Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA PAROISSE DE CARENTOIR

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Carentoir"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Siège du doyenné de ce nom, la paroisse de Carentoir, soumise à l'alternative, était une des plus considérables du diocèse. Au lieu de se démembrer, cet ancien bénéfice, que le cartulaire de Redon mentionne plusieurs fois dès le commencement du IXème siècle, donna lieu à l'érection des quatre trèves suivantes : la Gacilly, la Chapelle-Gaceline, la Haute-Bourdonnaye ou Haute Bouexière, et Quelneuc.

L'église paroissiale, avec sa nef presque entièrement romane, était dédiée à Saint-Marculfe, ou Marcou, abbé de Nanteuil, au diocèse de Coutances, et mort le 1er mai 558.

La chapelle tréviale de la Gacilly avait eu pour titulaire primitif Saint-Nicolas, remplacé plus tard et vers la fin du XVIIème siècle par Saint-Cyr et Sainte-Julitte. L'ancienne chapelle de Saint-Nicolas s'élevait, entre la Gacilly et la vieille route de Glénac, sur une hauteur, non-loin du presbytère actuel. Elle avait deux chapelles latérales : l'une dédiée à la Sainte-Vierge, devenue plus tard la chapelle du Saint-Rosaire, et dont la première pierre fut posée le 20 mars 1628 ; l'autre sous le vocable de Saint-Nicolas, évêque et confesseur, au côté du midi, et dont la première pierre s'était posée le 26 juin 1626. Elles furent bénites toutes les deux, le 12 octobre 1631, par le doyen de Carentoir. On dit que cette trève fut, en 1745, érigée en paroisse par ordonnance épiscopale. Il est cependant de fait qu'elle n'eut point de recteurs particuliers avant la Révolution et qu'elle fut toujours jusque là soumise à la juridiction du recteur de Carentoir.

L'église de la Chapelle-Gaceline était sous l'invocation de l'apôtre Saint-Pierre. Saint-Hyacinthe et Saint-Nicolas étaient les titulaires respectifs des chapelles de la Haute-Bouexière et de Quelneuc.

Grand était le nombre des autres chapelles qui s'élevaient sur l'étendue de cette paroisse. Il y avait encore, en effet, celles de Notre-Dame de Fondelienne, prétendue de fondation monastique et possédant une statue de la Vierge regardée comme miraculeuse ; de Saint-Jacques, de Saint-Adrien, de Saint-Marc et de Saint-Jean, en des lieux isolés ; de Saint-Jugon, renfermant le tombeau du saint enfant de ce nom et but de nombreux pèlerinages ; de Saint-Vincent-Ferrier, à la Gacilly, qui existait encore à la fin du XVIIème siècle, sur l'ancien chemin de Rochefort, et que l'on dit convertie maintenant en une habitation ordinaire. Il y avait, en outre, plusieurs chapelles domestiques : de Saint-Mathurin, à Peccaduc ; de Saint-Joseph, au Boschet ; de Sainte-Anne, à la Tousche-Peschart ; de Saint-Julien, au Bois-By, et enfin celles du Ronceray et de Launay dont les titulaires sont inconnus. Si, en ce moment, j'en omets quelques autres, c'est parce que je les retrouverai plus bas.

A la place des dîmes, dont les gentilhommes s'étaient presque totalement emparés, le doyen de Carentoir percevait le droit de neûmes, consistant en la neuvième partie du mobilier, à la mort de tout chef de ménage roturier, les nobles s'en étant encore prétendus exempts. Cet état de choses fut enfin modifié. Par un arrêt du 9 août 1751, rendu à l'audience publique de la Grand'chambre, le droit de neûmes fut supprimé et remplacé par une dîme à la 50ème gerbe, imposée à tous les fruits décimables, sur toutes les terres nobles et roturières de la paroisse et de ses trèves. Les seigneurs n'y trouvèrent pas leur compte, eux qui avaient, en leur temps, fait disparaître de Carentoir les dîmes ecclésiastiques pour n'y laisser que des dîmes inféodées, levées exclusivement par eux et non sujettes à la portion congrue ; mais enfin force leur fut d'abandonner leurs injustes prétentions. Par ailleurs, le doyen n'était pas mal partagé. Outre son presbytère, avec ses jardins, il avait la jouissance d'un beau pourpris et du pré qui portait son nom (pré du doyen).

Comme cela devait être, les siècles virent se fonder de nombreux bénéfices secondaires sur cette ancienne et grande paroisse.

En première ligne doit se placer l'hôpital ou aumônerie de Saint-Jean de la Gacilly, parfois appelé moinerie et prieuré, déjà mentionné dès le commencement du XVIème siècle et remontant, sans doute, beaucoup plus haut. Outre sa chapelle de Saint-Jean contiguë à ses maisons et jardin au derrière, il avait, joignant ce jardin, une pièce de terre sous labeur et sous pré, et, de plus, des traits de dîmes sur les paroisses de Saint-Martin et des Fougerêts. Ses charges consistaient à y recueillir les pauvres de la localité et à desservir la chapelle. Il était à la présentation du seigneur de la Gacilly et à la collation de l'Évêque. Mais, au commencement du XVIIème siècle, il fut annexé à l'Ordre de Saint-Lazare, dont les chevaliers n'en conservèrent pas longtemps la jouissance. Par lettres patentes du 3 décembre 1696, rendues sur arrêt du Conseil privé du 25 mai précédent, les biens de cette aumônerie furent annexés à l'hôpital Saint-Nicolas de Vannes, avec jouissance à partir du 1er juillet 1695. L'établissement enrichi en prit possession le 29 mai 1697 et fit accord avec un prêtre qui s'engagea, moyennant une somme annuelle de 20 livres, à célébrer une messe par semaine dans la chapelle de Saint-Jean.

Fondée en 1414, la chapellenie de Saint-Georges, à la présentation du seigneur de la Villeguenot et à la collation de l'Ordinaire, avait son temporel à la Gourdelaye, village et seigneurie, en Carentoir.

La chapellenie de Saint-Michel, desservie dans l'église paroissiale et fondée, le 8 octobre 1429, par Alain Jumel et Marie Darsac, était présentée, au XVIIème siècle, par le seigneur de la Guichardaye et conférée par l'Évêque.

Celle de Croix-Chemin, fondée au XVIème siècle, par le prêtre Pierre Gicgneau, était conférée par l’Évêque sur la présentation du seigneur de Villorion et se trouvait chargée d’une messe chaque vendredi, célébrée probablement dans la chapelle tréviale de la Gacilly. Sa dotation se composait de maisons, jardins et terres situés sur cette trève.

Les deux chapellenies des Rivières et de Brambé, quoique distinctes, se conféraient ordinairement au même titulaire et se desservaient de trois messes par semaine dans l’église paroissiale. La première, présentée par les héritiers de son fondateur, avait pour dotation la prairie des Rivières qui, située auprès du village de Trignac, lui donna son nom, et le pré de la Fontaine, au-dessous de Brambé. Aussi de patronage laïque, la seconde tirait son nom du village de Brambé où se trouvait son temporel consistant en maison, jardin, terres, landes et prés.

A la présentation du seigneur de Maupas, la chapellenie de ce nom, dont la dotation se composait de sept parcelles de terre, se desservait aussi dans l’église paroissiale.

Il y avait encore la chapellenie de Notre-Dame de La Ville-Louet, fondée dans la chapelle domestique du château de ce nom ; celles de Bois-Brassu et de La Cossaye sur lesquelles je n'ai aucun renseignement ; enfin celles du Boschet, de La Haute-Bouexière, de La Basse-Bouxière, mentionnées dans un pouillé de 1516.

Il faut aussi remarquer que, si l’abbaye de Redon n’eut jamais ici aucun bénéfice régulier, une vingtaine de pièces de son cartulaire prouvent que, pendant le IXème siècle, des propriétés importantes et nombreuses lui furent données dans cette paroisse.

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

Recteurs de Carentoir.

Avant de produire le catalogue de ces recteurs, je ne crois pas sans intérêt de placer ici, extraits du cartulaire de Redon, les noms de quelques prêtres de Carentoir, au IXème siècle. Bien qu'il nous soit impossible de les désigner, il est certain que, parmi eux, il se trouve plus d'un recteur de la paroisse. Ces prêtres étaient Condeloc, Winhoiarn, Doethwal, Junwal, Cafat, Loiesur, Taetal, Drivinet, Dreweten, Rudworet, Hinoc, Ludon, Groekin, Tuthoven, Woletec, Lathoiarn, Worgovan, Haelvaloë, Bili, Finithoiarn, Wormonoc Wetenworet, Sulval et Haelwocon, avec les clercs Riwalart, Haeltedwid, Tomas, Riscant, Budhoiarn et Judwalon.

1179. Pierre. Avec le titre de doyen de Carentoir, il assista à Tours à l'accord qui se fit, entre l'Évêque de Saint-Malo et le prieuré de Saint-Martin de Josselin, au sujet de l'église de Ménéac.
1494. Christophe de Kerbiguet.
1494-1500. Laurent Bouillon,
1533. R. Olivier Baud, chanoine de Vannes.
1549. Jean du Boays.
1577-1583. R. Pierre de Couetdor, ayant résigné, mourut en janvier 1585.
1583… Jean Salmon, pourvu, sur cette résignation, le 2 juillet 1583, obtint de nouvelles provisions le 25 janvier 1585, à la mort du précédent. Il eut un compétiteur dans Pierre Josse ou JosseC qui se fit aussi conférer ce bénéfice le 6 juillet 1585.
1601. R. Guillaume Berthier résigne en Cour de Rome.
1601-1628. Guillaume Lemaryé, originaire de cette paroisse, pourvu par le Pape, le 7 avril 1601, prit possession le 15 octobre 1602.
1635. Jean Bonnamy, du diocèse de Nantes.
1635-1639. François Le Bateurs, prêtre et bachelier en théologie de Paris, pourvu, par le Pape le 1er mars 1635, prit possession le 8 mai. Devenu docteur et professeur en théologie, il eut à défendre son bénéfice contre Jacques Hus, natif de Carentoir, qui avait, le 22 juin 1639, obtenu de Rome des provisions par dévolut sur lui.
1641. Mathurin d'Avaugour.
1653-1678. R. Honoré Le Roy, fils du seigneur de La Danaye, en Carentoir, résigna en 1678 et mourut le 31 octobre 1696.
1678-1680. R. Pierre de La Ruée, seigneur dudit lieu, en Ruffiac, résigna en 1680, pour devenir recteur de Fégréac, au diocèse de Nantes.
1680. Jean-Baptiste de Noyal.
1682-1688. R. Julien Gedouin de la Dobiaye. En quittant Carentoir, il devint recteur de Grand-Champ.
1688-1707. Louis Raguideau, précédemment prêtre à Carentoir.
1707. Jean Le Doyen, prêtre du diocèse et malheureux dans ses prétentions sur le vicariat de Brain, pourvu par l'Évêque le 12 mai, prit possession le 26 et mourut au mois de septembre suivant.
1707-1729. R. René Jamoays, prêtre du diocèse de Rodez, pourvu par le Pape le 22 novembre 1707, ne prit possession que le 7 juillet 1708, parce que l'Ordinaire refusait le visa à ses provisions. En août 1729, il permuta avec le suivant contre la paroisse de Plumelec.
1729-1745. Pierre Hardy, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 26 août 1729, mourut à l'âge de 60 ans et fut inhumé dans l'église le 24 avril 1745.
1745-1746. R. Jean-Joseph Caradec, originaire de Mériadec, trève de Plumergat, licencié en théologie de la faculté de Paris, pourvu par l'Évêque le 28 avril 1745, prit possession le 5 mai et résigna l'année suivante pour devenir recteur de Melrand.
1746-1760. Louis-Gilles Bocenno, de Marzan et recteur de Saint-Congard, pourvu par un vicaire général le 15 juin 1746, prit possession le 23 juillet. Il mourut en décembre 1760.
1761-1775, R. Jean-Joseph Charlot, sieur de Chauvry et originaire du diocèse de La Rochelle. Dans sa jeunesse, il suivit ici son père, qui devint commissaire de marine à Vannes. Pourvu de Carentoir par l'Évêque, le 16 janvier 1761, il en prit possession le 22. Malade depuis longtemps, il donna, le 10 août 1775, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant, avec réserve d'une pension annuelle de 800 livres [Note : Comme sexagénaire et, par suite, non sujet à la déportation, il dut se rendre, en 1792, à la maison de détention de Vannes. Lorsque, le 15 mai 1794, les ecclésiastiques détenus à la Retraite des femmes en furent extraits pour être conduits au château de Josselin, il se trouvait parmi eux ; mais l'état de sa santé ne permit pas de lui faire entreprendre ce voyage. Le 22 du même mois, et à l'âge de 70 ans, il en entreprit lui-même un autre, celui de l'éternité, et il échangea, il faut l'espérer, la prison révolutionnaire contre la liberté du Paradis].
1775-1796. Gobrien Le Cerff, natif et curé de Guégon, pourvu par le Pape le 4 septembre 1775. Il refusa de prêter le serment prescrit par la constitution civile du clergé et continua néanmoins ses fonctions de recteur jusqu'à l'arrivée du curé constitutionnel, en 1792. A partir de cette date, il se cacha, mais sans quitter sa paroisse et sans prendre de passe-port pour l'étranger, comme le faisaient plusieurs ecclésiastiques qui n'avaient pourtant aucune intention de s'expatrier. Le 26 février 1796, trois prêtres déguisés en paysans, se trouvaient réunis au bourg de Carentoir. L'avant-garde d'un détachement de 150 hommes sorti de Rochefort les surprit et arrêta Gobrien Le Cerff et son curé François Bourcicaud. Le troisième, dont le nom est resté inconnu, prit la fuite et eut le bonheur de s'échapper, malgré la fusillade qu'il eut à subir. Conduits à Vannes par la colonne mobile du 11ème bataillon, formation d'Orléans, les deux captifs furent incarcérés dans la prison de justice de cette commune par ordre du général de brigade Quantin, commandant dans le département, qui, le même jour, 4 mars, en donna avis à l'accusateur public près le tribunal criminel séant à Vannes. Quatre jours plus tard, cet accusateur public fit subir au curé un interrogatoire dans l'appartement dit la pistole de la maison de justice [Note : Dans les prisons, on donne le nom de la pistole à une chambre à part et autres commodités qu'un détenu obtient moyennant la pistole, c'est-à-dire en payant]. Le 9, la même opération eut lieu pour le recteur. Ils reçurent, le 15, la visite de deux officiers de santé, qui constatèrent que Le Cerff était sourd et avait la vue mauvaise, ses yeux étant atteints de deux cataractes. Un acte d’accusation fut déposé contre eux, le 16, entre les mains des juges du tribunal criminel. Mais, parce que dans son rapport, le commandant de la force armée de Rochefort les avait accusés d'avoir été arrêtés dans une réunion d'hommes en armes, ce tribunal, par sa sentence du 22, les renvoya devant le chef de l'état-major de la division du Morbihan, à Vannes, pour qu'ils fussent jugés par une commission militaire. Transférés à la prison militaire dite de la Tour, ils eurent, le 27, à subir un nouvel interrogatoire de la part d'un capitaine rapporteur. Des soldats qui faisaient partie du détachement sorti de Rochefort furent ensuite appelés comme témoins devant la commission militaire. A l'encontre des certificats, délivrés par les conseillers municipaux de Carentoir et des habitants de La Gacilly, et des dénégations des accusés, il fut impossible de prouver que ceux-ci faisaient au moment de leur arrestation partie d'une bande d'hommes armés. La relation du capitaine rapporteur le constata. Mais, sur ces entrefaites, Gobrien Le Cerff, âgé de 68 ans, mourut de maladie, le 13 avril 1796, dans la maison d'arrêt et de justice (Registre des décès de la commune de Vannes pour l'an IV, supplément, fol. 3.). Le 30 du même mois, le conseil de guerre, devant lequel comparut son curé, renvoya celui-ci au tribunal criminel, pour y être jugé comme prêtre réfractaire.

(Abbé Luco).

 © Copyright - Tous droits réservés.