézat) ».

J'ai relevé sur les registres un certain nombre de centenaires :

— Jeanne Repessé, neufve agée d'environ cent ans, deceda au chasteau du Bordage le 18 octobre 1709.

— Urbain Guiot, âgé d'environ cent ans ou davantage, deceda au village de la Bourdequinais le 6 avril 1725.

— H. femme Julienne Guilleric deceda au village de la Cour-Seiot âgée d'environ cent ans le 7 octobre 1720.

— Perrine Coire âgée d'environ cent ans six mois meurt au village de l'Epine le 23 novembre 1744.

Pendant deux siècles au moins Ercé a eu des médecins, qui habitaient, soit au bourg, soit dans les maisons bourgeoises, aux environs ; les petits nobles et les bourgeois vivant sur leur terre y ont été assez nombreux jusqu'à la fin du siècle dernier.

Au XVIIème siècle il y avait sur les pièces de terre dites La Poterie, entre le village des Saules et celui des Jubauderies, une fabrique de poterie commune [Note : Dans un champ près du Bordage j'ai trouvé de nombreux débris de briques de diverses sortes, parmi lesquelles de grandes briques à crochets, et des terres devenues rougeâtres par la cuisson, qui indiquaient qu'on avait fabriqué de la brique ; je n'ai pu en déterminer l’âge exact].

Ce n'est qu'à partir de 1643 que les registres contiennent les naissances, les mariages et les décès ; en 1658, 1659, 1670, 1671, les décès surpassent les naissances, sans que les registres mentionnent des maladies épidémiques ; en 1671, un cas de dyssenterie est noté, mais il est probable qu'il y en eut d'autres. Cette maladie a eu plusieurs fois à Ercé un caractère épidémique très caractérisé. Elle a dû sévir dans les années 1674, 1675, où sont enregistrés six décès dyssentetériques et un attribué à l'enflume (sic) ; en 1676, l'enflume occasionne deux décès ; 35 sont attribués à la dyssenterie.

En 1681, 1683, 1687, la mortalité est aussi particulièrement considérable.

En 1701, nouvelle épidémie de dyssenterie, qui débute en août, et donne lieu à 40 décès constatés sur le registre ; 1709, 1712 présentent un chiffre élevé ; en 1719, on note en août un décès de dysenterie, mais l'année a 72 décès, chiffre de près de moitié supérieur à la moyenne, et dont une partie est due sans doute à l'épidémie.

En 1740 le registre attribue deux décès à la dysenterie ; il y a 57 décès.

L'année suivante, ils s'élèvent à 101, dont 60 au dessous de dix ans ; les décès sont 6 à la Giraudais (de 7 mois à 14 ans) ; 11 à Papillon, 4 au Paty, 3 à chacun des villages suivants : aux Jubauderies, à Noyalé, à la Tubrie, au Plessix, à la Fontenelle ; le registre n'en met que deux au passif de la dyssenterie.

En 1742, il y a encore 57 décès.

En 1756, la mortalité est élevée : il y a 5 décès à Papillon en peu de jours ; en 1756, il y a 93 décès, dont 76 d'enfants âgés de moins de dix ans.

En 1775, sur 85 décès, 49 sont attribués à la dyssenterie ; il meurt 45 enfants âgés de moins de 10 ans.

En 1834, sur 89 décès, 44 sont dus au choléra.

En 1851, 72 décès, dont 34, attribués à la fièvre typhoïde ; en 1871, 78 décès, dont 22 des suites de la variole.

A partir du commencement du XVIIIème siècle, on voit figurer les nourrissons aux décès : de 1734 à 1744, 2 meurent en 1712, il en meurt 4 ; de 1745 à 1768, 34 ; de 1769 à 1793, 10 ; de l'an II à l'an XII, 3.

Faits divers relevés dans les registres.

Les divers prêtres qui ont tenu les registres d'Ercé se sont, malheureusement pour l'histoire locale, presque toujours abstenus de ces mentions, parfois singulières, qu'on retrouve ailleurs, et qui sont souvent si intéressantes. En dehors des quelques faits déjà cités, voici ceux qui concernent Ercé :

Le 25 septembre 1687, « Jacques Onfry ouvre Etiennette Guilleu, enterrée la veille, âgée de plus de 80 ans, à cause du soupçon qu'on avait avancé ses jours ».
— Les Moulins-Neufs sont mentionnés en 1678.

— Le village de la Croix-au-Lièvre est cité dans un acte de la même époque.

— Le 13 décembre 1672 un homme de Chasné mourut « aux prinsons d'Ercé ».

— En 1714, la liée du Bordage (prés la forêt de Haute-Sève) dépendait de la paroisse d'Ercé.

— Les registres relèvent, en 1745, deux naissances et cinq décès dans la forêt de Haute-Sève.

— En 1756, une inondation coupe la route entre Ercé et Gahard (baptême du 17 juillet).

Le bourg d'Ercé a été presque entièrement rebâti en ce siècle, et les anciennes maisons y sont rares, et d'ailleurs peu remarquables.

En 1656, pour le marché, il y avait « dans une place une grande halle, l'auditoire au joignant d'icelle, les prisons de la juridiction, un pressoüer et un four bannal et cep et collier près ledit auditoire (Procès-verbal du marquisat du Bordage p. 11). La place de la Mairie occupe en partie l'emplacement de la halle.

Ce n'était pas un monument bien important que celui dans lequel se tenaient les audiences, le mardi. Le 11 avril 1793, Gilles Guyot nommé commissaire pour séparer et mettre en petits lots les terres dépendant de la terre du Bordage mit dans un premier lot « l'ancien auditoire contenant en dehors par le pignon dix-huit pieds et par le côté vingt-six, bâti en solivaux sur fondemens de terres, couvert en ardoises, à charge par l'acquereur de boucher et clore la porte d'entrée donnant sur la halle et d'en établir une nouvelle sur le chemin public, joint du nord et ouest les enfans Guyot et d'occident la halle (Arch. du Bordage) ». L'auditoire fut démoli vers 1830.

Les fourches patibulaires avaient été abattues en 1789.

Les registres de la haute justice du Bordage existaient encore, tout au moins en partie, y a une vingtaine d'années (vers 1870) — à ce qu'on m'a assuré — chez un particulier. Une personne, qui les a vues, m'a affirmé qu'il y était plusieurs fois parlé d'exécutions capitales. Malgré mes recherches il m'a été impossible de savoir ce qu'ils étaient devenus.

Lors dela Révolution, les habitants d’Ercé, où se trouvaient alors une assez nombreuse bourgeoisie rurale et quelques personnes appartenant à la petite noblesse, s'empressèrent d'embrasser les idées nouvelles. Il est intéressant de constater que plusieurs communes voisines, Gahard, Vieuxvy, Sens, Romazy, etc., formèrent un groupe assez compact qui coupait en quelque sorte en deux les paroisses royalistes de la banlieue de Rennes du territoire de celles de Fougères et de Vitré.

Les gardes nationales de cette espèce de Marche eurent à soutenir un assez grand nombre de combats, dont le plus important est celui du pont de Romazy, où elles repoussèrent les efforts de l’armée vendéenne, qui, après ses échecs à Granville, Dol et Trans (fin novembre 1793), cherchait à pénétrer en Bretagne.

Les registres d'Ercé qui mentionnent les volontaires tués en combattant ou morts dans les hôpitaux [Note : An IV (1795) Nicolas Gandon, Julie Perrin. Joachim Esnault ; an V (1796), Pélage Déelin] ne nous fournissent aucun renseignement sur la part que ses habitants prirent aux divers incidents de la guerre civile. Mais j'ai entendu dire vers 1878 à des vieillards, âgés alors de plus de 80 ans, morts aujourd'hui, que les gardes nationaux d'Ercé se trouvèrent au combat de Romazy. M. Barre, instituteur à Ercé auquel je dois beaucoup de détails intéressants, m'écrit que les personnes qu'il a interrogées lui ont confirmé ce détail.

Un peu plus tard une rencontre eut lieu sur la lande de Beaugé, au bas de la côte de Langevinais. A la pointe du jour, les gardes nationaux d'Ercé surprirent les chouans de Vern et de quelques pays voisins, pendant qu'ils étaient en train de déjeuner. Les chouans s'enfuirent pour la plupart dans la direction de Liffré, où ils se heurtèrent au bas du bourg aux gardes nationaux de Liffré, qui en tuèrent plusieurs. Sept d'entre eux trouvèrent la mort dans le champ de la Bihardais, près les Berrues, en Ercé, et y furent inhumés. Parmi eux se trouvait le maire de Vern, qui, pendant trois jours, avait fait sonner les cloches de l'Église de sa commune pour appeler les chouans. Son cheval, qui portait, dit-on, la caisse d'or du rassemblement, lui échappa et s'enfuit vers Liffré.

Les chouans campèrent un peu plus tard dans le haut des prairies du Bordage ; mais leur séjour n'y fut pas long, et ils s'en allèrent sans avoir pénétré dans le bourg d'Ercé. Un garde national de planton, près du cimetière actuel, à l'intersection des routes de Gosné et de Liffré, s'étant écrié tout haut, quant on vint le relever : Comment ! vous êtes 300 ici, et vous n'êtes pas venus me relever plus tôt ! Les chouans l'entendirent, et ne tardèrent pas à se replier vers Mézières.

En 1815, une perquisition fut faite au château du Bordage : Yves-Julien Guyot, juge de paix de Liffré depuis l'origine de l'institution, qui venait d'être remplacé par le gouvernement de la Restauration, en était alors propriétaire. Il fut de nouveau nommé juge de paix en 1830.

Pendant la période de la Restauration, le drapeau de 1789 resta caché dans une boîte en chêne placée dans le mur du jardin d'une maison du bourg ; mais, suivant la tradition, il aurait été mis dans le creux d'un chêne ; il est encore conservé à la mairie, et n'est déployé que dans les circonstances solennelles.

Pendant la guerre de 1870-71, plusieurs habitants d'Ercé furent tuée à l'ennemi ou moururent dans les hôpitaux ; ce sont : Constant-Aimé Lecomte, Pierre-Marie Bedault, Prudent Repessé, Pierre-Marie Legendre, Jean-Marie Sevailles, Amand Louis, Jean-Louis Delamarche, Pierre-Marie Legros, Constant Lebreton, Pierre-Julien Guibert.

Au mois de juin 1890, M. Yves Guyot, ministre des Travaux publics, appartenant par sa famille à la commune d'Ercé où se passa une partie de son enfance, vint inaugurer une colonne surmontée d'un buste de la République. Dans les discours qui furent alors prononcés, on releva quelques faits intéressant l'histoire locale d'Ercé.

Voici la liste des maires d'Ercé depuis 1793 : Yves-Julien Guyot (16 janvier 1793), Jean-François Huchet de la Chenaie (26 brumaire an III, 1794), Yves-Julien Guyot (17 vendémiaire an IV, 1795), Gilles Guyot de la Richardais (27 messidor an VIII, 1800), Jean Cottrel (4 brumaire an XI 1803), Jacques-Mathurin Tuffier (30 janvier 1808), Pierre Biauce (31 octobre 1815), Jean Cottrel fils (4 octobre 1840), François-Julien Lefas (11 juillet 1855), Louis Cudelou (8 mars 1874), François-Julien Lefas (24 mai 1876), François Huchet (1er février 1880), etc....

Ercé-près-Liffré (Bretagne) : données sur les parrains et marraines lors des baptêmes et mariages.

Liste nominative de instituteurs qui ont exercé dans la commune d'Ercé.

MM. Jean Joulaud (septembre 1800).
François Poisson (1er février 1806).
Bertrand Lebreton (mars 1825).
Michel Lancien (5 novembre 1837).
Constant-Toussaint Penscet (28 avril 1855).
Michel-Marin Houitte (29 septembre 1859).
Louis-Marin Barre (11 mai 1878).

Jean Joulaud et Bertrand Lebreton n'étant pourvus d'aucun titre de capacité ne purent être nommés instituteurs dans la commune à titre définitif. Ils donnèrent alors des leçons particulières dans les villages et durent vivre eux et leurs familles du produit de leurs leçons, fort peu payées à cette époque.

Note : Pour savoir la proportion relativement au nombre total des baptêmes, voir les moyennes annuelles de naissances, par période de dix ans, du tableau ci-dessous.

Ercé-près-Liffré (Bretagne) : moyennes annuelles de naissances, par période de dix ans.

(Paul Sébillot).

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