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François LE COZ, prêtre guillotiné à Brest
en exécution de la loi des 29-30 vendémiaire an II.

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197. — François LE COZ naquit à Collorec, alors trêve de Plonevez-du-Faou, le 16 janvier 1746, du mariage de Corentin et de Françoise Le Soutré, de Kerandoaré, et fut baptisé le même jour. Il étudia au collège des Jésuites à Quimper, reçut la prêtrise en 1771 et la même année devint vicaire à Plevin. En novembre 1775, on le désigne comme professeur au séminaire de Plouguernevel. En 1786, il fut appelé aux fonctions de procureur de cet établissement. Enfin, nommé recteur de Poullaouen le 22 avril 1790, il prit deux jours plus tard possession de cette paroisse. Comme tel, il adhéra le 5 octobre suivant à la protestation de Mgr de Saint-Luc, son évêque, contre la Constitution civile du Clergé et, le 30 janvier 1791, il refusa le serment prescrit à cette schismatique Constitution.

198. — Chassé de son presbytère par l’arrivée d’un curé intrus en mars de cette année, M. Le Coz, n’ayant pas obtempéré à l’arrêté départemental du 13 avril 1791, qui ordonnait à tout prêtre remplacé par un jureur de se tenir éloigné de son ancienne paroisse à quatre lieues de distance, M. Le Coz, disons-nous, dut désormais se tenir soigneusement caché sous peine d’être emprisonné. Mais quels que fussent les périls auxquels il fut dès lors exposé, le recteur de Poullaouen, en bon pasteur prêt à donner sa vie pour ses brebis, ne voulut pas plus abandonner ses ouailles en ce moment, que lorsque la loi du 26 août 1792 vint lui en faire une obligation impérieuse et le menacer de sérieuses pénalités, telle que la déportation à la Guyane française.

La loi des 21-23 avril 1793, celle des 29-30 vendémiaire an II ne purent briser son énergie, et jusqu’à travers les plus mauvais jours de la Terreur, M. Le Coz, pourvu des pouvoirs les plus étendus de ses supérieurs ecclésiastiques, continua de faire un ministère aussi fructueux, que périlleux pour sa personne, ainsi qu’en témoignent un certain nombre de pièces et de « pouvoirs » que l’on saisit sur lui lors de son arrestation. Leurs feuillets froissés jaunissent aujourd’hui aux Archives nationales, mais on en a ailleurs reproduit les termes.

Se transportant tantôt dans une localité, tantôt dans une autre, pour dépister les jacobins, vivant parfois à Poullaouen, parfois à Maël-Carhaix, ou bien encore à Collorec, ou à Leuhan, M. Le Coz paraissait insaisissable. Cette situation dura jusqu’au 10 février 1794. A cette date, reconnu par le neveu du recteur de Carhaix au cours d’une visite domiciliaire à la ferme de Kervellé, on l'appréhenda aussitôt, puis sans désemparer, on le conduisit aux locaux disciplinaires des mines de Poullaouen. De là, le lendemain, on le fit transférer sous escorte au château de Brest, alors converti en prison, sous le nom de Fort-La-Loi. Une lettre adressée aux représentants du peuple par le jacobin Julien Pruné, chargeait le prisonnier de tous les crimes possibles, procédé du reste constant de la part des révolutionnaires quand il s’agissait de prêtres insermentés.

199. — On dit que lorsque l’abbé Le Coz quitta sa paroisse pour s’en aller aux prisons de Brest, il se mit à chanter le Libéra, tant il ne se faisait point d’illusion sur le sort qui l’attendait. Il atteignit cette ville le 12 février au soir et fut immédiatement écroué au château.

Le 17 mars 1794, l’ex-pasteur protestant, Jean-Bon-Saint-André, devenu représentant du peuple, installait à Brest un tribunal révolutionnaire « jugeant à l’instar de celui de Paris », lequel du reste lui fournit du personnel. Cinq jours auparavant, M. Le Coz avait déjà dû subir un premier interrogatoire, dans lequel il affirma hautement sa qualité de prêtre réfractaire, demeuré en France pour faire du ministère. Il refusa nettement par ailleurs de compromettre qui que ce fût par ses réponses. Il nia également avoir jamais essayé de soulever les populations contre le gouvernement qui les opprimait, et ajouta même qu’il avait toujours blâmé la conduite des révoltés. — A l’appui de ses affirmations, on peut alléguer que lorsqu’on instruisit l’affaire des mineurs grévistes de Poullaouen, pas une fois le nom de M. Le Coz ne fut prononcé.

Le 9 mars, l’ex-jésuite Donzé-Verteuil, en qualité d’accusateur public près le tribunal révolutionnaire de Brest, rédigea son réquisitoire contre l’abbé Le Coz. Son texte a été publié ailleurs. Il l’accuse, entre autres choses, en qualité de prêtre réfractaire, d’être demeuré caché en France en contravention aux lois, d’avoir célébré la messe, administré les sacrements de baptême et de mariage après avoir accordé de soit-disant dispenses, en même temps que d’avoir prêché les « anciennes erreurs » et les doctrines contre-révolutionnaires.

Le 23 ventôse an II (jeudi 13 mars 1794), au matin, M. Le Coz comparut devant les juges appelés à le condamner. Ils n’y manquèrent point. Conformément aux articles V, X, XIV et XV de l’inexorable loi de vendémiaire an II, le recteur de Poullaouen devait être mis à mort dans les vingt-quatre heures sur la place du Triomphe du Peuple et ses biens confisqués au profit de la République.

A deux heures de l’après-midi du même jour, le serviteur de Dieu, après avoir poussé une dernière fois les cris de « Vive Jésus et Marie », expiait sous le couperet du bourreau Ance sa fidélité inébranlable aux principes catholiques et son dévouement pour les âmes. Son acte de décès fut dressé à la mairie de Brest le lendemain de son trépas. On l’a publié ailleurs.

200. — Ainsi qu’il l’avait déclaré à la chrétienne famille de Leuhan où, quelque peu avant sa mort, il avait fait du ministère, « c'est une mort consolante (pour un prêtre fidèle) de périr sur un échafaud (en temps de persécution) ». Son souvenir vit encore à Poullaouen et la croyance à son martyre.

BIBLIOGRAPHIE. — Tresvaux du Fraval, Histoire de la Persécution révolutionnaire en Bretagne, op. cit., II, p. 3. — Levot, Histoire de la ville et du port de Brest sous la Terreur, Brest, s. d. (1859), in-8°, p. 287. — Téphany, Histoire de la Persécution religieuse dans les diocèses de Quimper et de Léon, op. cit., p. 288-290. — Peyron, Les prêtres morts pour la Foi au diocèse de Quimper, op. cit., p. 25. — Peyron, Pondaven, Perennès, Le manuscrit de M. Boissière, op. cit, p. 132, 133, 142. — Chanoine Saluden, Procès et supplice du confesseur de la Foi François Le Coz, prêtre. Brest, 1928, in-8°. On y trouve intégralement reproduites toutes les pièces de son procès.

(Archives Nationales, série W, dossier 544).

(Articles du Procès de l'Ordinaire des Martyrs Bretons).

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