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LA PAROISSE DE CLEGUEREC

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Sur le patron de cette paroisse de Cléguérec du doyenné de Guémené et à l'alternative, il y aurait à faire les mêmes observations que pour Cléguer. Mais il faut ajouter que Cléguérec est une trés-ancienne paroisse déjà mentionnée, dès le IXème siècle et voici à quelle occasion. Le prêtre Rethworet, possesseur du petit monastère de Saint-Ducocan sur le territoire de Clégner, se retira à l'abbaye de Redon. En retour de l'hospitalité que le saint fondateur voulut bien lui accorder pour le reste de ses jours, il fit don aux moines de sa propriété, toutefois, avec réserve de l'usufruit jusqu'à sa mort et avec cette clause que les revenus lui en seraient fournis à Redon même. L'acte qui consacre cette donation fut dressé, le 8 octobre 833, dans le monastère de Saint-Ducocan, en présence et avec l'approbation du mactiern Alfrit [Note : Mactiern, du breton mab tiern, fils de prince, faisait alors partie de la noblesse du premier rang. Son autorité temporelle était grande et s'étendait parfois à plusieurs paroisses voisines. Sans son autorisation il ne se faisait rien d'authentique dans le ressort de sa juridiction. On l'appelait aussi tyran. (Dom Lobineau, Histoire, t. I, 75)]. Assis devant le portail de l’église sur un trifocalium ou istomid [Note : « Tomid, en breton, signifie chauffez-vous ; et cela fait juger que le Trifocalium ou Istomid était un siége à dossier, propre à contenir trois personnes auprès du feu » (Dom Lobineau, Histoire, t. II, col. 824)], saint Convoion l'écrivit de ses propres mains, Rethworet se tenant debout à sa droite et les moines faisant, à haute voix cette prière pour le donateur : que le Seigneur se souvienne du sacrifice que vous faites en notre faveur (Cartulaire de Redon, p. 354 et Dom Lobineau, II, col 68). Les bonnes dispositions du mactiern Alfrit ne furent pas de longue durée. Cet homme ne tarda point à chagriner les moines de Saint-Ducocan et à empiéter sur leurs terres, au moyen d'une fossé qu'il fit élever dans la lande de Penret. Pour en obtenir justice et arrêter ses envahissements, saint Convoion le cita à plusieurs reprises mais toujours en vain devant Nominoë et son fils Erispoë. Après la mort de ce saint fondateur, l'abbé Ritcand, son successeur, et ses moines durent pareillement recourir contre lui à l'autorité du roi Salomon, qui se trouvait alors avec sa cour et une suite nombreuse au château de Restiers dans le diocèse de Rennes. Malheureusement, lorsque la cause allait y être jugée, la mort enleva de ce monde l'abbé Ritcand. Liosic, qui lui succéda sur le siège abbatial, dut la poursuivre de nouveau et s'adresser au même prince. Plus heureux que ses prédécesseurs, il put réunir assez de témoins et de preuves pour convaincre sen adversaire. Alfrit restitua le petit monastère, confessa, en outre, qu'il n'en était point propriétaire et que le débornement qu'il avait voulu imposer aux moines dans la lande de Penret n'était point équitable. A la prière de l'abbé, Salomon se transporta ensuite sur les lieux et voulut bien parcourir les limites des terres du monastère pour les fixer d'une manière définitive. N'ayant pas une connaissance suffisante de la localité pour suivre ce tracé et le traduire avec certitude, je crois devoir rapporter ici le texte même de la charte : « Perrexit Salomon rex finem illius terræ, ex una parte, a descensu montis Clegeruc ad lapides magnos, sicut vadit via publica ad accervum, id est cruc, ad quadruvium (sic) infra ecclesiam Selefiac (Silfiac), et dimittit eam ad sinistram, et transit in valle subtus æcclesiam, et est, ex illa parte, illa vallis et rivulus finis usque dum revertitur per Crenarth ad Caerdivon, et venit per landam, dimittens martiris Sergii monasterium ad sinistram, et transit in valle que vadit subtus Castel Cran usque in Blavet, ex alia parte ; fecit ipse rex finem a supradicti montis radice per medium landa (landæ) usque in rivulo qui venit quasi diurth Gnescan (Quénécan) sicut currit usque Blavet ». Après avoir terminé cette opération, le roi en fit dresser acte à Penret même [Note : On verra, plus tard, que Penret était une trève de la paroisse de Silfiac], le 9 juillet 871, et, y introduisit, pour la propriété qu'il venait de délimiter, l'exemption absolue de tout impôt et la défense de tout empiétement nouveau, sous peine d'une amende de 5.000 sols (Cartulaire de Redon, p, 198 et Dom Lobineau, II, col. 62). Parmi les nombreuses signatures apposées à ce document, figurent celles des grands personnages de Bretagne et du mactiern Alfrit lui-même. Depuis cette époque, le monastère de Saint-Ducocan ne figure plus ni dans l'histoire de l'abbaye de Redon, ni ailleurs. Il en faut probablement conclure que, détruit par les Normands, il ne fut pas relevé et que cette ruine fit perdre à Saint-Sauveur tous ses droits en ce lieu. Les collaborateurs à la nouvelle édition d'Ogée disent que « la tradition rapporte avec mille circonstances bizarres qu'il y a eu jadis une abbaye près de Trévéol ». Ne serait-ce pas notre petit monastère du IXème siècle ?

Si, contrairement à mon procédé ordinaire, j’ai rapporté ici ce qui concerne ce petit monastère, c'est que je n'ai pas l'intention d'en parler ailleurs et que ce fait confirme une observation déjà relevée, à savoir : que plusieurs monastères, antérieurs aux ravages des Normands et détruits par ceux-ci, n'ont laissé d'autres traces que dans les noms de moustoir si multipliés dans notre pays. Cela dit, je reviens à la paroisse de Cléguérec.

J'ignore où Ogée a puisé le renseignement qui lui a permis de fixer à l'année 870 la fondation de cette paroisse ; mais j'ai bien remarqué que l'acte de 833, mentionné ci-dessus, ne parle pas de la paroisse, tandis que celui de 871 la désigne parfaitement. Cet auteur ajoute que le duc de Rohan en était seigneur et que son territoire se trouvait en grande partie couvert par la forêt de Quénécan et de vastes landes.

A une époque inconnue, mais remontant bien haut, les revenus de ce bénéfice furent annexés à la mense de l'évêque qui, dans les derniers siècles, y percevait la dîme à la 33ème gerbe. Quoique portionnaire, le recteur était en possession de recueillir les novales, et cependant il se plaignais encore de son sort, parce que, sur son mince revenu, il devait prélever le traitement de son curé de Saint-Aignan. Dans la trève de Sainte-Brigitte, ces deux premiers décimateurs se voyaient obligés de partager avec un troisième et même de lui abandonner le meilleur lot. C'est qu'en effet, après que l'un ou l'autre, suivant la qualité des terrains, avait pris une gerbe, l'abbé de Bonrepos venait en lever deux.

Comme on vient de le voir, la paroisse avait deux trèves : celle de Saint-Aignan, dont l'église se trouve déjà mentionnée en 1184, et celle de Sainte-Brigitte. En outre, les chapelles y étaient nombreuses, Les archives nous ont conservé les noms des suivantes, dont quelques-unes existent encore : de Saint-Jean , de Saint-Gildas, de Saint-André, de Saint-Marc, de Saint-Ignace, de Saint-Jacques-le-Majeur, de la Trinité [Note : Les bois des placîtres de ces deux chapelles furent vendus, le 26 août 1793, à des citoyens de Pontivy pour 725 et 160 livres], de la Magdelaine, de Locmaria-Beauregard au manoir de ce dernier nom avec une inscription de 1578, enfin de Saint-Molvan ou Morvan, située près de la route de Pontivy à Rostrenen et restaurée en 1693, renfermant encore, au milieu de la nef, un grand cercueil en granit appelé tombeau de Saint-Morvan (M. Rosenzweig, Répertoire archéologique du département du Morbihan, art., Cléguérec).

En plus du rectorat et du monastère de Saint-Ducocan, peut-être aussi de celui de Saint-Serge, martyr, auquel il serait difficile de refuser une place sur cette paroisse, Cléguérec possédait deux autres bénéfices secondaires.

Il y avait, d'abord, dans la trève de Saint-Aignan, un établissement de Templiers passé, plus tard, aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

C'était ensuite la chapellenie de Saint-Nicolas, fondée et présentée par les seigneurs de Lenvos. Elle se desservit jusqu'en 1790 de deux messes par semaine, le dimanche et au jour choisi par le titulaire, dans la chapelle de ce saint, appartenant prohibitivernent aux seigneurs fondateurs du bénéfice et formant l'aile du côté de l'épître de l'église paroissiale, l'autre aile étant formée par la chapelle de Saint-Yves. Sa dotation, composée d'une maison, avec écurie et jardin, au bourg, fut vendue 1.244 livres, le 21 avril 1791.

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Recteurs de Cléguérec.

1461. R. Jean Conec ?
1461… Henri Després.
1546. Olivier Bonnet.
1555. Pierre de Launay.
1577-1580. Olivier Le Berre, mort en mai 1580. En 1577, il avait pour compétiteur, qu'il débouta, Julien Caillos, recteur de Meucon.
1580-1591. Jean Jehan, originaire d'ici, pourvu par le Pape le 20 juillet 1580, prit possession le 12 décembre et mourut en octobre 1591.
1591-1592. Thomas Jehan, parent du précédent, pourvu par l'Ordinaire, décéda en août 1592.
1592-1628. François Le Moëne, de Cléguérec, pourvu par le Cardinal-Légat le 4 novembre 1592, prit possession le 3 janvier 1593, eut de nombreux compétiteurs et dut, pour se maintenir, reprendre deux fois de nouvelles provisions en Cour de Rome.
1629-1638. R. Guillaume Le Tohic, de Locmalo, permute en 1638 contre Plœmel avec le suivant.
1638-1642. R. Thomas Romyo, de Noyal-Pontivy, résigne entre les mains de l'Ordinaire.
1642-1673. Olivier Le Botmel, originaire d'ici, pourvu par l'Évêque le 3 janvier 1642, prit possession le 12. Il fut inhumé dans son église paroissiale le 15 février 1673.
1673-1682. R. Guillaume Le Botmel, pourvu par l'Ordinaire, résigne en 1682 et devient recteur de Remungol.
1682-1688. Pierre Le Guével, Le 28 avril 1688, il fut inhumé dans le cimetière, vis-à-vis de la croix.
1688-1702. François Robert, fils du seigneur de Boterbarz en cette paroisse, pourvu par l'Évêque, eut un compétiteur dans la personne de Guillaume du Bot qui, devenu recteur de Theix, résigna ses prétentions sur Cléguérec. Sur de nouvelles provisions obtenues de l'Ordinaire le 30 mai 1693, il reprit possession le 4 juin. Il fut enterré, dans l'église, le 12 février 1702, sous le banc des recteurs,
1702-1703. R. Louis Robert, frère du précédent, pourvu par l'Évêque le 11 mai 1702, prit possession le 14. Malade, il résigne entre les mains de son collateur le 3 juillet 1703, meurt au manoir de Boterbarz et est enterré le 16 du même mois.
1703-1724. Jérôme-Hyacinthe de Kerouallan, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 3 juillet 1703, prit possession le 5 et mourut, à la fin de 1724, en un mois réservé au Pape.
1725-1764. Alain-Corentin Billy, prêtre du diocèse de Quimper et licencié in utroque jure de Paris, pourvu en Cour de Rome le 25 janvier 1725, dut recourir au métropolitain pour en obtenir à ses provisions le visa refusé par l'Évêque qui avait déjà conféré cette paroisse à un autre. Ce compétiteur fut débouté et Billy prit possession le 10 juin, Il mourut à l'âge de 75 ans, le 24 mai 1764, et fut enterré le 26 au cimetière,
1764-1768. Philippe Guyot, originaire de la paroisse, l'ayant emporté au concours du 23 août 1764, obtint du Pape des provisions en date du 18 septembre et prit possession le 4 octobre. Décédé à l'âge de 41 ans, le 27 mai 1768 il fut inhumé le lendemain dans le cimetière.
1768-1784. R. François Guillome, de Pluméliau, pareillement heureux au concours du 11 août 1768, se vit conférer ce bénéfice en Cour de Rome le 6 septembre et en prit possession le 9 novembre. Déjà pourvu de Malguénac, il le résigna entre les mains de l'Évêque, le 16 février 1784.
1784-1785. Julien Le Borgne, de Landévant et curé de Sulniac, pourvu par l'Ordinaire le 29 mai 1784, prit possession le 3 juin. Mort à l’âge de 42 ans, le 22 juillet 1785, il fut enterré le 23 au cimetière.
1785-1789. R. Jean Le Drogo, de Pontivy et curé de Saint-Caradec-Hennebont, ayant triomphé de ses concurrents au concours du 3 août 1785, en fut pourvu par le Pape le 23 du même mois et en prit possession le 18 octobre. Malade, il résigna en 1789, se retira à Pontivy où il mourut le 23 février de la même année. Il fut enterré au cimetière de Cléguérec le 24.
1789-1790. Denis-Jean Jan, de Cléguérec et recteur de Meslan, devint recteur de sa paroisse natale au commencement de 1789. Il refusa de prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé et vit un intrus prendre sa place et s'emparer de son troupeau. A couvert de la déportation par son âge, il se trouvait parmi les prêtres détenus à la Retraite des Femmes, lorsque, le 15 mai 1794, ils en furent tous extraits, pour être conduits au château de Josselin, où ils arrivèrent le lendemain et d'où ils étaient de retour à Vannes le 25 septembre suivant pour être, ce jour même, renfermés au Petit-Couvent. Jan avait alors 64 ans, et il s'y trouvait encore au commencement de 1795. J'ignore ce qu'il devint ensuite, mais je sais qu'il ne reparut point à la tête de sa paroisse après la tourmente.

(Abbé Luco).

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