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LA PAROISSE DE CANIHUEL, SON EGLISE ET SES CHAPELLES

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La trêve de Canihuel, aujourd'hui commune et paroisse, occupait toute la partie est de Bothoa ; elle a porté divers noms ; dans les archives on trouve Crec'huhel, Quenec'huhel (Quenech-Uhel) et Guernuhel ; Canihuel a prévalu. Ces diverses dénominations rappellent toutes sa position sur une hauteur. Elle fut habitée dès les temps les plus reculés ; elle possède plusieurs monuments mégalithiques. Malgré le marteau des vandales, tailleurs de pierre, qui en a détruit un certain nombre, on retrouve encore au Coz Resto un menhir élevé de forme aplatie ; près de là une allée couverte, ou dolmen, a été détruite il y a trente ans. A Botquelen, plus vers l'est, un second menhir de forme arrondie ayant au plus 3 mètres de hauteur n'est distant que de 400 à 500 mètres d'un troisième placé sur le penchant d'une colline au sud du village de Restober ; ils correspondent avec ceux de Kergoznec et de Crec'h Ogel, entre Saint-Gilles-Pligeaux et le Vieux-Bourg-Quintin, et avec les dolmens du Faouet en Corlay, et du Roch-ar-Lin en Saint-Mayeux, au-dessus de Kertanguy.

Entre la Villeneuve et le Restober, le 15 janvier 1872, un homme occupé à faire un talus dans un champ nommé Parc-Tannaou, ou le champ des feux, a mis à découvert un pot de terre noire et durcie au feu renfermant 25 coins, en bronze, à douille carrée, de 0m. 135 millimétres de longueur, superposés et ayant le tranchant tourné au centre. On a pu conserver les débris du pot. M. Pierre Perennès, propriétaire du champ, s'empressa de faire connaître cette curieuse découverte.

La voie romaine de Carhaix à Corseul et à Aleth traverse une partie de Canihuel et laisse voir près du Pellinec, à gauche et sur une hauteur, une vaste enceinte fortifiée de forme circulaire, défendue par un fossé de plus de 10m de profondeur, d'une largeur moyenne de 20m et 230m de pourtour La surface intérieure du retranchement, parfaitement nivelée, a 80m de large dans un sens et 75m dans l'autre. Dans la partie nord-ouest de cette plate-forme, on remarque les restes d'une tour ronde, en maçonnerie, dont les murs, au rez-de-chaussée, ont près de 2 mètres d'épaisseur ; son diamètre de dehors en dehors est de 8m.50. C'était probablement l'unique donjon de cette enceinte qui rappelle, jusqu'à un certain point, la disposition des châteaux construits au Xème siècle et au XIème siècle (Voir M. Gaultier du Mottay, Essai sur les voies romaines. P. 42) ; peut-être serait-ce là le camp romain de la plus grande dimension et d'une conservation parfaite signalé par M. Bizeul comme devant exister entre le bourg de Canihuel et Bothoa.

Une tradition populaire, répandue dans le pays, veut que l'église de Canihuel ait été construite par les templiers. Cette opinion ne repose sur aucun fondement. La charte de Conan IV qui donne le dénombrement de toutes les terres et dépendances possédées par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem n'en parle nullement, et pourtant elle fait mention de l’hopital du Loch ou Louch, situé dans Peumerit-Quintin. L'église, telle qu'elle existe, sous le titre de Notre-Dame, est, en grande partie, du XVème siècle ; elle a trois nefs irrégulières, à cinq arcades ; deux petits autels, avec dais, sont adossés aux piliers de la deuxième arcade. La maîtresse vitre de l'abside offre de grandes et belles proportions ; l'écusson des Boisberthelot a été placé récemment en éminence ; des réparations intelligentes ont complété la verrière veuve de plusieurs panneaux et l'on y remarque quelques personnages contemporains. Le porche du sud offre aux regards une ogive élégante. Les Boisberthelot avaient deux labbes ou enfeux dans l'église. On voit encore la chapelle du Pellinec et sa vitre dans laquelle ou retrouve quelques traits de la vie de saint Louis, roi de France, avec écusson « parti au 1er de sable à la croix engrestlée d'argent, qui est Le Scaff, seigneur du Pellinec parti au 2ème, gironné d'argent et de pourpre ; » sur le pendentif placé au dessus du chœur, on remarque l'écusson des Le Scaff. La Ville-Blanche avait également une chapelle. Le porche de la tour avec ses niches superposées et sses dais et arcades trilobées indique le XVème siècle. Ce qui semble confirmé par un acte de 1494 où on lit : « De la Roche, curé ; Yves Prémel, thezaurier et Olivier Le Louargat cherpentier ». C'étaient les directeurs et ouvriers de l'œuvre. Les fonds baptismaux sont octogones et du XVIème siècle. Le transept nord offre une petite fenêtre style flamboyant.

Durant les guerres de la Ligue, les troupes royales, maîtresses de Corlay, incendièrent en 1595 l'église de Canihuel et renversèrent la flèche. « A cela rien d'étonnant, dit le chanoine Moreau, dans son histoire de la Ligue, c'étaient luthériens, calvinistes, atheistes, libertins, et toutes sortes de races de gens qui croyaient en Dieu par bénéfice d'inventaire, desquels était composée l'armée du maréchal d'Aumont ». Les pillages et violences du trop fameux Gui Eder, dit la Fontenelle, et de ses partisans, qui tenaient le pays sous leur domination, n'étaient pas, sans motifs, invoqués comme sujet de représailles. Rolland Le Neindre, curé de Canihuel, dont on lit le nom sur la frise sculptée à l'intérieur de la grande nef, fit rétablir, en 1598, toutes les toitures. Une flèche de mauvais goût, construite en 1839, par les soins de M. Guénanen, recteur, dépare cet édifice.

Le patron primitif de Canihuel était saint Joevin, ou Jouva, vulgairement saint Joua et encore Jouan. Son culte est tombé en désuétude, il n'est plus connu. C'était un évêque de Léon, mort vers 562. Des reliques étaient conservées dans la sacristie, Mgr Le Mée, évêque de Saint-Brieuc ne trouvant aucun titre de leur authenticité les a fait soustraire à la vénération publique. Ou a toujours ignoré quel fut le fondateur de cette église ; le comte de Quintin n'a jamais pris ce titre, bien que seigneur suzerain.

Dès les temps les plus reculés, sainte Anne fut honorée dans cette trève ; elle avait une chapelle, maintenant ruinée, au village de Keranna. A Saint-Michel, près de Limoxhen, on trouve une chapelle ruinée, placée à mi-coteau et portant un écusson à 9 macles. A Rhun ar Bleiz ou le Tertre au Loup, table d'autel en pierre.

La chapelle de la Trinité, vulgairement appelée Saint-Drummez par les voisins français, est située à 400 mètres du Restober, près de la route de Corlay au Vienx-Bourg-Quintin ; on y chante l'office le dimanche, fête de la Sainte-Trinité : il y a pardon et assemblée. C'est un édifice du XVIème siècle, il n'a de remarquable que la fenêtre de l'abside dont plusieurs panneaux ont été brisés ; un retable du XVIIIème siècle, provenant de la collégiale de Quintin, forme constraste avec le style ogival. Une fenêtre longue et étroite, terminée par un trilode ; une seconde en forme de fleurs de lys avec quelques vitraux coloriés donnent le jour dans l'intérieur de la nef divisée en deux parties par un chancel qui n'existe plus. Aucune tradition ne se rattache à ce lieu, aucun seigneur n'a placé ses armoiries sur ces murs nus et badigeonnés. On lit quelque part que frère Joseph Le Laz ou Le Lay avait fait bâtir, une chapelle en l’honneur de la très-sainte Trinité. La famille Le Lay a encore des fermes dans les environs vers la fin du XIXème siècle ; un Le Lay était abbé de Daoulas en 1484 [Note : Guillaume Le Lay est décédé en 1502] ; on pourrait peut-être le regarder comme le fondateur de cette chapelle. Cette nouvelle construction a fait tomber dans l'oubli le pieux sanctuaire de Saint-Pierre, que plusieurs considèrent comme l'église primitive de Bothoa.

(M. L. Audo).

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