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Généalogie de la Maison de Coëtmen (branche cadette).

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I.

L'acte de partage donné par Rolland, le 31 mars 1399, à son frère Geffroy, auteur de cette branche, nous est parvenu [Note : Copie collationnée sur l'original par Rolland de Trogoff, Sr du Boisguézennec, Archives des Côtes-d'Armor, E, 1.550].

« Nous, Rolland, vicomte de Quoitmen, avons baillé, livré et transporté de par les présentes, et baillons, livrons et transportons à Geffroy de Quoitmen, nostre frère, à tenir de nous de ramage, le manoir de Quoitguézennec, ainsi que toutes les terres, héritaiges, droits de possessions et saizines que feu Geffroy de Quoitmen soulait tenir et avoir es parouesses de Louhannec, Kermaria an Sullar et en la villa de Kergouriou en la parouesse de Troncquédec, au diocèse de Tréguer. Item ce que le dict feu Geffroy avait ou tenait d'héritaiges en la parouesse de Ploubala, du diocèse de Saint-Malou et ailleurs, à valloir en sa héritière portion et advenant de la succesion par père et mère, à tenir de nous de ramage comme juveigneur doit tenir d'esné et lequel nostre frère avons prins à homme ramagier desquelles choses de mains et de bouche pour être héritier et ses hoirs à jamais d'icelles choses et de quoy l'avons mis en saisine par la baillie des présentes et o tout et pour l'amour et consanguinité que nous avons à nostre dict frère, avons groyé, voullu et octroyé par ces présentes, groyons, voulions et octroyons que le dict Geffroy, nostre frère, jouisse durant sa vie, après nostre debcoix, de nostre manoir et tenement de Lesezec et les terres à nous appartenants en la parouesse de Ploemeur Gaultier, au diocèse de Tréguer, selon la divisé et l'ordonnance de notre présent testament et promettons à le garantir sur les dictes choses à la coutume et à tenir ces choses et chacune d'elles par nous et nos héritiers et encontre non venir jamaix, voullantz que le dict Geffroy soit subrogé en foy et hommage aux seigneurs à quy il appartient quant il plaira, sans nous appeler. Donné sous nostre scel propre le pénultième jour de mars, l'an mil troys cents quatre vingt et dix neuf (scel de 7 annelets avec timbres) ».

Etait-ce pour rappeler cette consanguinité et cet amour des deux frères que la maîtresse vitre de Louannec figurait, selon un minu du 15 juin 1628 [Note : Minu des archives de la Loire-Inférieure publié en entier par le vicomte Urvoy DE PORTZAMPARC : Généalogie de la maison de Trogoff, p. 195 et suiv.], « en la première portion ou jour d'icelle vitre, au costé de l'évangille, l'esfigie du représentant d'un homme armé à genoux et priant, aïant la cotte d'armes de gueulle à neuf anneletz d'argent en la ditte seconde portion et jour un crucifix, et en la troisième et dernière portion autre effigie d'un homme armé aussi priant à genoux, aïant la cotte d'armes pareillement armoyée des mêmes armes que le précédent avecq un baston ou cottisse d'azur brochant à dextre pour différence » [Note : Plus vraisemblablement, ces effigies étaient celles de Tristan et de son fils Olivier, qui avait supprimé, ainsi que nous le verrons plus loin, la cotice de ses armes].

Nous ignorons quelle fut la femme de Geffroy, dont il eut au moins un fils, Bonhours, qui suit.

II.

Bonhours, qualifié de Sr de Boisguézennec dans la réformation des fouages de Louannec en 1427, épousa vraisemblablement une fille de la maison de Keranglas, en Ploubezre, si l'on en juge par le pennon de son arrière-petit-fils François.

Bonhours eut, de ce mariage, au moins Tristan, qui suit, et Louis, dont le pape Innocent reconnaissait légal le mariage avec Gilette du Chastel, en 1436. Louis figure encore comme passe sur un acte de 1460 du vieux rentier de Louannec.

III.

Tristan épousa, vers 1430, Anne de Robien, fille de Louis et de Perrine de la Motte, dont il eut Olivier, qui suit. C'est, sans doute, son tombeau que l'on découvrit le 12 décembre 1895, en démolissant la vieille église de Louannec, sous le parquet du choeur, du côté nord, là où, précisément, les Srs du Boisguézennec avaient leur chapelle, ainsi que nous l'apprend le minu précité.

« Item la chapelle au niveau du dit grand autel qui fait l'aisle au costé de l'évangille de la dicte église, avecq autel en pareille hauteur que le dit grand autel, et une fenestre ou vistre au pignon de la dicte aisle, consistant en deux jours ou portions, armoyés de deux escussons des dittes armes de gueules à neuf anneletz d'argent au baston d'azur brochant à dextre, avecq les alliances de la ditte maison du Boisguézennec, au pied duquel autel, joignant la muraille de la dicte aisle, y a autre tombeau sur lequel est en rellieff sur la pierre la représentation et effigie d'un chevalier armé ».

Cette pierre tombale a, heureusement, été conservée dans l'église actuelle. Le sire du Boisguézennec, en armure du XVème siècle, a les mains jointes. Sa tête repose sur un coussin et ses pieds sur un chien. Son épée est posée entre ses jambes et, de chaque côté de la statue, sont sculptés un petit poignard et l'écusson à 9 annelets broché d'une cotice.

Tombeau présumé de Tristan de Coëtmen (Bretagne).

Tombeau présumé de Tristan de Coëtmen (Bretagne).

IV.

Olivier épousa Marie Arrel, fille de Jean, Sr de Kermarquer Leshardré, et de Jeanne de Ploeuc. Il mourut en 1498, laissant François, qui suit. Il avait repris les armes des Coëtmen, sans cotice, comme l'indique le testament de Jean, vicomte de Coëtmen, qui ordonne de cesser les poursuites qu'il avait engagées à cet effet.

V.

François épousa Catherine Loz, veuve de Guillaume Loz et fille d'autre Guillaume et de Jehanne de Quélen. Levot rapporte sur lui l'anecdote suivante, qu'il découvrit, dit-il, sur un ancien titre : La famille de Coëtmen était sur le point de s'éteindre et ne pouvait être relevée que par un abbé de Coëtmen, sous-diacre. La duchesse Anne écrivit au Pape afin de le faire relever de ses voeux, alléguant pour raison qu'elle ne pouvait se résoudre à voir disparaître une maison si illustre et qui avait rendu tant de services à la province.

Le pennon de François se voyait dans la maîtresse vitre de Louannec et en plusieurs autres endroits, selon le minu de 1628 : « Un escusson en bannière écartelé au premier d'argent à dix billettes d'azur, qui sont les armes de la maison de Robien, au second d'argent à trois faces d'azur, qui sont les armes de la maison de Keranglas, paroisse de Ploubezre, au troisième un écartelé d'argent et d'azur, qui sont les armes de la maison de Kermarquer-Arrel, et au quatrième, de gueulle à trois esperviers d'argent, armez, membrez et campanez d'or, qui sont les armes plaines de Kergouanton-Loz, sur le tout en faux issu des dittes, armes pleines de Coëtmen. Le dit escusson écartelé supporte autre escusson : de gueulle à sept annelelz d'argent 3.3.1 au baston ou cotisse d'azur brochant à dextre ».

VI.

Leur fils Louis, mentionné à la réformation de 1543, était « vieux et caduc » en 1582. Il avait épousé Margelle de Kermellec, fille d'Alain et de Lucrèce de Roscerf, d'où deux fils et une fille.

L'aîné, Louis, époux d'Hélène de la Haye, hérita de la maison de Kermellec à la mort de François de Kermellec, Sr de Kermarquer et Kermellec, en 1588. Il n'eut qu'une fille, Marguerite de Coëtmen, héritière du Boisguézennec, qui porta cette seigneurie à son mari, François de Trogoff, fils de Jean, Sr de la Villeneuve, et de Françoise le Marant. Leurs armes se voyaient en alliance dans la chapelle de la Villeneuve-Trogoff, en l'église de La Roche-Derrien, où les armes des Coëtmen se voyaient également dans la maîtresse vitre, à cause de la seigneurie du Chef du Pont.

Le fils cadet, Guy, continue la filiation.

Leur soeur, Lucrèce, épousa Morice Blesvin, Sr de Coëtbruc, fils puîné de Jean, Sr de Coëtbruc, et d'Ysabeau de Kerprigent, dont une fille, Hélène, épouse d'Alain de Kergariou, Sr du Chastel, fils puîné de Jonathan et de Marie de Kergrist.

VII.

Guy, Sr de Kergaran, en Plouigneau, devint chef de nom et d'armes de la maison de Coëtmen à la mort de son frère Louis.

Il fut obligé de prendre parti pour le duc de Mercœur et de prêter serment à la Sainte Union Morlaisienne. Il le fit sans enthousiasme, selon M. Le Guennec, qui a raconté les démêlés avec le Conseil de l'Union, de ce ligueur un peu trop bavard, mais assez perspicace, lorsqu'il affirmait en public, dans une taverne de Morlaix, que « qui meult Monseigneur de Mercœur, ce n'est le sczèle de la religion, ains un ambition pour se faire duc » [Note : LE GUENNEC : Excursion archéologique dans la commune de Garlan. S. A. F., 1909, p. 187 et suiv.]. Guy épousa Anne Botglazec, fille de N. et de Marie de Quilidien, et mourut avant 1623, comme l'indique l'acte suivant : « Le 6 janvier 1623, H. et P. Messire François de Goesbriand, chevalier de l'ordre, etc., consent que sa très honorée parente demoiselle Anne de Botglazec, dame douairière de Kergaran et propriétaire de Kerangouez Roscerf, etc., place un escabeau joignant l'enclos de sa chapelle en l'église paroissiale de Plouigneau, dédiée à saint Yves, en considération de ce que le lieu et manoir de Kerangouez avait été baillé en partage à deffunte Jeanne de Goesbriand qui fut mariée en la maison de Roscerf et de la cession que la dite dame luy avait faite par échange de la métairie noble de Toulanlan avec le lieu de Kerdallec, à condition que la dite dame tiendra le dit emplacement et escabeau en juveigneurie du dit seigneur de Goesbriand et ses successeurs, moyennant quoi il lui permet et à ses héritiers de mettre et apposer le dit escabeau joignant l'enclos de la dite chapelle et à certaines distances convenues ayant 5 pieds de longueur et 3 pieds de largeur, pour qu'elle et ses hoirs puissent y faire leurs prières et faire ouverture et sépulture dessous ; sur quoi, noble Pierre de Coëtmen, seigneur de Kerangoues, fils aîné et principal et noble héritier de la dite dame de Kergaran, a reconnu avec la dite dame tenir les dites choses et les autres prééminences en la dite église en juveigneurie de la maison de Goesbriand et n'avoir aucun droit en la muraille et la porte donnant sur le dit escabeau ».

Outre Pierre, Guy et Anne de Botglazec eurent les enfants suivants :

Julienne, baptisée à Garlan le 1er février 1580 (m. Julienne du Dresnay, dame de Trobodec) ;

2° Marie, baptisée le 12 septembre 1581 (p. Alexandre de Kergadiou, Sr de. Kergadiou Kerhaël, gouverneur de Morlaix). Elle épousa, en janvier 1603, Guillaume le Denisac, Sr de Pratanel ;

3° Françoise, baptisée le 20 août 1584 (p. noble et discret Messire de Botglazec, recteur de Plouézoch et official de Plougastel) ;

4° François, baptisé en 1585 (p. François de Goesbriand, Sr dudit lieu), Sr du Roscerf ;

5° Guy, baptisé le 3 mars 1587 ;

6° Jean, baptisé le 1er octobre 1590, Sr de Penancroashent ;

7° Yves, baptisé le 16 octobre 1592.

A cette liste, déjà longue, il faut, sans doute, ajouter un fils, Rolland, Sr de Kergaran, qui, avec ses deux frères, François et Jean, leur parent Rolland de Trogoff, Sr du Boisguézennec et plusieurs autres, sous les ordres de Jonathan de Kergadiou, prirent le château de Toncquédec dans la nuit du 17 au 18 avril 1614.

VIII.

Pierre fut nommé à Garlan, le 11 janvier 1583, par Pierre de Coetredez, sr dudit lieu, etc., et par dame Jeanne le Cozic, dame de Kerohant, du Porzou, etc.
Il épousa, en 1606, Isabelle Hémery, fille unique et héritière de Pierre et de Constance Le Sparler, Sr et dame de Kergadiou, en Guimaec, et de Leingouez. Cette dernière mourut le 6 octobre 1626, laissant au moins :

Olivier, qui suit ; Claude, né à Guimaec en 1615, et une fille, Jeanne, décédée le 17 mai 1648.

L'écartelé des armes de Pierre et d'Isabelle Hémery se voyait autrefois en plusieurs endroits dans l'église de Locquirec (Armoiries et prééminences des familles bretonnes du ressort de Morlaix et Lanmeur, p. 17 et 18).

IX.

Olivier, Sr de Kerangouez, Le Roscerf, Kergadiou, etc., épousa, en 1637, Catherine de Launay, héritière de Pierre, Sr de Kergoazel et de Kervelar. Il fut maintenu en qualité d'écuyer et chevalier d'ancienne extraction, ainsi que son fils aîné, Jean-Baptiste, par arrêt de la Chambre de Réformation du 10 janvier 1669. Son fils cadet, Yves, curé de Locquirec en 1689, fut maintenu en qualité d'écuyer.

Olivier mourut le 25 août 1689 à Guimaec [Note : V. DE BERGEVIN : Monographie de la paroisse de Guimaec : Revue historique de l'Ouest, t. VII, p. 227 et suiv., et LE GUENNEC : Excursion archéologique dans la paroisse de Guimaec, S. A. F., 1918, p. 887 et suiv.], ayant eu, de son mariage, huit enfants, dont :

- Jean-Baptiste, qui suit ;

- Marie-Sainte, épouse, le 20 septembre 1658, dans la chapelle de Kergadiou, de René Huon, Sr de Keramédan ;

- Françoise, épouse, le 6 février 1665, à Guimaec, de Pierre Pastour, Sr de Kerjean, fils de Guillaume et de Françoise Le Guennec, et veuf d'Anne de Trogoff. Elle mourut le 24 juillet 1700.

Les armes de Françoise de Coëtmen et de son mari se voient encore sur une ancienne cloche de la chapelle Saint-Mélar, remontée dans son clocheton à Kerven et portant l'inscription suivante : « I ay estée nommée par Messire Olivier de Coëtmen, Sr de Kerancoez, Kergadiou, etc., et damoiselle Françoise de Coetmen, dame de Kerian, 1669 ».

Ce sont là les seules armoiries des Coëtmen qui aient échappé au marteau révolutionnaire dans cette région, avec deux écussons du XVIIème siècle, l'un plein, l'autre mi-partie d'un lion, autant qu'il est possible de le déchiffrer, sur la croix de la chapelle Saint-Idy, en Plouigneau.

- Hélène, dame de Kergadiou, née en 1649, décédée le 4 février 1683 ;

- Yves, prêtre ;

- Renée-Madeleine, Supérieure des Augustines de Guingamp en 1709.

X.

Jean-Baptiste, Sr de Kergadiou, épousa, le 28 septembre 1671, Madeleine Chrestien de Tréveneuc, fille de Jean-Baptiste-René Chrestien, vicomte de Tréveneuc, Sr de Pommorio, etc., et de Marguerite le Veer, dame de Kergroas, et cessa de résider à Kergadiou. Ils eurent trois fils, qui suivent : Olivier-Joseph, Jean et Alexis-René, et, suivant les archives de Pommorio, une fille, Marie-Angèle.

XI.

Olivier-Joseph, colonel de dragons, fut tué à l'attaque de Douai le 12 juillet 1711, comme l'apprend le passage suivant de la lettre du maréchal de Villars annonçant cette victoire au roi : « ... Comme ces sortes de bonheur n'arrivent jamais sans quelques pertes, je regrette infiniment Monsieur de Ratsky, qui a un coup au travers du corps, et Monsieur de Coëtmen, colonel de dragons, tué » (Société de l'histoire de France : Mémoires de Villars, t. III, p. 117).

XI bis.

Jean, chevalier, Sr de Kerangouez, devenu aîné à la mort, sans hoir, de son frère Olivier-Joseph, se démit en faveur de son cadet, par acte du 21 janvier 1712, de son droit d'aînesse, en se réservant seulement l'usufruit de la terre de Kergadiou, en Guimaec (Note du comte de Rosmorduc). Il ne paraît pas avoir eu de postérité.

XI ter.

Alexis-René, né le 31 août 1678 et baptisé le 7 septembre suivant, remplaça son frère à la tête de son régiment. Il épousa en premières noces, à Saint-Malo, le 14 septembre 1723, Madeleine de Pontual, fille de René, baron du Guildo, etc., et de Marie Briand des Vallées, dame de la Bardoulais ; puis, en secondes noces, Marie-Claude-Jeanne-Julie Gouyon de Vaudurand, soeur de l'évêque de Léon, et fille de Jean-Louis et de Jeanne-Julie du Bodoyec (Histoire de la Maison de France. Supplément par DE COURCY : Maison Gouyon de Vaudurant).

Promu brigadier le 20 février 1734, nous avons vu qu'il acheta, en 1737, la baronnie de Coëtmen et mourut en 1750, dernier représentant de cette illustre maison. Sa fille cadette, Marie, hérita, ainsi que nous l'avons dit, de Kergadiou, terre qui, des Caradeuc, fut transmise depuis, par alliances, aux famille Hay de Boutteville, de Kermarec et Mauduit du Plessix.

Quant à sa veuve, Julie de Gouyon, elle mourut à Saint-Pierre Montlimart, le 8 avril 1761.

(R. Couffon).

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