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Le CHAPITRE de Dol

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évêché de Dol

Origines. — Statuts de 1256. — Cloître. — Usages divers. — Possessions du Chapitre vers l'an 1294. — Regaire du Chapitre. — Sceaux et armoiries. — Revenus en 1790. — Suppression et protestation du Chapitre de Dol. — Chanoines théologaux. — Chanoines pénitenciers .

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évêché de Bretagne : évêché de Dol

 

LE CHAPITRE DE DOL

Sans prétendre poser une date fixe, il y a lieu de penser que le Chapitre de Dol avait commencé d'exister vers les premières années du IXème siècle, ou peu après le Concile de Tours de l'an 813, puisque à la fin de ce siècle l'Eglise de Dol avait un défenseur de ses biens, conformément au 50ème canon du Concile de Mayence du même temps. Au commencement du siècle suivant, on voit Radhod, prévôt du Chapitre de Dol, entretenir correspondance avec Aldestan, roi d'Angleterre, relativement aux reliques de saint Scubilion et de saint Paterne, « et parler des douze chanoines de Dol dont il était le chef » (M. Gautier-Bidan, Cathédrale de Dol, p. 17. — Déric, Histoire ecclésiastique de Bretagne, II, 624). Ce nombre fut augmenté au XIIIème siècle par la fondation de trois nouvelles prébendés : depuis lors et jusqu'à la fin, il y eut à Dol quinze chanoines, en y comprenant l'évêque, toujours chanoine-né (« Déclare le Chapitre de Dol que en ladite église y a jusques au nombre de quinze canonicats, y compris le seigneur évesque dudit Dol » - Déclaration de 1575). 

Nous possédons encore les anciens Statuts du Chapitre de Dol dressés en 1256 sous l'épiscopat d'Etienne (les Statuta antiqua Capituli Dolensis se trouvent dans le curieux ms. déposé aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, et connu sous le nom de Cartulaire ou Livre rouge du Chapitre de Dol) ; nous allons tout d'abord en faire l'analyse. Chaque chanoine est tenu d'amener avec lui au choeur un prêtre ou un clerc qui puisse chanter, sous peine d'être privé de la distribution commune. Nul n'entre au choeur, à l'heure des offices canoniaux, sans chaussures noires, tunique longue, surplis, tonsure et chaperon noir garni de fourrures. Le chaperon des chanoines doit être intérieurement garni de menu vair ou d'autre fourrure précieuse. Celui qui entre sans surplis à l'une des heures canoniales perd par là même son droit à la distribution de cette heure, et, s'il n'est pas chanoine, ne peut rentrer au choeur que quinze jours plus tard, après en avoir demandé permission au chantre ou au plus ancien chanoine. Pendant l'hiver, c'est-à-dire de la Toussaint à la veille de Pâques, tout chanoine doit avoir au choeur une chape ou manteau noir. Le chantre est tenu, à tous les jours de fête, de commencer les psaumes, hymnes, chants de la messe et de matines, etc., et de porter ces jours-là une chape. Nul ne doit entrer au choeur pendant la messe après l'épître ; pendant les matines et autres heures, après le Gloria du premier psaulme ; ni sortir avant la fin de l'office, sous peine d'être privé de la distribution. Tout chanoine qui n'est point exempté de la résidence doit habiter non-seulement la ville, mais le cloître même de Dol. S'il est infirme et dans l'impossibilité de se rendre à l'église, il ne sera point privé pour cela de ses émoluments. Les chanoines ont leurs noms inscrits sur un tableau pour les offices qu'ils doivent remplir ; si quelqu'un d'entre eux a de justes causes de s'absenter, il doit se faire remplacer par un autre chanoine, sous peine de perdre son droit à la distribution. Les jours de fêtes, les chanoines ne s'agenouillent ni à la messe ni aux heures ; les jours de féries, ils le font pendant les prières des heures et à la messe depuis le Sanctus jusqu'au baiser de paix. Nul ne doit être reçu au choeur s'il n'est de naissance légitime. Tout chanoine est tenu de résider pendant vingt-quatre semaines consécutives, à partir de la vigile de Saint-Samson (28 juillet). Si un chanoine meurt pauvre, après une vie d'édification, ses funérailles doivent être faites convenablement aux frais du Chapitre. Le pèlerinage de Rome fait une fois dans la vie exempte un chanoine de la résidence pendant ce voyage. Les chanoines clercs étudiant la théologie en quelque Faculté importante sont également exemptés de la résidence durant leurs études. Les fruits des dignitaires non résidants demeurent à la disposition de l'évêque. Les chanoines ont toute juridiction ecclésiastique et séculière, tout droit de collation, correction, visite, etc., sur le recteur et les paroissiens de Sains (anciennement Saints). Chaque année doivent avoir lieu quatre chapitres généraux, savoir : la veille de Saint-Pierre-ès-liens, le troisième jour après la Toussaint, le lendemain de la Circoncision et le lendemain de l'octave de Pâques. Le prévôt du Chapitre doit aussi rendre ses comptes deux fois l'an : le lendemain de l'Epiphanie et le lendemain de l'octave de la Pentecôte. Ce prévôt ne doit affermer les dîmes du Chapitre qu'assisté de deux chanoines, autrement la ferme ne serait pas valable. L'évêque peut avoir un chanoine-commensal, exempt de résidence comme les clercs étudiants, mais il doit le demander par lettres expresses au Chapitre. Si un chanoine habitant une maison prébendale dans la ville ou dans le cloître vient à mourir, celui à qui le Chapitre donnera ensuite cette maison devra en supporter les charges et l'entretenir décemment, comme l'ordonnera le Chapitre. 

Tout chanoine fera serment, le jour de sa réception, d'observer les statuts du Chapitre (Voici quelle était la forme de ce serment : « Ego N... Dolensis canonicus juro reverenciam et obedienciam domino meo N... Dolensi Episcopo et suis successoribus ; atque juro servare statuta sanctœ Dolensis Ecclesiœ, pro posse, reverenciamque dominis canonicis antiquioribus meis et aliis exhibere ; item secreta Capituli quacumque necessitate minime detegere ; juraque ipsius Capituli et prebendœ meœ tueri et defendere. Sic me Deus adjuvet ! ». Plus tard on ajouta ce qui suit : « Item juro omnia jura Ecclesiœ et Capitulo per me debita infra annum realiter et cum effectu solvere ». Celui qui recevait le nouveau chanoine répondait : « Nos in quantum de jure possimus et debemus et non alias, vos recipimus ad prebendam per vos petitam et ad ipsius jura, salvo tamen in omnibus jure nostro et quocumque alieno » - Archives départementales, 4 G, 108).

Quelques années plus tard, en 1265, le même évêque Etienne ajouta quelques articles aux statuts précédents. Il fonda d'abord la psallette, composée de quatre enfants de choeur, dont nous reparlerons ailleurs ; — pour établir une distinction entre les chanoines et les autres clercs de la cathédrale, il voulut que les chanoines seuls usassent de barrette garnie de touffes, « de pileo cum pinillis », et ordonna de cesser l'office divin si quelque autre clerc était assez audacieux pour entrer au choeur avec cette coiffure. — Il commanda d'enlever dans les huit jours au plus tard les boues qui pouvaient être déposées devant chaque maison dans le cloître, afin d'entretenir celui-ci toujours propre ; — il voulut enfin que les vicaires perpétuels et chapelains assistassent régulièrement, selon leurs fondations, à la grand'messe et aux heures canoniales, sous peine d'être privés de leurs émoluments (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 994 – Archives départementales, 4 G, 189). 

Comme l'on voit, ces anciens Statuts parlent souvent du cloître qu'habitaient les chanoines de Dol. « Le Concile de Tours de l'an 813, dit Déric, ordonna aux évêques, par son canon vingt-troisième, de renfermer dans des lieux cloîtrés les chanoines et les clercs de leurs églises cathédrales. Tous devaient coucher dans un même dortoir, prendre leurs repas dans un même réfectoire. Il est enjoint à chaque évêque de leur fournir la nourriture et les vêtements selon ses facultés » (Déric, Histoire ecclésiastique de Bretagne, II, 623). Nous avons retrouvé déjà la preuve de l'existence du cloître de Saint-Pierre de Rennes, et nous découvrirons plus tard les derniers vestiges du cloître de Saint-Malo ; celui de Dol existe encore à la fin du XIXème siècle : c'est la rue voisine de la cathédrale qui porte le nom de rue Ceinte, et qu'habitèrent les chanoines jusqu'à la suppression de leur Chapitre. Le nom de cette rue vient de ce qu'elle était dans l'origine fermée (cincta) de portes à ses deux extrémités, ainsi qu'on en peut juger aujourd'hui même par des vestiges de rainures qui sont à l'entrée de la rue du côté de la cathédrale. A l'autre bout de la rue Ceinte on voyait naguère deux colonnes de granit, placées une de chaque côté de la rue, et qui autrefois avaient, dit-on, servi à tenir les portes à cette extrémité (nota : Il est fait mention de ces portes dans l'Obituaire du Chapitre, antérieurement à 1323 : « Redditus super domum de Castro juxta portam claustri » - Archives départementales). Nous aurons occasion de reparler bientôt de la rue Ceinte. 

Achevons seulement ici de reproduire quelques traits de la physionomie morale et disciplinaire du Chapitre de Dol. Il y avait ce qu'on appelait « le pain du Chapitre », sorte de rente fondée en 1373 par l'évêque Jean Des Pas. Chaque année l'on confiait quatre clefs à quatre chanoines ; ces clefs portaient les noms de 1ère et 2ème clefs du Chapitre, 1ère et 2ème clefs des reliques. 

Au chapitre général de 1585, Charles d'Espinay, évêque de Dol, se plaignit de l'esprit de chicane qui menaçait d'envahir le Chapitre ; il ordonna aux chanoines entrés dans les ordres sacrés de se préparer à recevoir dans six mois la prêtrise, blâmant la négligence que montraient à ce sujet quelques-uns d'entre eux ; enfin, il défendit au Chapitre de pourvoir aux bénéfices dépendant de lui, avant que quinze jours ne se fussent écoulés après le décès des titulaires, etc. (Registre capitulaire). En 1656 fut réglé le costume des massiers du Chapitre, « qui doivent porter une robe rouge, un bonnet carré et une masse d'argent » ; et en 1662 fut établi un porte-verge « avec toque, verge et manteau de marque », pour tenir les portes du choeur fermées. 

C'est vers cette époque (1658) que le Chapitre soutint de longs procès contre l'évêque de Dol Robert Cupif, au sujet de la visite que celui-ci voulait faire dans la cathédrale, et de l'installation de l'archidiacre Grimaudet, que les chanoines refusaient de recevoir. 

En 1682, le Chapitre, ayant remarqué que les chanoines clercs-étudiants, dispensés de la résidence pendant leurs études, ne paraissaient jamais à Dol et se contentaient d'envoyer quelques lettres pour réclamer leurs pensions, décida que désormais les pensions ne seraient octroyées qu'aux chanoines qui viendraient eux-mêmes à Dol résider pendant les vacances des Facultés où ils étudiaient. 

Le Chapitre permit en 1698 aux vicaires de la cathédrale, chapelains, bénéficiers, sous-chantre et maître de psallette, de porter au choeur « l'aumusse noire en dessus et en dessous », réservant aux chanoines l'aumusse grise ou blanche (Registre capitulaire). 

Le Chapitre de Dol se composait de quinze membres, avons-nous dit. Les dignitaires, tous chanoines, étant au nombre de quatre, et l'évêque étant lui-même chanoine de droit, il ne restait que dix prébendes disponibles, encore devait-on disposer de l'une d'elles pour un chanoine-commensal lorsque le prélat en demandait un. Aussi le Chapitre était-il obligé d'avoir un nombreux personnel ecclésiastique, vicaires, chapelains, bacheliers, chantres et clercs, comme nous aurons occasion de le dire en parlant du culte divin dans la cathédrale de Dol. Le Chapitre avait aussi son prévôt, son fabriqueur et son secrétaire ; il avait une officialité propre, dont il est souvent question au XVIIème siècle ; il avait enfin sous ses ordres tous les officiers de sa juridiction seigneuriale ou de son regaire particulier. 

Lorsque l'évêque de Dol était absent, le premier dignitaire (et non pas le plus ancien chanoine, comme le prétendaient quelques-uns) portait l'étole aux processions dites épiscopales, même à celle du Sacre, complimentait les personnes de qualité qui visitaient Dol, mettait le feu au bûcher allumé solennellement le jour de la fête de saint Jean-Baptiste, etc. (Archives départementales, 4 G, 189). 

Quant aux possessions du Chapitre, elles étaient nombreuses, surtout au XIIIème siècle. Voici en résumé ce que nous en fait connaître une bulle de confirmation donnée par le pape Boniface VIII aux chanoines de Dol, vers 1294-1303 (Archives départementales, 4 G, 108). Ces possessions consistaient dans : l'emplacement occupé par la cathédrale de Dol et ses dépendances ; toutes les oblations faites à cette église, excepté la cire offerte par les paroissiens à Pâques et à la Pentecôte, et les offrandes faites pour l'achèvement de l'édification de l'édifice ; — le tiers des droits de synode et de visite ; — la chapelle Sainte-Marie, contiguë à la cathédrale ; — une rente de 40 livres tournois sur l'église de Meillac ; — dans la cité de Dol : plusieurs maisons, entre autres celle du chantre ; — dans le château de Dol : trois maisons d'habitation ; — dans le bourg (ou faubourg de Dol) : divers droits sur les charcutiers, bouchers et marchands de boissons ; — dans le marché de Dol : différents droits d'étalage et une habitation ; — dans la rue aux Foulons : plusieurs maisons ; — quelques vignes et quelques rentes de froment ; — la moitié de l'église de Notre-Dame ou du bourg Sainte-Marie, avec des dîmes de fruits et de vignes et 12 sols sur le moulin de l'Archevêque ; — l'église Saint-Nicolas de Bourgneuf, avec les dîmes des maisons et des prairies et les coutumes de ce bourg (nota : La paroisse de Bourgneuf n'existe plus depuis longtemps ; elle a dû être victime des envahissements de la mer) ; — entre Dol et le Bié-Jean (?) : toutes les dîmes et plusieurs prairies, entre autres celles des Huit chanoines et des Quatre chanoines ; — la terre de Bodin, au-delà du Guyoul ; — les dîmes des prairies de Raoul, fils de Jean, et toutes les dîmes depuis ces prairies jusqu'à Porret ; — à Chanteloup : la petite métairie du Bouteiller, toutes les oblations des habitants et le droit de sépulture ; — enfin, la dîme des salines de Bruète. 

Tous les biens énumérés jusqu'ici, dit M. de la Borderie, devaient être dans la ville ou dans la banlieue de Dol ; ceux qui suivent sont, au contraire, en d'autres paroisses (Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, II, 215). A Montdol (Mont-Dol) : le tiers des oblations et des sépultures de toute la paroisse et la dîme de Porret ; — en Hirel et Le Vivier : quatre-vingts acres de terre avec habitations, une pêcherie au bord de la mer et deux parts de dîme ; — en La Fresnaie : les Prairies des Chanoines et la métairie de la vicomtesse Roianteline ; — en Saint-Coulomb : le tiers des dîmes de toute la paroisse, et une mine de froment sur le fief Bertrand ; — en Rozlandrieuc (Roz-Landrieux) : le tiers des dîmes de toute la paroisse, et une mine de froment sur la terre de Guy, fils de Raoul, sur Bidon ; — en Plesguen (Saint-Pierre-de-Plesguen) : deux parts de dîmes sur certaines terres ; — en Baguer-Morvan : le tiers des dîmes de toute la paroisse et de Dolédic ; — en Epiniac : le tiers des dîmes, et la Petite-Fransine ou fief des deux Chevaliers ; — en La Fontenelle : deux parts des dîmes de la Roche-Ricard et de la Roche-Hugon ; — l'église de Sains (anciennement Saints) avec ses dîmes et ses prémices, et la terre de Constantin avec ses prairies, eaux et bois ; — en Saint-Marcan : deux parts de dîmes sur les terres de Géduin Menfenit et Guillaume de Chessons ; — en Cherrueix : deux parts des dîmes d'Eblas, de la métairie d'Hugues Le Roux et de la terre de Guérin Beaudouin ; — en Baguer-Pican : la moitié d'une mine de froment, deux parts des dîmes de Tuigginne, deux acres de terre dans le fief Guillaume La Vache, les maisons des fils d'Erembourg, avec deux acres de terrain ; — l'église de Sainte-Marie de Carfantain avec ses dîmes, et la Ville-Robert ; — la dîme de Gaugray, en Roz-sur-Couesnon ; — quatre mines de froment sur la métairie de Guillaume d'Aubigné ; — au-delà du Montdol (Mont-Dol) : sept acres de terres et trois habitations, plusieurs autres acres de terres dispersés çà et là, sept boisseaux de froment dus par Guérin et ses fils, la moitié d'une mine de froment, don de Robert Labbé, etc. 

Quelques siècles plus tard, les Déclarations faites au roi en 1575 et 1679 nous font connaître ce qu'était alors le regaire du Chapitre de Dol. « On ne peut guère douter, dit encore M. de la Borderie, que cette seigneurie temporelle des chanoines de Dol n'ait été, pour la plupart, extraite de celle de l'évêque, puisque dans la règle les menses capitulaires ne sont que des démembrements des menses épiscopales » (Bulletins archives d'Ille-et-Vilaine, II, 171). 

Le regaire du Chapitre se composait de deux parties assez distinctes, savoir : 1° La paroisse de Sains (anciennement Saints) presque tout entière, sise en dehors du regaire épiscopal et enclavée dans la seigneurie de Combourg ; 2° Une certaine quantité de maisons, terres, fiefs et rentes épars dans neuf paroisses comprises sous le regaire épiscopal, savoir : le Crucifix de Dol, — Notre-Dame de Dol, — Mont-Dol, — Le Vivier, — Hirel, — La Fresnaie (Fresnaye), Rozlandrieuc (Roz-Landrieux), — Baguer-Morvan — et Baguer-Pican. Parlons d'abord de la paroisse de Sains : « Déclarent lesdits sieurs chantre, chanoines et Chapitre de Dol et confessent tenir du seigneur roy la plus grande partie de la paroisse de Saints, en l'évesché de Dol, sans toutefois être nullement tenus dudit seigneur évesque de Dol, et onze fiefs ou bailliages autrement appelés foranités formant le gros de chacune de leurs prébendes, et nommées les foranités et fiefs de la Barre, des Davinières, de l'Espine-Corbelin, Fresnel, Gobin, la Villaye, la Villegrohain, Chardrain, Roussigneul, Besnel et la Ville-Morin ; quels fiefs et foranités s'entrejoignent l'un l'autre, et, sur les terres dépendantes desdites foranités chacun des douze chanoines (nota : Comme il n'y avait que onze fiefs pour douze chanoines, celui des Davinières était indivis entre deux chanoines) auxquels elles sont affectées ont droit et sont en possession de prendre et lever les deux tiers des dîmes, tant grosses que menues, outre les rentes ci-après déclarées » (Déclarations de 1575 et 1679). 

Les chanoines déclarent aussi posséder en la paroisse de Saints (Sains) quatre-vingt-dix journaux de communs , « joignant par endroit la foranité des Davinières, d'un côté les terres du seigneur de Combourg, et d'autre côté les foranités de la Villegrohain, de Chardrain et de Roussigneul », desquels communs « ont droit de jouir les vassaux et teneurs desdites foranités ». Le Chapitre avait, de plus, en Saints (Sains) deux moulins à eau avec trois étangs et un moulin à vent, auxquels moulins étaient tenus de moudre leurs grains les vassaux et tenanciers du Chapitre en cette paroisse ; « lesquels moulins et étangs avec leurs vallons et côtières contiennent trente-six journaux de terre, et joignent d'un bout les terres de Montrouault (en Pleine-Fougères), et d'autre bout et côtés aux foranités de l'Epine-Corbelin, de la Barre et de Chardrain »

Le Chapitre de Dol jouissait de la haute justice dans tous ses fiefs et du droit d'instituer tous les officiers nécessaires pour la rendre, aussi bien que des notaires, procureurs et sergents. Dans les fiefs de Saints (Sains), cette juridiction ressortissait directement au Parlement de Bretagne ; aussi les chanoines avaient-ils en cette paroisse de Sains, « proche et sur lesdits étangs, un gibet et justice patibulaire à troix paux, et, au bourg dudit Saints, prisons, cep et collier », c'est-à-dire toutes les marques extérieures de la pleine juridiction. 

Notons, enfin, qu'aux termes de la Déclaration de 1679, la paroisse de Sains était considérée comme étant « de nul diocèse, aux enclaves néanmoins de celui de Dol ; de l'église et cure de laquelle lesdits chanoines et Chapitre de Dol sont fondateurs et patrons ; ont droit et sont en possession d'icelle conférer de plein droit quand elle est vacante, soit par mort, démission entre leurs mains et par toute autre sorte de vacance ; d'y faire la visite ; de bailler lettres démissoriales aux clercs d'icelle pour aller prendre les ordres de tel évêque qu'il leur plaira, et toutes sortes de dispenses et provisions aux habitants de ladite paroisse ; et d'y exercer toute juridiction spirituelle, sans que ladite paroisse et église relèvent en aucune façon du seigneur évêque de Dol ». « C'est le seul exemple en Bretagne à ma connaissance, dit M. de la Borderie, d'une dévolution aussi complète entre les mains d'un Chapitre de toutes les prérogatives de la juridiction épiscopale »

La seconde partie du regaire du Chapitre de Dol comprenait des maisons, fiefs, terres et rentes dans neuf paroisses comprises sous le regaire épiscopal. Dans l'origine, tous ces fiefs et maisons devaient relever, sans doute, de l'évêque de Dol ; mais par la suite des temps cet état de choses changea, et le Chapitre se trouva ayant quatorze fiefs relevant immédiatement du roi, et six seulement relevant de l'évêque ; quelques maisons aussi ne relevaient pas du prélat, telles que celles de la Trésorerie, de la Grande-Cornillière, etc. Les quatorze fiefs relevant du roi étaient : ceux de la Lavanderie et du Pont-Limier, « appelés les Anciens fiefs du Chapitre », situés et ayant cours en la paroisse de Notre-Dame de Dol, — la Guémière, en Hirel, — un bailliage ayant coure en Montdol (Mont-Dol) et Le Vivier, — le Bois-Guinou, en Baguer-Morvan, — un bailliage en Baguer-Pican, — et enfin huit bailliages en Rozlandrieuc (Roz-Landrieux), Baguer-Morvan et La Fresnaie (Fresnaye), appelés les minées de la Guihommeraye, Dolédic, la Chrestière et la Cocherie. Ces derniers bailliages étaient appelés minées, parce qu'ils devaient au Chapitre, « chacun an, neuf mines de froment (mesure de Dol) » (Déclarations de 1575 et 1679). Dans ces fiefs se trouvaient deux moulins à vent, l'un en Hirel et l'autre en Notre-Dame de Dol, aliénés avant l'an 1575. 

Les six fiefs du Chapitre relevant de l'évêque de Dol étaient : le fief Gallebrun et le fief Cramou, s'étendant en Montdol (Mont-Dol), — la Hezette, en Bonnemain, — Trouvois, en Cherrueix, — les Chesnes, en Cherrueix et Saint-Broladre, — et la Bretesche, en Rozlandrieuc (Roz-Landrieux) et Cherrueix (Hommage rendu à l'évêque de Dol en 1654 – Déclaration de Mgr d'Espinay en 1575).

La plupart des maisons du Chapitre relevaient de l'évêque ; telles étaient les neuf maisons prébendales situées dans la rue Ceinte, les maisons des chapellenies qui les avoisinaient dans cette même rue, tout entière encore au Chapitre en 1575, — et plusieurs autres maisons dans le faubourg de la Lavanderie. Le Chapitre possédait aussi sous la mouvance de l'évêque certains droits de bouteillage et douzillage sur les boissons, d'autres droits sur la boucherie de Dol, — un tiers des coutumes de la foire Saint-Laurent à Dol, — les prairies de Montdol (Mont-Dol) — et quelques rentes en cette dernière paroisse et en celle de Saint-Broladre. 

Enfin le Chapitre de Dol avait le bailliage de Maugâteau, en Bonaban, et celui de la Guibertière, en La Fresnaie (Fresnaye), relevant de la seigneurie de Bonaban, — et deux maisons à Dol, dépendant en 1723 de la seigneurie de Malestroit-à-Dol, possédée par le seigneur de Combourg (Aveu de 1688 et 1723). 

En raison de la partie de son regaire relevant directement de l'évêque, le Chapitre de Dol avait une juridiction seigneuriale à Dol même : « Déclarent lesdits chanoines devoir au seigneur évêque foi et hommage, et ont droit de haute, basse et moyenne justice en l'étendue de leur juridiction, avec droit de cep et collier pour l'exercice d'icelle, en la rue Ceinte, de tout temps immémoriale »

Nous possédons plusieurs sceaux du Chapitre de Dol ; l'un, du XVIème siècle, est « orbiculaire et représente : saint Samson debout, en costume épiscopal, bénissant de la main droite et tenant de la gauche une croix archiépiscopale, le tout accosté à senestre d'une hermine, à dextre d'une fleur de lys. Le contrescel montre un dextrochère tenant une croix archiépiscopale accostée de la fleur de lys et de l'hermine » (Bulletin de l'Association bretonne, IV, 216 – Archives départementales). Un autre sceau capitulaire de la même époque (1559), mais servant pendant une vacance du siège épiscopal, est semé d'étoiles, au buste de saint Samson orné de la mitre aux fanons flottants, avec cette légende : + S. VICARIATUS SEDE VACANTE DOLEN. Enfin un troisième beaucoup plus moderne, de forme ronde (1762), représente saint Samson bénissant d'une main et tenant de l'autre la croix archiépiscopale. On lit autour : S. CAPITULI SANCTI SAMSONIS EPISC. DOLENSIS. Dans ce même XVIIIème siècle, en 1727, le Chapitre de Dol avait pour armes : d'azur à une tête de saint Samson mitrée d'or (Armorial général ms. de 1698). 

La Déclaration faite à la municipalité de Dol, le 19 février 1790, constate que les revenus du Chapitre de Dol se divisaient en quatre classes, comme il suit  (Communication de M. Ad. Charil des Mazures) :

Revenu brut Charges Revenu net

1ère classe

1° Dotations des canonicats 38.748 livres  9.642 livres 29.106 livres

2° Revenus propres aux dignitaires   4.599     543   4.056

2ème classe

Obiterie   4.919  4.229      690

3ème classe

Dotations des vicaires et officiers du choeur   5.051  4.460      591

4ème classe

Fabrique de la cathédrale   3.986  3.986

Totaux : 

57.303 22.860 34.443

Nous n'avons pas à nous occuper ici du détail des trois dernières classes ; notons seulement que les revenus de l'obiterie produisaient pour droit d'assistance à chaque chanoine environ 120 livres. Mais nous devons porter notre attention sur le premier article de la première classe concernant les chanoines. Voici donc quels étaient en 1790 les revenus du Chapitre appartenant au corps tout entier, qui les distribuait ensuite à ses quinze membres :

Dîmes en Pleudihen, Baguer-Morvan, Carfantain, Roz-sur-Couesnon, Epiniac, Saint-Pierre-de-Plesguen, La Fontenelle, Roz-Landrieux, Lislemer, La Fresnaye, Saint-Coulomb, Baguer-Pican, Notre-Dame de Dol, Le Vivier, Cherrueix, Mont-Dol.

  35.752 livres

Rentes en argent et en blés dues sur les dîmes de leurs bénéfices par les recteurs de Meillac, Saint­-Marcan, Bonnemain et Perros-Guirec, par l'abbaye du Tronchet et par le chapelain de Cesson, en Carfantain.

      514 livres

Rentes féodales et censives, en argent, blé, avoine, lods et ventes

    1.141 livres

Rentes en argent et blé abandonnées en 1686 par les recteurs de Notre-Dame de Dol et du Vivier pour option de portions congrues

      248 livres

Revenus des deux moulins, étangs et côtières de Sains, du moulin de la Rousse, en Notre-Dame de Dol, et du greffe de la juridiction

   1.093 livres

Total :    

 38.748 livres

Les charges communes au corps du Chapitre étaient :

Portions congrues des recteurs et curés de Notre-Dame de Dol, Lislemer, Le Vivier, Saint-Pierre de Plesguen, Baguer-Pican, Mont-Dol, Epiniac et Pleudihen

   3.856 livres

Appointements des prêtres, vicaires, diacre, sous-diacre et suppôts du choeur

   1.706 livres

Rentes payées à l'obiterie par la mense capitulaire pour messes et fondations

     942 livres

Frais d'entretien et dépenses diverses

   3.138 livres

Total :    

   9.642 livres

Les charges déduites du total des revenus précédent, restait à partager entre les quinze chanoines la somme de 29.106 livres. 

Enfin, le Chapitre déclarait encore posséder, outre les maisons du trésorier et du théologal, sept autres maisons prébendales « dont la jouissance était attribuée à sept chanoines par ordre d'ancienneté »

Nous connaissons maintenant la situation financière des membres du Chapitre de Dol, lorsque la Révolution surgit en France ; quoique bien doté, il ne jouissait pas d'une richesse aussi considérable qu'on l'a cru parfois ; les chanoines de Saint-Malo et de Nantes, par exemple, étaient beaucoup plus riches que ceux de Dol. On a cependant prétendu que sous l'influence des richesses, le Chapitre de Dol avait perdu ses moeurs austères des anciens jours et que ses archives faisaient foi de ce relâchement. Il y a là une erreur à relever. Le fonds du Chapitre de Dol, déposé aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, est heureusement, quoique incomplet, beaucoup plus important que celui de l'évêché de Dol, presque nul maintenant. Outre de précieux manuscrits du XIVème siècle, tels que l'Obituaire et le Cartulaire du Chapitre, nous possédons une partie des registres de délibérations capitulaires. Or, dans ces délibérations nous voyons, en effet, que de graves abus se glissaient dans la conduite des employés du bas-choeur de la cathédrale : on aimait singulièrement à boire, à jouer et à se battre dans les derniers siècles, à Dol. Mais si les choristes, les chapelains, les vicaires de Saint-Samson eux-mêmes ne semblent pas toujours irréprochables, jamais on ne voit les chanoines participer à leurs désordres. Ce qui étonne à la lecture de ces manuscrits, très-curieux au point de vue des moeurs d'autrefois, c'est la patience, la douceur et la longanimité que montre sans cesse le Chapitre dans les circonstances les plus pénibles pour lui. Tandis que l'on condamne assez souvent à la prison, dans une des tours de la cathédrale, les défaillants incorrigibles du bas-choeur, quitte à leur pardonner ensuite à la première marque de repentir, on ne voit, sauf de très-rares exceptions, ni poursuites, ni corrections infligées aux chanoines, dont la vie semble aussi régulière qu'édifiante. Mais toutes les histoires passablement scandaleuses de ceux qu'on appelait les suppôts du choeur ont rejailli sur le Chapitre lui-même, et leur souvenir fâcheux est resté trop empreint dans l'esprit du peuple dolois (nota : Nous ne parlons point ici des différends survenus entre l'évêque Robert Cupif et son Chapitre en 1658, parce qu'il ne s'agissait nullement dans cette triste affaire des moeurs des chanoines, mais seulement des prérogatives du Chapitre contestées par l'évêque). 

Le Chapitre de Dol ne manqua pas, au reste, de fermeté devant la Révolution ; comme toutes les autres corporations ecclésiastiques, il fut supprimé par le décret de l'Assemblée constituante du 12 juillet 1790. Le 19 novembre suivant, le directoire du district de Dol se rendit à la cathédrale pour donner au Chapitre lecture de ce décret, faire l'inventaire des objets destinés au culte et poser les scellés. Les chanoines, ayant à leur tête le trésorier, M. du Fou, présidant en l'absence des autres dignitaires (nota : C'étaient MM. Le Normant, grand-chantre, Thoumin de Vauxponts, archidiacre, et de Hercé, scholastique, retirés à Mayenne auprès de Mgr de Hercé, évêque de Dol, interné dans cette ville), présentèrent aux membres du directoire la protestation suivante : « Messieurs, d'après les ordres que vous nous intimez, il ne s'agit de rien moins pour nous que de cesser à jamais dans notre cathédrale les fonctions sacrées de la prière publique et l'exercice du culte divin ; de ne plus y acquitter les fondations dont la piété des fidèles nous avait chargés ; d'abdiquer la juridiction spirituelle qui nous était dévolue pendant la vacance du siège épiscopal. Mais considérant que ce n'est qu'à l'Eglise enseignante qu'appartient le droit de prononcer sur la nécessité de l'érection ou de la suppression des évêchés et de tout autre bénéfice ecclésiastique ; que dans tous les temps elle a exercé cette faculté ; que les Chapitres de cathédrales sont inhérents aux sièges épiscopaux, qu'ils sont le conseil et le sénat de l'évêque ; que, pendant la vacance du siège, la juridiction spirituelle sur le diocèse leur est déléguée par l'Eglise ; que leur suppression, si elle est nécessaire, doit être décrétée par l'autorité ecclésiastique qui les a formés pour le service de la religion ; Considérant d'ailleurs qu'en vertu de leur institution canonique, l'Eglise leur a imposé l'obligation étroite de célébrer chaque jour l'office canonial avec publicité, avec la pompe qui convient à la dignité de la religion, avec cette majesté qui dirige les Eglises inférieures dans leurs cérémonies ; qu'ayant accepté sous l'autorité de l'Eglise un grand nombre de fondations, il n'y a que l'Eglise qui puisse les décharger de ce double service ; Par des motifs aussi puissants et autres que nous pourrions y joindre, nous vous déclarons, Messieurs, que si nous allons sur-le-champ cesser nos fonctions, ce n'est que pour céder à la force supérieure de la loi que vous nous signifiez ; nous attendons de l'autorité civile qu'elle permette à l'Eglise de s'assembler pour décider irrévocablement de notre état et de celui des autres cathédrales du royaume, afin que, comme l'Eglise est dans l'Etat quant à l'ordre civil, on ne perde pas aussi de vue que l'Etat est dans l'Eglise quant au spirituel ; que si l'Eglise doit à la puissance du siècle, un royaume chrétien doit également à la puissance spirituelle de l'Eglise ». Cette protestation fut signée par les chanoines Du Fou, Déric, Pitel, Des Touches, Portier, Du Bourne et Du Feu ; MM. Soulgé et Gallery déclarèrent « ne désapprouver ni adhérer à la présente délibération ». La nuit étant survenue, — car le directoire ne s'était présenté à la cathédrale qu'à trois heures de relevée, — les administrateurs renvoyèrent au lendemain 20 novembre la suite de leurs opérations. Lorsque tout fut terminé, les portes de l'antique église de Saint-Samson furent fermées et tout office y fut interdit. Ainsi finit le Chapitre de Dol, après une existence de plus de mille ans (M. Robidou, Histoire et Panorama d'un beau Pays, 332 – M. Gautier-Bidan, Cathédrale de Dol, p. 131). 

Finissons par quelques mots sur les chanoines théologaux et pénitenciers : Pour obéir aux décrets du Concile de Trente et à l'ordonnance royale de 1561, l'évêque de Dol avait affecté à la charge de théologal une des prébendes de sa cathédrale ; en même temps le Chapitre s'était occupé de nommer ce nouveau titulaire. Robert du Han venait alors de donner sa maison, située dans la rue Ceinte, « pour loger le prédicateur des stations d'Avent et de Carême à la cathédrale de Dol ». Le Chapitre profita de ce don, et en 1573 il érigea en maison prébendale « la maison du Han » et l'affecta au service du chanoine théologal, à la condition toutefois d'accomplir les voeux du donateur et d'y « loger le prédicateur de Caresme et d'Avent, le fournissant de feu, chandelle, linge et autres choses nécessaires » (Registres capitulaires).

THEOLOGAUX DE DOL :

Alain Hervy semble être le premier chanoine pourvu de la théologale, décédé en 1570. 

Michel Denys, reçu le 26 octobre 1570, décédé en 1572. 

Julien Aubourg, prêtre et bachelier en théologie, reçu le 2 janvier 1573 ; décédé en 1584. 

Etienne Babineau, docteur en théologie, prêtre du diocèse d'Angers, reçu le 10 décembre 1584 ; décédé en 1592. 

Guillaume Houel, licencié en théologie, pourvu le 11 janvier 1593, prit le même jour possession de la maison théologale et mourut dans le courant de l'année. 

François Turmeau, bachelier en théologie, nommé par l'évêque, fut reçu le 22 septembre 1593 ; mais Guillaume Davoyne, docteur en théologie, pourvu par Rome, lui disputa la place. Le Chapitre refusa d'abord de recevoir Guillaume Davoyne ; plus tard, François Turmeau mécontenta les chanoines par sa négligence pour la prédication, par ses absences réitérées et par sa conduite insolente ; de sorte qu'ils revinrent sur leur première décision et reçurent définitivement Guillaume Davoyne, le 27 septembre 1594. Ce dernier mourut vers le commencement de 1601. 

Pierre Berthelot, prêtre et bachelier en théologie, reçu le 16 février 1601, député aux Etats de Ploërmel et de Rennes, vicaire général de Dol et official du Chapitre ; décédé le 22 mars 1610. 

Guillaume Poullet, docteur en théologie, prêtre du diocèse de Paris, reçu le 27 juin 1610, fut dispensé de sa rigoureuse le 9 juillet suivant. Le 28 mai précédent, le chanoine Thomas Le Gemmetel s'était, il est vrai, fait recevoir lui-même théologal, mais sa réception n'eut pas de suites. Guillaume Poullet devint vicaire général, doyen de Lanmeur et prieur de Frémur au diocèse d'Angers ; il fonda un obit à la cathédrale, où il choisit sa sépulture et mourut le 2 février 1646. 

Claude Denyau, prêtre du diocèse d'Angers, licencié en Sor­bonne, fut reçu le 3 février 1646 ; il devint docteur en Sorbonne, prieur de Thorigny et recteur de Baguer-Pican ; député aux Etats de Nantes en 1647, il résigna la théologale en 1651, fut nommé doyen du Chapitre d'Angers en 1660, et fonda en 1664, dans l'église de Dol, la fête de saint Ignace de Loyola. 

François Prévost, docteur ès arts et en théologie, fut reçu le 14 août 1651 ; il fut député aux Etats de Nantes en 1657, et il expliquait dans sa chaire le traité de la Pénitence en 1662. Il résigna en 1666 en faveur de Jacques Ernault. 

Christophe Auger, recteur de Saint-Jean de Rennes, fut d'abord reçu le 8 novembre 1666 ; mais Jacques Ernault présenta la résignation faite en sa faveur, plaida contre Christophe Auger et gagna sa cause. 

Jacques Ernault, prêtre du diocèse de Saint-Malo, docteur en théologie, reçu le 1er février 1669, assista aux Etats de Dinan (1669) et de Vitré (1671). 

Joseph-Dominique Thoreau (1676). 

Julien Le Lavandier mourut théologal le 10 janvier 1683 et fut inhumé dans la cathédrale, au-dessous de la tombe de son prédécesseur Guillaume Poullet. 

Gabriel-Julien Bréal, acolyte du diocèse de Rennes, reçu le 18 mars 1683, fut député aux Etats de Vannes en 1691 ; il devint official, recteur du Crucifix de Dol, et résigna enfin la théologale en 1698 pour prendre possession de l'archidiaconat. 

Jean Le Boterf, prêtre du diocèse de Vannes, docteur en Sorbonne, fut reçu le 19 octobre 1698 ; il fonda en 1707 un sermon dans la cathédrale pendant l'octave du Sacre. 

Antoine Clergé, prêtre du diocèse de Paris, licencié en Sorbonne, théologal en 1749 ; décédé âgé de soixante-huit ans, le 11 juin 1758, inhumé dans la cathédrale. 

Augustin Le Mintier était en 1762 chanoine théologal en même temps qu'archidiacre. 

Paul-Gédéon de Rabec, théologal et archidiacre vers 1770. 

Jean-Ambroise Soulgé était chanoine théologal lorsqu'éclata la Révolution ; il refusa de signer la protestation du Chapitre de Dol contre sa suppression. 

Se conformant aux décrets du Concile de Trente, qui ordonnait dans chaque cathédrale l'établissement d'une pénitencerie et la réunion d'une prébende à cette charge, le Chapitre de Dol fit cette fondation en 1617. La prébende de feu Pierre Thébault, se trouvant alors vacante, fut unie à l'office de la pénitencerie et donnée à Jean Placier, prêtre de Rennes, licencié en droit canon et official de Dol. Il fut reçu par le Chapitre le 29 avril 1617, en qualité de chanoine-pénitencier. Il nous a été impossible, faute de documents, de dresser la liste de ses successeurs ; nous savons seulement qu'en 1635 Nicolas Chesnel, recteur de l'Abbaye-sous-Dol, prenait le titre de grand-pénitencier de Dol : il se peut d'ailleurs qu'à Dol comme à Rennes l'office de chanoine-pénitencier soit promptement tombé en désuétude.

(extrait du Pouillé de Rennes).

Voir aussi   Ville de Dol de Bretagne "Le Chapitre de Dol : sa trésorerie, ses droits et prérogatives, sa suppression". 

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