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CAHIER DE DOLÉANCES DE COULON DE MONTFORT EN 1789

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VINGTIÈMES. — En 1787, 549 l. 17 s.
PROCÈS-VERBAL [Note : Ce procès-verbal se trouve aussi dans le registre des délibérations du général de Coulon de 1783 à 1792, fol. 14 (Arch. d'Ille-et-Vilaine, G 506, fonds de la paroisse de Coulon)]. — Assemblée électorale, le 5 avril, à 3 heures de l'après-midi, au lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Pierre-René Lebreton, procureur fiscal de la juridiction de Montfort en cette paroisse, attendu la vacance de la charge de sénéchal. — Comparants : Pierre-Jean Louvel, commis au greffe de la juridiction ; Jean Gilbert (18 ; 1 servante, 1) ; Michel Delaroche (10,5) ; Jean Simon (3,10) ; Jean Lebreton (2) ; Joseph Orain, fermier (15) ; Julien Leclerc, fermier (7) ; Joseph Oresve, laboureur (20 ; 2 servantes et 1 valet, 3) ; Baptiste Aubert ; François Bougeard (21 ; 1 valet et 1 servante, 2) ; Gilles Perigaud (9 ; 1 servante, 1) ; Julien Eveillard, laboureur (18) ; Julien Piel (1,10) ; Vincent Gergon, tailleur de pierre (2,10) ; Noël Orain, fermier (6 ; 1 servante, 1) ; Jean Demay, couturier (6 ; 1 servante, 1) ; Jean Prioul, fermier (3) ; Pierre Aubaut (3) ; Pierre Orain (4) ; Julien Monvoisin (1) ; Jean Saiget, fermier (8 ; 1 domestique, 1) ; Joseph Lebreton (2,10); Pierre Orain (4; 1 domestique, 1); Pierre Bernard (2,10 ; 1 servante, 1) ; François Cateline (1,10 ; 1 servante, 1) ; Jean Charles, fermier (1,5) ; Jean Orain ; Raoul Hubert, fermier (4,10 ; 1 servante, 1) ; Guillaume Beaudais ; Laurent David, maçon (1) ; Pierre Corbes, fermier 12,15) ; Jean Orain fils, fermier (6,10 ; 1 servante, 1) ; Joseph Périgaut, fermier (7) ; Pierre Percherel, du Hautchemin (3 ; 1 servante 1); Vincent Orain; Bertrand Eveillard; Julien Defains (2; 1 servante, 1) ; Antoine Leborgne (4,15) ; Louis Lenormand, journalier (1,5). — Députés : Jean Gilbert ; Michel Delaroche.

Doléances, plaintes et remontrances du général des habitants de campagne de la paroisse de Coulon de Montfort, en l'évêché de Saint-Malo [Note : Les passages imprimés en italique sont empruntés aux Charges d'un bon citoyen de campagne].

Le Roi invite tous ses sujets, sans distinction d'ordre, à donner leurs suffrages pour les Etats généraux, à fournir leurs plaintes et doléances, promettant de les écouter sur le tout.

En conséquence, pourvoyons-nous vers ce bon père, qui promet de nous exaucer, et lui disons avec confiance :

SIRE,

— Nous nous plaignons de la corvée des grandes routes et de ce que nous y sommes seuls assujettis, tandis que les villes en sont déchargées, et que les habitants les plus riches, pour se soustraire à cette corvée, vont habiter les villes, et que les nobles, qui profitent des grandes routes et les ruinent, soient exempts de la corvée ; pourquoi ils en demandent la suppression.

— Ils demandent également la suppression de la milice, qui enlève à son père un enfant utile et l'empêche de cultiver la terre (voir la note qui suit).

Note : Dans la période 1781-1786 la ville de Montfort et les trois paroisses de la campagne ont fourni 4 miliciens : un dans chacune des années 1781, 1782, 1785 et 1786. En 1781, sur 57 jeunes gens appelés au tirage, 49 ont été exemptés ou réformés ; en 1786, sur 33, 27 (Arch. d’Ille-Vilaine, C 4704).

— Les corvées et servitudes féodales, trop étendues et trop onéreuses, en ce qu'elles détournent le laboureur de la culture de ses terres (voir la note qui suit).

Note : D’après l’acte d’association de 1715, Huchet, seigneur de la Bédoyère, reçut, dans la paroisse de Coulon, « fiefs, rentes foncières et féodales, dues, tant en grains que par argent…. et généralement tous les droits tant utiles qu’honorables qui appartenaient à mon seigneur le duc de la Trémoille » (ORESVE, op. cit., p. 234). Une délibération du général de Coulon, du 14 décembre 1783, nous apprend que le procureur fiscal a impuni l’aveu que ce général avait récemment rendu à la seigneurie de l’abbaye (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série G, Reg. des délibérations du général de Coulon, 1783-1792, fol. 1).

— Les droits de garennes, de fuies et de colombier sont des droits ruineux aux laboureurs, attendu leur grand nombre ; pourquoi on demande la suppression entière du droit de garenne (voir la note qui suit) ; que les seigneurie propriétaires des droits de colombiers et fuies soient tenus de les faire griller et de les tenir en tous temps bien grillés, et qu'il soit permis à tout propriétaire qui jouit par mains et aux fermiers de tirer tout gibier dans leurs champs, même les pigeons, à l'effet de quoi toutes peines prononcées pour chasse et pigeons seront supprimées ; qu'en conséquence, défense soit faite à tous seigneurs de fiefs, communautés et autres ayant droit de chasse, d’avoir des tireurs à gages, et qu’il soit pareillement défendu aux propriétaires jouissant par mains de leurs biens et aux fermiers de tirer le gibier sur les terres de leurs voisins.

Note : Il faut remarquer que la paroisse de Coulon est voisine de la forêt de Montfort. En outre, le seigneur de la Bédoyère a, « dans la paroisse de Coulon, taillis, landes, commun, gallois », et le seigneur de Cintré « un canton de l'emplacement de la forêt avec toute l'ancienne futaie de Coulon s'étendant dans la paroisse de Coulon et celle d'Iffendic » ; voy. l'acte d'association de 1715. dans ORESVE, op. cit., pp. 234-235.

5°-20° — §§ 5-17 et 19-20 des Charges d'un bon citoyen de campagne, sauf la fin des §§ 15 « et qu'on supprime... », 16 « mais que la dépense... », 17 « c'est le seul moyen » (voir la note qui suit).

Note : C'est en 1757 qu'à la prière de Charles Huchet de la Bédoyère, le prieuré de Saint-Lazare (qui avait été, au moyen-âge, une léproserie) fut transformé en hôpital. Le seigneur de la Bédoyère appela trois sœurs de la Providence de Saumur pour tenir la maison de Saint-Lazare et soigner, principalement à dimicile, les pauvres de Coulon, de Talensac et du Verger ; l’hôpital était dirigé par un bureau, dont la composition avait été fixée par un règlement du Parlement de 1756. En 1757, le revenu brut du prieuré de Saint-Lazare s'élevait à 1.140 l., et le revenu net à 684 l. (GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. III, pp. 299 et sqq.). L’état de 1775 mentionne une fondation de 500 l. « pour traiter les pauvres malades de Coulon. Talensac et du Verger » (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 1293).

21°Que le sort de notre recteur soit amélioré et son revenu augmenté par la réunion à sa cure d'autres biens ecclésiastiques jusqu'à la somme de quinze cents livres, et parce qu'il lui sera en outre accordé un curé qui sera chargé de dire la messe matinale, comme étant plus peuplée que les deux autres paroisses de Montfort (voir la note qui suit).

Note : En 1790, le recteur de Coulon, Dousseau, déclarait un revenu net de 105 l. 10 s. (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série Q. déclarations des biens du clergé du district de Montfort, GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t V, p. 276). Le Pouillé manuscrit de l’évêché de Saint-Malo ne mentionne pas de curé ou vicaire à Coulon.

22° — Qu'il soit fait défense à tous moines, religieux et prêtres de faire profession d'acheter et vendre, à peine d'être interdit.

23° — Qu'il ne soit accordé aucun droit de banc, enfeus, ni autre droit distinctif dans les églises, ni que personne ne puisse s'y faire enterrer, et que tous ceux qui prétendent ces droits sans titres valables en soient déboutés (voir la note qui suit).

Note : Les prééminences et droits honorifiques dans l’église de Coulon apparteaient à M. Huchet de la Bédoyère (ORESVE, op. cit., p. 234). — Par sa délibération du 28 avril 1771, le général de Coulon concéda au seigneur d’Andigné, « sous les bon plasir de M. de la Bédoyère », 2 pieds sur 4 pour l’accroissement de son banc dans l’église (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série G, Reg. des délibérations du general de Coulon, 1711-1783, fol. 79 r°).

24° — Que les dîmes vertes et de blé noir soient supprimées (voir la note qui suit).

Note : Les dîmes appartenaient à l’hôpital de Saint-Lazare, autrefois prieuré (Pouillé manuscrit de l’évêché de Saint-Malo).

25° — Que les contrats d'échange ne soient point sujets à lods et ventes (voirla note qui suit).

Note : Julien Eveillard de la Chevretais, en Coulon, danna au seigneur de la Bédoyère 33 l. 10 s. pour une vente s’élevant à 260 l. (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série E, fonds de la seigneurie de La Bédoyère, Livre de comptes du procureur fiscal Lebreton, 1786-1791).

26° — Qu'ils désirent n'être point sujets à suivre les moulins des seigneurs, avec permission d'avoir des meules à bras sans payer (voir la note qui suit).

Note : Dans l’acte d’association de 1715, il est dit : « Pourront lesdits seigneurs associés faire exercer leur juridiction et appeler par icelle les détraignables à four à ban, moulin, pressoirage et halles en quelques paroisses et lieux qu’ils sont situés… » (ORESVE, op. cit., p. 241).

27° — Que les droits de coutume, d'entrée et sortie des foires et marchés soient supprimés.

28° — Que chacun ait son jardin et un journal de terre francs de dîmes.

29° — Que les rivières soient communes à tous en général, avec permission d'y mettre les lins à rouir.

30° — § 22 des Charges d'un bon citoyen de campagne.

Fait et arrêté sous les seings des soussignants, ce cinq avril mil sept cent quatre-vingt-neuf.

[17 signatures, dont celle du président Lebreton).

(H. E. Sée).

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