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DERVAL

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La commune de Derval (pucenoire.gif (870 octets) Denval) est chef lieu de canton. Derval dépend de l'arrondissement de Châteaubriant, du département de Loire-Atlantique.

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de DERVAL

Derval vient du breton "derv" (chêne) et de "val" (vallée).

Au IXème siècle, Derval est mentionné plusieurs fois dans les chartes du cartulaire de l'abbaye de Redon, à l'occasion de donations faites à l'abbaye par Austroberte, dame de Fay (jadis dénommé Fait), dans la paroisse de Saint-Pierre-de-Cornou (aujourd'hui disparue). Cette donatrice, Austroberte, serait née vers 788 à Cornou (Saint-Pierre-de-Cornou) et se serait mariée une première fois avec Agenhart, dont elle eut un fils nommé Agun, et une seconde fois avec Wandefred dont elle eut un autre fils nommé Onger (Voir Cartulaire de Redon). A noter qu'à peu près en face de l'ancienne église paroissiale de Cornou dédiée à Saint Pierre, et sur la rive droite de la Chère, se trouvait le pays de Moë, compris dans l'ancienne paroisse de Fulkeriac. (Fougeray, aujourd'hui Grand-Fougeray). Le bourg et l'église sont détruits lors de l'invasion des Normands au Xème siècle.

A partir du XIème siècle, les seigneurs de Derval édifient un château féodal. Au XIIème siècle vit un nommé Bonabes Ier de Derval, mari d'Eustaice dont il a un fils nommé Guillaume qui lui succède. Guillaume Ier, sire de Derval, prend part en 1203 aux Etats réunis à Vannes pour venger la mort du prince Arthur de Bretagne et il est, en 1212, témoin au contrat de mariage d'André de Vitré avec Catherine de Bretagne (Histoire Générale de plusieurs maisons de Bretagne).

Vue générale de Derval.

Après la mort de Jehan III, Jean de Montfort, devenu duc de Bretagne, fait don du territoire de Derval à son allié Robert Knolles (1325-1407), chef des troupes anglaises, qui conserve cette place jusqu'en 1380. A noter que Knolles prend part aux luttes entre Jean de Montfort (duc Jean IV) et Charles de Blois pour la possession du duché de Bretagne. Le château est alors flanqué de neuf tours et défendu par une double enceinte. En 1373, il appartient à Robert Knolles, qui est assiégé par Bertrand Duguesclin. C'est à Jean de Rougé, décédé sans enfants, que Robert Knolles est obligé en 1380 de rendre le château de Derval, en échange duquel le duc Jean IV donne au capitaine anglais une rente de 2 000 Livres. Le château est pris, en 1590, par le duc de Mercoeur. C'est Henri IV qui le fait démolir en 1593. En 1615 et 1616, les troupes du prince de Condé pillent la paroisse de Derval.

Le 19 mai 1451, Derval est érigé en baronnie par le duc Pierre II en faveur de Jean de Malestroit, devenu sire de Derval en 1435. La baronnie passe à la famille Rieux (en 1482), Laval (suite au mariage de Françoise de Rieux avec François de Laval, baron de Châteaubriant), puis à celle des Montmorency-Condé (donation en 1539 de Jean de Laval au connétable Anne de Montmorency).

Le fief de Derval est tenu chronologiquement par les seigneurs Derval (XI-XIIème siècle), Rougé (par mariage, en 1275, d'Olivier IV de Rougé et d'Agnès de Derval), Châteaugiron, Malestroit (Châteaugiron qui ont pris ce nom vers 1352), Raguenel, Rieux, Laval, Montmorency, Bourbon-Condé (par mariage de Charlotte Marguerite de Montmorency et de Henri II de Bourbon-Condé).

On rencontre les appellations suivantes : In-candita Derwalinse (819), Ecclesia plebs Darwal (864), Dervaul (1265), Dervalum (XIVème siècle), Moutagne sur Kurel (1790). A noter que la " Condita Darwalinsis " devint paroisse de Derval vers le XIIème siècle en regard d'une charte (n° 340) du Cartulaire de Redon qui porte "de Cornou in Derval ", ce qui indique bien que Cornou a été transformé en Derval. A mentionner que la " Condita Lesebiaceinsus " devint la trêve de Lusanger relevant jadis de Derval, titre qu'elle a conservé jusqu'en 1772, date à laquelle Lusanger a été érigé en paroisse. A mentionner qu'en 1750, on dénombre 1763 habitants à Derval.

Ferme de Derval.

Note 1 : Instruction publique à Derval. — Ogée commet une erreur quand il avance, dans son Dictionnaire de Bretagne, que M. Lemaître de la Garelaie établit les filles du Saint-Esprit à Derval, en 1774, pour traiter les malades et instruire les enfants. C'est à M. Moulin de la Bourdonnaie que revient l'honneur de cette fondation, qui se composait des revenus d'un constitut de 3.100 livres et d'une maison. Les soeurs appelées à Derval par ce bienfaiteur portaient des robes grises, ce qui fait penser qu'elles appartenaient à l'ordre de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Archives départementales, série X) (L. Maître).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Derval : Louis Thomas (1594-1625), Jacques Bégouin (1625-1642), Thomas Perret (1643-1671), Pierre Dupont (1671-1681), De la Chetardée (1681-1686), Le Vavasseur (1686-1687), Jacques Fossé (1687-1698), Le Grand (1698-1705), De Creneuc (1705-1706), De la Tourailler Le Douaren (1706-1710), Guyat (1710-1729), Jean Pelé (1729-1743), Alexis César Potiron du Chatelier (1743-1788), Armand Joseph Crespel (1788-1792), ...

Note 3 : le territoire de Derval était divisé jadis en frairies : la frairie du bourg, la frairie de Quibut, la frairie des Guets (ou Fond des Bois), la frairie de Vieille-Ville (ou du Foy), la frairie de Essard, la frairie de Brand, la frairie de Rohel, la frairie de Coismur.

Vue générale de Derval.

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PATRIMOINE de DERVAL

l'église Saint-Pierre et Saint-Paul (1846 - XXème siècle), œuvre de l'architecte Ménard. Cette église succède à un sanctuaire vétuste (sa fondation est antérieure au XIème siècle). L'église primitive de Derval, dédiée à Saint Denis, a d'abord été sous la dépendance de Saint Nicolas d'Angers, puis au XIIIème siècle de celle de Saint Pierre de Bourgueuil [Note : Cette abbaye Saint Pierre de Bourgueil fut fondée en 990, par Emma, fille de Thibault lee Tricheur, comte de Tours et de Blois], avant de passer au début du XVIIème siècle entre les mains de l'évêque de Nantes. Le chœur de l'église actuelle date de 1846 et son autel est un don de Mlle Blérye et de Mlle Poligné. Le clocher date de 1950. La grande verrière, œuvre du maître verrier Gsell, date du XXème siècle. Cinq autres verrières ornent l'église : celles de saint Sébastien et de la Vierge datent de 1846, les trois autres représentent sainte Odile, le curé d'Ars et Jeanne d'Arc. Les vitraux représentent saint Louis, Marie Grignon de Montfort et saint Bernard. L'Assomption de la Vierge, située au fond de l'abside, est l'œuvre du sculpteur Charles Ménard. La peinture intitulée "Le Martyre de saint Sébastien", œuvre du peintre Joly Duval, date du XIXème siècle. A signaler que le registre paroissial révèle que le 26 Juillet 1749 a été placée la première pierre du maître-autel de l'église par Thérèse de Carheil épouse de Charles Hubert de la Massue, chevalier, seigneur de la Haye [Note : Ogée mentionne qu'en 1774, le château de la Haye appartient encore à Charles Hubert de la Massue]. L'ancienne église, qui possédait deux chapelles, l'une dédiée à Notre-Dame du Rosaire et l'autre dédiée à Saint Sébastien, subira lors de la Révolution de nombreuses déprédations. A mentionner aussi la confrérie de Saint Sébastien [Note : Le prévôt de la confrérie, en 1768, se nomme Chabin], établie dans l'église de Derval au XVIIIème siècle. Le seigneur Jean de Derval aurait été inhumé dans l'église de Derval en 1415, ainsi que Geoffroy de Combourg de Châteaugiron, en 1463 ;

l'oratoire du château (fin du XIXème siècle), situé au château et édifié à l'emplacement où étaient implantés jadis le prieuré et les chapelles dédiées à saint Clair et à saint Denis. On y voit encore une dalle tumulaire datée du XIVème siècle et qui provient de la chapelle du prieuré Saint-Denis (il s'agit semble-t-il d'un seigneur de Derval mort en 1325). La statue Saint Clair, qui provient de la chapelle de la frairie de Quibut, date du XIVème siècle. La statue Saint-Denis date du XIVème siècle. La chapelle du prieuré a également servi, semble-t-il, d'église paroissiale jusqu'au XVIème siècle. " Sur les débris des ouvrages avancés de l'important château de Derval, s'est construit un village au milieu duquel existait naguère une chapelle qui pouvait abriter 150 personnes. Un cimetière l'entourait ; les ossements découverts ont été enfouis entre les fondations d'un nouvel oratoire, construit à la fin du siècle dernier. Dans la muraille de cet édifice a été encastrée la dalle tumulaire, avec inscription, de Bonabes de Derval, seigneur de Derval, mort en 1325. La chapelle garde en outre les statues de St Denis et de St Clair : St Denis en était le premier patron, car elle dépendait d'un prieuré bénédictin fondé par l'un des premiers seigneurs de Derval. Aujourd'hui on ne connaît guère que St Clair qui a donné son nom au château seigneurial et qui devait être le saint patron de la chapelle de ce château " (Répertoire de Chapron, début XXème siècle). Cette chapelle du prieuré était desservie au XIème siècle par les moines bénédictins de Saint-Nicolas d'Angers, puis par les moines de l'Abbaye Saint-Pierre de Bourgueuil-en-Vallée ;

l'oratoire Notre-Dame de Bon-Secours (XXème siècle), situé à La Cadorais et édifié sur l'emplacement de la chapelle de la frairie de Rohel. Cette ancienne chapelle était dédiée jadis à saint Bily et à la Vierge ;

l'Eglise de la Sainte Famille, fondée en 1974 par Pierre Poulain (né en 1924) qui se dit l'objet de révélations de "Marie-corédemptrice", et chargé de restaurer l'Eglise Catholique et universelle devant l'imminence de "grandes catastrophes méritées par le monde pour son péché". Il crée aussi une congrégation religieuse féminine, l'Ordre des "Filles crucifères", porteuses d'une croix autour du cou, d'un voile vert et de jupes grises ;

la chapelle Saint-René (XVIIème siècle), située à Fond-des-Bois et fondée le 30 juillet 1659 par Jean Charette de La Pommeraye ;

la chapelle Saint-Michel (XIXème siècle), œuvre de l'architecte Mathurin Fraboulet et située route de Châteaubriant. Cette chapelle fait partie d'un hospice créé en 1877 ;

Chapelle et Hospice Saint-Michel à Derval.

le calvaire situé avenue de la Garrelaye ;

le calvaire du Plessis (XV-XIXème siècle), situé route de Mouais. Le fût de la croix est restauré au XIXème siècle. A Plessis était mentionné au XVème siècle un manoir ayant appartenu en 1453 à Pierre de Beaulieu, puis en 1569 à Guillaume de Beaulieu. Ce manoir est vendu en 1569 par Françoise de Beaulieu et son époux René Mellient, sieur et dame de Tréget, à Jean Louis Paris de Soulanges, seigneur de la Haye et du Plessis, époux de Marguerite Bidé [Note : ses armes portaient d'argent à croix de gueules, cantonnées de quatre lionceaux affrontés de même]. En 1745, ce manoir est la propriété de René Legal, sieur de Launay, qui le vend à Louis Théodore Potiron du Boisfleury, époux d'Angélique Boussard. Le manoir deviendra ensuite la propriété de l'Hospice Saint-Michel suite à une donation de Mlle Emilie Chérel. Ce manoir possédait jadis une chapelle privée située, semble-t-il, à l'aile nord de l'église paroissiale ;

le calvaire (XIXème siècle), situé route de Saint-Vincent et érigé, semble-t-il, par la famille Perraud ;

la croix (XIXème siècle), située sur la route de Saint-Vincent et érigée par la famille Allard ;

le château de la Garrelaye (XIV-XVIème siècle). Propriété de la famille Le Maistreou Lemaistre. Dès 1289, est mentionné Arthur Lemaistre, seigneur de Bois-Vert en Saint-Aubin, comme étant chevalier et chambellan du duc Jean II (Note : ses armes sont " azur au lion d'argent accostés de deux épées de même, au fil garnie d'or, les pointes en haut, aussi d'or ". A signaler qu'en septembre 1364, Alain Le Maistre participe à la bataille d'Auray, dans le camp des Montfort et à côté de Robert Knolles, avant d'être nommé capitaine du château de Jugon. Guillaume, fils d'Alain et de Jacqueline de Fercé (mariés en 1351), épouse en 1389, Jeanne de Chambellan. En 1487, Pierre Le Maistre, petit-fils de Guillaume Le Maistre et époux de François Guéhénneuc, fille de Georges, seigneur de la Garenne, se rallie à Françoise de Dinan, baronne de Châteaubriant pour la résistance à l'annexion de la Bretagne à la France. Le château est au XIXème siècle (à partir de 1857), la propriété de Frédéric Hypolite Hay de Slade né au Cellier en 1806 (décédé en 1864, et fils de François Hypolite Hay de Slade, officier au régiment Champagne-Laval en 1792) et époux de Marie-Zoé Plumereau de Reverdy [Note : ses armes sont : " d'argent à trois écussons de gueules posées en 2 et 1 " - Couronne de comte - devise : Serva Jugam]. Ces derniers eurent trois fils : Richard (né à Tours en 1839, époux de Fany de la Saigne de Saint-Georges et officier de marine) qui hérita du domaine, Frédéric et Henry. Le château fut légué en 1927 par les héritiers à leur cousin Henry Hay de Slade. La façade nord-est date du XVIIIème siècle. La tour de guet date du XVème siècle. La chapelle privée, aujourd'hui disparue, était jadis dédiée à la Sainte Trinité ;

le château du Fond-des-Bois ou Fouaye-des-Bois (XIXème siècle), édifié pour Louis de La Haye Jousselin (maire de Derval en 1870). Son père Julien de La Haye Jousselin, né à Redon en 1792, était maire de Derval de 1826 à 1862 et député en 1830 ;

le manoir de Richebourg (XIVème siècle). Il possède une tourelle. L'édifice a été diminué d'un étage au XIXème siècle. Il était la propriété de la famille Hay des Nétumières ;

le manoir (XIVème siècle) de la Porte. Propriété de Jean Le Gac (qui participe à la signature du traité de Guérande en 1381), de Robin le Gac (en 1453) puis de Julien ou Jacques Trélan à la fin du XVIème siècle (à partir de 1554). En 1743, la Porte appartient à l'abbé de Brignac et en 1788 Marie Josèphe Macé de la Porte épouse Félix de la Haye Jousselin. Vers 1850, la Porte est la propriété de Frémont, et aujourd'hui la propriété de la famille de Boisfleury de Guémené Penfao. Ce manoir possédait jadis une chapelle privative ;

le manoir de Camardin (XIVème siècle). Propriété d'Anne de Montmorency, héritier de la baronnie de Derval ;

le manoir du Coudray (XIV-XVème siècle). Propriété de la famille de La Haye Jousselin au XIXème siècle, puis de la famille Bardoul. Le 27 septembre 1672, est mentionné dans les registres d'état civil, le mariage de Georges Urvoy, sieur de Coudray, avec Claude Davy, dame de Gasset. L'escalier date du XIVème siècle ;

le manoir de Guinret (XV-XVIème siècle). Propriété de Louis de Montluc vers 1453, puis de Gilles Vasselot au XVIème siècle, de Pierre de la Forest au début du XVIIIème siècle et de la famille De Gouet à la fin du XIXème siècle ;

le manoir du Boschet (XV-XVIIème siècle), situé route de Redon. Propriété successive de Gilles de La Lande, de la famille Boislières ou Boislère (au XVIIIème siècle) et de Félix Martin Feuillée (1830-1896), député d'Ille-et-Vilaine (de 1876 à 1889) et ministre de la Justice (de 1883 à 1885). Ce manoir devient la propriété de la famille Potiron de Boisfleury à partir de 1918 ;

Château de la Boschet à Derval.

le manoir (vers le XVIème siècle). Cet édifice a servi de relais de poste ;

le manoir ou logis de Croquenois ou Croq-May (XVIème siècle). Ce logis appartient avant 1622 à Jean Thomas, sieur de Croquemay qui décède en 1622. A noter qu'en 1684, Anne Thomas de Croquemay, épouse Jean Clément, sieur de Beaumont. Propriété, au début du XXème siècle, d'Emmanuel Desgrée Du Lou, directeur du Journal L'Ouest-Eclair (journal démocrate chrétien) dont il est le fondateur avec l'abbé Trochu ;

le manoir Bon-Accueil (XVI-XVIIème siècle). Propriété de la famille Poligné au XVIIIème siècle. Charles Poligné est maire de Derval en 1798. Le manoir devient ensuite la propriété de la famille Blérye au XIXème siècle. A signaler que Louis Théodore Blérye était le gendre de Jean Charles Poligné. Mlle Clotilde Blérye, petite fille de Jean Charles Poligné en fit ensuite donation à Charles Potiron de Boisfleury et ses descendants qui l'occupèrent jusqu'au milieu du XXème siècle ;

Manoir du Bon-Accueil à Derval.

le manoir de la Haye (XVI-XVIIIème siècle). Propriété de Jean de Beaulieu, seigneur de Nozay (en 1513), Jacques Barrin (décédé en 1593 et époux de Jeanne de Ruiz), président du Parlement de Bretagne à partir de 1571 (en 1574, suite à la vente du domaine par Marguerite de Savoie, duchesse de Montmorency), de Charles Hubert de la Massue (au XVIIIème siècle), de la famille de Carheil (en la personne d'Ernest François Marie de Carheil, fils d'Edma la Haye et Victor Marie de Carheil, décédée en 1836 à Guer), de la famille Ledoux-Barron (au XXème siècle, vers 1907). M. Ledoux est maire de Derval de 1925 à 1935. A partir de 1953, le manoir est la propriété de l'association Saint-Joseph des Frères de Ploërmel, et il est transformé ensuite en collège (collège Saint-Donatien). Le cloître du collège Saint-Donatien, à la Haye, date du XXème siècle. On y trouve une statue de "la Vierge à l'Enfant", œuvre de Jean Fréour, qui date du XXème siècle. Ce manoir possédait jadis une chapelle privative, situé côté Sud et accolée à l'église ;

Manoir de la Haye à Derval.

le manoir de Bellevue (1770), édifié pour François Jousselin, sieur de la Haye (procureur fiscal de la baronnie de Derval) et acheté en 1772 par le comte de la Bourdonnay Montluc (frère et héritier de Marie Françoise de la Bourdonnaye, veuve de Jean-François le Maistre de la Garrelaye) à Marguerite Jambu, veuve de François Jousselin, et son fils Julien Jousselin, dans le but de créer un hospice qui ouvre en 1774 et dont l'administration revient aux religieuses du Saint-Esprit de Plérin (expulsées en 1793). Le bâtiment sert ensuite de gendarmerie avant d'être incendié par les chouans. A signaler que cet hospice avait sa propre chapelle. L'édifice deviendra ensuite la propriété de la famille Gaignard, puis de la famille Chèrel (en 1811) et de la famille Morel de Lusanger (en 1887) et de la famille Ledoux puis Briand au cours du XXème siècle. Ce manoir possédait jadis une chapelle privative ;

les vestiges de la Tour Saint-Clair (XIIème siècle), situés route de Mouais ;

Tour Saint-Clair à Derval.

la tour de Fond-des-Bois ou Fouaye-des-Bois (XVIème siècle), seul vestige d'un château ayant été édifié au milieu des bois. Résidence de chasse du prince de Condé. Propriété de Louis du Fresche en 1550. La famille Charette l'habite au début du XVIIème siècle [Note : En 1609, est mentionné le baptême de Julienne, fille de Pierre Charette et de Françoise de Meillant, sieur et dame de la Pommeraie de la Place et de Fouaye des Bois]. L'édifice est acheté en 1768 par Julien Jousselin, sieur de la Haye à Louis Claude d'Armancourt et Angélique Beschayes de la Place son épouse. L'ancien château, démoli vers 1917, possédait une chapelle dédiée à Saint René et qui existe toujours ;

Château du Fond-des-Bois à Derval.

la Grande Maison ou manoir de l'Echo (XVI-XVII siècle et XVIIIème siècle). Edifié, semble-t-il, par Louis Aubin, sieur de la Guibauldière, sénéchal de la baronnie de Derval vers 1630, l'édifice appartient vers le XVIIIème siècle à la famille Hochedé, en la personne de Louis-René (né en 1762 et décédé en 1852), fils de Pierre Jean Baptiste Hochedé de la Guémeraye (fils de Jacques Hochedé de la Pinsonnais), et Jeanne du Hamel, fille de René-Yves du Hamel et de Jeanne Roland Delisle). A noter que Pierre Jean Baptiste François Hochedé (né en 1763), son frère, succède à un certain Philippe Révérend, en tant que maire de Derval en 1794. La maison aurait accueilli la duchesse de Berry en 1826 et aurait servi à héberger des étalons de 1885 à 1899. Laissé à l'abandon par ses propriétaires, une partie de l'édifice sera détruite vers 1923 et 1935. Il ne subsiste aujourd'hui de l'édifice que le rez-de-chaussée ;

la maison de la Grée (XVIIIème siècle), située rue de l'Abbé-Tuard ;

l'ancien manoir de Beauchêne (XV-XVIIème siècle). Propriété succesive d'Eustache d'Espinay (en 1453), Benoît du Pas (en 1513), de Marie Grignon, épouse de Francis de Kerminguy, sieur de la Patouillère (en 1560), Jean Tétou (en 1590), Jeanne Tétou (en 1603), Jean Barrin, sieur de Bois-Geoffroy et de la Haye (en 1680), de la famille de Haye des Nétumières (au XIXème siècle). Ce manoir possédait jadis une chapelle privative dédiée à saint Eustache ;

le moulin à eau dénommé Boismain (XIV-XIXème siècle) [Nota : Il fut édifié en 1336 et appartenait alors aux seigneurs du château Saint-Clair. Il sera reconstruit au XIXème siècle par Frédéric Hay de la Slade. Ce moulin devint en 1836 la propriété de la famille Chailleux, en 1904 celle de la famille Mercier, et en 1933, de la famille Camus] et le moulin du Thu (vers 1880) édifié par la famille Voland. A mentionner aussi les moulins à vent suivants : celui de Quibut, de la Bruere et du Claret, tous disparus ;

Vue général de Derval.

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ANCIENNE NOBLESSE de DERVAL

La baronnie de Derval : La paroisse de Derval est plusieurs fois mentionnée au IXème siècle dans les chartes du Cartulaire de Redon, mais ce n'est qu'au XIIème siècle qu'apparaissent les sires de Derval. A cette époque vivait, suivant du Paz, Bonabes Ier de Derval, mari d'Eustaice dont il eut un fils nommé Guillaume qui lui succéda. Guillaume Ier, sire de Derval, prit part en 1203 aux Etats réunis à Vannes pour venger la mort du prince Arthur de Bretagne ; il fut en 1212 témoin au contrat de mariage d'André de Vitré avec Catherine de Bretagne (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 821). Lui, ou son fils Guillaume II, approuva en 1225 la fondation de Saint-Aubin du Cormier (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 854). Guillaume II, seigneur de Derval épousa Anne de Rostrenen, veuve d'Alain sire de Rochefort ; en 1234, en compagnie de son frère Main, il fut présent à un accord passé entre le prieur de Donges et certains juifs de Guérande (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 884). Guillaume III, sire de Derval, frère utérin de Thébaud seigneur de Rochefort, s'unit à Aliénor de Chateaubriant. Les deux époux firent en 1239 une donation au prieuré de Saint-Martin de Josselin (Cartulaire du Morbihan – Revue historique de l'Ouest, X, 221). En 1270, Guillaume de Derval ratifia une fondation faite à l'abbaye de Melleray par son aïeul Guillaume Ier (Bibliothèque Nationale Blcs Mx, XXXVI, 12). En 1275, Bonabes II était seigneur de Derval ; il fut alors témoin du changement par le duc Jean Ier du bail noble en rachat et la même année il confirma la rente de 20 livres donnée par ses prédécesseurs aux religieux de Melleray. Ce seigneur eut deux fils Guillaume et Bonabes. Nous avons encore les sceaux de Bonabes II et de son fils aîné : ils portent l'un et l'autre un écusson de gueules à deux fasces d'argent ; mais l'écu du fils présente une bande brochant comme brisure. Le sceau du père offre cette légende : S. BONABII DE DERVAL MILIT (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I 1039, Pl. n° 90 et 92). C'est, en faveur de Bonabes II, que le duc Arthur II reconnut, dit-on, en 1302, les sires de Derval comme issus d'un puîné de la maison de Bretagne et ayant droit d'écarteler leurs armes de celles des princes bretons. La charte qui relate ces rêveries est absolument fausse et le P. du Paz en fait bonne justice. Néanmoins il paraît certain qu'en 1332 le duc Jean III reconnut à Jean de Rougé, sire de Derval, le droit d'écarteler des armes de Bretagne celles de sa seigneurie de Derval (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne — Du Paz, Histoire Généalogique de plusieurs maisons de Bretagne 157). Quant à Bonabes II nous le trouvons en 1285 accompagnant en Aragon le comte de Richemont. Mais à cette époque il avait eu la douleur de perdre son fils aîné Guillaume et la fille unique de celui-ci Agnès de Derval mariée à Olivier sire de Rougé. Par suite il laissa, en mourant lui-même, sa seigneurie de Derval à son petit-fils Guillaume sire de Rougé. Bonabes II ne fut pas néanmoins le dernier à porter le nom de ses ancêtres, car son fils cadet, Bonabes de Derval, lui survécut jusqu'en 1325. Ce chevalier fut alors inhumé dans la chapelle priorale de Saint-Denis, près du château de Derval. On voyait encore naguères en cette chapelle abandonnée la tombe du dernier chevalier de la maison de Derval ; cette tombe présente l'inscription suivante : Cy gist Bonabes de Derval, fils de monsour Bonabes jadis seignour de Derval, qui trespassa le quart jour d'aoust, l'an de grace MCCCXXV. Priez pour l'asme de li, que Diex bonne merci li face. Guillaume de Rouge, fils d'Olivier, sire de Rougé et d'Agnès de Derval, hérita par suite des deux seigneuries de Derval et Rougé : comme nous nous proposons de parler ailleurs de la châtellenie de Rougé nous mentionnerons brièvement ici Guillaume de Rougé et ses descendants seigneurs de Derval après lui. Guillaume de Rougé, sire de Derval, épousa d'abord Macée de la Haye, puis N... de Neuville ; il eut du premier lit Bonabes et du second Jean qui furent l'un après l'autre ses successeurs à Rougé comme à Derval : Bonabes mourut sans postérité après 1338 et Jean fut tué au siège de la Roche-Derrien en 1347 (Du Paz, Histoire Généalogique de plusieurs maisons de Bretagne 166). Ce dernier laissait un fils Bonabes, sire de Rougé et de Derval, qui embrassa le parti des Français pendant la guerre de la succession de Bretagne. Pour s'en venger le duc Jean de Montfort confisqua le château de Derval et le donna à Robert Knolle, chevalier anglais, qui conserva cette place jusqu'en 1380. Quant à Bonabes de Rougé il mourut dès 1377, laissant de sa femme Jeanne de l'Isle, deux fils nommé Jean et Galhot successivement seigneurs de Rougé et de Derval après lui. C'est à Jean de Rougé, décédé sans enfants, que Robert Knolle fut obligé en 1380 de rendre le château de Derval, en échange duquel le duc Jean IV donna au capitaine anglais une rente de 2 000 livres. Quant à Galhot de Rougé, il épousa Marguerite de Beaumanoir et en laissa deux enfants Jean et Jeanne. Le premier de ceux-ci s'unit à Béatrice de Rieux, et mourut sans postérité le 8 février 1416 ; il fut inhumé au chanceau de l'église paroissiale de Derval, sous une tombe portant cette épitaphe : Cy gist hault et puissant Monsour Jean jadis seignour de Derval, de Rougé, de Saint-Mars de la Pile et vicomte de la Guerche en Touraine qui trespassa le VIIIe jour de febvrier l'an de grace MCCCCXV. Priez Dieu pour luy. La soeur de ce seigneur Jeanne de Rougé était morte elle, même en août 1413, mais elle laissait de son mariage avec Armel sire de Châteaugiron, décédé en 1414, un fils Patry de Châteaugiron qui succéda à toutes les seigneuries de son oncle et devint ainsi sire de Derval. Mais ce dernier seigneur fut tué au siège de Pontorson en 1427 et comme il ne laissait point d'enfants, ses terres et seigneuries passèrent à sa soeur Valence de Châteaugiron femme de Geffroy de Malestroil sire de Combourg. Le nouveau seigneur de Derval, Geoffroy de Malestroit, perdit sa femme dès 1435 et lui survécut jusqu'en 1468 : son corps fut déposé au chanceau de l'église de Derval sous une tombe élevée de terre et portant ces mots : Cy gist haut et puissant Monsieur Gcffroy sire de Combour, de Chasteaugiron et d'Amanlis qui décéda le XVe jour de novembre, l'an de grace 1463. Priez Dieu pour lui (Du Paz, Histoire Généalogique de plusieurs maisons de Bretagne 171). Ce fut le fils de ce défunt seigneur, Jean de Malestroit, devenu sire de Derval dès 1435 à la mort de sa mère, qui obtint en 1451 du duc de Bretagne l'érection de Derval en baronnie ; il prit même le nom de Jean de Derval mais ne laissa qu'un bâtard nommé Georges de Derval auteur de la famille de ce nom qui subsiste encore. Il avait cependant épousé Hélène de Laval qu'il laissa veuve en 1482. Il fut inhumé en l'abbaye de la Vieuville où sa femme le rejoignit on terre l'an 1500. On leur éleva un superbe mausolée avec cette épitaphe : Cy gisent haults et puissants Monseigneur Jean sire de Derval, de Combour, de Chasteaugiron, de Rougé et de Foulgeray, qui trespassa le dernier jour du mois de may l'an de grace MCCCCLXXXII, et Madame Hélène, sa compagne, fille du comte de Laval... laquelle trespassa le tiers jour du mois de décembre l'an de grace MCCCCC (Du Paz, Histoire Généalogique de plusieurs maisons de Bretagne 171). La baronnie de Derval fut recueillie en 1482 par la petite-nièce du seigneur défunt, Françoise de Rieux, fille de Jean sire de Rieux et de Françoise Raguenel, cette dernière issue de l'union de Jean Raguenel, vicomte de la Bellière, avec Gillette de Malestroit, soeur de Jean baron de Derval. Françoise de Rieux, dame de Derval, épousa François de Laval, baron de Châteaubriant, décédé en 1503 ; elle-même ne mourut qu'en 1532, laissant la baronnie de Derval à son fils Jean de Laval. A partir de cette époque Derval suivit la fortune de Châteaubriant et fit partie de la donation faite en 1539 par Jean de Laval, baron de Châteaubriant, au connétable Anne de Montmorency ; ce ne fut qu'en qualité d'usufruitier que Jean de Laval, rendit aveu pour Derval en 1541 (Archives de Loire Inférieure, v. Derval) ; deux ans plus tard il mourait d'ailleurs sans postérité. En avril 1554 le connétable de Montmorency obtint du roi l'union de la seigneurie de Derval à la baronnie de Châteaubriant. Dès lors, il n'y eut plus de baron de Derval, mais la terre seigneuriale de ce nom demeura la propriété des ducs de Montmorency, puis des princes de Condé, successivement barons de Châteaubriant.

Derval, châtellenie d'ancienneté, fut érigée en baronnie par le duc Pierre II, le 19 mai 1451, en faveur de Jean de Malestroit. En 1560 trois châtellenies voisines se trouvaient annexées à la baronnie de Derval : Guémené, Jans et Anguignac ; le tout relevait alors du roi et du Présidial de Nantes, et s'étendait en treize paroisses : Derval, Saint-Aubin-des-Châteaux, Saint-Vincent-des-Landes, Jans, Treffieux, Abbaretz, Conquereuil, Guémené, Avessac, Lusanger, Louisfert, Beslé et Saint-Nicolas-de-Redon (Archives d'Ille-et-Vilaine, C1819). Une quatrième petite châtellenie, celle de Beauregard, faisait aussi partie de la baronnie de Derval, mais elle relevait de la Roche-en-Nort. Parlons successivement de ces diverses seigneuries.

- 1° La châtellenie de Derval, proprement dite, se composait des paroisses entières de Derval et de Lusanger et s'étendait aussi dans les paroisses limitrophes. Sa haute justice s'exerçait au bourg de Derval et ses fourches patibulaires s'élevaient sur les landes bordant le grand chemin de Derval à Nantes. Le sire de Derval avait droit de « prévosté, cousin-mes, trépas, billettes et branchères et droit de marché tous les mardis audit bourg de Derval » (Déclaration de Derval en 1560. — Cet aveu rendu an roi par le connétable de Montmorency forme un beau volume de 143 feuillets en parchemin, richement relié et ayant une première page artistement enluminée présentant les armoiries de France et de Montmorency - Archives. de la Loire-Inférieure). Il avait aussi un autre droit de coutume en Lusanger et la police de la foire Saint-Jean-Baptiste audit Lusanger. Au fief de Lusanger se trouvait le manoir de la Bruyère, dont le possesseur était sergent féodé de Derval. Il était dû au sire de Derval « quatorze messages d'un jour chacun » par certains tenanciers de Derval ; le seigneur de la Fleuriaye en Treffieux devait lui présenter à Noël « entre les deux messes du jour, devant la grande porte da l'église de Treffieux, 13 deniers pour la Fleuriaye et une paire d'esperons dorés apréciée 25 sols pour la Bauldraye ». Cette dernière terre, sise également en Treffieux, était aussi une sergentise féodée de Derval (Déclaration de Derval en 1560).

Au seigneur de Derval appartenaient les droits de supériorité et de patronage dans les églises paroissiales de Derval et de Lusanger, ainsi que dans les chapelles priorales de Saint-Denis de Derval (membre de l'abbaye de Bourgueil) et de N.-D. de Couëtoux en Lusanger (membre de l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois).

Le domaine proche de la seigneurie de Derval comprenait en 1500 : « Le chasteau dudit Derval avec ses édifices, superficies, douves, garennes, colombiers, estangs, prairies, métairie des Houx et bois ancien de haulte fustaye, le tout contenant 60 journaux de terre » ; les manoir et métairie de la Haye, contenant 100 journaux proche du chemin de Derval à Jans-l'estang et les deux moulins du Pasguillaume — l'étang de Fondeluen et les deux moulins de la Bouvetière — les moulins du Boismain sur la rivière de Chère, — deux moulins à vent, — une quinzaine de bois tant futaies que taillis, en Derval, Lusanger et Treffieux, contenant ensemble plus de 1200 journaux de terre.

- 2° La châtellenie de Guémené, appartenant dès 1400 au sire de Derval, comprenait une moitié de la paroisse de Guémené-Penfao et s'étendait en Conquereuil, Avessac et Beslé. Parmi les rentes dues au seigneur figuraient plusieurs « mangiers » ou repas convertis en deniers. Le sire de Guémené levait certaines dîmes dans cette paroisse et dans celle d'Avessac ; il se disait fondateur des églises de Guémené, Avessac et Beslé ; il jouissait de la moitié des droits de la foire Saint-Michel de Guémené — d'un droit de coutume aux ponts de Guémené et de Lieu-Saint, et au passage de Beslé et d'un droit de « fief amorty sur la moitié de l'église et cimetière parochial de Guémené du costé vers midy, avec les chapelles Saint-Yves et de Lieu-Saint en ladite paroisse et le vieil presbytère de Conquereuil ». Enfin le prieur de Marsac (prieuré membré de l'abbaye de Redon) devait chaque samedi dire la messe à son intention (Déclaration de Derval en 1560). Quant au domaine proche de Guémené il semble ne consister en 1560 qu'en « le moulin du Sault-au-Chevreuil ô ses estangs ».

- 3°. La châtellenie de Jans appartenait en 1294 à Briand Le Boeuf, sire d'Issé, qui reconnut alors devoir à cause d'elle 4 livres en deniers d'Ost au duc de Bretagne ; elle fut donnée en 1333 par le duc Jean III à Jean de Rougé, sire de Derval (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, IIII, et 1359). Cette châtellenie s'étendait en Jans, Treffieux, Abbaretz, Nozay et Derval ; parmi ses rentes on remarque celle qui portaient le nom de « gardes des festes de Jans » ; peut-être était-ce une sauvegarde accordée par le seigneur de Jans à ses vassaux pendant les fêtes des saints Julien et Gulcien, patrons de la paroisse et martyrisés à Jans même d'après la tradition.

Le sire de Jans était fondateur des églises de Jans et de Treffieux ; il jouissait d'une partie des coutumes d'Abbaretz et de Nozay (Déclaration de Jans en 1541) mais il n'avait comme domaine proche qu'une petite dîme, un bois de 100 journaux de terre et le moulin à eau de Grandville sur le Don. Toutefois le seigneur de Nozay lui devait chaque année une rente de 126 livres 13 sols 4 deniers (Déclaration de Derval en 1680).

- 4° La châtellenie d'Anguignac appartint aux XIIIème et XIVème siècles à la famille de ce nom, puis passa par suite d'alliances aux seigneurs de Sion et de Bœuvres. Vers 1560, Hélène de la Chapelle, dame de Boeuvres, l'ayant vendue à Guillaume Harrouis, elle fut retirée féodalement par le connétable de Montmorency qui l'annexa à sa baronnie de Derval. Cette seigneurie devait avoir à l'origine une certaine importance, mais au XVIIIème siècle elle se trouvait morcelée et formait plusieurs fiefs tenus par divers seigneurs en Conquereuil, Derval, Fougeray et Pierric (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1819).

Voici en quoi consistait la châtellenie d'Anguignac, membre de Derval en 1550 : « Le manoir et herbrégement d'Anguignac en Conquereuil. avec ses cour, bois et terres et un moulin à vent ruisné ; — les mestairies des Hault et Bas-Anguignac et de la Rivière ; — un bois et une autre terre en Beslé ; — une haulte juridiction s'étendant en Conquereuil, Derval et Guémené avec gibet à quatre poteaux, justice forestière et fondation de l'église de Conquereuil ; — des dîmes en Conquereuil et Guémené ; — les coutumes du bourg de Conquereuil sur les marchandises estalées le jour Saint-Donatien et Saint-Rogatien ; enfin les rentes ordinaires par deniers, avoine, chapons, poules, etc. » (Déclaration de Derval en 1560).

- 5° La châtellenie de Beauregard avait son siège en Louisfert ; elle s'étendait surtout en cette paroisse et aussi en Saint-Aubin-des-Châteaux, Saint-Vincent-des-Landes et Issé. Dès 1275 elle se trouvait entre les mains des sires de Derval, dit M. de Cornulier (Dictionnaire des terres du comté nantais). Elle se composait de « fiefs, juridiction, métairies, bois et rentes » (Déclaration de la Roche-en-Nort en 1713 – Archives de Loire Inférieure E2319) dont nous ignorons par malheur le détail. A la fête de la Magdeleine et près de la chapelle de ce nom en Saint-Vincent-des-Landes, se tenait une grande foire dont les coutumes appartenaient au seigneur de Beauregard, mais dont la police était faite par les officiers de la Roche-en-Nort. Ce jour-là le prieur de Moisdon (dépendant de l'abbaye de Saint-Florent) devait chanter matines et célébrer la grand'messe à la chapelle de Sainte-Magdeleine ; à l'issue de l'office divin le sire de Beauregard était tenu de présenter deux « pastés de venaison », valant cinq sols chacun, et « quelque jour que soit la feste, soit gras, soit maigre », plus « deux pots de vin d'Anjou » ; il offrait un pâté et un pot de vin au prieur de Moisdon et le même régal au baron de la Roche-en-Nort ou à son représentant (Déclaration de la Roche-en-Nort en 1713).

Un mot, en finissant, du château de Derval. C'était, dit Ogée, une des plus fortes places de Bretagne : « il était situé à une demi-lieue au Nord du bourg, flanqué de neuf tours et entouré de fossés et d'un étang. Il avait, en outre, deux murs qui le cachaient : le premier était peu de chose, mais le second était formé par des bâtiments qu'il fallait traverser pour arriver au troisième pont où se trouvait la principale entrée. Il appartenait en 1373 à Robert Knolle qui y fut assiégé par le connétable Bertrand du Guesclin, à la tête de quatre cents gentilshommes bretons. Les assiégés se défendirent fortement pendant quelque temps ; mais enfin ils capitulèrent, obtinrent un délai et donnèrent des otages pour gages de leur parole. Le terme expiré, le duc d'Anjou se rendit lui-même devant le château, et envoya un héraut pour sommer la garnison de se rendre. Knolle, qui avait eu le temps de réparer ses fortifications, refusa de rendre la place. Le duc lui fit dire qui si le château ne lui était rendu à l'instant, il allait faire couper la tête aux otages qu'on lui avait donnés. Knolle, transporté de colère, répliqua que ces menaces ne pouvaient l'intimider ; mais que si on les exécutait, il userait de représailles. On ignorait les moyens de vengeance qu'il pouvait avoir, et les otages furent amenés à la vue du château, où on leur trancha la tête. C'étaient deux chevaliers et un écuyer. Knolle aperçut cette exécution et se vengea comme il l'avait dit. Il fit placer un espèce d'échafaud sur la fenêtre la plus élevée du château, et y fit, à son tour, décoller trois chevaliers et un écuyer qu'il tenait prisonniers ; leurs têtes tombèrent dans les fossés. A ce sanglant spectacle, le duc et le connétable levèrent le siège » (Dictionnaire de Bretagne, v. Derval – Dom Lobineau, Histoire de Bretagne). Durant les guerres de la Ligue le château de Derval fut successivement assiégé et pris par le duc de Mercœur en 1590 et par les Royaux trois ans plus tard. C'est à la suite de cette guerre, qu'il fut par ordre d'Henri IV démantelé et en grande partie renversé.

Par lettres patentes du roi datées de 1618 et 1622, le duc de Montmorency fut autorisé à vendre ou afféager certaines parties du domaine de sa baronnie de Derval. Il aliéna entre autres choses, « l'emplacement du chasteau de Derval, ses mazières et restes de tours, douves et autres fortifications ruisnées du temps des guerres ». Il vendit aussi le manoir de la Haye, les métairies dudit lieu et du Houx, l'emplacement de l'ancien étang du Sault-au-Chevreuil, etc. (Déclaration de Derval en 1680). Ce qui restait du château de Derval et le manoir de la Haye appartenaient en 1663 à Jean Barrin, seigneur du Boisgeffroy, qui revendit alors le tout à Henri de la Chapelle, marquis de Fougeray (Archives d'Ille-et-Vilaine, E121).

Actuellement il ne demeure plus du château de Derval qu'une belle tour frangée de haut en bas et appelée la tour Saint-Clair ; elle domine un amoncellement de murailles écroulées, entourées d'énormes douves pleines d'eau et de gigantesques remparts ; ces ruines sont au fond d'une vallée arrosée par la rivière de Chère, et au sommet d'un monticule voisin on retrouve dans les débris de la chapelle Saint-Denis la pierre tombale déjà signalée du dernier représentant mâle des sires de Derval proprement dits (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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