Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

QUELQUES EDIFICES RELIGIEUX DE DAOULAS

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Daoulas    

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

ÉGLISE.
L'église abbatiale de Daoulas est l'un des témoins les plus importants qu'ait laissés l'architecture romane en Basse-Bretagne. Elle présente d'autant plus d'intérêt qu'on peut la dater avec précision.

D'après le Chronicon Britannicum, publié dans les Preuves de Dom Morice, l'église aurait été commencée en 1167 avec l'agrément de l'évêque Bernard, et l'abbaye établie en 1173 du temps de l'évêque Geoffroy. Comme deux chartes concordent avec la chronique pour placer la fondation de l'abbaye du temps de l'évêque Geoffroy, on peut croire que l'autre renseignement aussi est exact et que la construction de l'église a bien été commencée en 1167.

De cet édifice primitif, il ne reste que la nef. Le transept et le chœur furent entièrement reconstruits au XVIème siècle [Note : Ce chœur était orné d'une grande maîtresse vitre de la Passion, dont nous avons une description détaillée dans l'Histoire de l'abbaye de Daoulas, par Dom Pinson], sans doute par l'abbé Charles Jégou, dont la pierre tombale, conservée dans le cimetière derrière le chœur, porte une inscription attestant qu'il fit bâtir beaucoup d'édifices.

Vers 1830, le clocher qui reposait sur les piles du carré du transept fut démoli. On sacrifia le chœur gothique qui tombait en ruines et l'on diminua ainsi de moitié l'église, qui fut fermée par un mur de fond établi à l'extrémité de la nef. En 1876, une abside et deux absidioles dans le style du XIIème siècle ont été construites par M. Bigot, architecte diocésain, l'auteur des flèches de la cathédrale de Quimper. Un porche du XVIème siècle, qui se trouvait accolé au mur sud, a été alors transporté dans le cimetière sur l'alignement de la façade occidentale de l'église. Surmonté d'une toiture, il est utilisé comme clocher.

La nef comprend sept travées avec arcades à double rouleau. Le premier pilier de chaque côté, au bas de la nef, est cylindrique. Un tailloir en biseau contourne tous les autres supports, de plan cruciforme. Il semble donc que l'on ait eu, en commençant l'église, un projet d'alternance qui fut abandonné. La nef et les collatéraux sont recouverts d'un lambris. On remarquera dans la nef des sablières sculptées comme on en voit beaucoup dans la région au XVIème siècle.

A l'intérieur, le portail occidental est décoré, comme Château-Landon (Seine-et-Marne), de tores et de gorges qui retombent sur des colonnettes et sur des chapiteaux dont les tailloirs sont garnis d'étoiles en creux. Au-dessus on voit trois fenêtres encadrées par un boudin continu. Deux colonnettes d'angle inutiles correspondaient peut-être à un projet de voûtes sur la nef.

La façade romane qui s'est conservée intacte sans aucune reprise comprend deux étages : au bas, une porte en plein cintre entre cieux arcatures aveugles ; au-dessus, un retrait du mur supporte quatre grands contreforts plats, entre lesquels s'ouvrent une grande fenêtre et deux fenêtres latérales plus étroites, toutes trois en plein cintre.

On pénètre, dans le porche de style flamboyant, à l'entrée du cimetière, en passant sous un arc en anse de panier surmonté d'une Nativité. A l'intérieur sont disposées à droite et à gauche les statues des apôtres. Sur l'une d'elles on lit la date de 1566. An fond du porche s'ouvrent les portes géminées qui donnaient autrefois accès dans l'église.

Daoulas (Bretagne) : le cloître.

Cloître. — Le cloître bâti au nord, entre l'église et les bâtiments de l'abbaye, avait été complètement détruit et ses pierres étaient dispersées. Quelques années après la restauration de l'église, opérée en 1876, M. Danguy des Déserts, gendre de M. l'architecte Bigot, entreprit de réunir et de remettre en place tous ces fragments. Ainsi rétabli à peu près tel qu'il a dû être au XIIème siècle, le cloître forme un bel ensemble.

Le préau est de forme carrée. Les arcades en plein cintre qui le bordent reposent alternativement sur une colonnette simple et sur des colonnettes jumelles ; à chaque angle sont groupées quatre colonnettes. Les chapiteaux offrent toutes les vrariétés de la décoration romane, feuillages ou ornements géométriques. La salle capitulaire s'ouvre à l'est.

Au centre du préau se trouve une vasque romane de couverte pendant les fouilles et remontée à cette place en 1875. C'est un bassin circulaire dont le rebord est orné de grandes étoiles en creux à six rais et de huit masques en relief.

Daoulas (Bretagne) : vasque romane

ORATOIRE ET FONTAINE.

Nous ne quitterons pas les abords de l'abbaye sans mentionner la fontaine et l'oratoire placés à quelque distance au nord. Les fontaines saintes, si fréquentes dans le voisillage des sanctuaires, sont généralement dominées par un édicule renfermant une statue, et le bassin est entouré d'une clôture en pierre. C'est ce que nous trouvons ici. L'édicule est un massif en pierres de taille, terminé en bâtière accostée de quatre pinacles d'angle. Dans la face antérieure, deux niches superposées contiennent des groupes : sainte Catherine de Sienne échangeant son cœur avec celui du Christ en croix, et au-dessus, la Vierge et l'Enfant. Une inscription, placée au revers, donne la date de 1550 et le nom du donateur, l'abbé Olivier du Chastel.

L'oratoire est en bois avec façade à claire-voie. Seule l'abside est en maçonnerie. Sur les sablières, on voit les armes de l'abbé Jean le Prédour : de gueules au chevron d'argent chargé de trois étoiles de même. D'après une inscription que l'on voit à l'intérieur, cet édifice aurait été restauré en 1847 et en 1885.

 

CHAPELLE SAINTE-ANNE.

La chapelle Sainte-Anne se trouve au sud de l'église. L'édifice actuel porte la date de 1667 inscrite sur le porche, mais on a des mentions de la chapelle à des dates plus anciennes. En outre, un rapport rédigé en 1845 par M. Menu du Mesnil atteste qu'un croisillon, construit en petit appareil, qui avait existé du côté sud, venait d'être démoli ; on voyait encore à l'entrée de ce bras de transept une double arcade, soutenue par un pilier à chapiteau roman. Ces indications peuvent donner à présumer que l'origine de la chapelle était contemporaine de celle de l'église.

Actuellement, l'intérieur n'offre plus que l'aspect d'une grande salle, sans bas-côtés, terminée à l'est par un chevet à trois pans.

La façade nord, seule dégagée des bâtiments voisins, présente la lourdeur caractéristique de l'architecture bretonne du XVIIème siècle. Au centre, une porte monumentale est flanquée de deux colonnes corinthiennes supportant un entablement et un fronton avec un groupe de sainte Anne dans une niche ; le tout est amorti par un lanternon. Les pans coupée de l'abside et leurs pignons aigus sont séparés par des contreforts couronnés de clochetons.

Signalons à l'intérieur un retable à colonnes torses, que est orné des statues en bois de sainte Anne, de la Vierge et de l'Enfant Jésus ; une clôture en bois sculpté, décorée de peintures représentant des anges musiciens ; enfin, un saint Laurent et une Pieta.

Il existait autrefois, auprès de la chapelle Sainte-Anne, un ossuaire élevé par René du Louet, dernier abbé régulier de Daoulas (1581-1598). Déjà privé de toiture en 1845, il a été démoli plus tard.

BIBLIOGRAPHIE. — La Monneraye : Étude sur l'architecture en Bretagne aux XIème et XIIème siècles, 1845. — Levot : L'abbaye de Daoulas, 1875- 1876. — Peyron (Le chanoine) : L'abbaye de Daoulas, 1898 (édition commentée de l'Histoire manuscrite de l'abbaye de Daoulas, par Dom Pinson). — Peyron et Abgrall (Les chanoines) : Daoulas, dans la série des monographies du Bulletin diocésain d'archéologie.

(Par M. Lucien LÉCUREUX).

 © Copyright - Tous droits réservés.