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LE DOYENNÉ DE MAEL-CARHAIX

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MAËL-CARHAIX.

Nous trouvons dans le cahier de paroisse cette courte notice, laissée par M. Guillaume Pinson, curé de Maël-Carhaix de 1823 à 1845, et décédé curé de Bourbriac, doyen et chanoine honoraire : « Nommé recteur de Maël-Carhaix le 3 janvier 1774, M. Février y demeura en cette qualité jusqu'à la Révolution : c'est-à-dire jusqu'à la fin de novembre 1791 ». M. Février émigra à cette époque et fut en Angleterre d'où, étant revenu en 1802, atteint de cécité, il se retira dans sa famille à Lanrivain, sa paroisse natale, où il est mort en 1805, à Kerbellec, chez son neveu et sa nièce.

Il fut 17 ans recteur de Maël-Carhaix, de 1774 à 1791.

M. Pinson a omis de faire mention de M. François Le Coëdic. Plus heureux que lui, nous avons le bonheur de faire revivre cette figure, une des gloires du clergé du canton, puisque, plutôt que de renier son Dieu et sa religion, il a préféré mourir en exil.

M. François Coëdic, dont nous avons trouvé la première signature comme curé (vicaire) de Maël-Carhaix, le 2 janvier 1789, pour les fiançailles Toux-Bernard, était né à Laniscat, le 13 juillet 1753, fils de F. et de Louise Huby.

Depuis ce moment jusqu'à son départ, il signait François Coëdic, prêtre, curé, procureur de la commune. Et nous voyons, dans une délibération pour le règlement des comptes par la municipalité, que M. François Coëdic a une des clefs du coffre-fort, les deux autres étant confiées, l'une à M. Hamon, maire, et l'autre à Jean Favral, fabricien. Sa dernière signature est du 17 novembre 1791. Déporté à l'île de Ré avec ses collègues de Trébrivan, M. Boncors et M. Jean-François Coëdic, il y est mort de 1798 à 1799, à l'âge de 46 ans, martyr de ses souffrances et des brutalités des hommes de sang.

M. Jean Le Gall, prêtre habitué et plus tard curé (vicaire) de Maël-Carhaix, a exercé en cette dernière qualité jusqu'au 13 novembre 1791, où il signe prêtre délégué. Il a exercé le ministère dans sa paroisse natale pendant 18 ans, de 1773 à 1791. Prêtre de Mezle, comme il l'écrivait avec l'ancienne orthographe, il a signé prêtre de Maël-Carhaix dans son adhésion à la déclaration de son évêque. Dès le 27 juin 1773, M. Le Gall faisait les fonctions curiales à Mezle, après la mort de M. Le Cam, son recteur, et avant la nom­nation de M. Février. Ayant vécu 17 ans de la même vie que ce dernier, tout porte à croire qu'il a suivi son supérieur hiérarchique en Angleterre et qu'il y est mort. Leur ministère à Mezle ayant cessé le même jour, comme le constatent leurs signatures, ils ont dû quitter ensemble pour partager le même sort et ne se séparer qu'a la mort.

M. Geffroy signe curé constitutionnel de Mezle-Carhaix, le 13 novembre 1791, pour les fiançailles Squeul-Cazeillat, et y exerce le ministère pendant 5 ans, de 1791 à 1796. En janvier 1793, il fut nommé membre du conseil général de la commune et, le 18 février suivant, il signe officier public, chargé de dresser les actes et de constater les sexes.

La tradition rapporte que le dimanche il se postait sur le chemin de Locarn pour empêcher les fidèles d'aller à la messe du prêtre catholique, qui tenait encore dans cette paroisse, et, qu'après sa grand'messe, chantée à Mezle, il assistait aux danses, qui se faisaient sur la place du bourg, immédiatement après la sortie de l'église. Je tiens de la même personne qui m'a donné ces renseignements, que M. Geffroy donnait des soirées au presbytère et qu'il allait lui-même faire le tour du bourg pour y amener du monde.

Mais si M. Geffroy aimait la danse, il était ennemi de la persécution. Quand les terroristes faisaient leur perquisition dans la paroisse, pour y trouver quelques prêtres réfractaires, M. Geffroy avertissait les familles qui recélaient les prêtres catholiques et particulièrement la famille Thépaut-Quéméner, de Kerougar, représentée aujourd'hui dans le même village par Job-Louis Huellou, maire actuel de la commune, marié à Marie-Anne Enizan, petite-fille de Guillaume-Claude Thépaut et de Catherine Quéméner. Il y avait très souvent 6 ou 7 prêtres, et quelquefois davantage, retirés dans la cachette, qui existe encore. L'un de ces confesseurs de la foi, F. Le Coz, ancien procureur du petit séminaire de Plouguernével, devenu quelque temps avant la Révolution recteur de Poulaouen, y fut caché pendant plusieurs mois, ainsi que M. Yves Le Coz, dont nous aurons à parler comme curé d'office de Mezle. M. F. Le Coz a laissé une réputation de prêtre fort distingué dans le souvenir de cette famille. Inquiet sur le sort de ses ouailles, il prend congé, une nuit, des bienfaiteurs chez lesquels il avait joui d'une généreuse hospitalité, et part, malgré les instances de Catherine Quéméner pour le retenir. Sa parole d'adieu fut : « Qu'il était consolant de mourir sur un échafaud pour avoir fait son devoir ». Pris quelque temps après sur sa paroisse de Poulaouen, il mourut sur la guillotine à Brest en criant : « Vivent Jésus et Marie », à l'âge de 48 ans. Honneur à la famille Thépaut-Quéméner, qui s'est si souvent et si longtemps exposée, honneur aussi à M. Geffroy lui-même, malgré sa défaillance. Sa charité a contribué à sauver la vie à plusieurs de ses confrères. Aussi Dieu l'en a récompensé. M. Geffroy s'est rétracté plus tard et a fait lire sa rétractation dans la chaire de Maël-Carhaix en 1807 ou 1808, réparant ainsi le scandale, autant que possible, là où il l'avait donné. M. Pinson m'a affirmé, il y a vingt-cinq ans, avoir eu entre les mains et lu la pièce authentique qu'il a malheureusement égarée. Il est mort vicaire de Plouguernével, le 18 juin 1818, et fut enterré dans le cimetière de cette paroisse, d'après une notice de M. Galerne, son recteur.

M. Bogé, vicaire constitutionnel de M. Geffroy, a signé pendant 4 ans, du 1er janvier 1792 à 1796. Après, les registres n'en font plus mention, et il ne reste de lui aucun souvenir. Il prononça le serment civique en chaire.

M. Le Coz a exercé les fonctions de curé d'office à Mezle depuis le 17 juin 1799 jusqu'au mois de juillet 1803, à la nomination de M. Mathurin Le Denmat, premier curé de Maël-Carhaix après le rétablissement du culte. Quel qu'ait été le motif de ce premier titulaire, il quitta, laissant l'administration de la paroisse à M. Le Coz, qui y exerçait avant son arrivée, et continua ses fonctions de curé d'office jusqu'au 30 mai 1804, époque à laquelle il fut nommé desservant de la paroisse de Carnoët où il est mort en cette qualité en 1813, comme le prouve son acte de décès qui m'a été procuré par mon compatriote, M. Le Noël, vicaire à Carnoët.

« Huitième jour du mois de juin 1813. Acte de décès de Messire Yves Le Coz, né à Locarn, âgé de 54 ans, profession de desservant, domicilié à Carnoët, décédé le 5 courant, à 6 heures du matin, au chef-lieu de cette mairie, fils de feus... La déclaration a été faite par ses cousins-germains François et Pierre Le Rouxic ».

M. Le Coz, Yves, se montra très reconnaissant à la famille qui l'avait accueilli et caché à Kerougar. Quand il fut nommé recteur de Carnoët, il invita sa bienfaitrice, Catherine Quéméner, à aller le voir dans sa nouvelle installation et la reçut avec toutes les démonstrations de reconnaissance que l'on prodigue à une personne à laquelle on doit la vie.

 

TRÉOGAN.

Nous savons par l'histoire de M. Téphany que Tréogan avait pour recteur M. Sanson, et qu'il adhéra à la déclaration de Mgr. de Saint-Luc.

 

PLÉVIN.

Nous avons trouvé dans les registres de cette paroisse des preuves certaines que M. Le Flohic y exerçait comme recteur depuis le 12 septembre 1784. D'ailleurs, voici la notice laissée par M. Le Denmat, l'un de ses successeurs : « Au commencement de la Révolution, M. Le Flohic y était recteur. Il ne voulut pas fuir. Il se cacha dans Plévin et dans les environs pendant les premières années de la Terreur. On le trouva mort dans un chemin de la paroisse de Plévin en 1796, et il fut enterré dans le cimetière de la paroisse pendant la Révolution. On y avait envoyé un prêtre intrus, nommé Louargant, qui fui tué par les chouans ».

M. Le Denmat a cru trop facilement le récit qu'on lui a fait de la mort de M. Le Flohic et de la date de son décès. Il n'est certes pas mort en 1796, puisqu'il baptise Jean-Maurice Saliou le 7 novembre 1797, et que, douze jours plus tard, on trouve sa signature pour des fiançailles. Il n'est pas non plus mort dans un chemin, à s'en tenir à cette rectification faite par M. Le Noël, recteur de Plévin de 1855 à 1863 : « Yves Le Berre, vieillard de près de 80 ans, qui se rappelle parfaitement cette époque de triste mémoire, m'a assuré, dit M. Le Noël, que le respectable M. Le Flohic mourut dans une maison de la paroisse, dont les habitants avaient eu la charité de l'accueillir, mais qui jugèrent à propos, pour ne pas s'exposer, de transporter son cadavre sur le chemin où il fut trouvé ».

M. Le Flohic devait être originaire de Lanrivain, d'après des fiançailles enregistrées par lui le 26 août 1787, pour Yves Foucat et Marie Le Flohic, de Lanrivain, que je suppose être sa nièce.

M. Charles Poher était curé de Plévin depuis le 10 mai 1786 jusqu'au 15 mars 1789, où il signe sur les registres de Plévin, Charles Poher, directeur des Ursulines de Carhaix, à Plévin. M. Poher est devenu, après la Révolution, recteur de Trébrivan, puis curé de Maël-Carhaix au mois d'avril 1805. Il y est mort en cette qualité le 3 juillet 1812, à la suite d'une maladie très longue, à l'âge d'environ 59 ans. Il passait pour grand administrateur.

M. Claude Le Guern signe pour un baptême en 1796. Il était né à Kerbiriou, en Plévin, et fils de M. Le Guern, notaire royal. Quand la Terreur cessa, M. Le Guern reparut et y exerça le ministère comme curé d'office de 1800 à 1804. Il mourut le 24 avril de cette même année.

M. Le Roy signe vicaire de Plévin depuis le 4 mars 1789 jusqu'au 16 juillet 1791.

M. J. Gloarguin signe le 14 août 1791, prêtre, curé de Plévin. Je suppose que c'est le même qui a adhéré à la déclaration de son évêque comme curé de Cléden, et qu'il serait venu chercher un refuge dans sa paroisse natale.

M. Le Goff signe le procès-verbal de réconciliation de l'église de Plévin en ces termes :

« Le 14 juillet 1795, a été faite la réconciliation de cette église par moi, soussigné, et ce par la permission du vicaire apostolique. G. LE GOFF, curé ».

Quelque temps après, il signe curé d'office.

M. Yves Julien contresigne un baptême fait par Raymont, père capucin, vicaire de Plévin, le 20 juillet 1791.

 

LE MOUSTOIR-TRÉBRIVAN.

M. Poupon était curé au Moustoir-Trébrivan quand la Révolution éclata. Il adhéra à la déclaration contre la Constitution civile du clergé. Je pense bien que c'est le même qui, après le Concordat, signait premier desservant de Locarn, où il passa 5 ans. De là, il fut nommé vicaire à Plouguernével, d'où il rentra dans sa famille.

 

TREFFRIN.

D'après le dire populaire, dit M. le chanoine Le Denmat, ancien recteur de Treffrin, aujourd'hui recteur de Plounévez-Quintin, M. Le Guern, puis M. Le Ru exercèrent le ministère dans cette paroisse, trève de Plouguer, avant la Révolution.

 

PAULE ou plutôt PAOUL.

M. Guillou, Jean-François, était recteur de Paule de 1766 à 1789.

M. Joseph Boulé était vicaire de cette même paroisse de 1788 à 1793. Au 3 frimaire, il signe officier public, l'an 3 de la République.

 

TRÉBRIVAN.

M. Rolland, Sébastien, vicaire de Locarn, fut nommé recteur de Trébrivan en 1786. Il avait alors 40 ans. C'est dans cette paroisse, dont il ne voulut pas s'éloigner pour ne pas priver ses ouailles de ses conseils, qu'il cherchait un refuge, quand ce n'était pas à Locarn ou dans Maël-Carhaix. Il avait 48 ans, quand il fut arrêté à Carhaix, sur la lâche dénonciation d'un ci-devant administrateur du Morbihan, qu'il avait marié à une demoiselle de cette ville, nièce d'un prêtre. Ce traître recherchait la main de cette jeune fille, qui consent à l'épouser à la condition que le mariage soit célébré devant un prêtre catholique. Le jeune homme accepte la condition, et assigne le jour de la célébration nuptiale. Averti par la future épouse, qui connaissait le lieu de sa retraite, M. Rolland se rend à Carhaix et bénit le mariage. Heureux et content d'avoir contribué par sa présence à une union chrétienne, le bon prêtre se retirait plein de confiance, un peu avant le jour, pour regagner sa retraite, lorsque, à quelques pas de la maison d'où il sortait, il fut arrêté et immédiatement incarcéré par des gens d'armes, apostés exprès par le jeune homme qu'il venait de marier.

Le lendemain, il reçoit dans sa prison la visite d'un homme qu'il croyait connaître pour honnête. Cet homme lui dit qu'il ne pourrait, lui prisonnier, parler à ses parents en toute sécurité ; mais qu'il se chargeait lui-même avec plaisir de leur faire de sa part toutes les recommandations qu'il jugerait opportunes.... M. Rolland lui confie, en lui indiquant exactement l'endroit, qu'il a caché 300 francs en argent et un calice dans les murs de la maison de son frère, auquel il le prie de vouloir bien le révéler. Après avoir promis qu'on pouvait compter sur lui, le visiteur quitte M. Rolland, va directement au district et dénonce les objets cachés. On nomme aussitôt des commissaires pour aller faire une visite dans la maison signalée. Ceux-ci trouvent facilement les 300 francs et le calice qu'ils déposent au district ; puis ils mettent le propriétaire en arrestation.

Le recteur de Trébrivan est conduit le lendemain à Brest, jeté en prison, jugé rapidement et condamné à mourir sur l'échafaud : il y porta sa tête avec un courage et une gaieté dignes de la cause pour laquelle il la sacrifiait. C'était le 14 mai 1794.

Le receleur de M. Rolland, Pierre-Julien Cazeillat, de Locarn, fut jugé avec lui et condamné à la déportation. Au nombre des témoins entendus était Yves Le Roux, agent national de la commune de Trébrivan. Les débats l'ayant fait suspecter d'avoir favorisé le recel de M. Rolland, on le renvoya au château de Brest jusqu'à plus ample informé.

Voici un extrait du réquisitoire que prononça contre M. Rolland le farouche accusateur public du tribunal de Brest, Donzé-Verteuil. On ne peut manifester avec plus de rage sa haine contre le prêtre fidèle. On ne s'en étonnera pas quand on saura que Donzé-Verteuil était un religieux apostat.

« Il y a des scélérats armés au dehors contre la République qui ne sont ni ses ennemis les plus acharnés, ni les plus difficiles à vaincre. — Ceux-là, grâce au courage des hommes libres et dignes de l'être, seront bientôt abattus, détruits. Mais il en est d'une autre classe, et ceux-ci font plus de ravages ; trop lâches pour attaquer au champ d'honneur les défenseurs de la Révolution ; trop lâches encore pour se ranger de leur parti, pour oser combattre l'idole des esclaves, la tyrannie ; des monstres proscrits pour leur désobéissance : des monstres à qui la nature cria tant de fois que l'homme est égal à l'homme ; des monstres, qui couverts du manteau de la religion ne s'en disent les apôtres, ne s'annoncent pour les vrais ministres d'un Dieu de paix qu'outrage leur révolte, que pour s'agiter dans l'ombre, que pour égarer par l'hypocrisie la crédulité, l'ignorance, la bonne foi des habitants des campagnes, malheureusement trop faciles à persuader. — Tels sont les ci-devant prêtres rebelles à la loi du serment, rebelles à la loi de la déportation. — Voilà les hommes qui, secouant le flambeau du fanatisme jusque dans leur propre foyer, veulent allumer ou alimenter dans leur patrie le feu de la guerre civile ».

Il y avait à Trébrivan, au moment où éclata la Révolution, deux vicaires, M. Jacques Boncors, de Rostrenen, et Jean-François Le Coëdic, de Merléac, le même que nous voyons vicaire à Maël-Carhaix en 1815. Les deux furent déportés à l'île de Ré de 1798 à 1799. M. Boncors, qui a signé vicaire sans-culotte sur les registres de Trébrivan, figure au nombre des prêtres qui ont été en arrestation à Quimper et à Brest et parmi les déportés à l'Ile de Ré. Rentré de Cayenne après que la paix fut rendue à l'Eglise, M. Jacques Boncors est resté dans sa famille à Rostrenen, où il est mort.

M. Jean Le Coëdic est rentré comme son collègue de Trébrivan, devint vicaire à Maël-Carhaix, puis recteur de Saint-Connec depuis le mois de novembre 1816 jusqu'au mois de février 1819, puis recteur du Quillio, sa paroisse, natale, où il est mort en cette qualité le 11 mars 1836, âgé de 85 ans, ayant exercé le saint ministère jusqu'au 13 février 1835.

 

LOCARN.

M. Bercot, curé de Locarn de 1787 à 1792, paraît parmi les signataires de l'évêque de Cornouailles. On ignore ce qu'il est devenu. C'est lui qui succéda à M. Rolland dont nous avons parlé et qui avait été vicaire à Locarn de 1774 à 1786.

M. Corbel, Pierre, dont j'ai pu me procurer un extrait du jugement de la commission militaire qui l'a condamné à mort, le 16 nivôse an VI de la République française, est né à Locarn, au Grand-Follézou, d'après les registres de la paroisse de Saint-Nicodème, alors trève de Locarn pour le spirituel, l'an 1762. Voici, d'après la mère de l'abbé Le Graët, de Locarn, vicaire à Callac, le récit concernant la prise de l'abbé Corbel, son grand-oncle... L'abbé Corbel et son frère sortaient du moulin, quand ils apprirent l'arrivée de la colonne mobile de Carhaix. L'abbé put s'esquiver et se cacher dans les landes de l'étang. Les soldats ne purent découvrir le lieu de sa retraite. Ils avaient passé outre, lorsqu'un chien, dressé à cette chasse par le fameux Vauchel, commissaire du Directoire exécutif, près du canton de Duault, flaira sa présence et donna l'éveil. On conduisit le captif par Saint-Servais où les joueurs de boule, dit-on, cessèrent leur jeu à l'arrivée du prisonnier. Ce monsieur a dû exercer le saint ministère quelque temps à Duault chez son oncle, Messire Duault, le dernier recteur orthodoxe avant la Révolution. Plus tard il signait Pierre Corbel, prêtre de Maël-Pestivien. Son acte de décès, d'après l'état civil de la commune de Saint-Brieuc, est enregistré comme il suit : Pierre Corbel, ex-prêtre de Pestivien, âgé de 36 ans, 17 nivôse, à 11 heures. (Décès an VI).

Extrait du jugement rendu par la commission militaire, séant à Port-Brieuc (Saint-Brieuc), qui condamne à la peine de mort le nommé Pierre Corbel, ex-prêtre, émigré : «... Ayant pris pour secrétaire le citoyen Laurent Poulain-Corbion, greffier du conseil de guerre de la 13ème division militaire, séant en cette place, la dite commission réunie pour prononcer sur le sort du nommé Pierre Corbel, âgé de 36 ans, et prêtre de Pestivien, canton de Duault, département des Côtes-du-Nord, accusé d'émigration et de chouannage, arrêté le 5 nivôse dernier au moment où il sortait de chez Joseph Corbel, demeurant à Languerin (Lan-Quelen), commune de Locarn, même canton, et dans les poches duquel les gendarmes de Callac et la force armée, qui l'ont saisi, ont trouvé une centaine de chevrotines, dix balles de calibre, des pierres à fusil, de la poudre fine, et une petite boîte de plomb, dite à extrême-onction, lequel Pierre Corbel, ayant été reconduit dans la maison dudit Joseph Corbel d'où il s'était sauvé à l'aspect de la troupe, a été présent à la perquisition qui a été faite et par le résultat de laquelle on a saisi un fusil à deux coups, chargé de deux canons, et un autre fusil de chasse à un coup : Vu les interrogatoires subis... après avoir entendu l'accusé en ses moyens de défense ainsi que le citoyen Hervé de cette commune, défenseur officieux, nommé d'office au dit Corbel... Vu l'arrêté de l'administration... portant que Pierre Corbel est inscrit sur la liste particulière des émigrés du département et sur la liste générale des émigrés de la République... Vu... Vu... la commission militaire condamne à l'unanimité Pierre Corbel, ex-prêtre émigré, à la peine de mort et ordonne conformément à l'article 8... que Pierre Corbel sera mis à mort dans les 24 heures... Ses biens demeurent acquis et confisqués au profit de la République ».

La même commission eut à juger Joseph Corbel, mais avec plus d'indulgence, vu la teneur du jugement suivant : « Vu... usant de la faculté accordée aux conseils et commissions militaires à commuer les peines... La commission condamne à la majorité de 5 voix Joseph Corbel de Languerin (Lan-Quelen) commune de Locarn, arrondissement de Rostrenen, chez lequel a été recélé le dit Pierre Corbel... à un an de détention ; à une amende de 1.000 livres, prélevé 60 francs pour les frais d'impression, au nombre de 500 exemplaires du présent jugement qui sera publié et affiché partout où besoin sera. Ordonne la commission que les pièces de la procédure seront déposées au bureau du général de brigade Romand... ». Les pièces de la procédure en question ont été transportées à Brest, mais j'ignore dans quel bureau. Il me revient que M. Geslin de Bourgogne les a cherchées en vain. Ce qui m'autorise à arrêter pour le moment mes investigations.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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