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CAMPBON

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La commune de Campbon (bzh.gif (80 octets) Kambon) fait partie du canton de Savenay. Campbon dépend de l'arrondissement de Saint-Nazaire, du département de Loire-Atlantique.

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CAMPBON

Campbon vient du gaulois "cambodonum" (hauteur non fortifié).

Le pays est christianisé très tôt. La première église est dédiée à Saint-Pierre au Vème siècle. A la fin du VIème siècle est né un homme du nom de Victor, ermite reconnu comme un saint. L'oratoire de l'église est détruit par les Normands en même temps que l'église paroissiale.

Ville de Campbon (anciennement en Bretagne).

Au Xème siècle, une partie du bourg est ceinturée de remparts. Campbon avait sa châtellenie. Le château du bourg duquel il reste aujourd'hui la tour de l'Enfer, en était le siège au XIème siècle. Au XIVème siècle, cette châtellenie devient un arrière-fief des Clisson. Plus tard, elle appartient aux Rohan puis à Arthur de Montauban. Elle redevient ensuite propriété des Barons de Pontchâteau. Lors du démembrement en 1565, elle est acquise par René Du Cambout, seigneur de Coislin. C'est le début de l'ascension des Cambout et des Coislin.

Ville de Campbon (anciennement en Bretagne).

Le château de Coislin est le siège d'un duché-pairie érigé par Louis XIV en faveur d'Armand du Cambout. Le fief de Coislin est tenu chronologiquement par les familles Musse (branche cadette de Coislin), Le Guennec, Baye et Cambout. Le Château de Coislin appartient à partir du XVIème siècle à la famille de Cambout.

Ville de Campbon (anciennement en Bretagne).

Sept prêtres de Campbon ayant refusé le serment de la Constitution civile du clergé périssent durant la Révolution.

Sainte-Anne-de-Campbon est créée par la loi du 6 décembre 1875 par démembrement de la commune de Campbon sous le nom de Sainte-Anne-de-Campbon auquel le décret du 31 décembre 1979 a substitué le vocable Sainte-Anne-sur-Brivet. De 1796 à 1800, la commune de Campbon est chef-lieu de canton, avec juge de paix (Charles Meignen), gendarmerie (Charles Gérard) et perception (Mérot).

Ville de Campbon (anciennement en Bretagne).

Note 1 : En 1586, François de Cambout, un seigneur de Coislin, achète la baronnie de Pontchâteau. En 1636, Charles de Cambout, premier marquis de Coislin achète la Baronnie de La Roche-Bernard. En 1663, Louis XIV accordera à Armand de Cambout, filleul de Richelieu, la création d'un duché qui s'étend jusqu'à la Vilaine et qui regroupe 17 communes jusqu'à Nivillac et Saint-Dolay. Les villages importants de la commune de Campbon sont : Bessac, Camonteau, Coutable, Magouet, Montmignac, La Turpinais, Le Moisonnais. En 1789, le cahier de doléances est signé par Meignen de La Plumetaye, Mérot, Huard, Bécigneul, Glotin, David, Caillon, Oheix, Bommal, Huet du Pavillon. La commune de Campbon est, de 1869 à 1880, le siège de l'Ecole Normale de jeunes filles, dirigée par des soeurs de Saint-Gildas-du-Bois.

Ville de Campbon (anciennement en Bretagne).

Note 2 : Instruction publique de Campbon. — Les chanoines de Saint-Pierre de Nantes étaient curés primitifs de la paroisse de Campbon, c'est-à-dire qu'ils jouissaient de la plus grande partie des dîmes. Quand ils affermaient leurs revenus au vicaire perpétuel auquel ils déléguaient leurs pouvoirs spirituels, ils avaient soin de lui imposer l'obligation d'instruire les enfants par lui-même ou de faire tenir l'école. Le fait est parfaitement établi par le bail passé en 1581 (Archives départementales, G. 78). Jean Guillier, qui exerçait les fondions de régent en 1623, avait eu des prédécesseurs dont on rappelle l'existence à propos des plaintes qu'excitèrent son inconduite et sa négligence. Les prêtres et les habitants de Campbon adressèrent au Chapitre de Saint-Pierre une requête, dans laquelle ils demandaient sa destitution et offraient d'élire à sa place un sujet dont la capacité serait éprouvée par les chanoines eux-mêmes (Archives départementales, G. 198). Sa charge était d'autant plus importante que l'école de Campbon accueillait les enfants des paroisses circonvoisines. A défaut de local convenable, on employait le plus ordinairement la chapelle de Saint-Victor pour faire la classe. Les enfants y venaient avec assiduité, car il est constaté qu'en 1742 la seule frairie de la Fouaie comptait 185 personnes capables de signer une reconnaissance (Archives départementales, E 405). Au XVIIIème siècle, l'emploi de maître d'école à Campbon était très lucratif. Ses émoluments se composaient d'un constitut de 210 livres recueilli, vers 1746, sur la succession de M. du Cambout de Coislin, évêque de Metz [Note : Le testament olographe, en date du 1er mai 1731, fut déposé chez Jourdain, notaire à Paris, et contrôlé le 29 novembre 1732], du fermage d'un pré valant 120 livres par an et du produit des légats de Guillaume Beugnent, Jean Bigot et Perrine Leguerré [Note : Carton instruction. (Archives départementales) On ignore l'époque de la réunion de ces bénéfices à l'école]. Le régent qui jouissait de ces avantages en 1758, était, de plus, autorisé à prélever 30 sous par mois sur chaque élève. C'était un homme marié dont la femme instruisait les filles pendant qu'il tenait la classe des garçons. Son successeur, l'abbé Plissonneau, ne demandait aucun salaire aux enfants ; il demeura régent jusqu'au jour où la constitution civile du clergé vint jeter la discorde dans l'Eglise catholique (L. Maître).

Note 3 : liste non exhaustive des recteurs de la commune de Campbon : Charles Badaud (1790), Charles David (de 1803 à 1818), Dubourg, Juleau (de 1844 à 1871), Halgan, Perraud, ...

Note 4 : liste non exhaustive des maires de la commune de Campbon : Charles Deligné, Moysen de La Ferrière, Gaudin, Huard, Desmars, Jean-Baptiste Bâtard, René Couétoux (en 1876), Le Cour-Grandmaison (en 1881), Narcisse Tremblay (en 1965), ....

Ville de Campbon (anciennement en Bretagne).

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PATRIMOINE de CAMPBON

l'église Saint-Martin et Saint-Victor (1890-1893), œuvre de l'architecte Ménard. Cette église remplace une ancienne église qui avait été rebâtie au XIIème siècle, agrandie au XIIIème siècle et dédiée à Saint-Martin. Elle est détruite par la foudre en 1888, puis reconstruite. La crypte (1890-1893) est dédiée au souvenir des "morts pour la France". La statue en bois de saint Victor date du XVIIIème siècle. Le vitrail, représentant un zouave, date de 1950. La pierre tombale de Mgr Guiller date de 1963 : il s'agit de Félix Guiller, né à Campbon le 12 novembre 1901, évêque de Pamiers (Ariège) de 1947 à 1961 et décédé le 12 juin 1963 ;

Eglise de Campbon (anciennement en Bretagne).

 

Eglise de Campbon (anciennement en Bretagne).

la chapelle Sainte-Barbe (XV-XVIème siècle). Cette chapelle, incendiée durant la Révolution, est restaurée en 1830 ;

la chapelle de la Ducherais (1851). Cette chapelle est desservie par des moines célestins en 1873 et en 1874 ;

Chapelle de la Ducherais à Campbon (anciennement en Bretagne).

la chapelle Saint-Victor (1874-1875), édifiée sur les ruines d'une chapelle du XIème siècle. Au dire de certains historiens, cette chapelle aurait des bases qui remonteraient au VIIème siècle et aurait été saccagée par les Normands en 878 puis relevée par le duc de Bretagne. Elle renferme le tombeau de saint Victor qui est visité par les fiévreux ;

Chapelle Saint-Victor à Campbon (anciennement en Bretagne).

l'ancienne chapelle Saint-Michel (1600). Cette chapelle a remplacé, en 1600, un sanctuaire beaucoup plus ancien. La chapelle est incendiée sous la Révolution ;

l'ancienne chapelle de Bessac (1613-1616), reconstruite de 1613 à 1616 par le recteur de la paroisse de Quilly, Jean Fouré. Les charpentiers étaient : Pierre et François Gérard, Yves et Jean Moreau. Les maçons étaient : Jean Macé, Guillaume et Pierre Tremblay, Roland Lahaye et la famille Audren. Les couvreurs étaient : Jean Lemarié, Jean Martin et Pierre Garnier. Elle est dédiée à Notre-Dame de Toutes Aides. Les vitres avaient été offertes par Monsieur du Cambout. Une peinture (ou image) avait été offerte par Monsieur de la Courousserie, sieur de Quehillac. Elle se trouve à l'emplacement d'un ancien château féodal et aurait été incendiée durant la Révolution ;

le calvaire (1861). Ce calvaire remplace une croix en bois détruite par une tempête ;

la croix, située à la Mercerie et œuvre du sculpteur J.B. Cornet. Cette croix est dédiée à J.B. Legentilhomme, né le 16 septembre 1881 à La Mercerie et mort pour la France à Florent (en Marne), le 23 janvier 1915 ;

la croix (XVIème siècle), située route de La Ducherais ;

la croix du Moulin (XVIème siècle) ;

le château de Coislin (1894). Ce château remplace un ancien château féodal datant du XII-XIIIème siècle et acquis en 1850 par Jean Baptiste La Cour Grandmaison. Il a des parties anciennes, constituées par des douves, des tours d'angle et une antique porte d'entrée. Le château actuel est édifié par son fils. Les meurtrières du château datent du XIV-XVIème siècle. En 1663, le marquisat de Coislin est érigé en duché-pairie par lettres patentes de Louis XIV en faveur d'Armand du Cambout. Le four à pain date du XVIIème siècle. Les écuries et le logement des gardiens datent de 1633. Coislin est un des rares châteaux où fonctionne encore un pont-levis restauré au XIXème siècle. Dès 1681, cette maison seigneuriale se composait d'une « grande cour de trois cents pieds carrés, fermée de murs, flanquée de quatre tours et cernée d'un grand fossé de quarante-six pieds de largeur rempli d'eau vive, avec ses contrescarpes revestues de pierres, ses demi-lunes au-devant vers Midy et aux deux costés vers soleil levant et couchant, ayant des doubles fossez de vingt-quatre pieds au-devant vers Midy une avant-cour et au Septentrion un jardin où est la chapelle dudit chasteau ; le tout cerné de douves et fossez pleins d'eau, avec une grande avenue vers Midy, plantée et pavée, de quarante pieds de largeur et de deux mille pas de longueur, laquelle allée est coupée à trois cents pas du chasteau par une autre allée, aussi plantée et pavée, de pareille longueur allant d'Orient à l'Occident » (Déclaration de Coislin en 1681) ;

Château de Coislin à Campbon (anciennement en Bretagne).

Nota : Saint-Simon, dont le défaut ne fut jamais d'être louangeur, a laissé du duc de Coislin un portrait qui a bien son prix. « C'était, dit-il, un très-petit homme, sans mine, mais l'honneur, la vertu, la probité et la valeur même, qui, avec de l'esprit, était un répertoire exact et fidèle, avec lequel il y avait infiniment et très-curieusement à apprendre, d'une politesse si excessive qu'elle désoloit, mais qui laissoit place entière à la dignité... C'étoit la vérité même que le duc de Coislin, dit-il ailleurs ; il n'étoit pas fort vieux, mais perdu de goutte, qu'il avoit quelquefois jusqu'aux yeux, au nez, à la langue, et, dans cet état, sa chambre ne désemplissoit pas de la meilleure compagnie de la cour et de la ville » (Mémoires, T. VI, p. 183). Boileau, dans son épître sur le passage du Rhin, nomme le duc de Coislin parmi les plus braves : - Mais déjà devant eux une chaleur guerrière - Emporte loin du bord le bouillant Lesdiguière, - Vivonne, Nantouillet, et Coislin, et Salart ; - Chacun d'eux au péril veut la paemière part !. Un autre poète, Santeuil , a chanté en vers pindariques, dans un poème adressé à Pierre du Cambout, évêque d'Orléans, toute la race des Cambout et ses hauts faits : Et Cambutiadum genus omne et fortia facta. (Eugène de la Gournerie).

Château de Coislin à Campbon (anciennement en Bretagne).

l'ancien château de La Close (XVème siècle), aujourd'hui disparu ;

le manoir (fin du XVème siècle), situé à Bâtine. Il s'agit du siège de la juridiction de Trévécart, dotée de basse et moyenne justice. Propriété de Jehan Guiton (en 1490), puis des familles de Moyare, Guillermo, Couaisnon, Guyton ou Guiton, Bazillais et de Besné en 1739 ;

l'ancien logis de La Ducheraie (XVIème siècle). Il s'agit de la résidence des fonctionnaires du duché puis des gérants des Cambout. La tradition dit que Coislin, La Ducheraie, Bâtine et Séry sont reliés par des souterrains. Ce dernier château (Séry) appartenait aux de Saint-Aubin alliés aux de Charbonneau ;

Château de La Ducherais à Campbon (anciennement en Bretagne).

la maison d'officier Seigneuriale (XVII-XVIIIème siècle) de La Baratterie. Propriété, en 1700, de Jacques Boudazain, notaire et procureur fiscal des juridictions des seigneuries de Quéhillac, Vilhouin et Villefrégon en Bouvron (vassales de celle de Blain). La famille Rohan en a été longtemps les propriétaires ;

la tour du Magouët (Moyen Age - 1880) en fer forgé ;

la tour d'Enfer et les remparts (XI-XIIIème siècle), situés rue Saint-Martin. Il s'agit, semble-t-il, d'une ancienne prison seigneuriale. Le château était jadis la propriété des familles Saint-Pern, Clisson, Rohan et Montauban. Près de cette tour, en creusant une fosse, on découvrit un moëllon sur lequel était gravée la date de 1008 (MVIII) ;

La tour d'Enfer à Campbon (anciennement en Bretagne).

la maison (vers 1750), située à La Gergaudais ;

la poste et la mairie (fin du XIXème siècle). Les lustres de la salle de mariage datent du XVIIIème siècle. La peinture intitulée "Jacques de Cambout" date du XVIIème siècle. La peinture intitulée "Henri La Cour Grandmaison" date du début du XXème siècle : Henri La Cour Grandmaison est maire de Campbon de 1881 à 1916 et conseiller général, sénateur de Loire-Inférieure ;

Mairie de Coislin à Campbon (anciennement en Bretagne).

le moulin de la Plaudière (XVIème siècle - fin du XIXème siècle) ;

le moulin de la Bicane (1850) ;

A signaler aussi :

la découverte de haches en pierre polie et autres objets de l'époque néolithique ;

la découverte de vestiges de plusieurs villas (époque gallo-romaine) ;

la découverte d'anciennes pièces de monnaies près de la chapelle Sainte-Barbe ;

le puits (XVIIIème siècle) de La Baratterie ;

le four à pain (XIXème siècle), situé à Saint-Michel ;

Four de Campbon (anciennement en Bretagne).

le four à pain (XIXème siècle), situé à La Sencive ;

le puits à deux margelles (XIXème siècle), situé rue des Sports ;

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ANCIENNE NOBLESSE de CAMPBON

Les seigneuries furent : Le Séry, Bâtine et Coislin. Cette dernière engloba toutes les autres et devint pour les Cambout, le siège d'un marquisat, puis d'un duché.

Le marquisat et duché de Coislin : A l'origine Coislin n'était qu'une terre noble sans importance, située dans la paroisse de Campbon. Elle appartenait en 1442 à Jacques de la Muce, en 1466 à Guy de la Muce et en 1473 à Jean de la Muce, successivement seigneurs de Coislin. Mais Perronnelle Lespervier, veuve de Jacques de la Muce et mère de Guy de la Muce, la tint longtemps en douaire. Quant à Jean de la Muce, il laissa deux enfants : François de la Muce qui mourut sans postérité et Gillette de la Muce. Celle-ci hérita de son frère et apporta la seigneurie de Coislin à son mari Alain Le Guennec ; l'un et l'autre rendirent aveu au baron de Pontchâteau pour Coislin en 1489 (Archives de Loire Inférieure, E436 et 440). Alain Le Guennec et Gillette de la Muce étaient morts dès 1499, laissant une fille en bas-âge, Charlotte Le Guennec, placée sous la tutelle de son grand-père Pierre Le Guennec, seigneur de Kersalio ; celui-ci fournit, le 4 juin 1499, le minu de la terre de Coislin au nom de sa pupille. En 1515, Charlotte Le Guennec se trouvait la femme de Pierre Baye, seigneur de Mérionnec, qui fut dix ans plus tard maintenu par le roi dans la possession de certaines prééminences en l'église de Campbon, attachées à la terre de Coislin. De ce mariage sortit Françoise Baye qui procura la seigneurie de Coislin à René du Cambout en l'épousant le 12 novembre 1537. Ce dernier seigneur, grand-maître des eaux et forêts de Bretagne et chevalier de l'ordre du roi, mourut en mars 1577, laissant pour fils François du Cambout, seigneur de Coislin, marié en 1565 à Louise du Plessix de Richelieu, tante du futur cardinal de Richelieu. Ce François du Cambout avait reçu du vivant de son père la seigneurie de Coislin, qu'il vendit, le 30 mai 1576, à Michel Le Lou, seigneur du Breuil, mais qu'il racheta deux ans plus tard. En 1586, il acquit la baronnie de Pontchâteau et mourut à 85 ans, le 12 octobre 1625 (Archives de Loire Inférieure, E440). Charles du Cambout, premier marquis de Coislin, fils du précédent et né au château de Coislin en 1577, fut lieutenant général du roi en Basse-Bretagne et acheta en 1636 la baronnie de la Roche-Bernard ; il épousa d'abord Philippette de Beurges, puis Lucrèce de Quincampoix ; il mourut, le 4 mars 1648, à son château de la Bretesche et fut inhumé en l'église de Missillac où l'on voit encore sa pierre tombale. Il avait eu la douleur de voir son fils aîné Pierre-César du Cambout succomber en 1641 aux blessures qu'il avait reçues au siège d'Aire. Celui-ci laissait de son union avec Marie Séguier, fille du garde des sceaux de France, trois fils dont l'aîné Armand du Cambout succéda à son grand-père et fut en 1663 créé par le roi duc de Coislin. Ce seigneur épousa en 1654 Magdeleine du Halgouët de Kergrec'h, fut lieutenant général du roi et se distingua à la guerre ; il mourut à Paris le 16 septembre 1702 et fut inhumé dans l'église des Récollets de Saint-Denis, ainsi que sa veuve décédée le 9 septembre 1705. Ils laissaient deux garçons qui furent successivement ducs de Coislin, Pierre et Henri. L'aîné Pierre du Cambout épousa en mai 1683 Marie-Louise d'Alègre, fut comme son père membre de l'Académie française, mais mourut sans postérité à Versailles le 7 mai 1710. Le cadet Henri du Cambout, évêque de Metz, également membre de l'Académie française, devint duc de Coislin en 1710 et décéda le 28 novembre 1732 à Paris ; il y fut inhumé en l'église des Pères de Nazareth. Avec l'évêque de Metz s'éteignit le duché de Coislin qui fut démembré après son décès. Il n'en demeura que l'ancien marquisat de Coislin dont héritèrent le prince et la princesse de Lambesc ; mais ceux-ci le vendirent, le 20 août 1741, à Charles de Lorraine, comte d'Armagnac. Le 27 avril 1744 le comte d'Armagnac vendit lui-même, pour 200 000 livres, le marquisat de Coislin à Georges de Talhouët, seigneur de Keravéon, aïeul et tuteur des enfants mineurs de défunts Pierre-Armand du Cambout et Renée-Angélique de Talhouët, vicomte et vicomtesse de Carheil (Archives de Loire Inférieure, E394). De ces enfants les deux aînés furent l'un après l'autre vicomtes de Carheil et marquis de Coislin : Charles-René du Cambout, marié le 8 avril 1750 à Marie-Anne de Mailly-Rubempré, mourut sans postérité le 20 janvier 1771 ; — et Pierre du Cambout, uni en novembre 1766 à Louise Charette de Briord, émigra en 1791 et décéda le 29 avril 1817.

Coislin, arrière-fief de la baronnie de Pontchâteau sous la mouvance directe de la châtellenie de Campbon, parvint rapidement à une grande fortune. Au mois d'avril 1634 Louis XIII donna, en faveur de Charles du Cambout, des lettres patentes unissant les trois seigneuries de Coislin, Campbon et Quilly, érigeant le tout en marquisat sous le nom de Coislin et établissant au bourg de Campbon un marché tous les mardis et deux foires chaque année le 6 mai et le 29 juin. Disons d'abord un mot de chacune de ces seigneuries formant le marquisat. La seigneurie de Coislin ne se composait que de fiefs situés en la paroisse de Campbon, mais elle renfermait le château de Coislin qui dès 1634, était « un fort beau et grand chasteau ». Augmentée et embellie encore par les ducs de Coislin, cette maison seigneuriale se composait en 1681 d'une « grande cour de trois cents pieds carrés, fermée de murs, flanquée de quatre tours et cernée d'un grand fossé de quarante-six pieds de largeur rempli d'eau vive, avec ses contrescarpes revestues de pierres, ses demi-lunes au-devant vers Midy et aux deux costés vers soleil levant et couchant, ayant des doubles fossez de vingt-quatre pieds au-devant vers Midy une avant-cour et au Septentrion un jardin où est la chapelle dudit chasteau ; le tout cerné de douves et fossez pleins d'eau, avec une grande avenue vers Midy, plantée et pavée, de quarante pieds de largeur et de deux mille pas de longueur, laquelle allée est coupée à trois cents pas du chasteau par une autre allée, aussi plantée et pavée, de pareille longueur allant d'Orient à l'Occident » (Déclaration de Coislin en 1681). Autour de Coislin se trouvaient encore d'autres rabines et un beau bois de décoration.

La châtellenie de Campbon, démembrement de la baronnie de Pontchâteau, fut vendue en 1449 par Alain, vicomte de Rohan et sire de Pontchâteau, à Arthur de Montauban, seigneur de Crespon, moyennant cinq mille saluts d'or (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 1513). Mais elle ne tarda pas à redevenir la propriété des barons de Pontchâteau et l'un d'eux Charles de Chambes la revendit, définitivement cette fois, en 1565, à François du Cambout, seigneur de Coislin. Celui-ci obtint du roi la création de deux foires en Campbon, l'une le 8 septembre près la chapelle de Planté, l'autre le 29 du même mois sur le pâtis de la chapelle Saint-Michel (Archives de Loire Inférieure, E394).

A la châtellenie de Campbon se trouvèrent unies les seigneuries de Quilly en la paroisse de ce nom, de Bessac et du Séric en Campbon, mais le domaine proche de cette dernière ne fit pas partie de la châtellenie. Le château de Campbon s'élevait dans le bourg de ce nom ; il était en ruines dès 1681, toutefois il en reste encore une tour appelée la tour d'Enfer. Du château de Bessac détruit depuis des siècles il ne subsiste que les douves et les ruines d'une chapelle élevée sur son emplacement. Au mois de décembre 1656 Louis XIV confirma, en faveur d'Armand de Cambout seigneur de Coislin, l'érection du marquisat de ce nom. Le marquisat de Coislin s'étendait en quatre paroisses : Campbon, la Chapelle-Launay, Quilly et Guenrouët ; sa haute justice s'exerçait au bourg de Campbon et ses fourches patibulaires se dressaient au bord du grand chemin de Pontchâteau à Nantes.

Le marquis de Coislin était seigneur supérieur, fondateur et prééminencier des églises paroissiales de Campbon et de la Chapelle-Launay et des nombreuses chapelles sises en Campbon parmi lesquelles on remarquait : Saint-Victor « lieu d'habitation d'un saint hermite dans le bourg », Saint-Michel-du-Mont, Notre-Dame de Planté, Sainte-Barbe, Saint-Lomer, Sainte-Anne, etc. Le même seigneur avait une dîme en Campbon et des droits de bouteillage à l'assemblée de Saint-Jean et d'étalonnage des mesures à vin, pour lequel dernier droit « chaque vendant vin » lui devait le samedi après la Saint-Jean-Baptiste « un pot de vin et pour deux sols de pain ». Le lendemain « dimanche après la Saint-Jean jour d'assemblée du peuple au bourg de Campbon », à l'issue de la grand'messe le sire de Coislin était en droit d'exiger du tenancier de son fief de la Johelaye « une pièce d'argent en laquelle est représenté un homme à genoux, teste nue et la moitié de la barbe razée, vulgairement appelé le Vilain d'argent » ; et le procureur fiscal de Coislin demandant « pour quelle cause ledit homme présente ladite pièce », celui-ci est « obligé de répondre : pour avoir désobéi et desservi nostre seigneur, et ce à peine de 60 sols et 1 denier d'amende » (Déclaration de Coislin en 1681, Registre du greffe de Coislin en 1699). Il s'agissait donc ici d'un pardon accordé jadis, moyennant cette redevance, par le seigneur de Coislin à un vassal rebelle. Au marquis de Coislin étaient également dus par le propriétaire de la maison de la Bastine, en Campbon « deux giroflées » — par celui du Chastellier « deux sonnettes convenables à un épervier », le tout le dimanche après la Saint-Jean — par les possesseurs des vignes du Clos-Landays également en Campbon « 5 sols à la Saint-Victor, une bécasse à la Toussaint, deux chapons à Noël, deux roses l'une blanche et l'autre rouge à la Saint-Jean-Baptiste, une demi-douzaine d'esteufs, deux girofflées et une paire de gants doublés » chaque année — enfin par le propriétaire du Moulin Durand « un oeillet » aussi chaque année (Déclaration de Coislin en 1681). Les derniers mariés des paroisses de Campbon et de Quilly devaient de leur côté fournir tous les ans à leur seigneur deux bonnes soules, l'une le jour Saint-Etienne lendemain de Noël et l'autre le premier jour de l'an « sous peine d'amende ».

Voici ce qui composait le domaine proche du marquisat de Coislin :  L'auditoire et sa prison avec un four à ban au bourg de Campbon — le château de Coislin et ses dépendances dont nous avons déjà parlé. Abandonné par ses derniers propriétaires qui habitaient le château de Carheil, Coislin n'était plus qu'une ruine en 1771 : on n'y voyait alors que « l'emplacement d'un ancien chasteau flanqué de quatre tours dont il ne reste que les murailles en ruine, entourées d'anciennes douves et fossez et d'un ancien pourpris actuellement en landes et pastures » ; — les métairies de la Feuilletaye et de la Bosse-Marion, — les ruines des vieux châteaux de Campbon et de Bessac, — l'ancien manoir de Bolhet en Guenrouët, — sept moulins à vent dont quatre en Campbon et un dans chacune des paroisses de La Chapelle-Launay, Quilly et Guenrouët, — les bois de Coislin et de Trégouët, — l'étang de la Brusnelière en Campbon, etc. L'ensemble du marquisat de Coislin était estimé en 1771 valoir 5 807 livres de rente nette (Archives de Loire Inférieure, E394) .

Au mois de décembre 1663 Louis XIV donna à son « aimé cousin » Armand de Cambout, marquis de Coislin, son lieutenant en Basse-Bretagne, petit-fils du chancelier Séguier et neveu du cardinal de Richelieu, des lettres patentes qui furent enregistrées au Parlement de Bretagne le 8 octobre 1665 et à la Chambre des comptes de Nantes le 10 décembre suivant. Par ces lettres le roi unissait en une seule quatre seigneuries : le marquisat de Coislin, les baronnies de Pontchâteau et de la Roche-Bernard et la seigneurie de Brignan ; il érigeait le tout en duché-pairie sous le nom de Coislin (Archives du Parlement de Bretagne, 22e reg. 326). Dans ses lettres Louis XIV exprimait son intention première d'ériger en faveur du chancelier Séguier la baronnie de Villemor et Saint-Liébaud en duché ; mais à la prière de son chancelier le roi voulait bien reporter cette faveur sur le fils aîné de sa fille aînée, Armand du Cambout, et ériger le duché de Coislin au lieu et place du duché de Villemor ; le roi déclarait le faire d'autant plus volontiers que le marquis de Coislin, à l'exemple de ses ancêtres, s'était fort bravement conduit à la guerre (Archives de Loire Inférieure, E705). Telle fut l'origine du duché de Coislin. Des quatre seigneuries qui le composaient nous connaissons la première et nous aurons occasion plus tard de nous occuper de la deuxième et de la troisième ; reste la quatrième dont nous allons dire quelque chose ici.

La seigneurie de Brignan en la paroisse de Pontchâteau appartenait en 1470 à Guillaume de Saint-Gilles, mais vers l'an 1500 Charlotte de Saint-Gilles épousant Gilles Cybouault lui apporta cette terre et ses fiefs. Charles Cybouault en 1575, Prégent Cybouault en 1606 et Marc Cybouault en 1637, furent ensuite successivement seigneurs de Brignan. En 1659 Marie Cybouault, devenue dame de Brignan, vendit cette seigneurie à. Armand du Cambout, marquis de Coislin. La seigneurie de Brignan ne se composait guères que de deux grands fiefs, s'étendant en la paroisse de Pontchâteau. Elle relevait de la baronnie de ce nom et jouissait d'une juridiction. Son domaine proche comprenait : « le chasteau de Brignan avec son corps-de-logix flanqué de tours, sa chapelle dédiée à Saint-Gilles bastie au bout du jardin, son colombier, ses bois et rabines, — les métairies nobles de Brignan, le Boisrouaud, Lourmois et la Mortraye, — le moulin à vent de Brignan, etc. » (Déclaration de Coislin en 1681).

Le duché-pairie de Coislin eut dû ressortir immédiatement au Parlement de Bretagne, mais le premier duc de Coislin n'ayant point indemnisé les juges du présidial de Nantes, ceux-ci obtinrent un arrêt ordonnant que les appellations du duché fussent portées devant eux. Le duché de Coislin avait trois sièges de juridiction : Coislin, exercée chaque mardi en l'auditoire de Campbon et s'étendant dans les paroisses de Campbon, la Chapelle-Launay, Quilly et Guenrouët ; — Pontchâteau, exercée en la ville de ce nom tous les lundis et comprenant les paroisses de Pontchâteau et de Crossac ; — la Roche-Bernard, exercée en cette ville les mardi et jeudi de chaque semaine et ayant sous sa dépendance les paroisses de Nivillac, Saint-Dolay, Sévérac, Missillac, Herbignac, Saint-Gildas-des-Bois, Assérac et Camoël. Quatorze paroisses formaient donc le duché-pairie de Coislin dont les principales mouvances étaient les hautes justices d'Assérac, Sévérac et Crossac et une vingtaine de moyennes justices (Archives d'Ille-et-Vilaine, C1819).

Nous avons dit comment s'éteignit en 1732 le duché de Coislin, dont les membres furent séparément vendus à plusieurs seigneurs et comment disparut le château même de ce nom abandonné avant la Révolution (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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