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FIEFS ET MANOIRS DE CANIHUEL

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Le Restoper ou Restoper, qui n'est plus qu'un village isolé à l'extrémité de la paroisse vers le Vieux-Bourg-Quintin, est couvert de ruines. Dans le lieu nommé Tachen-Per ou placitre de Saint-Pierre, on trouve les vestiges d'une chapelle qui avait 13 mètres de longueur et 6 mètres de largeur ; c'était un parallélogramme, avec fenêtre, à l'abside, en forme de fleur de lys, et les vitraux coloriés ; la porte d'entrée de l'ouest était précédée d'un porche ou vestibule. Une autre église plus étendue et remontant au XIIème siècle existait dans ce même lieu ; un tronçon de colonne ronde et une piscine en granit ayant 1 m. 50 centimètres de largeur et 0 m. 40 centimètres de profondeur le prouvent très-bien. Un peu plus loin trois cercueils ou auges en pierre de l'époque mérovingienne ont été brisés de nos jour, ou employés à des usages profanes ; le couvercle de l'un d'eux, demi-circulaire ou légèrement bombé, sert de margèle à un puits Devant les ruines de la chapelle, la fontaine de Saint-Pierre, patron du lieu, existe encore ; celle de Saint-Jean a disparu dans un marécage ; une maison du XVIème siècle, dite le Presbytère et sise à l'ouest, offre quelques vestiges. Le manoir des seigneurs du Restober était à une petite distance ; de belles voies larges conduisaient à l'église ; une partie a été interceptée par des talus et renfermée dans des champs.

Le Pellinec fut toujours le principal fief de Canihuel, ses premiers possesseurs n'étaient connus que sous ce nom. Il dépendait de la seigneurie de Rostrenen pour la mouvance des deux tiers et de Quintin pour l'autre tiers ; le seigneur de Quintin restait seigneur suzerain. Cette juridiction relevait prochement du duché de Bretagne, et, par appel, de la cour de Saint-Brieuc. En 1417, Pierre du Pont, seigneur de Rostrenen donnait lui-même un aveu pour une partie du Pellinec et pour d'autres terres situées en Saint-Gilles-Pligeaux et le Haut-Corlay. Dès 1370 Geoffroy du Pellinec figurait dans la montre de Bertrand du Guesclin. En 1437, Guillaume du Pellinec. En 1452 d'après l'aveu de Henri abbé de Coëtmalouen, Alain Tuoegonll ou Trogoff était seigneur du Pellinec.

En 1469, Olivier du Pellinec, de la maison du comte de Quintin, épousait Typhène de la Ruche, et en 1488 il signait la reddition de Dinan faite à Jehan de Rohan. Vers ce temps le Pellinec passa dans la famille des Le Scaff on Scanff, sieurs du Dréor ; c'était un des juveigueurs des Beautmetz ; seigneurs du Guémené.

En 1493, Hélène de Rohan, dame de Rostrenen, donnait un « aveu pour la seigneurie de ligence o devoir de foi et de rachat appartenant au seigneur de Rostrenen sur les terres et héritages, fief et juridiction de Jehan le Scauff (sic) sieur du Pellinec, comprenant le manoir et hébergement du Pellinec et sa métairie avec toutes ses issues et appartenances, tant domaines, étang, moulins o leur distroit, bois garennes que autrement ».

En 1525 Pierre Le Scaff reconnaissait tenir sous Guy de Laval, seigneur de Quintin, la terre de Kerlevenez en Bothoa. En 1562, il figurait dans la montre de Cornouaille.

En 1567, Tristan Le Scoff (Scaff), sieur du Dréor et du Pellinec, donnait aveu à Charles du Quellenec, baron de Rostrenen, confessait avoir haute, moyenne et basse justice, et prééminences dans l'église de Canihuel.

En 1604, Louis de Lezildry et Aliette de Boéséon faisaient dresser un rôle de toutes les rentes et chef-rentes, dues au seigneur du Pellinec. En 1622, la terre du Pellinec fut saisie par la cour de Rostrenen, exerçant à Plounevez-Quintin (plebs nova, in Quintin), parce qu'on n'avait pas payé le droit de rachat échu à la suite du décès d'Aliette de Boiséon.

Vers 1626, Hélène de Talhoet, fille de Nicolas Talbouet de Kerservan, et de Marie de Launay, dame de Pontsal, portait cette terre dans la famille de Volvire de Ruffec, par son mariage avec Henri de Volvire, comte du Bois de la Roche, filleul de Henri III, et fidèle sujet de Henri IV.

En 1640, Louis Pasquault, sieur de Varennes, était reçu par la cour de Quintin comme procureur fiscal de la juridiction du Pellinec.

En 1644, Henri de Volvire vendait à Dom Yves Le Moing, une tenue convenancière, située à Kerambodren, à la charge de payer à l'avenir 24 livres que se réserve le vendeur, payables à sa seigneurie du Pellinec, à chaque terme de Saint-Michel, et en outre, de suivre le distrait de son moulin, d'obéir à la cour d'icelle et de payer les droits de rachat, lods et ventes.

En 1651 Charles de Volvire (fils de Henri de Volvire et d'Hélène de Talhouët) épousait Anne de Cadillac (fille de Louis et d'Anne Quelen, sieur et dame de la Ménaudais en Locmalo dans le Morbihan) ; ils eurent une fille nommée Anne-Toussainte de Volvire, plus connue sous le nom de « La Sainte-de-Néant » à cause de sa grande piété et de son renoncement au monde où elle avait brillé pendant quelque temps. Dom Lobineau a écrit sa vie. L'abbé Piederrière, curé de la Trinité en Porhoët, a publié une nouvelle.

Suivant un extrait du greffe des insinuations de la juridiction royale de Saint Brieuc, Charles le Volvire avait cédé au seigneur du Boisberthelot une partie de sa châtellenie du Pellinec, et ce dernier avait abandonné en échange, sa terre d'Aussac, dans la paroisse de Bréal, diocèse de Rennes. Dans ce contrat d'échange il était déclaré que le nouveau seigneur devrait foi et hommage et devoir de rachat pour ce qui relevait de la cour de Rostrenen, exercée au bourg de Plounévez-Quintin. Ce qui dépendait de Rostrenen était estimé valoir 20,000 livres, et ce qui relevait de Quintin, 13,000 livres, au rapport de deux notaires royaux. L'année suivante, 1667, la cour de Quintin rendit une sentence pour réformer cet acte de vente et d'échange, et le seigneur du Boisberthelot, comme celui du Pellinec, fut débouté de sa prétention de fondateur de l'église de Canihuel.

Les Francheville succédèrent, par suite d’acquêt, paraît-il. En 1678, un arrêt du Parlement fut rendu contre Perronnelle Le Maignen, veuve de Jacques-Hyacinthe de Francheville, touchant un procès qu'elle prétendait devoir être jugé par sa cour du Pellinec.

En 1680, Daniel de Francheville, leur fils, prenait le titre de sieur de Saint-Eusèbe. Il était né à Nantes, il entra dans la magistrature et devint, en 1678, avocat-général au Parlement de Bretagne ; il remplit, avec distinction, les fonctions de cet important emploi. Sa haute piété le détermina ensuite à embrasser l'état ecclésiastique. Louis XIV le nomma, en 1693, évêque de Périgueux ; il mérita le nom de Père des pauvres, et mourut le 28 mai 1702.

En 1763, l'abbé Rufflet, dans ses Annales Briochines, désigne Le Pellinec comme haute justice, appartenant à M. de La Rivière. Vers la fin du XIXème sècle, la famille de Boisberthelot possède cette terre qui n'offre plus au regard que son bel étang, son moulin et ses fermes.

Le Boisberthelot ou Coëtberthelot, était habité, dès le XIIIème siècle, par des seigneurs de ce nom ; l'un d'eux, Hervé du Boisberthelot, suivait, en 1248, à la Croisade , le seigneur de Quintin et saint Louis. En 1400, Jehan du Boisberthelot prenait le titre de chevalier et servait sous Tanguy du Châtel. Henri de Boisberthelot était abbé de Bon-repos en 1483. Cette famille avait des terres et des fiefs dans le Haut-Corlay ; ses armoiries sont en éminence dans la vitre de la chapelle de Sainte-Geneviève. Alain du Boisberthelot, seigneur de Kerbastard, curateur de son neveu Jehan se montrait, en 1481, comme archer en brigadine, et recevait l'injonction d'un autre homme dans sa compagnie. En 1499, survint une transaction entre le seigneur de Quintin et Jehan de Boisberthelot ; la cour de Quintin ne lui accordait que l'exercice de la basse justice ; l'année suivante, le sieur du Boisberthelot affirmait, aux plaids généraux de Quintin, qu'il n'avait point de sceau dont il voulut user. En 1564, Nicolas du Boisberthelot prenait le titre de sieur de Keranna. En 1580, Jean du Boisberthelot donnait un aveu pour ses maison, manoir, terres, étang, moulin et colombier, et de plus pour une maison noble, située au bourg, pour deux chapelles dans l'église de Canihuel avec enfeux, droits honorifiques, droit de chasse en ses bois, droit de haute, moyenne et basse justice. On ignore si cet aveu fut accepté. Plus tard, le droit de haute justice fut contesté. Charles du Boisberthelot, demeurant dans la paroisse de Canihuel, était inscrit sur le rôle de la compagnie des gens d'armes du duc de Vendôme, en 1598. Christophe du Boisberthelot avait épousé Julienne du Digouédec ; en 1667, leur fils fut débouté de sa prétention au titre de seigneur fondateur de l'église de Canihuel. Depuis le XVIIème siècle, cette terre a toujours été habitée par la famille de ce nom.

Kerségallec, manoir noble, appartenait, vers la fin du XVème siècle, aux Kerlemo, famille aujourd'hui éteinte. En 1495, Rolland de Kerlemo donnait un aveu. En 1535, Silvestre de Kerlemo le renouvelait. Dix ans plus tard, Geoffroy de Kermabon et Françoise de Kerlemo, son épouse, faisaient mention dans leur aveu d'un droit d'étang, de moulin, de juridiction, de privilèges et de prééminences. En 1620, Pierre Ruellan, sieur de Launay, était agréé par la cour de Quintin comme procureur fiscal de Kerségallec. Ce n'est plus qu'une simple ferme à la fin du XIXème siècle.

Kersalliou, manoir et métairie noble, était aux Caignol, dans le XVème siecle. En 1481, Guillaume Caiguol se présentait à la montre pour son frère. En 1554, Jehan Caignol donnait un aveu pour ce manoir. Cette terre passa dans la famille Jegou de Kervillio ; et appartiendra plus tard aux Le Beschu de Champsavin.

La Villeblanche on Kerguen (Kergnen ?). En 1529, Tanguy Le Galloudec et Catherine Audren, faisaient aveu pour cette terre, qui contenait 140 journaux de terre. En 1641, la cour de Quintin dressait un procès-verbal d'envoi en possession de ce lieu pour Anne Marec, dame de Trobescont. En 1691, Mathurine Tanguy, veuve de Marc de Kerleuguy, déclarait dans son aveu posséder une chapelle, au haut du bois, et une chapelle privative dans l'église de Canihuel. Cette dernière existe encore.

Le Restou ou Resto, fut habité par une famille de ce nom, dans le XIVème siècle. On trouve, en 1356, comme archers à cheval, dans la montre de Jehan de Beaumanoir, Perrot et Jéhan du Restou. En 1417, Tanguy Becmeur et Jéhan, son fils, donnaient un aveu pour le manoir et métairie nobles, situés au village du Grand-Restou ou Restopezre, vulgairement Le Restober. En 1582, Silvestre Becmeur : ses armes étaient d'argent à 7 macles de gueules. En 1646, on trouve Jean Becmeur, sieur du Restober. Les vestiges du manoir sont encore visibles.

Le Glazan appartenait, en 1690, à Claude Jouhannic, dame de Saint-Ignocian, en Plouvara. La famille de Courson a vendu ce lieu à M. de Carné ; son fils l'habite encore à la fin du XIXème siècle ; c'est un château moderne, environné de beaux bois.

Keraudren. Ou fit, en 1590, l'inventaire des biens meubles trouvés en ce lieu après le décès de Jacques Le Moulin et de Jeanne Bizien. A cette occasion, Henri Gouyon  sieur du Pontbrecel, et Péronnelle Guehenneuc, vendirent tous les droits qu'ils pouvaient prétendre à Keraudren.

La Garenne. Ce manoir noble se trouvait à peu de distance de la chapelle de la Trinité ; il fut habité, dés le XIVème siècle, par des écuyers de ce nom, ainsi que Kerolivier, autre lieu noble. En 1352, Henri de la Garonne, archer à cheval, dans la montre d'Yvon de Kergorlay. En 1422, Olivier de la Garenne servait dans l'armée de Charles VII. En 1481, Geoffroy de la Garenne se faisait représenter à la montre de Cornouaille par Charles, son frère. En 1554, Morice de la Garenne figure également.

En 1594, Jean de la Garenne faisait partie du chapitre de la cathédrale de Quimper ; il fut député par ses confrères pour se rendre aux Etats de la Ligue, tenus à Lamballe. Chemin faisant, il fut surpris près de Pontivy, par les royaux. « Il ne manquait pas de courage dit le chanoine Moreau, comme il l'avait fait souvent paraître avant d être attaché au bréviaire, et dans cette circonstance, il le prouva. Voyant que les soldats qui le gardaient n'entendaient pas la langue bretonne, il engagea ses compagnons à l'imiter, et aussitôt il prit la fuite au galop, renversant à coup de poings ceux qui s'opposaient à son passage, et il se jeta dans le Blavet qu'il traversa à la nage, malgré les balles qui pleuvaient sur lui. Le dit La Garenne, par son évasion, gagna trois ou quatre mille écus au clergé de Cornouaille, qui eût été forcé de payer cette somme pour sa rançon ».

La Villeneuve. En 1553, Jehan Rouault et Catherine de la Garenne donnaient un aveu pour cette maison et métairie noble. En 1584, Guillaume Jegou et Marie de Castellan en donnaient un autre. En 1613, Jacques Prigent et Jeanne Le Moulin habitaient ce lieu. En 1722 , la Villeneuve appartenait au chevalier de Montcan. Les Halna du Fretay l'ont vendue à M. Pierre Pérennez, qui l'a plantée et embellie.

Bois Château ou Coët-Castel. En 1494, Morice de la Garenne faisait aveu pour deux tenements d'héritage. Il figurait à la montre de 1481.

Les Fontaines ou Feuntenniou. Le 25 mars 1452, l'abbé de Coët-Malouen donnait un aveu pour ce lieu. — « Seschent tous que nous frère Henry, humble abbé du Moustier Nostre Dame de Quoitmalouan, nous et couvent d'icelle abbaye, o l'authorité et assistance de nos dicts abbés et assistantz, assemblés à son de campane en chappitre capitulaire et chappitre faisant quand à ce qui en suit…. Cognoigsons et confessons tenir franchement de hault et puissant seigneur Tristan du Perrier, seigneur de Quintin et de La Rochedire, en et soubz sa barre, court et juridiction de Quintin, les terres, rentes et héritaiges ci après, c'est à scavoir la Grange des Fontaines, en la parouesse de Kernuel (sic), o ses appartenances, près bois et moulins costoyant à la rivière qui descend de l'étang de Corlé d'un costé et de l'autre, à la terre d'Alain Tuongouff, seigneur du Pellinec. Jean Rivallan, signait cet aveu comme procurateur de l’abbé de Coëtmaloüen ». Le Mynec, sieur des Fontaines, a également donné des aveux à la seigneurie de Quintin.

(M. L. Audo).

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