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CHATEAU DE LARGOET A ELVEN.

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Le fief d'Elven ou de Largoët, démembré du comté de Vannes vers 907, s'étendait, d'une manière approximative, du golfe du Morbihan jusqu'à la rivière de la Claie et depuis le Loc jusqu'à Caden inclusivement. Mais vers le XIème siècle, toute la partie orientale, à partir de Larré, en fut distraite, pour former la seigneurie de Rochefort.

Son siège principal était un château situé dans le parc d'Elven, et s'appelait pour cela Argoët, L'argoët, c'est-à-dire le Bois, par opposition à la côte, appelée Arvor ou la Mer.

Château de Largoët à Elven (Bretagne).

Le château primitif consistait probablement, suivant l'usage général, en une motte de terre, surmontée d'une tour carrée, avec une cour entourée d'un talus et de douves profondes, où coulait l'eau d'un ruisseau voisin. C'est là que vécut Derrien Ier, l'un des fils cadets d'Alain le Grand, et le premier seigneur d'Elven. C'est là que vécurent ses descendants jusqu'à leur extinction.

A la fin du XIIème siècle, ce fief passa, par mariage probablement, à la famille des seigneurs de Malestroit, qui le gardèrent longtemps. En 1294, Payen III reconnut devoir au duc cinq chevaliers d'ost, dont quatre pour sa terre de Largoët et un pour celle de Malestroit. On peut attribuer à cette famille la construction de plusieurs tours rondes, dont deux subsistent encore près du pont-levis.

Au XIVème siècle, la tour d'angle nord-ouest fut rebâtie en belles pierres de taille ; à la fin du même siècle fut élevé le donjon octogonal dont la masse étonne tous les visiteurs. Son auteur fut Jean II, de Châteaugiron, seigneur de Malestroit et de Largoët, qui mourut en 1394. Son frère cadet Alain, seigneur d'Oudon, bâtit aussi son donjon, suivant l'autorisation qu'il en avait obtenue du duc Jean IV en 1392.

Le plan des deux donjons est le même : un octogone allongé ; mais les proportions sont plus grandes à Elven qu'à Oudon. Elven a 44 mètres de hauteur, Oudon 30 mètres ; les murs d'Elven ont plus de quatre mètres d'épaisseur, ceux d'Oudon ne dépassent pas trois mètres.

Jean, seigneur de Malestroit, a signé son oeuvre, en mettant sur le manteau d'une cheminée du rez-de-chaussée un écusson portant dix besants, placés 4, 3, 2, 1.

En 1474, le comte Henri de Richemont fut interné au château de Largoët, et y passa deux ans ; il devint, en 1485, roi d'Angleterre.

En 1488, les Français envahirent la Bretagne, et mirent le feu au château de Largoët. Le maréchal Jean IV de Rieux ayant obtenu de la duchesse Anne, en 1490, une indemnité considérable, rétablit les planchers et les toitures, et refit le portail de la cour, en y mettant ses armes.

En 1533, Suzanne de Bourbon, veuve de Claude Ier de Rieux, donna un aveu pour son fils et reconnut tenir du Roi :

« En la paroisse d'Elven, le chasteau et forteresse d'Elven, o ses tours et cernes, machicoulis, ponts-levis, herses, courts, jardrins, estang et retenue d'eau, avec le parc d'environ, cerné de murailles, à debvoir de guet, pennaige de bestes, frosts et appartenances.

Item, la motte et bastille de Clézen, située ès appartenances du bourg d'Elven (presbytère?) cernée de doufves, o ses yssues et appartenances, contenant environ un journal, jouxte le chemin par lequel l'on va du bourg au moulin dudit lieu.

Item, en la paroisse de Saint-Nolff, la motte, forteresse et bastille ancienne, cernée de grosses doufves, o les moulins foulerets à drap de Loyson (Luhan), estant au-dessoubs de ladite motte, o leur estang et chaussées situez en la rivière de Condat ».

En 1567, à l'extinction de la branche aînée des Rieux, Largoët passa aux Coligny, et bien qu'ils n'habitassent pas le pays, ils y entretenaient un gouverneur. Le château était encore habitable, et en 1594, pendant les troubles de la Ligue, plusieurs familles nobles des environs y trouvèrent un refuge, comme le prouvent les registres de baptêmes d'Elven.

En 1613, Jean de Rieux, marquis d'Asserac, acheta la seigneurie de Largoët, pour 66.000 livres ; mais son fils Jean-Emmanuel fit des dettes, et fut obligé de la revendre. Le nouvel acquéreur, le fameux Nicolas Fouquet, fit dresser, au mois de mars 1660, un état des lieux très détaillé, et dont il faut donner ici le sommaire.

Suivant ce rapport, le pont dormont du château est vieux et caduc et à refaire ; le grand pont-levis peut servir quelque temps encore, mais le petit est à refaire ; les portes en bois sont toutes à renouveler. Le portail, bâti en pierres de taille, est en bon état, mais le corps de garde au-dessus a besoin de grandes réparations ; les deux tours latérales sont presque ruinées, et n'ont plus de charpente ni de couverture.

A gauche, en allant vers la tour de l'angle, se trouve une vieille masure à deux étages absolument ruinée. La tour susdite a cinq étages ; les poutres et les planchers sont en mauvais état ; le toit a besoin de réparations. La muraille donnant sur l'étang va de la petite tour jusqu'à une vieille masure de tour, qui forme l'autre angle de la cour.

La grosse tour n'a plus de poutres ni de couverture ; elle est octogone et munie de mâchicoulis et de parapets ruinés; son châtelet supérieur est également ruiné. Il y a une crevasse dans le mur du côté d'Elven, et une autre plus faible du côté de la cour. De dix grandes croisées, qui sont dans ladite tour, il n'y en a plus que deux qui aient des grilles en fer. Le grand escalier est complet, le petit à perdu quelques marches vers le haut. La tour, mesure par dehors, a 65 pieds et demi ; sa hauteur, depuis le rez-de-chaussée de la cour jusqu'au sommet du donjon, est de 127 pieds.

Plan du château de Largoët à Elven (Bretagne).

En sortant de la grosse tour, on voit un pan de muraille allant à une vieille tour d'angle ; dans ce mur, une porte et un petit pont-levis conduisaient jadis sur la chaussée. A la courtine du sud était appuyée une vieille cuisine, suivie d'une grande salle vers l'ouest, le tout menaçant ruine. Près de la salle se trouvait une petite tour, puis le mur d'enceinte se terminait à la tour voisine de l'entrée.

Outre la chapelle intérieure, ménagée dans la grande tour, il y avait une chapelle extérieure, près de la maison de ferme, mais elle était alors abandonnée et menaçait ruine.

Tel était l'état lamentable de la forteresse en 1660. Depuis ce temps le mal n'a fait qu'empirer : l'enceinte méridionale et les bâtiments attenants se sont écroulés et ne forment qu'un monceau de décombres.

Château de Largoët à Elven (Bretagne).

M. le comte Hippolyte du Bot, héritier des Trémeneuc et des Cornulier, a voulu réagir contre l'abandon de ces ruines, et récemment il a restauré la petite tour, dans le style du XIVème siècle, avec un goût parfait.

Le fief de Largoët comprenait en 1471 : Elven, Larré en partie, Sulniac en partie, Treffléan, Saint-Nolff, Saint-Avé, Saint-Patern en partie, l'Ile-aux-Moines, Arradon, Baden, Plœren, Plougoumelen, Pluneret en partie, Plumergat, Grand-Champ, Plaudren, Monterblanc, Trédion et Molac.

Jh-Mie LE MENÉ.

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