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LE DOYENNÉ DE GUINGAMP

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Deux des paroisses du canton sont postérieures à la Révolution : Coadout et Grâces.

Grâces était une trêve de Saint-Michel, près de Guingamp, et n’a été érigée en succursale qu’en 1805. Nous n’avons ne pas à parler de ces deux paroisses.

 

MOUSTÉRU.

Voici les noms des prêtres qui administrèrent la paroisse de Moustéru (ou Moustérus) lorsqu'éclata la persécution religieuse à la suite des lois du 2 décembre 1790 et 17 avril 1791, imposant aux prêtres le serment à la Constitution civile du clergé. 

1° J.-M. Le Vaillant de Kerangal, 1789 à 1791.

2° Allain Tassel, vicaire en 1791.

3° Pierre Guillerm, vicaire de 1791 à 1795.

4° Christophe Le Bouillis, de 1795 à 1806, année de sa mort.

 

SAINT-AGATHON.

1° Du 7 octobre 1787 au 1er juillet 1791, Jean Gouriou, curé jusqu’au mois de janvier 1791, et vicaire de la même trève de Saint-Agathon à partir de la même date jusqu’au mois de juillet 1791.

2° Du 1er juillet 1791 au 1er octobre 1791, Philippe Le Bescond, vicaire, dit le Père Célestin, capucin, prêtre. Ce Monsieur avait prêté serment.

3° 1er octobre 1791 au 16 décembre 1791, Durand, vicaire.

4° Vint ensuite Pierre Le Clec'h également vicaire à Saint-Agathon et à Ploumagoar pendant l’année 1792.

Les registres des succursales furent tenus à partir de 1792 par le maire de la localité, et c’est en 1797 que nous trouvons le prêtre Bescond, ou le Père capucin, faisant un mariage à Saint-Agathon. Ce qui nous porte à croire qu’il s’était rétracté, puisque à cette époque il y avait dans cette paroisse un bon prêtre.

Ce fut sous l’épiscopat de Mgr. Caffarelli, évêque de Saint-Brieuc, en 1802, que Saint-Agathon fut érigé en paroisse. Le même évêque nomma M. Gouézou comme premier recteur. Celui-ci fut remplacé par M. Dannie. Ce prêtre, lors de la tourmente révolutionnaire, avait été en Angleterre, d’où il revint en même temps que ses compagnons d’exil.

 

PLOUISY.

Y. Godest, prêtre de Plouisy, 1790 ; vicaire en 1792 à Tréglamus ; prêtre assermenté, fut pris dans la dite paroisse par les royalistes. Ces derniers allaient le fusiller, quand il fut délivré par M. Taupin, leur chef, qui le fit évader.

Autres signatures relevées sur les registres de la même paroisse.

G.-M. de Monfort, recteur de Guingamp, vicaire général, 1791.

0llivier, recteur de Plouisy et Saint-Michel, 1791 à 1792.

Y. Callédan, curé de Plouisy, 1792.

R. Souvestre, vicaire de Plouisy.

Le Bourhis, vicaire de Saint-Michel et de Plouisy.

Mathieu Jan, prêtre reclus, 1791, 1792 et 1793. C’est à ce M. Le Jan qu’on prit sa maison pour servir à l’établissement de l’instruction publique, le 24 fructidor l’an II de la République française.

Terminons par René-Joseph Urvoy, l’un des enfants de Plouisy et aussi son honneur pendant la tourmente révolutionnaire.

René-Joseph Urvoy, né le 25 novembre 1766, dans la trève de Saint-Michel près de Guingamp, était un sujet très distingué et devint docteur de la Sorbonne. Il avait fait ses études au collège de Tréguier, avec beaucoup de succès, fut envoyé à Paris pour les continuer. Il venait de recevoir la prêtrise quand il fut arrêté le 3 septembre. Voici en quelle occasion : Les révolutionnaires se dirigèrent dès cinq heures du matin vers le séminaire de Saint-Firmin, maison ecclésiastique connue ultérieurement sous le nom du collège des Bons Enfants. Cet établissement avait été dirigé autrefois par saint Vincent de Paul, où il avait commencé sa congrégation. Ce séminaire était dirigé par les Lazaristes et avait été transformé en prison. C’est dans cette maison que se trouvait René-Joseph Urvoy, de Plouisy, avec plus de quatre-vingts prêtres, et d’où ils furent conduits à la guillotine.

 

GUINGAMP.

D’après M. Jolivet, Guingamp, lorsqu’éclata la Révolution, était gouvernement de place ; il renfermait quatre paroisses :

La Trinité, Notre-Dame, Saint-Michel et Saint-Sauveur.

Sept communautés : les Capucins, les Jacobins, les Carmélites, les Hospitalières, les Ursulines, Montbareil et l'Hôpital.

En 1791, Guingamp avait pour recteur M. G. H. de Monfort, vicaire général.

Le curé de Notre-Dame était présenté par le duc de Penthièvre ; ceux de la Trinité et de Saint-Sauveur par l'Evêque.

Guingamp avait jadis quatre églises paroissiales : Notre-Dame, Saint-Michel, Saint-Sauveur et la Trinité. Des trois dernières il ne reste plus aujourd’hui que l’emplacement (extra. muros). Guingamp avait pour curé à la fin de la Révolution M. Jagain qui, dit-on, a fait détruire presque toutes les anciennes ruines de la ville.

En 1798, les lois les plus tyranniques contre les prêtres subsistaient toujours, et le Directoire envoyait à l’île de Ré ceux qu’il nommait réfractaires. Au commencement de 1799, on fit passer dans cette île trente-cinq prêtres bretons et un diacre. Parmi eux se trouvait l’abbé Briand, Louis, directeur de religieuses à Guingamp ; c’est le 29 juin 1798 que ce glorieux confesseur de la foi allait en exil à l'île de Ré. Plusieurs des malheureux exilés y expirèrent de misères et d’épreuves, l’histoire ne dit mot du prêtre en question [Note : Dans le cahier de la paroisse de Grâces, je trouve comme premier recteur, un nommé Louis Briand qui doit être le même que celui dont on parle comme ayant été déporté à l’île de Ré].

Au moment de l’insurrection de la Vendée, en 1793, la loi avait condamné à la déportation plusieurs prêtres des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). Ces prêtres furent d’abord conduits chez les sœurs de la Croix de Saint-Brieuc, dont le couvent fut converti en maison de détention. Il y avait à cette époque un couvent de Carmélites à Guingamp ; nos prisonniers y furent amenés. Les révolutionnaires, pour satisfaire leur fureur, résolurent d’envoyer à la Guyane les confesseurs de la foi. Le plus grand nombre d’entre eux étaient jeunes ; c’est à cause de leur âge peu avancé et parce qu’ils avaient une santé exempte d’infirmités, que leurs ennemis avaient pris à leur égard cette détermination.

Le gouvernement des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), obéissant à la décision prise l’année précédente par la Révolution, fit envoyer, le 5 mars 1794, deux commissaires dans la prison des Carmélites. Là, les confesseurs de la foi du pays se trouvaient au nombre de vingt-six, qu’il serait trop long de nommer ici. On fixa au 16 mars le jour de leur départ de Guingamp pour Rochefort, où ils devaient s’embarquer.

L’histoire rapporte que les vingt-six confesseurs adressèrent à leurs confrères détenus dans la même prison qu’eux les adieux suivants, afin de s’animer mutuellement à la patience et à supporter leur affliction : « Adieu, frères ! c’est au ciel que nous serons un jour réunis, puisque Dieu ne permet pas que nous le soyons sur la terre. Enfants des saints, soyons toujours fidèles comme eux, conservons le dépôt de la foi qui nous a été confié et nous vivrons ». C’était leurs touchants adieux lorsque les gendarmes vinrent leur donner l’ordre de se rendre à Saint-Brieuc. Voici le nom des lieux par où ils ont passé avant d’arriver à Rochefort, lieu définitif de leur détention : Saint-Brieuc-Lamballe 18 mars 1893, le 19 à Broons, de là à Montauban, de Montauban à Rennes, de Rennes à Bains, de Bains à Nozay, de là à Nantes, de Nantes à Saint-Nazaire et enfin à Rochefort.

C’est à cette époque que mourut l’un d’entre les prêtres sortis du canton de Guingamp, M. Le Toullec, âgé de 28 ans, prêtre plein de zèle. Dieu l’appela à lui le 2 juin 1793. Ses confrères lui creusèrent eux-mêmes sa fosse à l'île d’Aire, portèrent eux-mêmes son corps et lui rendirent les derniers devoirs....

 

PLOUMAGOAR.

En parlant de Saint-Agathon, j’ai déjà nommé plusieurs prêtres qui étaient en même temps recteurs et vicaires de Ploumagoar et de Saint-Agathon. Il y eut encore à Ploumagoar pendant la Révolution le nommé Riou, comme recteur, et M. Pasco, qui de là devint supérieur de Plouguernével ; il était le prédécesseur de M. Le Graët.

Ce sont là les seuls noms des prêtres du canton que j’ai pu trouver durant la période révolutionnaire de 1790 à 1802.

A part les deux exceptions (Bescond et Godest), comme nous avons vu précédemment, l’attitude du clergé fut admirable de constance et de dévouement. La persécution n’a pas pu l’intimider ; et ce qu’il ne pouvait faire en plein jour, il le faisait la nuit dans les maisons où il se cachait pour éviter les persécuteurs, qui le recherchaient partout comme une bête fauve. C’est grâce à la charité des bons prêtres restés dans leur paroisse pendant la persécution que la foi était restée intacte dans le canton de Guingamp.

Comme nous l’avons dit dans la première question, M. Louis Briand émigra pendant la persécution dans l’île de Ré, le 29 juin 1798, et M. Dannie, recteur de Saint-Agathon, en Angleterre. M. Briand devint recteur de Grâces-Guingamp en 1805.

M. Le Toullec, prêtre de Plouisy, fut incarcéré et condamné à la déportation.

René-Joseph Urvoy est le seul prêtre connu de moi qui mourut de mort violente à Paris ; il est mort, comme ses compagnons, en vrai martyr, et comme doit mourir un confesseur de la foi. Guillotiné à Paris, l’histoire ne dit rien du lieu de sa sépulture.

Après la tempête révolutionnaire, M. Louis Briand rentra dans le pays et fut nommé, comme nous l’avons déjà dit, recteur de Grâces.

Les faits religieux de la période révolutionnaire, dont le souvenir s’est conservé, sont peu nombreux aujourd’hui. Comme partout ailleurs pendant cette époque, la charité du peuple à l’égard des prêtres qui étaient restés dans le canton a été admirable, soit pour les cacher, soit pour les loger et les nourrir, et cela souvent en exposant sa vie. Il est regrettable que l’histoire ait passé sous silence le nom de ces personnes charitables et pieuses qui se vouaient à la mort ou à l’exil pour sauver leurs pères dans la foi.

En 1793, l’ordre ayant été donné d’abattre l’image vénérée de la patronne de Guingamp, un des hommes chargés de cette mission sacrilège renversa la statue de Notre-Dame de Bon-Secours et la brisa ; la tête reçut un coup de hache et fut entièrement séparée du tronc. L'Enfant-Jésus alla rouler aux pieds d’une femme qui l’emporta lorsqu’elle crut le moment favorable. Elle le confia ensuite à une pieuse dame de Guingamp, dont la discrétion était connue de tout le monde. Cette dame accepta le précieux dépôt et le conserva chez elle ; mais sitôt que les événements le permirent, elle le restitua à l’église Notre-Dame. La tête de la statue, elle aussi, avait été recueillie lors de la profanation du portail, elle fut restituée lors du Jubilé de 1805.

Maintenant, interrogez les vieillards ; tous vous diront que l’homme qui porta un coup de hache sur la tête de la statue de la Vierge, fut presque immédiatement saisi de douleurs atroces à la tête, et qu’il mourut dans l’année même, sans avoir pu obtenir un instant de soulagement.

Telle était la situation du canton pendant la tourmente révolutionnaire.

C’est ainsi que les prêtres fidèles résistèrent à la tempête prête à détruire l'église ; ils ont combattu le bon combat, ils ont remporté la victoire ; ils ont supporté patiemment les tribulations les plus accablantes, et de la sorte ils ont contribué puissamment à conserver la foi dans notre grande et très célèbre province et surtout dans notre canton.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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