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LE DOYENNÉ DE PLÉMET

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Je commencerai par l'histoire de M. Mathurin Cochon vicaire de la Trinité-Porhoët, du diocèse de Saint-Malo avant la Révolution. Cette histoire ne regarde notre canton de Plémet que d'une manière indirecte. Ce saint prêtre a souvent exercé le saint ministère pendant les troubles de la Terreur, surtout dans la paroisse de Plumieux, limitrophe de celle de la Trinité. C'est dans cette paroisse de Plumieux qu'il se tenait caché le plus souvent, et qu'il a été arrêté. Les détails et les faits relatifs à M. Cochon que j'ai trouvé dans le registre paroissial de la Trinité, réunis avec soin par M. Piéderrière, ancien curé de la paroisse, pourront intéresser et compléter son histoire. C'est à ces titres qu je m'en occupe.

Je suivrai le récit du registre de la Trinité : c'est un extrait du registre de la paroisse de Plémy, approuvé par Mgr. Le Mée, le 16 juin 1843. Je me contenterai d'y ajouter les faits cités par M. Piéderrière et quelques citations de M. le chanoine Tresvaux du Fraval, et aussi quelques rectifications.

Mathurin Cochon eut pour père Michel Cochon, et pour mère Perrine Carré. Il vint au monde le 17 mai 1751, au village de la Galinée, dans la paroisse de Gommené, ancien diocèse de Saint-Malo ; ce village se trouve près du bourg sur la route de Ménéac. On croit qu'il fut ordonné prêtre à l'âge de 30 ans. Il resta pendant quelque temps dans sa paroisse natale comme prêtre habitué, et, en 1790, il fut envoyé par ses supérieurs ecclésiastiques en qualité de vicaire ou plutôt de chapelain en la petite ville de la Trinité-Porhët, paroisse de l'ancien diocèse de Saint-Malo, distante d'environ trois lieues de celle de Gommené, et voisine de celle de Plumieux. Voici des faits qui montrent combien il y était aimé et estimé, et toute la confiance qu'on lui témoignait.

Le 2 février 1790, l'assemblée ayant à nommer douze notables, M. Cochon, vicaire, fut nommé le premier des douze et à la pluralité des voix. Ces douze notables devaient se réunir au conseil municipal pour former le conseil général de la commune.

Le 7 février, on décrète que les membres du conseil municipal seraient convoqués en assemblée par douze coups de la grosse cloche et six coups de la petite. On arrête que M. Cochon serait le prédicateur de la station du prochain carême.

Le 18 juin 1790, M. Joseph Elie, maire de la Trinité, donna sa démission pour aller remplir une place dans l'administration départementale. Le 27 du même mois, il y eut une réunion des citoyens à la chapelle Saint-Yves, pour lui nommer un successeur. M. Macé, recteur, fut nommé président de la dite assemblée et M. Cochon, son vicaire, fut proclamé maire de la commune, à la pluralité absolue des suffrages. Il était présent, accepta et prêta en présence de l'assemblée le serment de maintenir de tout son pouvoir la constitution, d'être fidèle à la nation et au roi.

Le 14 juillet 1790, avec l'assentiment de son conseil, il fait placer une horloge publique dans la tour de l'église.

Le 24 novembre, nous le voyons exercer ses fonctions de maire, après le dépouillement des votes, en proclamant le résultat d'élections faites pour nommer un juge de paix pour le canton de la Trinité-Ménéac.

Mais les événements révolutionnaires se précipitaient ; M. Cochon fut obligé de donner sa démission de maire, le 8 janvier 1791. Il écrivit sur le registre de la municipalité : « Je renonce à la charge de maire », et il signa : Cochon, prêtre.

Le 1er juillet 1791, il fut parrain de François Le Maître, fils de Jean Le Maître, médecin à la Trinité, et de Marie Martin, son épouse.

Bientôt la persécution devint terrible : la peine d'exil fut prononcée contre les prêtres qui ne voulaient pas prêter serment à la Constitution civile du clergé.

M. Piéderrière, ancien curé de la Trinité, va nous dire ce que fit alors M. Cochon. Il resta malgré les temps mauvais. C'était un prêtre ami de ses devoirs, plein de zèle pour la religion et le salut des âmes... La plupart du temps il demeurait en ville, y baptisait les enfants, faisait les mariages et même enterrait solennellement les morts. Plusieurs fois la semaine, il disait la messe à l'église et quelquefois le dimanche ; alors il postait des vedettes dans la tour, d'autres veillaient dans les environs, puis faisant sonner la grosse cloche (fondue en 1495) qui ne fut point emportée, il chantait la grand'messe. Si tout le monde n'approuvait pas sa trop grande hardiesse, si tout le monde n'était pas de ses amis, personne n'aurait voulu le trahir, on accourait à la messe. Dans les moments trop difficiles, il prenait les champs et restait caché dans quelque village. Il exerçait son ministère pendant la nuit, tantôt dans les maisons, tantôt dans les bois, les pâtures de genêts ou les champs d'ajoncs. Il se rendait auprès des malades et des mourants, et fort peu moururent sans les secours de la religion. Il prenait ordinairement un habit de paysan ou d'ouvrier, avec un outil quelconque sur l'épaule ou sous le bras. On lui donnait de la nourriture, et rarement il souffrait de la faim. Son repos, il le prenait dans un lit à l'aventure, dans un bois, dans les greniers à foin et dans les paillers : telle fut sa vie de 1792 à 1798.

M. Cochon disait la messe dans l'église de la Trinité, en pleine Révolution. En voici la preuve officielle. Le 9 avril 1793, l'assemblée de la municipalité portait les décisions suivantes : « Attendu que le prêtre Cochon a quitté la commune, que néanmoins sa présence pourrait occasionner des troubles par la célébration de la messe qu'il pourrait dire ; qu'il est intéressant d'obvier à ces troubles... Arrête que pour mettre ce prêtre dans l'impossibilité de célébrer la messe, en cas qu'il reparaîtrait dans la commune, on fermera désormais à clef la porte de la sacristie de l'église, et qu'on la déposera dans l'armoire à trois clefs placée maintenant à la maison commune... On enverra copie de la délibération au district de Josselin... » (Suivent de longs détails publiés ailleurs sur la mort de ce saint prêtre).

Son tombeau est entouré d'une grille. De nombreux pèlerins viennent y prier, et beaucoup obtiennent la guérison de leurs maladies ou du soulagement dans leurs maux, par l'intercession du glorieux confesseur de la foi. M. Marchand, ancien recteur de Plémy, a relaté dans le registre de paroisse cinq faits miraculeux dus à l'intercession du saint martyr. Je me contente d'en faire mention. En voici un qui est inconnu jusqu'à présent et que je dois à M. l'abbé Bidan, de Saint-Barnabé, professeur aux Sourds-Muets, à Saint-Brieuc.

Un enfant du Plessix-Gour, en Saint-Barnabé, du nom de François Bidan, fils de François Bidan et de Jeanne Codebreil, à l'âge de 4 ou 5 ans était devenu tout infirme par suite de dysenterie. Sa mère fait un pèlerinage à la croix de M. Cochon pour demander la guérison de son enfant, et l'on reconnut que c'était au moment où la mère était en prière au pied de la croix que l'enfant fut instantanément et radicalement guéri. Quelle ne fut pas la joie de cette pieuse mère, lorsqu'à son retour, elle voit venir au-devant d'elle, tenu par la main de sa soeur Julienne, son enfant parfaitement guéri !

M. Bidan tient ce fait de la bouche de la sœur de l'enfant miraculé, personne tout à fait digne de foi.

 

PLÉMET.

Cette paroisse, dont la cure était à l'alternative, c'est-à-dire que le titulaire était nommé tantôt par le pape et tantôt par l'évêque, comptait, au moment de la Révolution, 2.800 communiants et 7 prêtres.

M. Jean Le Jolly était recteur de Plémet immédiatement avant et après la Révolution. Il naquit à Loudéac en 1747. Il obtint au concours la paroisse de Saint-Maudan. Un M. Pharamus, qui avait obtenu celle de Plémet, demanda à M. Le Jolly de vouloir bien permuter. M. Le Jolly y consentit, vint à Plémet, et M. Pharamus alla à Saint-Maudan. Le nouveau recteur de Plémet prit possession de sa paroisse en 1782. Il refusa le serment en 1791. Le dernier acte qu'il signa à Plémet est un acte d'inhumation du 3 octobre 1791. Il fut exilé d'abord en France, puis en Espagne et ensuite à la Guyane. Ce fut en 1798, le 12 mars, qu'il partit pour la Guyane sur la frégate la Charente ou la Décade.

L'année 1800, dit le chanoine Tresvaux, offrit des consolations aux amis de la religion. On savait que Mgr. Spina, archevêque de Corinthe, celui qui avait reçu les derniers soupirs de Pie VI, était à Paris en qualité d'envoyé de Pie VII, et qu'il négociait avec Bonaparte un arrangement qui devait mettre un terme aux maux de l'Église gallicane. On savait aussi qu'une frégate, la Dédaigneuse, était partie pour la Guyane, afin de ramener seulement les prêtres déportés et non les émigrés. Le navire arriva à deux lieues de Cayenne, le 24 décembre 1800, et apporta le rappel en France des déportés. Le capitaine du bâtiment écrivit à l'agent qui commandait à Cayenne, afin que celui-ci les envoyât promptement, parce qu'il avait ordre de remettre sur-le-champ à la voile. Cet agent montra peu d'empressement à répondre à l'injonction qui lui était faite, et, par l'effet de ses délais, dix-huit prêtres seulement purent s'embarquer sur la Dédaigneuse. Parmi ces prêtres il y avait quatre bretons, entre autres M. Le Jolly, recteur de Plémet, diocèse de Saint-Brieuc. Ils quittèrent la terre d'exil les derniers jours de décembre et ils espéraient revoir bientôt la France ; mais Dieu leur réservait une dernière épreuve. Parvenue, après une heureuse traversée, à la hauteur de Corogne, la Dédaigneuse fut attaquée par des bâtiments anglais et obligée de se rendre, ainsi qu'un navire marchand qui portait cinq autres prêtres français. Les prises ayant été conduites en Angleterre, on jeta les prêtres dans les prisons de Plymouth, parmi leurs nombreux compatriotes qui y éprouvaient les rigueurs de la captivité. Ces vénérables déportés, déjà exténués par tous les maux qu'ils avaient soufferts, ne recevaient chaque jour pour toute nourriture que treize onces de pain et une demi-livre de viande. Aussi assuraient-ils qu'ils auraient succombé, s'ils n'avaient été secourus par un Français dont ils louaient l'ingénieuse charité et qui les avait précédemment assistés à la Guyane. Heureusement leur captivité ne dura pas longtemps et le gouvernement anglais les renvoya tous en France, à l'exception de trois, qu'il retint en prison, nous ne savons pour quelle cause.

Avant de partir pour l'exil, M. Le Jolly donna ses conseils à ses paroissiens et leur traça leur ligne de conduite envers les prêtres schismatiques : il leur avait défendu d'assister à leur messe, ses conseils furent généralement suivis. Les révolutionnaires en devinrent furieux : ils arrêtèrent trois hommes des plus fidèles à Dieu et au roi. C'étaient les nommés Chauvel, Congretel et Dolo. Ce dernier, qui était du village de Saint-Lubin, fut enterré vivant avec Olivier Congretel.

Chauvel était un simple menuisier. Tout son crime était d'avoir recueilli dans sa maison un prêtre fidèle. Dénoncé pour cette bonne action, il fut condamné à mort le 29 ou le 30 juillet.

Olivier Congretel était un laboureur du village de Saint-Lubin. Instruit par M. Le Jolly, son digne pasteur, sur la nécessité de fuir les schismatiques, il se maintint très ferme dans la foi, et ne craignait pas de manifester hautement ses sentiments : aussi était-il l'exemple de son canton. Il se montrait également attaché à la royauté et avait voulu abattre l'arbre de la liberté de son village. Des contre-chouans, qu'il prit d'abord pour des royalistes, l'arrêtent et le conduisent au bourg de Plémet. Là, dans un champ appelé le Pourpris, ils le percent de trois balles et le jettent encore vivant dans une fosse. « Allongez mes jambes, s'écrie le martyr, » et les bourreaux les lui cassent à coups de bêche. Pendant ce cruel supplice, Congretel ne cessa, jusqu'à son dernier soupir, de demander à Dieu miséricorde pour lui et grâce pour ses bourreaux. Ce crime avait lieu vers le mois de novembre 1796, le jour d'une foire appelée la foire des morts, qui se tenait au bourg de Plémet. Lorsque les gens qui venaient à la foire apprirent ce qui venait de se passer, ils s'en retournèrent immédiatement épouvantés. La foire n'eut pas lieu. Le lendemain, il fut déterré par les soins de Mme de Beaumanoir, châtelaine de Bodiffet, et transporté dans le cimetière. Celui qui l'avait dénoncé était un greffier, nommé Berthelot, du village de Bodiffet, révolutionnaire enragé. Le souvenir de ce crime est resté gravé profondément dans le souvenir des habitants de Plémet.

D'après une note écrite de sa propre main en tête d'un registre de paroisse, M. Le Jolly rentra à Plémet le 19 mai 1802, après un exil de 10 ans 7 mois et 10 jours, d'abord en France, puis en Espagne, et ensuite dans la Guyane française. C'est par ses soins que l'on commença la construction de l'église actuelle. (C'est, à cette époque, une simple croix latine de style roman, sans bas côté ; aujourd'hui menaçant ruine et insuffisante pour la population. Elle va bientôt être remplacée par une belle église de style flamboyant). En 1787, le général de la paroisse fit abattre la vieille église ; et M. Chancerel, architecte à Saint-Brieuc, fut chargé de faire le plan de la nouvelle. On commença à bâtir le choeur et les chapelles latérales. Les malheurs des temps firent interrompre les travaux pendant près de dix ans. L'oeuvre commencée resta pendant tout ce temps exposée aux injures de l'air et aux intempéries des saisons. A son retour d'exil, M. Le Jolly reprit les travaux, fit faire la charpente de la chapelle du nord, la fit couvrir ainsi que le choeur et la chapelle du midi : il fit faire aussi la charpente des deux sacristies. Les choses en étaient là quand il partit de Plémet, vers 1803. Des influences républicaines le refusaient comme curé. C'est à cette époque que la paroisse de Plémet fut érigée en cure de seconde classe. Il fut nommé à Saint-Alban et peu après curé de Saint-Jean de Lamballe, où il est mort vers 1820, à l'âge de 73 ans. Il fut remplacé à Plémet par M. Le Vexier qui en fut le premier curé. Il y arriva le 11 avril 1803. Il acheva la construction de l'église. La tour date de 1807...

M. Joseph Tanvieux naquit à Plémet en 1739, au village de Coëtieux. Il fut fait prêtre en 1765, et devint vicaire de Plémet. Son recteur était M. Le Jolly. On trouve sa signature sur les registres de 1784. Il ne fit pas le serment à la Constitution civile du clergé, aussi fut-il obligé de s'expatrier ; il passa à Jersey au mois d'octobre 1791. Le dernier acte de baptême signé de sa main est du 8 octobre 1791. Le lendemain, 9 octobre, apparaît le prêtre jureur Jean Lasalle : il signe un acte de baptême. M. Tanvieux revint d'exil en 1803 ; un acte de baptême du 27 mai 1803 porte sa signature. A son arrivée, il demanda si le bénéfice de la chapelle Saint-Jacques était vacant. Il l'obtint en 1804. Devenu infirme et incapable de remplir son ministère, il fut obligé de donner sa démission en 1814. Il mourut le 27 avril 1819, à l'âge de 80 ans, dans sa maison appelée Le Pavillon, située tout près de l'église paroissiale. Sa maison s'appelle encore aujourd'hui la maison de M. Tanvieux. Il a laissé un excellent souvenir.

M. Yves Rochard naquit à Plémet en 1738, fut ordonné prêtre en 1767. Il était prêtre habitué. Il refusa le serment et passa à Jersey en 1792. Il mourut en 1798, en la paroisse de Saint-Hélier, le 22 mars. (Reg. Cathedral. Jersey).

Les deux MM. Poisson étaient prêtres habitués et habitaient tous les deux chez leur mère au village de la Ville-Guyomard …. Dom Yves, l'aîné, naquit à Plémet en 1743 et fut ordonné prêtre en 1767. Dom Mathurin était plus jeune. Ils refusèrent le serment et se réfugièrent à Jersey. Dom Yves s'en revint à Plémet, et se tenait caché chez sa mère. Souvent les révolutionnaires visitaient la maison, et en armant leurs fusils ils disaient à la mère : « Tu vas nous dire où sont tes calotins »... Un jour, malgré les conseils de sa soeur qui lui disait avec un certain pressentiment : « Ne sors pas, prends garde, la colonne mobile va passer et te tuer ». Il sortit, avec des habits de paysan, pour aller voir des journaliers qui semaient de l'avoine dans un champ voisin. En effet, la colonne mobile, sous la conduite de Sans-Quartier, vint à passer ; il fut reconnu. Il prit la fuite, se cacha dans le lit d'un ruisseau dans une prairie appelée Lanoë Chartin, fut découvert et tué d'un coup de fusil par Sans-Quartier lui-même. Il fut enterré dans le cimetière de Plémet.

Dom Mathurin mourut en Angleterre.

On voit encore, à la fin du XIXème siècle, non loin du champ du martyre, sur le bord du chemin de Plémet à la Trinité, une belle croix en pierre qui porte à sa base la date de 1607 avec le nom de Dom Mathurin. On dit qu'il la fit placer en cet endroit en souvenir de la mort de son frère.

M. Noël Chapel naquit à Plémet en 1730, au village de Saint-Lubin. Il fut ordonné prêtre en 1756 et devint chapelain de la chapelle rurale de Saint-Julien des Courtillons, près de Vaublanc. Il était titulaire d'une fondation établie dans cette chapelle par M. Daën, seigneur du Scept et de Launay-Brégaut, à la présentation de M. Daën de Kerménénan, seigneur du Scept et de Launay-Brégaut.

Voici, pour mémoire, en quoi consistait cette fondation. Je copie le tableau des fondations de l'église de Plémet, en 1772 — « Les fonds de cette fondation consistent : dans une partie de maison qui fait le logement du chapelain, dans quelques biens de terre tant en pré qu'en labourage et friche, dont le titulaire jouit par mains ; dans une petite dîme qu'il lève et exploite luy-même. Le tout peut être évalué, année commune, la somme de …. La fondation est chargée de 5 messes par semaine. Ces cinq messes doivent être dites les lundy, mardy, mercredy, vendredi et samedy. S'il arrive une fête un de ces jours, libre au titulaire de renvoyer à un jour libre. Toutes ces messes doivent être dites dans la dite chapelle des Courtillons, située dans la paroisse de Plémet ».

En 1779, M. Chapel donna sa démission de chapelain de Saint-Julien. Voici, encore pour mémoire, la copie de l'acte de sa démission. — « Entre les soussignés, d'une part messire Jacques André Daën, chevalier, seigneur de Kerménénan, du Scept et du Vaublanc, et d'autre part messire Noël Chapel, desservant la fondation de Saint-Julien des Courtillons en la paroisse de Plémet, s'est passé le présent acte de démission aux points, clauses et conditions qui suivent. En premier lieu, M. Chapel a déclaré ne pouvoir plus desservir la fondation susmentionnée, et prie le seigneur de Kerménénan de la présenter à un autre à compter du jour de la Saint-Michel prochaine exclusivement. En second lieu, le seigneur de Kerménénan a accepté la proposition et démission de M. Chapel, et s'est réservé de présenter à qui bon lui semblera, et quand il le jugera à propos, la chapellenie dont est cas. En troisième lieu, il a été convenu que M. Chapel en percevra tous les revenus, même dans le cours de la présente année, jusqu'au dixième jour de la Saint-Michel prochaine, même la dîme de blednoir au tau ordinaire, la disposition des pommes, s'il en est sur les terres de la fondation, et la levée courante de la rente de Jean Flageul, de Kerbaud en La Prénessaye. En quatrième lieu, le seigneur de Kerménénan a bien voulu décharger M. Chapel tant des réparations manquant aux bâtiments et terre de la dite fondation que celles qui peuvent manquer à la chapelle même : au moyen de quoi, le seigneur de Kerménénan demeure chargé de pourvoir sans recours quelconque à ce sujet vers M. Chape!, etc... En cinquième lieu, ce dernier acquittera toutes autres charges (si fait ne l'a) jusqu'au dixième jour de la Saint-Michel prochain …. Fait en double à Lamballe, ce 27 septembre 1779. (Un mot rayé nul) Daën de Kerménénan ».

En 1782, M. Chapel devint titulaire d'une fondation faite à une chapelle de l'église paroissiale. Voici la copie de l'acte de présentation: « L'an dix-sept-cent quatre-vingt deux... le vingt-huit octobre... devant les notaires du Roi apostoliques à Saint-Brieuc soussignés, a comparu honorable garçon Jean Belnard, demeurant à la maison de Goudelin, paroisse de Plémet, évêché de Saint-Brieuc, lequel en qualité de proche parent et représentant dans la branche aînée Guillaume Callibot de Goudelin, fondateur de la chapelainie de Saint-Vincent, située en mi-croix du côté du midi dans l'église paroissiale de Saint-Pierre de Plémet, et comme le seul de la famille à qui la présentation en appartient au désir de la fondation et des actes dont il est saisi ; même de sentence confirmative du dit droit de présentation et de celle cy devant faites par les prédécesseurs de la dite chapelenie vacante par le décès du vénérable et discret messire Mathurin Belnard, frère du dit Jean Belnard, a, de bon gré, franche et libre volonté, par le présent, présenté, comme de fait il présente à autre vénérable et discret messire Noël Chapel, prêtre, demeurant au village du petit Bodiffet, en la dite paroisse de Plémet, sur ce présent et acceptant la dite chapelenie de Saint-Vincent à la charge de desservir les obligations attachées à la dite chapelenie, au désir de la fondation qui est que le chapelain d'icelle dira deux messes basses par semaine à l'autel de la dite chapelle, l'une le lundy et l'autre le samedy de chaque semaine, et fera les prières à la manière accoutumée pour le défunt fondateur, par ce que le dit sieur Chapel, prêtre, percevra le revenu des fonds et recettes attachées à la dite chapelenie mentionnée aux actes et titres de la dite fondation, et se pourvoira vers Monseigneur l'évêque de Saint-Brieuc pour obtenir de sa Grandeur, son agrément et les provisions à ce nécessaires : le tout aux obligations et acceptations du dit sieur Chapel de desservir la dite chapelenie conformément aux dits titres, faute de quoi il sera libre au présentateur d'en disposer en faveur de tel autre qu'il jugera à propos. C'est ce que les dites parties ont ainsi fait et consenti, accepté, promis et juré tenir à le faire. Les avons jugées du pouvoir, et autorisées de nos offices après lecture de ce que dessus, sous leurs seings et les nôtres dits notaires au dit Saint-Brieuc ; les jours et an que devant. Controlé à Saint-Brieuc, le vingt-huit octobre mil sept-cent quatre-vingt deux... etc... Signé. QUÉRANGAL ET LE MOTTAIS... ».

Lorsque la Révolution éclata, M. Chapel, à l'exemple de tous ses confrères de Plémet, refusa le serment. Voici le récit du chanoine Tresvaux... « M. Chape!, âgé de plus de soixante ans à l'époque du décret de déportation, n'y était pas soumis … Il résidait dans la paroisse de Plémet, et rendait service aux bons catholiques qui, affermis dans la loi par leur excellent pasteur M. Le Jolly, alors déporté en Espagne, étaient nombreux dans cette paroisse. Dès le commencement de la Révolution, M. Chapel était devenu par son zèle, odieux aux révolutionnaires qui le dénoncèrent au district de Loudéac, et le firent enfermer au château de Dinan. Ayant recouvré sa liberté, il ne cessa de travailler au salut des âmes et exerçait ses fonctions dans la chapelle de Saint-Lubin. Un jour, revenant de visiter un malade au village du Hâ, il disait son bréviaire, lorsqu'il fut surpris par les révolutionnaires. La colonne mobile se rendait au Vaublanc et devait passer par le village de Saint Lubin. Le guide qui la conduisait, sachant que M. Chape se trouvait dans ce village, craignant qu'il ne fût surpris et arrêté, leur fit prendre un chemin détourné. Mais tout près de Saint-Lubin, les soldats aperçoivent un jeune homme qui courait de toutes ses forces à travers champs pou avertir M. Chapel : la colonne envoie quelques hommes à si poursuite. De telle sorte, M. Chapel se trouvait pris entre deux feux. Il traversait un champ appelé le champ de la Sente toujours tenant son bréviaire à la main. Surpris par les soldats, il voulut se débarrasser de son bréviaire et le jeta dans les buissons : les soldats l'avaient aperçu ; le reconnaissant pour prêtre à ce signe, ils l'assommèrent à coup de crosses de fusil. Ils le mutilèrent tellement qu'on fut obligé d'aller chercher un drap de lit pour le transporter dans sa maison. Ils lui volèrent ses souliers. M. Chapel fut enterré dans l'ancien cimetière de Plémet. Ses restes on été transportés dans le nouveau cimetière et placés auprès de la croix. Ses compatriotes donnèrent de vifs regrets à sa mort. Sa mémoire est encore aujourd'hui bien vivant, dans leur souvenir. Sur le bord de la route de Plémet à Saint Lubin, tout près du champ du martyre, s'élève une croix de bois que l'on nomme la croix de M. Chapel ».

Le Révérend Père Joseph naquit à la Ville-Gâte, en Plémet ; il se nommait Guillaume Hervé, et dans son ordre Père Joseph de Loudéac. Ce fut M. Le Maître, prêtre habitué du village de Saint-Rumel, qui lui donna les premières notions de la langue latine. Tout jeune encore, il fut emmené par des capucins de Dinan qui donnaient une mission à Plémet. Homme de mérite, prédicateur distingué, il jouissait de l'estime de ses confrères, et avait été député au chapitre général des capucins à Rome en 1786. Il se trouvait dans le couvent de Dinan en qualité de supérieur, lorsque les religieux furent chassés de leurs maisons en 1792, et se retira dans son pays natal, où il rendit constamment service aux fidèles. Dès le mois d'avril ou de mai 1793, le tribunal criminel des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) le condamna à mort par contumace, comme accusé d'avoir pris part au mouvement insurrectionnel que le chevalier de Boishardy avait provoqué en mars précédent dans les environs de Lamballe. On sent que ce titre de proscription, joint à celui de prêtre réfractaire, devait rendre contre lui les poursuites plus vives et plus fréquentes. Aussi dut-il prendre des précautions nombreuses, changer souvent de cachette, pour échapper aux recherches des républicains qui le désignaient sous le nom de capucin de Roqueton. (Le village de Roqueton, en Gommené, est voisin de celui de la Ville-Gâte, en Plémet). Ils avaient contre lui une haine mortelle. Il nous a lui-même assuré, dit le chanoine Tresvaux, que pendant dix-huit mois il n'avait pu coucher dans un lit. Les fossés des haies, les sillons, les champs de genêts, les greniers à foin étaient alors ses gîtes ordinaires. — Souvent il montait sur une maie de fagots, de foin, de paille, et là il passait la nuit enveloppé dans une couverture. — On avait dressé des chiens pour chercher sa trace, ce qui d'ailleurs ne lui avait pas été particulier. Les républicains tirèrent plusieurs fois sur lui sans pouvoir l'atteindre : deux fois ils le manquèrent dans le Clos Pignard. Une autre fois à la Ville-Gâte, au pignon de l'hôté Moisan, il fut visé par le greffier Berthelot, il se baissa à temps et le coup passa par dessus sa tête ; aussi disait-il souvent en plaisantant : « Berthelot est un bon chasseur ; il tire bien sur les lièvres ». Malgré tous ces efforts pour le saisir, le Père Joseph échappa aux dangers qui le menaçaient à chaque instant, et ne cessa de donner des secours spirituels aux fidèles pendant tout le temps de la persécution.

Pendant le fort de la Terreur, il se rendait souvent à la Ville-Gâte chez une bonne soeur de campagne, ancienne domestique de presbytère, nommée Perrine Ribourdouille, qui cachait plusieurs prêtres. Il disait souvent la messe dans sa maison. Un jour qu'il se trouvait chez elle, une colonne mobile apparaît ; elle le fait cacher dans une mai, les soldats entrent, s'asseoient sur la mai ; ils n'eurent pas la pensée d'y regarder. La Providence gardait ce saint prêtre d'une manière visible. La pieuse fille fut souvent tracassée et maltraitée parce qu'on savait qu'elle cachait des prêtres ; mais jamais elle ne voulut les trahir. Elle fut prise une fois au village de la Caterdais, en Ménéac ; elle y fut arrêtée avec M. le recteur de Ménéac et conduite en prison ; elle fut encore arrêtée une autre fois au village de Cargault, en Ménéac, et toujours elle était victime de son zèle à secourir les prêtres persécutés. Plusieurs fois on l'emmena soit à Josselin, soit à Loudéac : toujours elle s'en revenait saine et sauve et recommençait à exercer sa charité envers les ministres de Jésus-Christ. Pendant le temps de la persécution, elle réunissait chez elle les enfants du village et des environs pour leur apprendre leurs prières et leur catéchisme.

Le Révérend Père Joseph changeait souvent de résidence : il se cachait aussi à Saint-Lubin et dans certains villages de la Prénessaye. Et lorsque la persécution se fut calmée, il habitait continuellement le village de Saint-Lubin, près de la chapelle, et c'est là qu'il est mort. Il disait la messe dans la chapelle et y réunissait souvent les fidèles pour leur prêcher. Il y avait même établi la congrégation de la Sainte Vierge pour les hommes... Les habitants du village et des environs, et surtout M. Carré, maître des Forges du Vaublanc, qui lui fournissait du vin blanc pour le saint sacrifice de la messe, pourvoyaient à tous ses besoins ; d'ailleurs il se contentait de peu et menait autant que possible dans sa solitude la vie austère du couvent. Sa charité était très grande. Il y avait, dans le village de Saint-Lubin une pauvre vieille femme, infirme, incapable de gagner son pain : le Révérend Père prenait une mallette et allait lui-même lui en chercher. Lorsque par déférence on lui proposait de couper le morceau de pain lui-même, toujours il refusait. On dit qu'il avait une pierre pour oreiller ; qu'il avait fait faire sa châsse longtemps avant sa mort qu'il l'essayait tous les jours. Sa mort fut édifiante comme sa vie. Les habitants de Plémet parlent encore souvent de lui, et toujours avec beaucoup de respect : ils ne le connaissent que sous le nom du Révérend Père. C'est lui qu a appris la langue latine à M. Lubin Le Corgne qui est devenu prêtre et est mort, âgé de 35 ans, dans le diocèse de Nantes qui manquait alors de prêtres.

Le Révérend Père est mort à Saint-Lubin. Il fut enterré dans le cimetière de la paroisse au chevet de l'église. Le dimanche, lorsqu'on faisait la procession avant la grand'messe, beaucoup de personnes en passant baisaient avec respect le tombeau du Père Joseph. Pendant longtemps on a porté sur sa tombe des enfants malades ou infirmes. Ses restes ont été transportés dans le nouveau cimetière et placés à gauche de la croix principale, avec ceux de M. Chapel et d'autres prêtres. La pierre de son tombeau, que j'ai pu retrouver, porte cette inscription :

Ci-git le corps du Père Joseph, décédé âgé de 80 ans.

Mort fatale ! as-tu crû nous ravir ce mortel ?

Non, il revit pour nous au sein de l'éternel.

Le 18 mai 1814.

M. Jean La Salle naquit en 1732, et fut ordonné prêtre en 1759. Il était prêtre habitué. Il prêta le serment en 1791, ce qui lui valut d'être nommé recteur de Plémet. Le premier acte qu'il signe est du 24 octobre 1791. Tantôt il signe simplement curé, tant, en janvier 1793, il signe curé adjoint.

Les habitants de Plémet l'avaient en horreur : la preuve c'est qu'ils firent sur lui une chanson qu'ils chantaient souvent.

En voici quelques couplets que j'ai pu me procurer :

Quand Jean La Salle a juré

Le magistrat était à son côté

C'était Génissel... eh bien...

Avec sa chemisette brochée à ses pochettes... 

Et vous m'entendez bien...

 

Quand Jean La Salle était à prêcher

Il disait : « Vous avez un bon curé ».

Génissel étant de son côté... eh bien... 

Disait : « Il en vaut bien un autre ».

Et vous m'entendez bien...

 

Monsieur La Salle n'était pas fait

Pour porter le petit collet...

Mais il était fait... eh bien...

Pour être enfermé à Bicêtre...

Et vous m'entendez bien...

 

Quand Jean La Salle s'en ira

On lui chantera un Libéra... 

Au milieu de la salle... eh bien... 

Nous y assignerons un bal...

Et vous m'entendez bien...

Personne ne voulait assister à la messe du prêtre jureur ; on se rappelait les instructions de M. Jolly. Un jour, au moment où un grand nombre de personnes pieuses se trouvaient à l'église, M. La Salle y entre par le grand portail : aussitôt tous de s'enfuir et le pauvre prêtre resta seul.

Voilà tout ce que nous savons sur cet intrus, à peine si aujourd'hui son nom est connu des vieillards de Plémet.

 

LA PRÉNESSAYE.

C'était une cure à l'alternative qui comptait 1.600 communiants et trois prêtres qui refusèrent le serment. M. Mathurin Le Febvre était recteur de cette paroisse avant la Révolution. Il naquit en 1728 et fut ordonné prêtre en 1752. Il n'émigra point à Jersey. Il mourut le 17 août 1792.

M. Louesdon, vicaire, se trouve parmi les prêtres exilés à Jersey.

M. Yves Audrain, prêtre habitué, était chapelain de Querrien ; on trouve sa signature sur un acte de baptême d'août 1792. Il passa à Jersey et y mourut à l'âge de 39 ans, le 9 novembre 1795. Il fut inhumé le lendemain dans le cimetière de la paroisse Saint-Hélier.

M. Laubée apparaît en 1792 et signe curé ; en 1793, le 4 ventôse an II de la République, il signe curé adjoint. Il disparaît vers le 18 ventôse 1794. C'était un intrus.

 

PLUMIEUX.

C'était une paroisse à l'alternative qui comptait 3.000 communiants et sept prêtres. Aucun d'eux ne fit le serment. Elle avait deux chapelles, Saint-Anne-du-Cambout et Saint-Thuriau de Coëtlogon, qui sont devenues paroisses depuis peu de temps.

M. Levexier, recteur de Plumieux, passa à Jersey. Voici ce qu'il écrivit à son départ sur les registres de paroisse : « Je soussigné, recteur de la paroisse de Plumieux, donne à MM. Angougeard et Sablé, prêtres, tous les pouvoirs qui dépendent de moi pour l'administration des sacrements et pour les fonctions ecclésiastiques pendant le temps de mon exil…. A Plumieux, ce 18 septembre 1792. Signé : LEVEXIER ». Il fut rétabli dans son poste de recteur en 1803, et mourut en 1824, à l'âge de 69 ans.

M. Jean Pencolé, né en 1745, prêtre en 1769, était vicaire à Plumieux. Il émigra à Jersey.

M. Guilmot, prêtre habitué, passa à Jersey et à son retour fut nommé recteur de Saint-Etienne-du-Gué-de-l'Isle.

M. Le Texier, prêtre habitué, ne figure pas parmi les émigrés à Jersey...

M. Jean Angougeard, prêtre habitué, naquit en 1747 et fut ordonné prêtre eu 1773. Il passa à Jersey, avec son neveu Joseph Angougeard, qui n'avait que 16 ans. C'est dans cette île que M. Joseph Angougeard fut ordonné prêtre : il est mort au mois de décembre 1842, à l'âge de 66 ans. Ils furent successivement recteurs de Plumieux.

M. Sablé, prêtre habitué, passa à Jersey. Il est mort recteur de la Chèze, vers 1827.

M. Pierre Jouet naquit en 1727, fut ordonné prêtre en 1754 : il était prêtre habitué. On ne sait ce qu'il devint pendant la Révolution.

 

SAINT-ETIENNE-DU-GUÉ-DE-L'ISLE.

C'était une trêve de Plumieux ; sa cure était à la nomination du seigneur de Carcado. Elle avait 600 communiants. M. Guillaume Macé en était le recteur ; il naquit en 1739, au Feu-du-Breil, en Loudéac. Il refusa le serment et fut condamné à la déportation. Voici ce que dit à son sujet le chanoine Tresvaux : « Soit le chagrin de quitter sa patrie, soit toute autre cause, il fut frappé d'apoplexie en entrant dans le bâtiment qui devait le conduire en Angleterre et mourut sur-le-champ vers le milieu d'octobre ».

 

LA FERRIÈRE.

C'était une trêve de La Chèze : elle avait 600 communiants, et pour recteur M. François Rigaut, natif de Plémet. Il fut nommé recteur de cette paroisse en septembre 1784 : il y demeura jusqu'au mois de novembre 1792, époque de son départ pour Jersey. A son retour il fut nommé recteur de la même paroisse, en 1801. Deux ans plus tard, il devint vicaire à Plémet, sur la demande du curé. Il devint une troisième fois recteur de La Ferrière et y est mort, le 10 mai 1814, à l'âge de 63 ans. Il fut enterré dans l'église où son tombeau existe encore.

 

LA CHÈZE.

Cette paroisse à l'alternative avait 300 communiants et pour recteur M. Augustin Mahé, né à Moncontour en 1740. M. Mahé fit le serment en 1791 ; et, trois ans après il fut assassiné par les chouans dans son presbytère.

Jean Travaillé, prêtre habitué, fit le serment comme son recteur.

M. Mathurin Lestimé, autre prêtre habitué, refusa le serment et passa à Jersey. Il devint recteur de La Chèze en 1803.

Abbaye de Notre-Dame de Lantenac, autrefois de le paroisse de La Chèze, aujourd'hui de la Ferrière.

Elle fut fondée vers l'an 1150 par Eudon, deuxième du nom, comte de Porhoët et duc de Bretagne, au titre de Berthe, son épouse, en présence de saint Jean de la Grille, évêque de Saint Malo et de plusieurs autres personnes. Il la dota de revenus suffisants ; mais les commandes en dissipèrent une si grande partie qu'à peine en restait-il pour entretenir trois religieux, quoiqu'elle fût fondée pour six. Aussi un arrêt du conseil prescrivit-il, en 1767, la translation de ces trois religieux dans une autre maison de leur ordre : mais cet arrêt ne reçut pas son exécution, car il s'en trouvait encore trois à Lantenac lorsque la Révolution éclata. M. de Banal, vicaire général et archidiacre de Troyes, fut nommé à Lantenac en 1788. Il a survécu à la Révolution ; il s'était retiré à Grenoble, son pays natal. Nous ne savons ce que devinrent les autres religieux.

 

SAINT-BARNABÉ.

Cette paroisse était trêve de Loudéac avant la Révolution. De 1788 à la fin de 1791, elle eut pour recteur M. Mathurin Joyeux, natif de la paroisse. Il refusa le serment et partit pour Jersey en 1792. Saint-Barnabé resta sans pasteur jusqu'en 1801, époque à laquelle revint M. Joyeux pour reprendre son poste qu'il occupa jusqu'en 1808. En arrivant d'exil, il écrivit sur les registres de paroisse : « Haec dies quam fecit Dominus exultemus et laetemur in ea ».

En juillet 1804, Saint-Barnabé devint paroisse du canton de Plémet.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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