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FRANCOISE D'AMBOISE, duchesse de Bretagne

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Françoise d'Amboise, née le 9 mai 1427 au château de Thouars et décédée le 4 novembre 1485 à Nantes, était fille aînée de Louis, vicomte de Thouars, comte de Benon, seigneur de Talmont, Olonnes, Mauléon, Montrichard, l'île de Ré, etc. Elle était bretonne par sa mère, Louise-Marie de Rieux, fille de Jean III et de Béatrix de Montauban. Louise-Marie était soeur de François, sire de Rieux, auquel le duc Jean V avait donné en mariage sa nièce, Jeanne de Rohan.

Françoise d’Amboise est encore populaire en beaucoup de lieux et partout honorée ; enfin l'Eglise l'a mise sur les autels [Note : Cette décision a valu à Françoise des statues en plusieurs églises ; la plupart sont de pure fantaisie, quelques-unes très fâcheuses. Lobineau a publié (p. 646 et 678) les portraits de Pierre II et Françoise d'Amboise empruntés au couvent de Sainte-Claire à Nantes ; et p. 105 et 138 deux portraits gardés dans l’abbaye de Saint-Sauveur à Redon sous les noms d'Alain Fergent et d'Hermengarde d'Anjou, sa femme. Ces deux personnages vêtus à la mode du XVème siècle ont paru être Pierre II et Françoise d'Amboise]. Françoise était fille aînée de Louis, vicomte de Thouars, comte de Benon, seigneur de Talmont, Olonnes, Mauléon, Montrichard, l'île de Ré, etc. Elle était bretonne par sa mère, Marie de Rieux, fille de Jean III et de Béatrix de Montauban. Marie était soeur de François, sire de Rieux, auquel le duc Jean V avait donné en mariage sa nièce, Jeanne de Rohan [Note : Le père de Jean III, Jean II, mort en 1417, et son fils cadet, Pierre, furent maréchaux de France François fut père de Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, le plus proche parent et tuteur de la duchesse Anne].

Françoise était née le 9 mai 1427. Elle avait quatre ans, quand, le 21 juillet 1431, Richemont fit conclure son mariage avec son neveu Pierre de Bretagne, né le 7 juillet 1418.

Le connétable voulut lui-même amener en Bretagne la jeune fiancée, qui, selon l’usage du temps, allait être élevée auprès de son futur mari. Heureuse était-elle d’avoir pour institutrice et seconde mère, la duchesse Jeanne de France, la pieuse garde-malade de saint Vincent Ferrier, en 1419, et qui, l’année suivante, allait montrer le « coeur de lion » de Jeanne de Montfort, et soulever toute la Bretagne pour le « recouvrement du duc », détenu par les Penthièvre.

Duc de Bretagne Pierre II

Duchesse Françoise d'Amboise, épouse de Pierre II

Françoise avait quinze ans, en 1442, quand son mariage fut célébré ; les jeunes époux habitèrent Guingamp dont Pierre avait le titre, et qui allait être leur résidence pendant huit ans, jusqu’au jour où Pierre succédera à son frère François.

Isabeau d'Ecosse répondait, en 1453, aux ambassadeurs de son frère, que jamais dame ne fut plus aimée qu’elle en Bretagne. Françoise d'Amboise a pu se rendre le même témoignage. Les Bretons ont vu dans la duchesse, l’amie des pauvres, bien plus, la providence des lépreux, ce rebut des hommes, encore trop nombreux en Bretagne. Ses abondantes aumônes augmentèrent encore quand Françoise devint duchesse.

Un fait peut être cité : le duc lui avait assigné « pourses aumônes et épingles » mille livres. Françoise avait de beaucoup dépassé ce crédit, et le duc ordonnait aux « gens des comptes » d’allouer au receveur de la duchesse toutes les dépenses d’aumônes faites sur son ordre, à quelque somme qu’elles pussent monter [Note : Dernier article du compte des dépenses de Françoise en 1456, publié par La Borderie. — Revue de Bretagne, 1889].

Quand on lit un tel fait, on peut répéter, après un ancien biographe : « La duchesse était plutôt mère que dame et maîtresse du peuple breton » [Note : Léon de Saint-Jean, carme de Rennes (1634)].

Mais elle mérita autrement la reconnaissance de la Bretagne : ce fut comme conseil de son mari.

Le duc Pierre fut justement, paraît-il, surnommé le simple ; il reconnut la supériorité de la duchesse ; et l’action active mais discrète de celle-ci s’exerça dans les diverses parties de l’administration ducale.

Et ce fut toujours la justice et la bonté, disons mieux la charité, qui l’inspira. On a signalé « sa constante préoccupation de ne confier les charges qu’aux plus capables et aux plus dignes, de veiller au maintien de la discipline ecclésiastique, à l’exclusion de la simonie et de la pluralité des bénéfices ; et, ce qui la rendait surtout populaire, son opposition à l’excès des impôts et des charges publiques » (Note : La Borderie. Histoire de Bretagne, IV, p. 380).

Les biographes n’en ont rien dit : mais serait-il téméraire de supposer que l’influence de la duchesse se retrouve jusque dans les ordonnances rendues par Pierre II sur la justice ?

Au siècle précédent, saint Yves, aujourd’hui patron des avocats, avait, selon toute apparence, collaboré à la rédaction de la Très Ancienne Coutume. On y lit ce principe dont certains textes sont une application : « Justice ne fut établie que pour charité » [Note : Chap. CCXXI. — « Les amendes (prononcées au profit des seigneurs) doivent être employées à soudoyer les officiers (de judicature) ; et le demeurant doit être donné pour Dieu en faisant charité ; car justice ne fut établie que pour charité »].

Donner au plaideur indigent le moyen de soutenir gratuitement un bon procès, n’est-ce pas pratiquer une oeuvre de charité ? Or il y a dans la Très Ancienne Coutume un article ordonnant au juge de « payer un avocat » au plaideur pauvre [Note : Chapitre XVIII : « Si le plaideur requiert conseil (avocat) Justice est tenue à l’en pourvoir o (avec) suffisant salaire »]. Saint Yves l’entendit autrement : il plaida gratuitement pour les indigents. Pourtant l’article de la coutume était le germe de ce privilège du pauvre que nous appelons l'Assistance judiciaire.

Et l'Assistance judiciaire a été organisée dans une ordonnance du duc Pierre II publiée à Vannes aux Etats, le 29 mai 1451, juste quatre siècles avant qu’elle ait été inventée en France (Loi du 24 janvier 1851).

Les Bretons n’ignoraient pas l’heureuse influence de la bonne duchesse. Leur amour enthousiaste persista quand elle fut descendue du trône. Elle eut la preuve de leur dévoûment à Nantes en 1461. Françoise avait été attirée de Vannes jusqu’à Nantes pour rendre hommage à Louis XI qui, depuis Redon, semblait fuir devant elle. Le roi voudrait obtenir sa main avec ses grands biens pour son beau-frère de Savoie. Pour complaire au roi, les oncles de Françoise, Rieux et Montauban, se prêteraient à un enlèvement. Un bourgeois s’écrie, un peu prématurément, semble-t-il : « On enlève la duchesse ! ». A ce mot répété de proche en proche, des milliers de bourgeois sortent armés dans les rues ; les chaînes se tendent. C’est une émeute que la duchesse seule pourra calmer en assurant que le duc garantit sa sûreté.

Et plus tard, la duchesse va se faire d’autres titres à l’amour et à la reconnaissance de la Bretagne. Elle quittera sa chère retraite de Vannes pour venir à Nantes supplier le duc de cesser enfin le scandale fatal à la Bretagne, de sa liaison avec la dame de Villequier. Elle tente même d’acheter le départ de la favorite en lui faisant offrir une grosse somme d’argent. Enfin, après la mort de la duchesse Marguerite, elle se met à chercher au duc une épouse qui puisse le détacher de la dame de Villequier, et donne un héritier au duché. Elle choisit Marguerite de Foix à qui nous devrons la duchesse Anne.

J’ai suivi sans scrupule la Vie de Françoise que le P. Albert Le Grand écrivit en 1637 (162 ans après la mort de la duchesse), d’après un manuscrit conservé au couvent des Couëts. La légende a pu embellir certains traits, mais elle ne les a pas inventés.

Note : Pierre II, dit le Simple, fils de Jean V, duc de Bretagne et de Jeanne de France, né le 7 juillet 1418. Il est duc de Bretagne de 1450 à 1457 et décède le 22 septembre 1457 à Nantes. Pierre II et son épouse, Françoise d'Amboise, ne peuvent avoir de descendance. Se pose la question de sa succession. Pour éviter que le trône de Bretagne tombe entre des mains étrangères, le duc décide de marier sa nièce, Marguerite de Bretagne, fille de son frère aîné François Ier, à son cousin, François de Bretagne, comte d'Etampes, futur duc de Bretagne.

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Ici revient la question que nous avons posée plus haut, à propos de la duchesse Isabeau.

Françoise d'Amboise a-t-elle habité, et à quelle époque, la rue des Trois duchesses ?

Elle devient veuve, le 22 septembre 1457. Sa résolution de vivre retirée du monde était prise avant son veuvage. Elle songe presque aussitôt à fonder un couvent de Carmélites à Vannes. Elle obtient l'autorisation du pape le 15 février 1460 (n. st.), et celle du duc François II peu après [Note : Albert Le Grand. Ed. Kerdanet, p. 562 et 560. Le P. Albert Le Grand donne ces trois dates : Autorisation du pape 15 février 1459 (1460 n. st.) (p. 562). Autorisation du duc, 19 juin 1462 (p. 560). Et il mentionne aussitôt l’acquisition du Bondon (p. 560-561). Il semble qu’il ait vu ces trois actes ; mais n’y aurait-il pas erreur dans la date 1462 qui précède la date de l’acquisition ? L’auteur dit (p. 562) que la construction du monastère dura trois ans. Or il nous dira (p. 564), que les religieuses y entrèrent le 21 décembre 1463. Les constructions ont duré trois ans 1461-1462-1463 : l’acquisition et l’autorisation du duc sont donc antérieures à 1461 et ont dû suivre de près l’autorisation du pape].

Aussitôt elle acquiert un domaine dit le Bondon, voisin de la maison des Carmes, à un kilomètre environ au Nord-Ouest de Vannes ; et elle fait venir quelques carmélites « du pays de Liège ». Elles arrivent le 31 octobre 1463 (Voir Albert Le Grand, p. 570).

Mais le monastère n’est pas encore bâti. Quelque hâte que la duchesse y mette, la construction s’achèvera seulement quelques mois plus tard (Voir Albert Le Grand, p. 562).

« L’heureuse duchesse, suivie de la noblesse, bourgeoisie et peuple de Vannes, sortit de la ville au-devant d’elles ; et les amena en sa maison qui était aux Lices près le château de l'Hermine, où elles logèrent cette nuit ; et le lendemain furent conduites dans le château ».

La duchesse « leur fit dresser aux chambres hautes du château un oratoire où elles chantaient l’office », et « elle se logea dans une petite cellule au bout du dortoir » (Voir Albert Le Grand, p. 570). Les religieuses « demeurèrent au château jusqu’au 21 décembre ».

Ce jour, elles furent conduites en procession solennelle au monastère du Bondon qui leur fut solennellement remis sous le nom de monastère des Trois-Maries. La duchesse n’entra pas dans la clôture ; mais elle demeura dans un corps de logis à part (Voir Albert Le Grand, p. 564).

La duchesse demeura là jusqu’au jour de sa profession, le 25 mars 1468 ; et c’est de là qu’elle partit, à la demande du duc François II, dix ans plus tard, en décembre 1477, pour aller prendre possession du monastère de Notre-Dame des Couëts, auprès de Nantes (Voir Albert Le Grand, p. 572-578). C’est là qu’elle mourut le 4 novembre 1485. Quelques années plus tard, elle fut proclamée Bienheureuse. Sa mémoire liturgique fut confirmée par le pape Pie IX en 1863

Ainsi Françoise d'Amboise devenue veuve, habita Vannes de 1459 à 1477 ; mais nous ne la voyons pas résider, même temporairement, dans la rue des trois duchesses (extraits des notes de J. Trévédy).

Pour plus d'informations, voir   Duchesse Françoise d'Amboise (Bretagne) " La bienheureuse Françoise d'Amboise, duchesse de Bretagne et religieuse carmélite. "

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