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ANCIENNE ÉGLISE.

Il est difficile de préciser l'époque où fut construite l'église paroissiale démolie en 1867. Les premières armes qui furent apposées sur la principale vitre furent celles de Guy Le Barbu, évêque de Léon de 1385 à 1410. En 1621, suivant l'acte qui en fait foi, on y voyait les armes de Mgr Rolland de Neuville, évêque de Léon de 1562 à 1613. Au second panneau de la vitre se trouvaient les armes d'Alexandre de Vieux-Pont, baron de Neufbourg et de Renée de Tournemine, marquise de Coatmeur, en Landivisiau, propriétaire de Kerlouquet. Cette terre ayant été vendue à François Quintin, ce dernier y fit apposer ses armes. Françoise de Gouzillon, veuve de feu Jean Poulpiquet de Quermen, qui prétendait y mettre les siennes, fut déboutée par Hamon le Jacobin, délégué de l'Evêché. Au dernier panneau de la vitre du côté de l'épître étaient les armes du sieur de Kergroadès et de Gillette de Quélen. Sur un autre, propriété des Keromnès, étaient celles des Bouteiller, des Kerisnel.

Reconstruite en 1657, l'église possédait chœur et transept : petite et basse, elle offrait peu d'intérêt au point de vue archéologique, à l'exception des fenêtres qui étaient d'un beau dessin. Le clocher seul ne manquait pas d'un certain caractère, avec sa tourelle d'escalier, ses chambres de cloches ornées de galeries et de balustrades. Il est regrettable que les dimensions de l'église actuelle n'aient pas permis de le conserver. Au-dessus du transept s'élevait un gracieux campanile. On y plaça en 1711 une cloche pesant 79 livres ; elle coûtait 83 livres ; elle avait été fondue par Julien Trousset de Morlaix. En 1702 une croix en fer coûtant 2 livres 7 sols, et un coq en cuivre du prix de 7 livres 10 sols, furent placés au sommet de la tour. Une hortoge achetée par le vicomte de Coëtlosquet, avait été payée 359 livres 15 sols. Le 24 octobre 1765, Missirc Andrea de Porslan, recteur de Taulé, avait béni une cloche dont le parrain fut Gabriel de Poulpiguet de Quermen, et la marraine Perrine de Kerébars, comtesse de Keromnés. Au bas du cimetière se trouvait la chapelle de Saint Roch ; elle fut également démolie. La statue de Saint Roch et celle de Saint Sébastien furent transportées dans la chapelle de N.-D. de Callot, ainsi que l'autel du Saint Nom de Jésus. La paroisse possédait une confrérie du S. N. de Jésus qui fut érigée en 1700.

ÉGLISE ACTUELLE.

L'église actuelle a été construite 1867 sur les plans donnés par M. François de Kergrist, maire de Carantec ; elle est dans le style du XIIIème, siècle. Longueur extérieure 37 m. ; longueur intérieure 31 m. 50 ; largeur de la nef et des collatéraux 14 m. ; longueur du transept 24 m ; le chœur a 9 m. de long sur 6 m. de large. L'intérieur de l'église présente un aspect saisissant ; les piliers de la nef sont cylindriques et ornés de chapiteaux finement sculptés ; les quatre piliers du transept sont formés de colonnettes en faisceaux, sur lesquels reposent les arcs ogives de la voûte. Les fenêtres et les arcatures du chœur présentent une imitation de la Sainte Chapelle de Paris. Le clocher a 37 m. de haut ; il se présente bien avec ses deux chambres de cloches, sa double galerie, avec ses balustrades ornées de quatre-feuilles et d'ogives ; c'est l'œuvre de M. Le Naour de Quimper; il ne fut bâti qu'en 1887. Le mobilier de l'église sort des ateliers de M. Derrien, de Saint-Pol-de-Léon. Les dépenses totales se sont élevées à 95.700 fr. La famille de Kergrist y a contribué pour plus de 21.003 fr. Le gouvernement, par décret présidentiel signé Mac-Mahon, a concédé à M. François de Kergrist et à ses descendants, la jouissance de la chapelle de Saint Joseph.

Liste des principaux donateurs de l'église : les familles de Kergrist, de Parscau, de Flotte, de Lansalut, du Plessix, de Penguern, du Beaudiez, de Grondel, l'abbé Bohic. M. Laot, recteur de Carantec, parcourut tout le diocèse pour recueillir des souscriptions. Le charroi des matériaux fut fait par les paroissiens. En 1897 un superbe carillon était installé dans le clocher, et en 1900, l'église s'enrichissait de quatre vitraux du plus bel effet. Un nouveau cimetière ayant été construit, l'ancien cimetière qui entourait l'église fut désaffecté. Mais en 1905, la clôture en fut renouvelée : un grillage fut posé devant la partie nord, ce qui permit d'établir un chemin de ronde pour les processions. Ce travail, exécuté d'après le plan donné par M. Joseph de Kersauson, ne coûta pas moins de 2.000 fr. Les ossements furent pieusement recueillis par des travailleurs de bonne volonté, et transportés dans le nouveau cimetière, où fut élevé un superbe monument funéraire, dû à la générosité de Madame Joseph de Kergrist.

(C. Lazennec).

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