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Capella Sancti Otberti (1095).
Notes de l'Annuaire de 1792 : récoltes peu abondantes ; les landes occupent la plus grande partie de son étendue.
Altitude : 125 mètres. — Superficie : 977 hectares.
Population : en 1792, 637 habitants ; en 1801, 650 ; en 1841, 679 ; en 1911, 600 ; en 1921, 502.

Cette paroisse, créée, antérieurement au XVème siècle, sur le territoire de celle de Vendel, semble avoir eu pour origine un minihy (ou lieu d'asile), avec chapelle, signalée dès le XIème siècle. Là aurait résidé un anachorète, peut-être même saint Aubert, disciple de Raoul de la Futaye.

Le recteur fut d'abord à présentation de l'abbé de Marmoutiers ; après 1646, il fut nommé par l'Ordinaire. Les dîmes étaient partagées entre le recteur, l'abbesse de Saint-Sulpice et le Séminaire de Rennes (par le prieuré de Saint-Sauveur, ancienne possession de Marmoutiers, réuni en 1646 au Séminaire). Elles produisirent, en 1790, 3.543 l. 5 s. 4 d., dont 400 livres pour l'abbesse, 400 pour le Séminaire, et le reste (2.743 l. 5 s. 4 d.) pour le recteur. Parmi ses charges, celui-ci avait l'entretien d'un vicaire.

Les deux prêtres qui desservaient La Chapelle-Saint-Aubert refusèrent, en 1791, le serment à la Constitution Civile du Clergé. Lorsqu'en septembre 1792, ils durent quitter leur presbytère, ils trouvèrent un asile chez leurs paroissiens et continuèrent d'exercer secrètement leur ministère. Le recteur, M. Bodin, martyr de la foi, fut arrêté, le 12 septembre 1794, chez Mlles Boullé de la Gracière, au petit manoir de l'Epinay, et exécuté à Rennes, avec ses pieuses hôtesses, le 8 octobre 1794. Quant au vicaire, M. Jacques Gilbert, il passa toute la Révolution caché dans la paroisse. Il reparut publiquement à la fin de 1796 pour se cacher à nouveau après le 18 fructidor an V (4 septembre 1797). En 1803, il fut nommé recteur de Mellé. La paroisse devant être supprimée, il ne fut pas élu de curé constitutionnel. Une des cloches, pesant 99 livres, fut descendue le 5 février 1794, pour être envoyée à la fonderie.

Dédiée à saint Aubert, évêque d'Avranches, l'église de La Chapelle-Saint-Aubert présente des parties de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle : le chevet, le portail principal et le campanile. Le reste est récent. Le portail est un joli spécimen de l'ornementation du XVIème siècle. A l'intérieur, entre la nef et le chanceau, se voit encore l'écusson des de Vendel. On conserve dans l'église un calice en argent du XVIème siècle (classé) et une vieille (XVème siècle) et intéressante statue de Notre-Dame du Pont, en bois, provenant de la chapelle de ce nom. Dans cette chapelle de Notre-Dame du Pont, la seule que l'on connaisse dans la paroisse, le teneur du fief noble du Bas-Frène, annexé au Moulin-Blot (Vendel), avait droit d'écusson. Autour de cette chapelle se trouvait un cimetière ; on y retrouve beaucoup de tombeaux de pierres. Les droits de seigneur fondateur de l'église appartenaient au seigneur de Linières ou à celui de Saint-Hilaire.

En raison du fief du Bas-Frêne, le seigneur du Moulin-Blot (Vendel) avait droit de halles et de 3 foires par an au bourg de La Chapelle-Saint-Aubert. Au XVIIIème siècle, la paroisse de La Chapelle-Saint-Aubert, bien qu'elle fît partie de la baronnie de Fougères, ressortissait de la subdélégation et du siège de justice royale de Saint-Aubin. On signale (Arch. départ. 2e supplém., C. 129) une fontaine minérale à Tourut, près du moulin de la Charrière. Elle a été « essayée » par le douteur Bertin. de la Faculté de Paris.

(Emile Pautrel).