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CHAUVIGNÉ.

Ecclesia Calviniaci, XIème siècle (Chart. de Marm., prieuré de Saint-Sauveur) ; de Calvigneio, XIIIème siècle, ibid. ; de Chauvigneyo, de Chavigneyo, époques postèrieures.

C’est dans les actes du prieuré de Saint-Sauveur-des-Landes, vers le milieu du XIème siècle, que nous rencontrons pour la première fois le nom de cette paroisse.

Nous y lisons qu’un seigneur du nom de Gradelon, et surnommé Ivelin, donna en mourant à sa femme, nommée Guidonie, le moulin de Bulmine (Boismine), situé sur la rivière de Minette, avec toute la mouture de la paroisse de Chauvigné, dont les habitants étaient dans l’usage d’y apporter leurs grains.

Plus tard, Guidonie elle-même, se sentant près de mourir, disposa de son moulin en faveur des religieux de Marmoutier et du prieuré de Saint-Sauveur-des-Landes, qu'ils avaient fondé quelques années auparavant.

L'exemple de cette dame trouva, semble-t-il, des imitateurs dans les autres seigneurs qui avaient des propriétés dans la paroisse ; car, vers le milieu du XIIème siècle, les religieux de Saint-Sauveur nous paraissent avoir été en possession de la plus grande partie de ses dîmes.

Néanmoins, leur jouissance ne fut pas toujours exempte de difficultés et de contestations. Les actes du prieuré de Saint-Sauveur nous ont conservé le souvenir de l'opposition qu'ils rencontrèrent de la part de Guillaume d'Aubigné, qui était alors seigneur de la paroisse.

Leur différend, du reste, s'arrangea à l'amiable. Par suite d'un premier accord, le seigneur d'Aubigné accorda au prieur de Saint-Sauveur la moitié de toutes les dîmes de sa terre de Chauvigné, et une place dans le cimetière de Saint-Georges pour y bâtir une maison ; puis de nouvelles difficultés étant survenues, et l'évêque de Rennes s'étant présenté comme médiateur, il fut entraîné à des concessions beaucoup plus larges en faveur des religieux. Par cette seconde transaction, en effet, qui est de l'an 1200, il leur abandonna toutes les dîmes de ses fiefs dans la paroisse, tant celles des terres, pour lors cultivées, que celles des terres qui le seraient plus tard, à l’exception des pailles et des détraits, qu'il se réserva pour lui-même ; réserve, du reste, qu'il étendit à toutes les dîmes, à celles même sur lesquelles il ne pouvait prétendre aucun droit. Il leur concéda en outre, dans le bourg de Chauvigné, une place, qu’il affranchit de tous droits et de toute servitude, pour y établir une grange.

Enfin, il leur fit la remise d’une provision d’avoine que lui et ses ancêtres avaient coutume de prélever sur les dîmes qui leur étaient propres.

Les religieux, de leur côté, abandonnèrent à tout jamais, au seigneur d'Aubigné et à ses successeurs, le moulin de Boismine (Birmina), à la condition qu'ils y percevraient chaque année, à la fête de Noël, quatre mines de froment mesure de Fougères (13 hectolitres 77 litres).

Il fut en outre stipulé que, dans le cas où le moulin viendrait à être ruiné ou bien que son produit ne suffirait plus à fournir aux religieux la quantité de froment convenue, le seigneur d'Aubigné ou ses successeurs seraient tenus de leur constituer cette même rente sur une autre de leurs terres.

Avant la Révolution, la cure était à l'ordinaire et pouvait rapporter huit cent livres.

RECTEURS DE CHAUVIGNÉ.

1519, M. Guillaume Richeust, official de Rennes. — 1521, M. Rolland Le Bas. — 1650, M. Jacques Baudoin. — 1682, M. N. Le Drouet. — 1704, M. Michel Desboys. — 1709. M. Hilaire Jamelot. — 1738, M. N. Anger. + le 4 juin 1766. — 1766, M. Jean Galon.

Archéologie. — L'église de Chauvigné est sous l'invocation de la Sainte Vierge (15 août).

Elle se compose d'une nef terminée, à l'Est, par une abside à pans coupés et accompagnée de deux transepts. Sa construction ne doit pas remonter au-delà des dernières années du XVIème siècle. On remarque néanmoins à l’extérieur, et particulièrement dans les contreforts de la côtières, septentrionale, quelques vestiges d’architecture romane ; d’où l’on peut conclure que le vaisseau actuel occupe la place d’un autre qui avait été construit à l’époque où fleurissait ce dernier style.

Elle a été allongée, en 1851, de quelques mètres, du côté de l'Ouest. Le peu d'élévation de ses combles lui donne un aspect peu agréable.

Son pavé est en grande partie formé par des dalles en granit qui ont servi à recouvrir des sépultures. Plusieurs d'entre elles sont chargées d'écussons aux armes de la famille de Porcon et proviennent de la chapelle Saint-Georges.

L'une d'elles porte le millésime de M. CCCC. XLV, avec une croix orlée.

Cette croix, qui présente un second croisillon au-dessous de l'orle, est terminée, à son extrémité inférieure, par une fleur de lys et accostée de deux besants.

Une autre pierre tombale, également du XVème siècle, et portant une inscription devenue illisible, sert à fermer l'entrée du cimetière, du côté du chemin vicinal.

Le seigneur de Bonnefontaine avait, dans l'église de Chauvigné, le droit de prééminence, ainsi que les autres droits de seigneur fondateur, concurremment avec le propriétaire du domaine de Brimblin.

Par acte du 2 janvier 1591, Rolland Le Bas, pour lors recteur de Chauvigné, avait donné à Jean de Porcon, seigneur de la Maison-Neuve, l'autorisation de conserver dans l'église une pierre tombale qu'il avait fait placer, sans permission, sur le corps de son père, moyennant le don d'un ornement en forme de vêtement de velours de soie, pour l'image de la Sainte Vierge Marie, qui était dans l'église. (Archives départ.).

La paroisse de Chauvigné était traversée du Nord au Sud par la voie romaine d'Aleaune à Rennes (ab Alaunâ Condate).

Elle coupait le chemin vicinal de Fougères à Bazouges, à peu près à l'endroit où débouche le chemin vicinal de Romazy à Saint-Brice, trés-près du village du Châtel. Il était facile encore, il y a quelques années, de reconnaître aux abords des landes la direction de son parcours : elle était assez clairement indiquée par une levée formée des terres que l'on avait rejetées de côté, lors de sa constrution ; mais cette levée a disparu, en partie, depuis que les landes, dans lesquelles elle se trouvait, ont été mises en culture.

Chapelle Saint-Georges. — Il existait, dès le XIIème siècle, au village de Saint-Georges, à environ 1 kilomètre de Chauvigné, une chapelle ou plutôt une église, car c'est sous ce nom qu'on la désignait, dédiée au saint dont il avait pris le nom.

Cette église, qui paraît avoir été fondée par les seigneurs d'Aubigné, et qui a été démolie au commencement de ce siècle, avait, suivant les traditions du pays, une importance égale à celle de Chauvigné. S'il faut s'en rapporter à leur témoignage, on aurait célébré alternativement l’office divin dans les deux églises, sauf aux fêtes principales, pour lesquelles l'église de Chauvigné aurait eu le privilége de la célébration comme aussi celui des baptêmes et des mariages. Néanmoins, l'église Saint-Georges avait son cimetière, dans lequel se faisaient les inhumations concurremment avec celui de l’église de Chauvigné.

Dès le milieu du XVIIIème siècle, l'église de Saint-Georges était tombée dans un état complet de dégradation ; si bien qu’en 1751, M. de Vauréal, évêque de Rennes, étant en tournée de visite dans la paroisse, la frappa d'interdiction et fit défense à tous détenteurs des deniers appartenant à la fabrique, de s’en dessaisir sous prétexte de les employer à son entretien. Les motifs sur lesquels il se fondait pour édicter cette défense étaient qu'elle était trés-inutile pour le service du public, sans fondations, sans ornements, sans titres ni enseignements de son existence, ni de son origine, très onéreuse au général de la paroisse, qui ne pourait qu’à peine fournir à l’entretien de l’église paroissiale les choses les plus nécessaires (Arch. dép.).

Quelque positive qu'ait été cette défense, elle ne put abolir tout à coup d'anciens usages : les saints mystères continuèrent d'être célébrés, à peu près comme auparavant, dans l'église de Saint-Georges ; et M. Desnos étant, en 1767, venu à Chauvigné dans le cours de ses visites pastorales, crut devoir, en ce qui la concernait, renouveler les ordonnances de son prédécesseur.

M. Joseph-Jacques du Bois Le Bon, seigneur de la Chottais, qui était propriétaire de la chapelle, du chef de dame Renée-Cécile de Porcon, son épouse, réclama inutilement contre cette mesure. Une nouvelle ordonnance de M. Barreau de Girac, du 5 août 1771, vint de nouveau en presser l'exécution.

M. du Bois Le Bon se détermina alors à porter l'affaire devant les tribunaux, et fit assigner le curé et le général, prétendant contraindre l'un, comme décimateur, à l'entretien du chœur et l'autre aux réparations de la nef.

Je n'ai trouvé aucun document qui ait pu me renseigner sur les suites de cette affaire : je suis porté à croire qu'elle traîna en longueur, et que la Révolution survint avant qu'elle eût reçu une solution définitive.

Terres ou maison nobles. — Les maisons nobles de cette paroisse étaient : 1° le lieu et domaine de Brimblin, tenu en juveignerie du seigneur de Bonnefontaine, avec droit de basse justice, de prééminence et d'enfeu dans les églises de Chauvigné et de Saint-Georges ;

2° la Harcherie, qui me semble avoir été le berceau de la famille de Porcon ;

3° La Rouërie [Note : Je suis porté à croire que c’est à ce village qu’il faut rapporter un passage du Cartulaire de Saint-Melaine, cité par M. Toulmouche dans son Histoire archéologique de l’époque galle-romaine de la ville de Rennes (page 252), et qu’il applique à Saint-Ouen-de-la-Rouerie. Il s’agit d’un don de terre fait à l’abbaye de Savigny par les religieux de Saint-Melaine : Quamdam preciam terræ sitam juxta Roharderiam quam habitant ..... cum riveria situm inter dictam terram et inter viam publicam. La Rouërie se trouve situé à environ 1.300 métres de la voie dont j'ai signalé l’existence, et devait être contiguë au grand fief de Fretay, qui appartenait à l’abbaye de Savigny, tandis que je n’ai trouvé aucun indice de possessions qu’ils aient pu avoir dans la paroisse de Saint-Ouen-de-la-Rouerie].

L. Maupillé.

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