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LE DOYENNÉ DE PERROS-GUIREC

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PERROS-GUIREC.

Lorsque éclata la persécution religieuse à la suite des lois du 2 décembre 1790 et 17 avril 1791, Perros-Guirec avait pour recteur le sieur Jean-Marie Le Lay, et pour vicaire ou curé le sieur Toussaint-Joseph Le Bail, tous deux très aimés et très estimés de leurs paroissiens qui témoignèrent eux aussi, en maintes occasions, de leur attachement à leurs prêtres et à la religion. Tous deux y restèrent jusqu'à la prestation du serment à la Constitution civile du clergé.

Devant les notables de la commune, réunis à l'occasion de la prestation du susdit serment, M. Le Lay et M. Le Bail, son bon vicaire, protestent de leur patriotisme connu de tous. — Le maire alors leur donne lecture d'une lettre d'après laquelle ils doivent prêter serment, sans préambule ni commentaires... A cette injonction impie, les deux prêtres fidèles gardent le silence, et se retirent sans prêter le serment sacrilège.

Ils se réfugièrent aux Sept-Iles ; du moins on a tout lieu de le croire, puisqu'une perquisition (perquisition qui fut un sujet de grande irritation) fut faite contre eux à cet endroit, par ordre du gouvernement. « La garde nationale de Lannion, est-il dit dans les registres de Perros-Guirec, ayant été aux Sept-Iles chercher M. Le Lay et son vicaire, le peuple s'ameuta près de la mer, se préparant à faire un mauvais parti à ces suppôts du gouvernement, qui, heureusement pour eux, ne purent mettre la main sur ceux qu'ils cherchaient. Ils durent y rester de juin 1791 au 28 juillet 1792, jour de leur embarquement, ou plus exactement, jour de l'embarquement de M. Le Lay pour Jersey ; car le nommé Pierre Audy, tailleur de pierres de l'Ile-Grande, dit lui-même avoir embarqué ce jour-là M. Le Lay à Toul-an-Hirri (près de Plestin) pour Jersey ». Or, cette déclaration, faite en juillet 1793, ne parle pas de M. Le Bail. L'exil de M. Le Lay dura neuf ans, puisqu'il ne revint en France qu'en juillet 1801. Selon les uns, il arriva à Perros-Guirec le 11 juillet 1801, selon les autres, il n'arriva que le 14 de ce mois seulement. Quoiqu'il en soit du jour de son arrivée, toujours est-il qu'il fut reçu aux applaudissements de tous les habitants réunis au bourg à l'occasion de la foire qui se tient ce jour-là.

Dans l'intervalle de l'exil de M. Le Lay, Perros-Guirec eut pour curé et vicaire constitutionnels : MM. Ol. Le Bricquir et Jean-Baptiste Le Roux. M. Ol. Le Bricquir ou Meshir avait été vicaire à Pleumeur-Bodou, puis à Pontrieux, enfin chanoine régulier de Tonquédec, d'où il vint à Perros-Guirec. Ce Monsieur fait triste figure dans l'histoire de cette époque. On le trouve en prison ici et là, à Lannion, à Tréguier. On ignore ce qu'il devint à son départ de cette dernière ville.

Pendant que ce malheureux contristait par ses désordres et ses scandales la bonne et catholique population de Perros, M. Le Lay, au fond de son exil, assis, comme il le dit lui-même, seul sur un rocher au bord du rivage, pleurait amèrement en pensant à elle et à ses peines, et ses larmes, dit-on, se mêlèrent souvent aux flots de la mer. Toutefois, quelque affligé qu'il fût, il trouva dans sa grande âme assez de courage et de force pour inspirer dans des écrits à ses enfants de Perros et à ses concitoyens l'horreur des désordres étalés sous leurs yeux par une bande, par un ramassis de gens traîtres à leur Dieu, à leur religion et à leur patrie : c'est ce que précisément nous laisse voir un premier écrit de lui, intitulé : « Reflexionou kenten war Revolution Franç », comme aussi un second écrit également intitulé : « Abrégé eus a grimou ar Revolution ».

Sachant bien aussi que l'ignorance de la religion entraîne nécessairement et infailliblement avec elle l'oubli de Dieu et des devoirs à remplir à son égard, comme aussi à l'égard du prochain, M. Le Lay s'arme encore de courage et se met à l'oeuvre ; et bientôt, grâce à sept autres écrits où il traite de l'existence de Dieu, de l'immortalité de l'âme, de la nécessité de la révélation, de la divinité de la religion chrétienne, de la prestation du serment qu'il fustige et qu'il réfute de main de maître, des désordres du gouvernement, de ses injustices, de sa mauvaise gestion, de l'honneur à rendre au vrai Dieu, roi du ciel et de la terre, il donne à son peuple des instructions bien nourries, appropriées au temps, aux circonstances, et par-dessus tout, d'une doctrine aussi claire que sûre et saine : Conscripsit sermones rectissimos ac veritate plenos.

Enfin M. Le Lay termine ses instructions par des avis qui ne sont autre chose qu'un vrai manuel, je dirai même un vrai rituel, pour chaque chrétien, chaque famille, et surtout pour chaque père de famille d'alors, dont la maison était, disait-il, une église dont lui père, était le pasteur.

 

KERMARIA-SULARD.

Nommé recteur à Kermaria-Sulard en 1783, M. Boulbin occupait encore cette paroisse lorsqu'éclata la persécution religieuse à la suite des lois du 2 décembre 1790 et 17 avril 1791.

Il prêta le serment, fut intrus à Plouguiel, où il ne put tenir grâce à son intempérance. Il revint à Kermaria où il mourut avant la fin de la Révolution.

Kermaria servait de refuge à plusieurs prêtres. Feuteun-Veur (village de cette paroisse), était le lieu choisi de préférence par ces pauvres prêtres traqués à cette époque comme les bêtes fauves.

Nous allions omettre de dire que pendant l'absence et après la mort de M. Boulbin, parurent à Kermaria MM. Le Bonniec, Le Cuziat et Yves Le Beuvant, ex-religieux, tous assermentés.

 

LOUANNEC.

Nicolas Jégou était recteur de cette paroisse lorsqu'éclata la persécution religieuse, à la suite des lois du 2 décembre 1790, imposant aux prêtres le serment à la Constitution civile du clergé. Il avait pour vicaire le sieur François-Marie Prigent. Tous deux furent désignés pour inscrire et recevoir les dons patriotiques.

L'attitude de ces deux Messieurs est clairement indiquée dans le passage suivant, extrait du cahier des délibérations du général (corps politique et religieux).

« Ce jour vingt mars 1791, nous, officiers municipaux et notables formant le conseil général de la commune de la paroisse de Louannec, nous sommes, après invitation à nous faite, assemblés à notre église paroissiale, où nous avons assisté à la grand'messe à l'issue de laquelle Messire Nicolas Jégou, notre sieur recteur, nous a, après une exhortation chrétienne et patriote, déclaré qu'après un plus mûr examen, et aux termes de l'instruction de l'Assemblée nationale sur la Constitution civile du clergé dont il a donné lecture en langue vulgaire à la commune, il s'empressait de prêter le serment exigé des fonctionnaires publics par les décrets de l'Assemblée nationale, et qu'il jurait en conséquence de veiller avec soin sur le peuple qui lui est confié, d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout son pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée et sanctionnée par le Roy. Nous avons reçu avec joie le dit serment et nous félicitons de ce que notre pasteur l'ait prêté. S'est ensuite présenté Messire François-Marie Prigent, curé de la même paroisse, lequel a pareillement prêté le serment civique, aux termes des décrets. De tout quoi, nous félicitons, nous en remportons acte, et, rendant grâces à Dieu, nous avons désiré qu'on eût chanté un Te Deum pour la conservation de notre nouvel Evêque (Jacob), et un Exaudiat pour la prospérité de la nation et du Roy ; ce à quoi, nos ecclésiastiques patriotes se sont portés avec zèle. Sous nos seings : Pierre PONCIN, maire ; Pierre-Yves LE BRICQUIR, Procureur de la Commune ».

Dans une délibération du 3 juillet 1891, le conseil convient avec un M. Martin, prêtre cistercien, d'une somme de trente livres pour dire la messe matinale tous les dimanches, pendant deux mois, jusqu'à ce que la paroisse soit pourvue d'un vicaire.

Au 2 septembre de la même année, le vicaire, d'après une autre délibération, est François Nicolas. Il est venu avec son recteur prêter au sein du conseil le serment d'être fidèle à la nation et de maintenir la liberté et l'égalité ou de mourir en la défendant. Ils renouvellent leur serment le 16 décembre 1792.

Le 23 brumaire an IV, chacun d'eux se présente au conseil pour y faire une double déclaration. La première est ainsi conçue : « Conformément à la loi du 7 vendémiaire, devant nous, maire et officiers municipaux de Louannec, est comparu Nicolas Jégou (ou François Nicolas), habitant à Louannec, lequel a fait la déclaration dont la teneur suit : Je reconnais que l'universalité des citoyens français est le souverain, et je promets soumission et obéissance aux lois de la République. Et il a signé avec nous : Nicolas JÉGOU ».

Deuxième déclaration de Nicolas Jégou et de son vicaire.

Nicolas Jégou (ou son vicaire) a déclaré qu'il se propose d'exercer par continuation les fonctions du culte catholique, apostolique et romain dans l'enceinte de l'église ci-devant paroissiale de Louannec, de laquelle déclaration il lui a été décerné acte.

 

PLEUMEUR-BODOU.

Cette paroisse avait pour recteur le sieur Guillaume Dulargez, lorsqu'éclata la persécution religieuse à la suite des lois du 17 avril 1791.

Dulargez était de Louargat, près de Belle-Isle-en-Terre, fut, dit-on, vicaire à Penvénan, puis à Cavan, refusa le serment étant recteur à Pleumeur-Bodou, en 1791, fut en Angleterre, revint en France en 1793. Dénoncé, il se cacha avec un ami chez une charitable hôtesse ; il fut condamné avec son confrère comme prêtre réfractaire par le tribunal criminel du département des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), et exécuté avec l'autre ecclésiastique et l'hôtesse.

Quand le sieur Guillaume Dulargez partit pour l'Angleterre en 1791, il eut pour successeur à Pleumeur-Bodou un intrus appelé Nayrod. Selon toute probabilité, il renia son serment, car il fut à Jersey, et devint recteur de Prat après la Révolution, en 1804.

M. Nayrod rétracta publiquement son serment à Prat pendant la grand'messe, partit à cheval à Tréguier, d'où il s'embarqua pour Jersey.

 

SAINT-QUAY-PERROS.

Extrait des cahiers de Louannec.

Une délibération du 21 nivôse, an II de la République, nomme deux commissaires, à l'effet de faire conjointement avec le citoyen Briand, commissaire, nommé par délibération du 13 nivôse courant, tenue au district de Lannion, l'inventaire des effets du nommé Isaac, ex-curé ou recteur de Saint-Quay, lesquels effets étaient chez Philippe Lissilour, fils, au convenant ar Guillon.

Ainsi donc que le laisse voir cette délibération, Saint-Quay avait pour recteur M. Isaac, au moment où éclata la persécution religieuse en 1790-1791.

 

TRÉBEURDEN.

M. Claude Cocquart était recteur de Trébeurden depuis 1785 lorsqu'éclata la persécution religieuse en décembre 1790. Il fit le premier le serment, fut quelque temps maire de la commune, émigra et revint mourir à Guingamp, d'où il était originaire.

 

TRÉGASTEL.

M. Jérôme-Marie Guyomard administrait cette paroisse lorsqu'éclata la persécution religieuse à la suite des lois du 2 décembre 1790. On sait qu'il fut emprisonné le 12 vendémiaire, an Ier de la République.

M. Le Lay est à Trégastel comme à Perros le héros de cette époque. On ne trouve pas une famille dans cette paroisse qui n'ait gardé le souvenir de M. Le Lay.

 

TRÉLÉVERN.

Cette paroisse avait pour recteur François Nicolas. Il prêta serment et continua à dire sa messe jusqu'à la fermeture des églises. On raconte qu'il paraissait déconcerté quand les perturbateurs allaient auprès de la rade, avec la grande bannière de son église, chanter la Marseillaise et la Carmagnole, etc. Il est probable qu'il a renié son serment, puisque M. Bréauzic fut nommé dans cette paroisse de son vivant. M. Nicolas ne quitta pas Trélévern. Il y mourut, dit-on, quelque temps après l'arrivée de M. Bréauzic.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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