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LE DOYENNÉ DE JUGON

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JUGON.

D'après les registres de paroisse, M. Amice a été recteur de Jugon depuis 1782 jusqu'à 1791. Les délibérations de la municipalité de la ville et de la paroisse de Jugon sont signées depuis 1790 par Amice, recteur, officier municipal, et Josse, prêtre, secrétaire greffier.

Le registre de paroisse ne parle pas de ce dernier. D'après les documents que j'ai pu me procurer, Josse aurait été desservant de la chapelle sainte Anne, car M. Amice aurait eu un autre vicaire, M. Lemée, prêtre de Saint-Igneuc, dont nous allons parler plus loin.

« Ce 22 février 1790, dit-on dans une délibération de la municipalité, nous, officiers municipaux de la ville et paroisse de Jugon, conformément aux arrêts et décrets de l'assemblée nationale, avons reçu de la milice nationale de cette ville et de celle de Lescouët y réunie par et dans la personne de son commandant la prestation du serment patriotique dans la forme prescrite par les décrets. Nous jurons d'être fidèles à la nation, à la loi et au roi et de maintenir de tout notre pouvoir la constitution décrétée par l'assemblée nationale et acceptée par le roi. Etant signés Messieurs de l'état major et ses députés de chaque compagnie. CHAUMOND, major ; CORVAISIER, colonel ; BINARD, capitaine ; REBOURS DE LA BARBOTAIS, maire ; AMICE, recteur de Jugon ; JOSSE, prêtre greffier secrétaire, etc., etc. Le 24 juin 1790, a comparu au greffe de la municipalité, M. Amice, recteur de Jugon, qui s'est librement et volontairement démis de sa charge d'officier municipal et a signé Amice, recteur de Jugon. JOSSE, prêtre secrétaire ».

« Le 31 juillet 1790 a comparu au greffe de la municipalité de Jugon M. le Recteur qui a fait la réclamation suivante, savoir : depuis son avénement à la cure, lui et M. Josse ont constamment desservi les fondations communes de l'église sans avoir touché les honoraires y annexés, en conséquence M. le recteur réclame les siens, suivant le mémoire des fondations communes de Jugon et a signé Amice, recteur de Jugon. RIBAULT, maire ».

Le mémoire des fondations était formulé en 20 lignes qui ont été si bien biffées qu'il est impossible de rien lire. — La municipalité répond ensuite qu'elle n'est pas tenue d'accueillir pareille réclamation.

Ce même M. Amice, bien que n'ayant pas prêté le serment, du moins d'après ce que j'ai pu voir par les documents que l'on m'a fournis, reçoit cependant en 1791 la visite de Jacob l'intrus. Voici d'ailleurs comment s'exprime l'acte municipal :

« L'an 1791, le 19ème jour du mois d'avril, la municipalité assemblée au lieu ordinaire de ses délibérations, dit qu'elle avait appris que demain matin il doit passer en cette ville M. Jacob, evesque du département des Côtes-du-Nord, et qu'elle croyait qu'il était de la décence que la municipalité eût été le saluer et lui témoigner sa satisfaction ; sur quoi délibérant, la municipalité a arrêté qu'elle se rendrait en corps demain au matin à l'extrémité de cette paroisse à l'effet de ce que dessus et que la garde nationale serait invitée à y assister également. RIBAULT, maire ; JOSSE, secrétaire ; MARCHIX, officier municipal ; Baptiste HOUÉE ».

« L'an 1791, le 21 du mois de mars, aux neuf heures du matin, la municipalité assemblée au lieu ordinaire de ses séances. A été démontré par le sieur François Chaumond, procureur de la commune, que les vrais amis de la Révolution et de la Constitution ne peuvent prendre trop de précautions pour se prémunir contre les discours fanatiques et incendiaires qui journellement frappent nos oreilles et qui ne tendent à rien moins qu'à faire une guerre civile. Les prêtres poussent la chose plus ou moins loin dans différents cantons. Dans celui-ci, le sieur Amice, recteur de cette paroisse, ne peut pousser la chose plus loin qu'en refusant de donner lecture après la grand'messe des lois décrétées et auxquelles tout citoyen doit se conformer, c'est marquer la désobéissance la plus formelle à la loi, c'est ne vouloir reconnaître l'assemblée nationale, c'est soulever les citoyens d'une manière bien plus dangereuse qu'en se répandant en discours incendiaires, c'est vouloir inculquer dans l'esprit de ses paroissiens qu'il ne faut pas obéir aux lois décrétées par l'assemblée nationale et sanctionnées par le roi, c'est pour les déterminer à se soulever et à en venir à une déclaration de guerre civile, il vous importe, Messieurs, de prendre sur cette façon d'agir des mesures pour empêcher les suites malheureuses qui pourraient résulter de l'opiniâtreté de nos ecclésiastiques à se soustraire aux lois décrétées. Il est nécessaire d'exiger le serment civique que vous avez également que nous prêté ; ainsi votre secrétaire greffier, dépositaire des lois qui doivent nous régir, doit indispensablement prêter le serment, sans quoi on ne peut avoir de confiance en lui et ne doit point être chargé de ce précieux dépôt, et pour empêcher le sieur Amice de s'ériger en maître et despote, il soit par vous pris un arrêté contre lui : en conséquence de quoi :

Je requiers, qu'il vous plaise, Messieurs, enjoindre au sieur Josse votre greffier de prêter sur le champ le serment ordonné par les décrets du 26 décembre dernier, sanctionné par le roi et que faute de le faire vous en nommiez un autre à sa place et que dès ce jour il remette au greffier que vous choisirez les registres de toutes les pièces dont il peut être chargé comme greffier.

Secondement qu'il vous plaise arrêter et ordonner que par les sieurs Jean-Baptiste Saudrais et François Lominé par vous nommés pour le service de la paroisse il soit délivré au sieur Amice, fêtes et dimanches, les vases, ornements et luminaires pour célébrer l'office divin. Pour cet effet, le sieur Amice, recteur, sera tenu de remettre aux sieurs Saudrais et Lominé ou à votre greffier les clefs des armoires renfermant les vases sacrés, ornements et luminaires et la liste des fondations qui procurent quelque bénéfice à l'église et ordonne au sieur recteur de demander aux sieurs Saudrais et Lominé la veille des fêtes et dimanches les ornements propres pour la célébration de l'office divin ».

Ces arrêtés furent pris séance tenante.

Le sieur Josse, secrétaire greffier, ayant refusé de prêter le serment que demandait le procureur de la commune et s'étant retiré, la municipalité procéda à l'élection d'un nouveau secrétaire greffier et nomma à l'unanimité des suffrages le sieur Joseph Binard.

Dès lors on ne parle plus de M. Amice. Le dernier acte signé par lui date du 4 juin 1791, et le 26 juillet de la même année, les actes sont signés : Lemée, curé de Jugon. — Tout porte à croire qu'il ne prêta pas serment. Que devint-il alors ? quelques-uns disent qu'il émigra ; d'autres qu'il fut condamné à la déportation.

Je continue à puiser dans les actes municipaux : « L'an 1791, le septième jour de juillet, dix heures du matin, nous, maire, officiers municipaux et procureur de la commune certifions nous être transportés en compagnie du sieur Pierre Josse, desservant de la chapelle Saint-Anne, jusqu'à la dite chapelle, en y étant entré le sieur Pierre Josse s'est saisi du calice et patenne et nous a remis les ornements ci-après savoir … (suit une longue liste des ornements)…, le tout a été transporté, savoir le calice, la patenne et les purificatoires par le dit sieur Josse, et les ornements par nous dans la sacristie de l'église paroissiale de cette ville pour servir au desservice de cette église et nous nous sommes saisi de la clef de la chapelle. RIBAUD, maire ; JOSSE, prêtre ; SAUDRAIS, officier municipal ; CHAUMONT, procureur de la commune ».

« Ce jour, dixième juillet 1791, nous, René-F. Chaumond, procureur de la commune, conformément à l'arrêté du département des Côtes-du-Nord, je requiers que par la municipalité il soit enjoint au sieur Pierre Josse, prêtre de cette ville, desservant la fondation de la chapelle Sainte-Anne, faute d'avoir prêté le serment prescrit et ayant été réclamé par le sieur Louis Lemée, curé de la dite paroisse de se retirer à six lieues des limites de la paroisse Notre-Dame et Saint-Etienne de Jugon, et encore pour le scandale qu'il a donné en n'assistant pas aux grandes messes, vêpres et saluts pendant l'octave de la fête Dieu, d'avoir dit qu'il ne reconnaîtrait jamais l'évêque constitutionnel des Côtes-du-Nord, la municipalité le faire conduire par la garde nationale dans le chef-lieu du département. René CHAUMOND ».

« Ce jour, 10 juillet 1791, la municipalité assemblée a envoyé de ses membres vers le sieur Josse pour le sommer de nouveau de se conformer à l'arrêté du département. Le sieur Josse a déclaré que si jusqu'à présent il ne s'était pas conformé à la loi du 26 décembre dernier, il ne croyait pas y être tenu en qualité de simple prêtre, mais après toutes réflexions nous a déclaré que dimanche prochain 17 de ce mois il prêterait le serment exigé par ladite loi et conformément à y celles. Et a signé avec nous : JOSSE, prêtre ; RIBAULT, maire ; CHAUMOND, procureur ».

« Ce jour, 14 juillet 1791, aux dix heures du matin, la garde nationale s'est rendue en l'église paroissiale de cette ville pour y entendre une grande messe célébrée par le sieur Pierre Josse, prêtre de cette paroisse. Le sieur Josse se tournant vers le peuple a prononcé à haute et intelligible voix la formule du serment qui a été répétée par le commandant, et le maire de Jugon ».

« 3 novembre 1791, nous, officiers municipaux et procureur syndic de la municipalité de Jugon, attendu l'absence de M. le Maire, permettons à M. Lemaigre, curé de la paroisse de Saint-Igneuc d'administrer le sacrement de baptême à un enfant né de ce jour, dans l'absence de M. le Curé de cette paroisse Notre-Dame et sainte Thérèse de Jugon. SAUDRAIS, off. municipal ; CHAUMONT, procureur ; HOUÉE, off. municipal ».

« L'an 1792, le 17 juillet, étant entré au lieu de nos séances ordinaires, sur le rapport à moi fait par Marguerite Robin et Philippe Lescop, aubergiste, étant arrivé deux particuliers ecclésiastiques conduits par les gendarmes de Lamballe à Jugon. Ces deux particuliers ont demandé des matelas pour se reposer. Ayant été mis en prison à leur arrivée, M. Marc Orieux, commandant de la garde nationale, a dit qu'il ne devait point fournir des matelas à ces particuliers ou sans quoi il les confisquerait ; c'est pourquoi je demande à ces Messieurs les officiers municipaux si ces particuliers doivent avoir des matelas en prison ou s'ils doivent coucher sur la paille ». — C'est ce qui confirme, je pense, une phrase de M. Tresvaux du Fraval, disant que plusieurs fois Jugon s'était montré intolérant à l'égard de prêtres que l'on emmenait en prison à Dinan. — Dans une autre délibération on décide que le sieur Lévêque fournira les matelas et que la clef de la prison sera remise par Marc Orieux au maire de l'endroit pour en disposer pour le bien général.

« Ce jour, 4 août 1799, l'an IV de la liberté, environ les cinq heures de l'après-midi, la municipalité assemblée au lieu ordinaire de ses séances. Les sieurs Faguet et Leroux, gendarmes établis à Jugon, entrés dans la salle ont dit qu'étant sur la route de Lamballe à Jugon veillant à la sûreté publique entrés chez le sieur Jean Loisel débitant à la Marette près Jugon, aussitôt y a comparu un homme costumé en prêtre qui a demandé par charité une chopine de cidre, et ayant demandé d'où il venait, où il allait, s'il était muni d'un passeport, leur avant répondu vaguement et qu'il n'était muni d'aucun passeport l'ont arrêté et conduit devant nous, officiers municipaux de Jugon. Interrogé de nous déclarer son nom, il a répondu s'appeler Pommeraye, vicaire à Quintin. — Interrogé depuis quand il était parti de Quintin, il a répondu qu'il y avait un mois, un moment après qu'il y en avait deux. — Interrogé et demandé son passeport ; il a répondu qu'il n'en avait pas et qu'il ne croyait pas qu'il en fût nécessaire. — Interrogé d'où il venait, où il allait, où il avait couché ; il a répondu qu'il allait par là du côté de Dinan mais qu'il ne connaissait pas tous les endroits d'où il venait. 

En conséquence de sa déclaration et de l'article de la loi, nous officiers municipaux, après avoir ouï le procureur de la commune dans ses conclusions avons arrêté, qu'il serait sur le champ conduit dans la prison de ce lieu pour être demain, attendu qu'il n'y a point de maison d'arrêt à Jugon, transféré dans celle de Lamballe par les gens d'armes de Jugon. CHAUMOND, maire ; HOUÉE, procureur ».

Dans les actes subséquents on n'entend plus parler du sieur Josse, ils sont tous signés Lemée, curé. M. Lemée, comme nous l'avons dit, avait été d'abord vicaire, mais quand M. Amice refusa de prêter serment, il fut nommé curé et jura. Les actes de 1793 sont signés LEMÉE, officier public, officier municipal.

En 1802, Jugon étant devenu cure de 2ème classe, le même M. Lemée en devint curé, canoniquement institué, et y resta jusqu'en 1821 ; mais jamais il ne voulut revalider les mariages qu'il avait faits étant intrus ; ce fut son successeur M. Megret qui les revalida. — D'après les registres de paroisse, M. Lemée, du temps de la Révolution, aurait eu pour vicaire M. Petitbon.

Il n'y a aucun fait religieux par ailleurs dont le souvenir se soit conservé à Jugon, si ce n'est que quelques pieuses personnes de Jugon ne voulant pas assister à la messe du curé intrus, aimaient mieux faire une longue route pour assister à celle de M. de Rabec, dont il est parlé dans le livre de M. le chanoine Tresvaux, et qui habitait au Val Martel, paroisse de Mégrit.

Il est bon aussi d'ajouter que Lescouët et Saint-Igneuc avaient été annexés au spirituel à Jugon en 1792.

 

LESCOUET.

M. P. Bourneuf desservit cette paroisse depuis 1785 jusqu'au 5 août 1792. Nous ne savons, dit le registre, si Lescouët eut des vicaires. Dans les registres où nous avons puisé ces renseignements, nous avons vu plusieurs fois deux prêtres en même temps signant sans titre sur les registres.

L'église de Lescouët, qui comptait quatre siècles, fut, comme les autres monuments religieux, détruite en 1794. Les pierres tombales qui formaient son pavé furent transportées à Jugon, ainsi que les débris d'une belle croix en pierre que l'on voit encore dans le cimetière de Jugon. Les autres pierres furent aussi enlevées et transportées çà et là, si bien qu'en 1820 on ne reconnaissait plus l'endroit où avait été placée la maison du Seigneur.

A l'ouverture des églises, cette paroisse, qui n'avait plus ni temple ni autel, fut réunie à Jugon pour le spirituel, tout en conservant, avec son titre de commune, son maire et son conseil.

Ce ne fut qu'en 1821 que M. le comte de la Motte-Vauvert obtint l'érection de cette paroisse en succursale, par ordonnance du roi Louis XVIII (10 mars 1821).

D'après M. le chanoine du Guillier, M. Bourneuf fit le serment, puis se rétracta, et après son retour d'Angleterre il devint curé de Plouagat, où il est mort.

 

SAINT-IGNEUC.

Le registre de cette paroisse est le plus incomplet du canton. Suivant ce registre, M. Lemaigre aurait été nommé recteur de cette paroisse en 1788, et il ajoute : « Ce dernier signe les registres jusqu'au 16 juillet 1799, époque à laquelle la paroisse a été réunie au spirituel à Jugon ». En 1803, M. Lemaigre signe les registres en qualité d'ex-recteur desservant de Saint-Igneuc. Nous l'avons déjà vu à Jugon faisant un baptême à Notre-Dame à la place de Lemée. Il est tout probable qu'il resta à Jugon pendant la révolution, et qu'il fit le serment. Le registre n'en dit rien.  

Suivant une tradition constante et qui paraît vraie, un prêtre dont je n'ai pu savoir le nom, serait resté caché dans l'ancienne maison de Lorgeril pendant la révolution, et certaines personnes vénérables de Saint-Igneuc ont su autrefois son nom.

M. Tresvaux du Fraval cite aussi dans son livre le nom d'un jeune homme de 22 ans, Elie Thébault de la Chauvenais, qui était né à Saint-Igneuc, et qui fut arrêté au château de la Fosse-Hingant avec la famille de la Guyomarais. Il poursuivait son cours de théologie au séminaire de Saint-Brieuc, lorsque l'arrivée de l'évêque intrus dans cette ville et l'expulsion des directeurs de cette maison, l'obligea d'en sortir ainsi que ses confrères. L'abbé Thébault, qui faisait les fonctions de précepteur dans la famille de la Guyomarais, fut emmené à Paris avec la famille, et tous parurent devant le tribunal révolutionnaire connue coupables d'avoir trempé dans la conspiration ourdie par Tuffin de la Roirie. Ils étaient treize victimes. Ils refusèrent le ministère des intrus et montèrent avec calme sur l'échafaud.

 

DOLO.

M. Tual fut recteur de Dolo de 1782 à 1793.

M. Tual était originaire de Plémy. Pendant la période révolutionnaire, il s'exila en Angleterre. A son retour, il reprit ses fonctions à Dolo, d'où il fut transféré à Plémy, où il est mort. — Je n'ai pas trouvé la date de son retour ni le lieu de son exil. — Il n'y avait pas de vicaire à Dolo avant 1847.

 

PLÉNÉE-JUGON.

Le registre de paroisse de Plénée ne fait que citer les noms des prêtres qui l'ont desservie depuis 1790 à 1802, sans donner de détails sur leur compte.

M. Joseph Marc, de Ploufragan, recteur de Plénée, fut expulsé en Angleterre en 1792. Le Feuvre, René, de Plénée, desservit la paroisse de 1801 à 1802, et mourut à la Hautière, en Plénée, le 19 mai 1804. M. Marc, de retour d'Angleterre, fut recteur de Plénée de 1802 à 1804. Les vicaires furent MM, Thomas, François, de Quintin, 1780-1792. — Morice, Mathurin, 1780-1792. — Piedvache, Jean-Baptiste, 1791-1792. — Pensard, Julien, 1801-1805, qui devint ensuite recteur de Dolo, et Véron, 1802-1805, plus tard recteur de Saint-Glen. — On ne sait s'ils prêtèrent serment ou non.

Dans cette paroisse, existait la célèbre abbaye des Bénédictins de Boquen, fondée en 1137 par 0llivier, prince de Dinan. « Le 31ème abbé, le dernier, dit le registre de paroisse, Josse, natif de Saint-Igneuc, fit le serment et acheta l'abbaye ». (Le président Habasque dit que cette abbaye n'était pas riche à cette époque, parce qu'elle avait perdu une partie de ses revenus). Toujours est-il que quelque temps après, Josse mourut d'une chute de cheval et sa mère, devenue par sa mort propriétaire, vendit le tout à vil prix à un nommé Méheust, de Jugon.

Un raconte que l'on brûla une quantité considérable de livres, archives et manuscrits de Boquen sur la place de Jugon pendant la Terreur, et l'on dit même qu'on en fit un tel brasier, qu'on était obligé de les jeter avec des javelots.

Le beau crucifix d'ivoire que l'on admire aujourd'hui sur le maître-autel de l'église de Jugon, a été donné par les héritiers de ce Méheust ; il vient de l'abbaye de Boquen.

Jollivet (Géographie des Côtes-du-Nord) est ici en contradiction avec les cahiers de fabrique de Plénée : il dit que le dernier abbé de Boquen était M. Le Mintier. En tout cas, les acquéreurs des biens de Boquen étaient de Jugon.

 

TRAMAIN.

Y.-M. Chevalier (1790-1806), originaire de Saint-Brieuc, était vicaire de Plestan lorsqu'il fut nommé recteur de Tramain dans la trop fameuse année 1790. « Il fit le serment, disent les cahiers de fabrique, et ce serment qui le rendait agréable aux républicains le força de se cacher pour échapper aux royalistes. Il signe les registres comme curé d'office depuis le 22 octobre 1802 jusqu'au 25 mars 1804, et comme desservant depuis le 22 octobre de la même année. Il mourut en 1806 et fut enterré à Tramain ».

Il serait donc resté pendant la Révolution.

Dom Gilles Lamiré, prêtre-curé, maire de Tramain, né au Bos-Touchard, en Tramain, et demeurant aussi dans le même village, fut curé d'office depuis la mort de M. Hamet, prédécesseur de M. Chevalier, jusqu'à l'arrivée de celui-ci et même jusqu'au 24 janvier 1790. — Un soir qu'il revenait d'un festin, il tomba de cheval et mourut près d'une croix que l'on montre encore au Bois-Julienne. Le chien resta près du défunt, le cheval rentra au village sans son maître que l'on chercha aussitôt et qu'on ne trouva que le lendemain matin. — Il fut inhumé le 5 mars 1791 ; l'acte de décès dit qu'il était vicaire et maire de la commune. On ne dit pas s'il prêta serment. Il avait été curé de Saint-Igneuc ; la sacristie de cette paroisse possède encore un calice sur lequel est gravé son nom.

Viennent ensuite trois frères, natifs de Tramain : Dom Jean Brexel, l'aîné, mourut recteur de Trébry ; Dom Louis Brexel, l'entr'aîné, mourut recteur de la Poterie ; Dom Mathurin Brexel, le plus jeune des trois, mourut en Angleterre, le 5 mai 1811, suivant certificats authentiques.

Ils auront probablement été obligés de s'exiler tous les trois pendant la Terreur. On n'a pas pu nous procurer de détails sur le lieu et le temps de leur exil.

Dom Jean Bréhinier (1791-1811), était lui aussi originaire de Tramain. Il naquit à la Dolaie. On dit qu'il n'était que sous-diacre lors des lois du 2 décembre 1790, et il donna aussi sa signature à la Constitution civile. — Il fut inhumé à Plénée le 22 décembre 1811.

Jean-Marie Loncle (1806-1807), né à Hillion était prêtre dans cette paroisse lorsque la persécution le força de quitter la France. Il s'embarqua à Bonabry pour l'Angleterre. Après la Révolution, il fut chapelain de communauté à Dinan, et depuis il devint recteur à Tramain. Il se retira chez son frère à Plestan, où il mourut. Son dernier acte, à Tramain, date du 23 août 1807.

Comme fait religieux de la période révolutionnaire, on ne raconte, à Tramain, que la destruction par les révolutionnaires d'une petite chapelle appelée chapelle aux Chèvres, qui était située sur la route de Plestan.

 

PLESTAN.

Lorsqu'éclata la persécution religieuse, à la suite des lois du 2 décembre 1790 et avril 1791, M. Charles Le Corre, originaire de Moncontour, était recteur de Plestan ; il fit le serment à la Constitution civile du clergé, resta à Plestan en qualité de recteur assermenté, et mourut en sa maison presbytérale, le 6 fructidor, an II de la République.

Toussaint-Yves Le Corre, frère du précédent, vécut d'abord à Plestan comme prêtre habitué ; il fit le serment comme son frère et en 1792 on le voit prendre le titre de citoyen vicaire de Plestan, où il reste pendant toute la Révolution ; en janvier 1803 il s'intitule desservant et meurt le 6 janvier 1806, à 40 ans.

Après lui, Pierre-Jacques Hillion, ancien aumônier, vient comme desservant le 2 décembre 1805. Il reçoit Mgr. Caffarelli le 15 juin 1809, visite qui répare le scandale de celle qu'avait faite Jacob l'intrus, du temps des frères Le Corre. Il est probable que la visite de Jacob à Plestan correspond avec celle qu'il fit à Jugon. M. Hillion, en 1811, devint recteur de Saint-Brandan, et mourut retiré à Binic.

Comme vicaire pendant la période révolutionnaire, nous voyons, en 1786, Toussaint-Yves Le Corre dont nous venons de parler ; en 1786, Messire Guy Bertrand, originaire de la paroisse et chapelain du Val, qui mourut expatrié en Angleterre. On ne sait rien sur ses derniers moments. Le registre de paroisse en cite encore un autre, Pierre Mauron (1789), originaire de Saint-Brieuc, sans dire s'il prêta serment ou s'il s'exila.

 

PLÉDÉLIAC.

Lors de la persécution de 1790-1791, l'abbé Minet était recteur de Plédéliac. Il ne prêta pas le serment. Que devint-il ? Les cahiers de paroisse n'en disent rien. On prétend qu'il était prieur du Saint-Esprit. Quant aux vicaires, et il y en avait, on n'en dit rien non plus.

Les registres manquent pendant toute la période révolutionnaire jusqu'à l'érection de Plédéliac en succursale par décret du 14 pluviôse, an II (3 février 1803), et à ce moment Plédéliac avait pour pasteur J. Rhedon.

M. du Fraval nous dit que M. Moran, curé intrus de Plédéliac, fut mis à mort en 1796 par les insurgés royalistes qui usaient quelquefois de représailles, en faisant toutefois observer qu'on ne peut point positivement affirmer ni nier ce fait, rapporté seulement par les Annales de la religion, publication fort suspecte d'exagération. Ce recueil publiait en effet les décrets de Le Coz, évêque intrus de Rennes.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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