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Le château Comper est situé dans la paroisse de Concoret, et faisait partie de l'ancienne seigneurie de Gael-Montfort.

Il est construit sur un roc, baigné d'un côté par un étang, et défendu de trois autres côtés par de larges et profondes douves creusées dans le roc vif. Sa forme générale est un carré, avec une tour à chaque angle et une série de maisons le long des courtines à l'intérieur.

En 1376, Raoul VII, seigneur de Gael et de Montfort, obtint la permission de lever, pendant deux ans, un droit sur les boissons consommées dans sa seigneurie par les sujets de l'abbaye de Saint-Mélaine de Rennes, « pour le fortifiment et remparement de la ville et chasteau de Montfort et celui de Comper » (D. Morice. Pr. II. 175).

En 1419, les seigneuries de Gael et de Montfort passèrent à Guy XIV, comte de Laval, et à l'époque des guerres de la Ligue, elles appartenaient au jeune Guy XX, placé sous la tutelle de sa mère Anne d'Alègre.

Le château de Comper était occupé en 1595 par le duc de Mercœur, représenté par une garnison de 400 hommes et 50 cuirasses. Sur les instances de la dame douairière de Laval, le maréchal d'Aumont et le lieutenant général de Saint-Luc résolurent de s'en emparer. La place fut investie ; les assiégés se défendirent vaillamment ; le maréchal fut blessé au bras d'un coup d'arquebuse le 3 juillet et momie à Rennes le mois suivant. Par suite, le siège fut levé ; mais peu après, les frères d'Andigné surprirent la garnison et rendirent le château à son légitime seigneur. A la suite de ces événements, le roi Henri IV ordonna en 1598 de démanteler la forteresse, pour l'empêcher de servir aux rebelles dans l'avenir.

Comper passa en 1607 à Henri de la Trémouille, qui le vendit en 1626 à Mathurin de Rosmadec, seigneur de Saint-Jouan, du Roz, etc... Son fils Mathurin fut seigneur de Gael et de Comper et mourut en 1682.

Pendant la Révolution, les partis se disputèrent la possession du château, et il fut incendié pendant les dernières années du siècle. Ce n'est plus guère aujourd'hui qu'un monceau de ruines ; on a conservé cependant un corps de logis, du côté de l'étang ; la grande salle, où les huguenots tenaient leurs prêches, est encore bien conservée. Comper a passé dernièrement des Sérent aux Charette de Kerfily.

Jh-Mie LE MENÉ.