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HISTOIRE DE LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE CALLOT

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Au nord de Carantec se trouve l'île de Callot, séparée de la terre ferme par un banc de sable appelé « ar Vale ». Ce banc de sable se découvre à toutes les marées. L'île hérissée de rochers a une longueur totale de 3 km. sur une largeur moyenne de 500 m. Le point culminant est à 22 m. au-dessus du niveau de la mer.

« L'an 489, Corsolde, général des Danois, étant descendu en bas Léon, s'y tint jusqu'à l'an 502, que le prince Rivallon Murmaczon quittant l'île de Bretagne, descendit en Léon, d'où il chassa Corsolde et ses Danois, les ayant contraints après plusieurs pertes de se retirer en l’îsle de Callot, où 'il les poursuivit, força leur camp, et les tailla en pièces, et en mémoire de cette victoire obtenue par les intercessions de Notre-Dame, il fonda une chapelle au nom de la Vierge Marie, au même lieu où était la tente du Barbare Corsolde, et c'est la dévote chapelle de Notre-Dame de Callot (Albert Le Grand de Morlaix 1636) ».

Chapelle Notre-Dame de Callot à Carantec (Bretagne).

Cette chapelle fut reconstruite à diverses reprises. La tour porte la date de 1672, avec le nom de M. Lescop, recteur de Taulé. Les dépenses de la tour et des réparations de la chapelle s'élevèrent à 3.227 livres 10 sols.

Le sanctuaire est couvert d'ex-voto, rubans, croix, médailles. « Ce saint lieu, écrivait vers 1650 Cyrille le Pennec, est merveilleusement hanté de beaucoup de personnes de condition et de marque et de menu peuple du haut, Léon et de Tréguier. Mgr René du Louët, évêque de Cornouaille, lorsqu'il était premier dignitaire de Léon, l’a fait agrandir, ayant construit, devers le Septentrion, une gentille chapelle en l’honneur de Saint Joachin et de Madame sainte Anne, père et mère de la très Sainte Mère de Dieu. Tout ce que est en ce lieu ne respire que la piété et la magnificence, et c’est pour parler avec candeur et ingénuite, pour la bonne conduite et la noble direction de noble et vénérable personne messire Rolland de Poulpiquet, sieur de Feunteuns peur, grand vicaire de Léon, recteur de la dite paroisse de Taulé ».

Pendant la Révolution la chapelle fut entièrement dégradée, pour être convertie en caserne. Deux calices en argent furent enlevés ; 6 colonnes dont 2 en marbre furent transportées à Morlaix ; les autels et les confessionnaux furent démolis ; un buffet à tiroirs fut vendut 40 fr. Aussi le commissaire délégué, Jézéquel, pouvait-il écrire au District de Morlaix, le 23 vendémiaire, an 3 de la Republique : « Nous venons de tout chiffonner dans la ci-devant chapelle de Callot. Mettez en réquisition un maçon pour la construction de la cheminée ; le maître autel fournira les pierres principales ». (Archives de Carantec).

Après la tourmente révolutionnaire, il fallut tout relever. Ce fut l'œuvre de M. Nédelec, recteur de Carantec, secondé par le Maire, André Couhitte. La Sainte Vierge y est honorée sous le titre de Virgo potens (Guerc’hez galloudus). Les pêcheurs qui passent, montés sur leurs frêles barques, se découvrent à la vue du clocher et récitent l’Ave Marie. Les marins, à leur départ, font dire une Messe ; à leur retour, c’est une Messe d’actions de graces. Si par malheur ils viennent à disparaître au sein des flots, que de supplications à la bonne Mère pour le repos de leurs âmes ! Les naufrages, hélas, ne sont que trop fréquents. De 1890 à 1910, 40 marins ont péri en mer dont 19 sur les côtes de La Rochelle. Les agonisants ont une large part dans les prières des fidèles ; puis le soir du 31 Décembre, quand le sillon est à sec, toute la contrée se met en branle, et va demander la protection de la Sainte Vierge pour la nouvelle année.

Les trois pardons de la chapelle ont lieu le Lundi de la Pentecôte, le Lundi de la Trinité, et le Dimanche qui suit l'Assomption. On peut y gagner ces trois jours une indulgence plénière. Quand la mer est dans son plein, la procession se rend en bateau. Jusqu'en 1858, la procession de la Fête-Dieu se rendait en l'île de Callot. Sur une éminence, à l’entrée de l’île, devant une plaine assez étendue, s'élevait l’oratoire d'où se donnait la bénédiction. Cette tradition a cessé, la plaine a été envahie par mer, et l'oratoire a été démoli.

Chapelle Notre-Dame de Callot à Carantec (Bretagne).

Notre-Dame de Callot était un bénéfice connu sous le nom de Gouvernement. Les comptes étaient apurés par le Sénéchal : ainsi de 1759 à 1786, on y trouve la signature de Claude Prigent de Querébars, premier magistrat civil de Léon. Le 11 Juin 1629 (Archives départementales) Jehan de Boiséon étant sur le point de faire profession à Blois dans l'ordre des Capucins sous le nom de frère Jérome de Morlaix, donna aux religieux mendiants établis à N-D de Callot, en la maison que le seigneur de Lesireur a fait bâtir 60 livres de rente charge de dire cinq messes aux fêtes de la Sainte Vierge, On ignore si les religieux se sont établis à Callot, mais il est certain que les Capucins y préchaient fréquemment. Leurs sermons étaient payés 12 sols.

On a cru pendant longtemps que la bannière conservée an presbytère de Taulé avait été donnée à la chapelle de Callot par Marie de Leczinska, femme de Louis XV. L'idée en aurait été suggérée à la Reine par Mgr du Coëtlosquet, né à Kerigou en Saint-Pol-de-Léon, précepteur des enfants de France. Cette bannière a éte offerte à l’église de Taulé en 1743 par le Marquis de Morant, vicomte de Penzé, colonel au régiment des dragons de la reine. (Archives de la Mairie de Taulé).

Au-dessus du maître-autel est placée la statue de la Sainte Vierge : c'est une œuvre du XVIIème siècle. Cet autel est surmonté de six chandeliers d'argent et d'une croix du même métal en style Louis XIII. MM. les chanoines Peyron et Abgrall, dans l’intéressante notice, qu'ils ont consacrée à Carantec, attestent que la donatrice en serait Anne de Coatjunval du Louët, qui habitait au château de Kerrom, paroisse du Minihy. Ses armes étaient : fascé de vair et de gueules de six pièces. Celles de son mari : un lion d’argent, couronné de même sur un fond de gueules. C’étaient les armes des de Clisson-Kerallio (Notice de A. de Blois en 1845, conservée aux archives de Carantec). Le calice de la chapelle est un don de la Marquise de Brésal ; ses armes s’y trouvent : de gueules à six besants d’argent. La lampe du sanctuaire porte l’écusson de Mgr du Louët, seigneur de Kerrom, de Coatjunval, qui était fils de Jacques du Louet, seigneur de Kerrom, de Coatjunval, et de Jacquette de Brésal. Le château de Kerrom, en Saint-Pol-de-Léon, oû résidaient les du Louët, est devenue la propriété des de Kerhorre, puis des Audren de Kerdrel ; il n'est séparé de Callot que par l’estuaire de la Penzé et la baie de Pempoul.

Une Maison appelée Ty-ar-Verc’hez servait dans le cours du 18ème siècle à un détachement de garde-côtes. La paroisse était obligée de fournir les lits. Sur la pointe extrême de l’île se dressait un fort dont il ne reste que de ruines. C'est du haut de ce tertre, qu'apparaît aux yeux ravis du promeneur, au milieu de nombreux îlots, la merveilleuse rade du Paradis, déjà signalée en 1794 par Cambry dans son ouvrage sur le Finistère, et qui offre un excellent mouillage aux vaisseaux de guerre. Cette rade sert de point de relâche à l’escadre du Nord.

(C. Lazennec).

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