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CONSPIRATION BRETONNE CONTRE LE REGENT (1720)

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Après la mort de Louis XIV, une conspiration fut ourdie, en prévision de la mort du jeune Louis XV, par la duchesse du Maine, contre le Régent qui avait provoqué l’annulation des droits conditionnels à la couronne concédés par Louis XIV, à son mari.

Les Etats de Bretagne, fatigués des prodigalités de la cour, de son luxe et surtout de sa corruption, avaient résolument refusé, en 1717, de voter le don gratuit, espèce d’impôt volontaire que l’on avait voulu rendre obligatoire, au mépris des privilèges de la province bretonne. Par suite de cette opposition, les Etats avaient été dissous. L’exaspération était grande parmi les nobles bretons. La duchesse du Maine, habile à profiter de leur disposition, n’eût pas de peine à les entraîner dans son parti. Liée secrètement avec l'Ambassadeur d'Espagne, le prince de Cellamarre, elle en obtint l’assurance qu’une flotte se présenterait sur les côtes de Bretagne, pour appuyer le mouvement. Une flotte espagnole étant venue en effet croiser, en 1719, dans les eaux de Port-Louis, toute la noblesse bretonne courut aux armes ; mais, dès le premier choc, le duc de Montesquiou battit les conjurés et les jeta dans une complète déroute.

Presque aussitôt, tandis qu’à Paris on pardonnait aux chefs de la conspiration, on instituait à Nantes (30 octobre), sous le titre de Chambre royale, une cour spéciale de Justice, chargée de rechercher, poursuivre et châtier les coupables. L’instruction terminée, cent quarante-huit gentilshommes furent décrétés d’accusation ; mais quatre d’entre eux seulement avaient pu être saisis. C’étaient Messieurs C. C. de Guer, marquis de Pont­callec ; Th. S. de Montlouis, écuyer ; L. Lemoine. chevalier de de Thalouet, et du Couëdic. Les autres étaient parvenus à se réfu­gier en Espagne.

L’affaire se traita à huis-clos dans l’intérieur du château. Commencés à cinq heures du matin, les débats étaient terminés à quatre heures et demie du soir. A quatre heures, le grand prévôt était allé chercher quatre révérends pères carmes. A la vue de ces religieux, la foule du dehors devina tout. Les quatre accusés furent, en effet, condamnés à avoir la tête tranchée, et l’exécution devait avoir lieu le jour même (26 mars 1720).

Les condamnés entrèrent sur le champ en chapelle, accompagnés de leurs confesseurs. Quelques heures après, les bourreaux arrivèrent. Enfin, au moment où neuf heures sonnaient aux horloges de la ville, le pont-levis du Château s’abaissa et donna passage au funèbre cortège. Il faisait nuit noire ; le convoi était éclairé par des torches. Le greffier de la chambre royale, à cheval, ouvrait la marche ; les cavaliers de la maréchaussée venaient ensuite. Chaque condamné avait auprès de lui son confesseur et un bourreau derrière. Ils s’avançaient lentement en récitant des prières que le peuple répétait. Tout à coup, M. de Montlouis aperçut Mme de Montlouis à une fenêtre.

Adieu ! Madame, dit-il... adieu !.

Mme de Montlouis jeta un cri perçant, joignit les mains et s’évanouit.

Sur le Bouffay, la force armée formait un large cercle au mi­lieu duquel s’élevait l’échafaud. Trois autres bourreaux se tenaient sur l’estrade. Celui qui devait donner le coup mortel était debout à gauche, une hache à la main. Un second, également armé d’une hache, se tenait prêt à suppléer le premier au besoin. Le troisième avait pour mission de tenir la tête de la vic­time pour l’empêcher de bouger, et de la tirer à lui après le coup fatal.

Arrivés dans le cercle, les quatre gentilshommes s’arrêtèrent à environ quinze pas de l’échafaud. M. de Montlouis fut appelé le premier ; il obéit après avoir donné le baiser d’adieu à ses compagnons d’infortune. M. de Thalouet le suivit ; ensuite vint le tour de M. Du Couëdic ; le marquis de Pontcallec fut exécuté le dernier.

Toutes les rues qui aboutissaient au Bouffay avaient été barricadées avec des charrettes. Le peuple, dont on redoutait l’explosion, était retenu derrière par de forts piquets de troupes ; il ne pouvait donc distinguer, surtout dans l’obscurité, ce qui se passait au milieu de la place ; mais à un certain bruit sinistre qu’il avait cru reconnaître, il était tombé à genoux par un mouvement spontané.

Cette exécution impressionna vivement les Nantais et laissa dans leurs coeurs un ressentiment dont ils se souvenaient encore à la fin du siècle. Aussi, quand l’heure fut venue, la ville de Nantes se trouva-t-elle prête la première à embrasser le parti de la révolution (H. Etiennez).

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