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Saint-Yves en Bubry, succursale et paroisse

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LA SUCCURSALE.

A la fin de 1802, St-Yves fut érigé en succursale de Bubry et placé sous la juridiction du desservant de cette paroisse. Avec tant d'autres privilèges, sombrés dans la tourmente révolutionnaire, les Seigneurs de Kernivinen perdaient, du même coup, et les prééminences honorifiques et les bénéfices de la chapelle.

La chapelle ou l'église de Saint-Yves en Bubry (Bretagne).

Un vicaire de Bubry, Giquello, fut désigné pour desservir cette dernière à laquelle furent dévolues certaines prérogatives des églises paroissiales, entre autres, la faculté d'y conférer le baptême et d'y procéder aux sépultures. C'est le 2 Janvier 1803 que fut célébré, à St-Yves, le premier baptême :

« L'an de grâce mil huit cent trois, le deux Janvier (ou douze Nircôse an onze de la République française), je, soussigné, ay baptisé et nommé Julienne, une fille, née hier matin, au village de Pennuern dans la succursale de St-Yves en Bubry, du légitime mariage de François Le Graz et de Julienne Le Goff de Kerhoarné, paroisse d'Inguiniel : Parrain, Mathurin Le Goff, marraine Julienne Le Méchec, qui, tous, ont déclaré ne sçavoir signé, de ce interpellés. — P. Giquello, desservant ».

On se souvient que le 12 Mai de la même année fut bénie solennellement, pour le service religieux, une cloche nommée Thomas. Enfin, le 23 Octobre 1803, « jour de dimanche », M. Gicquello, assisté de M. Michèle, Vicaire à Bubry, procédait à la bénédiction du cimetière. Ce même jour, on y creusait la première tombe.

« L'an de grâce mil huit cent trois, le vingt-trois Octobre (ou trente Vendémiaire an douze républicain) a été inhumée, au cimetière de cette église, Jeanne Péreze, décédée le jour précédent en ce bourg, âgée de soixante ans, après avoir reçu les Sacrements ; ont assisté au convoy, François Le Nézet, son mari, Louis Le Nézet son fils, Louis Le Penne, Pierre Le Guyader et autres qui, tous, on déclaré ne sçavoir signer. — P. Giquello, desservant ».

M. Giquello devait rester à St-Yves jusqu'en Février 1805, mais, le quartier ne pouvant subvenir à l'entretien d'un prêtre à demeure, il ne fut pas remplacé, et, à part la célébration d'une messe le dimanche, le service ne fut plus assuré dans la succursale ; les sépultures se firent toujours mais, pour les baptêmes, il fallut aller à Bubry. Le régime ne devait reprendre qu'en 1859.

Entre temps, le pays s'améliorait considérablement. Autour de la chapelle s'édifiaient de nouvelles constructions et se groupaient de nouveaux foyers. Les terres, aux environs, étaient mises en valeur, des villages se formaient et se peuplaient. En 1838, succédant aux du Couédic, les Lalau-Keraly s'établissaient à Kernivinen et organisaient l'actuelle propriété.

Sous l'impulsion et avec l'aide des administrations départementales, nouvellement créées, les voies de communication étaient améliorées, de nouvelles percées. C'est alors que fut ouverte la route actuelle, sensiblement plus courte et plus aisée que le chemin caillouteux et rapide d'autrefois. Le Préfet du Morbihan avait, au préalable, pressenti M. Keraly pour qu'il autorisât le passage du nouveau tracé dans ses terres. M. Keraly consentit à abandonner une parcelle de son domaine à la condition que l'on déclassât le vieux chemin pour, en compensation, l'enclaver dans sa propriété.

Ainsi fut créée, à l'emplacement de l'ancien parcours, l'avenue reliant St-Yves à Kernivinen. Ainsi fut modifié le passage de la route par rapport à la chapelle, démonstration symbolique de l'immuabilité et de la pérennité de l'Eglise au milieu des contingences et des changements qui l'entourent.

La question du service religieux se posa de nouveau. Les gens de ce quartier, de plus en plus populeux, se plaignirent, à juste raison, de la distance qui les séparait du centre paroissial de Bubry, du long trajet qu'ils devaient accomplir pour y taire baptiser leurs entants ou appeler un prêtre auprès des malades. Le besoin d'une présence sacerdotale se manifestait plus impérieux.

Ce sentiment populaire, presqu'universellement éprouvé, ne comporte-t-il pas, à lui seul, toute une apologie de la mission et de l'utilité du prêtre au sein des populations ?

On peut vouloir connaître les causes de l'influence exercée par cet homme qui, comme un signe de contradiction, accumule autour de sa sombre silhouette les sympathies les plus spontanées comme aussi les antipathies les plus farouches ; les raisons d'un tel ascendant chez cet humble produit du peuple, ordinairement fils de paysan, d'ouvrier ou de marin, qui, parmi ses concitoyens, demeure le plus vénéré comme le plus honni, le plus respecté comme le plus combattu et qui, indépendamment de sa valeur personnelle, de ses qualités ou de ses défauts, inspire, même à ses plus grands ennemis, une certaine déférence. On voudrait connaître le motif auquel attribuer le rayonnement apostolique de cet être, dépourvu généralement des moyens matériels de réussir, ainsi que la résistance de cette cible contre laquelle viennent et viendront toujours s'émousser les flèches de ses adversaires ; analyser enfin cet instinctif besoin qui pousse les hommes à ne pouvoir se passer de lui et les incite à le réclamer comme un indispensable compagnon.

Inutile d'en chercher l'explication dans des considérations purement humaines. Les raisons sont d'ordre plus élevé. Le prêtre est l'âme de tout un peuple, le représentant vivant et légitimement accrédité de celui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie », le dispensateur des énergies spirituelles constamment nécessaires aux chrétiens et qui sont les ressorts de leurs activités comme des besoins de leur nature. Il est celui dont la seule présence inspire à l'homme la pensée d'élever ses regards, au milieu des préoccupations matérielles, vers des régions où seront satisfaits des désirs que la terre sera toujours impuissante à contenter, ceci dit sans artifice poétique, mais, parce que, dans ce geste, se trouve l'unique solution au problème des aspirations et des destinées humaines.

Aussi qu'on veuille ou non le reconnaître, le prêtre, que certains pauvres petits esprits prétendent inutile, l'est tellement que sa disparition creuse un vide immense que rien ni personne ne peut combler.

Les habitants di quartier de St-Yves ne faisaient qu'expérimenter cette vérité vieille comme le monde.

Des demandes furent faites en vue d'obtenir le rétablissement de l'ancienne formule. Restait à trancher la question matérielle, problème important dont les données, posées par l'autorité ecclésiastique et reconnues par la population, aboutirent à une solution de bon sens pratique et d'équité. Vous aurez un prêtre, fut-il répondu, mais encore faut-il que vous vous engagiez à l'entretenir et, comme les promesses n'ont jamais nourri personne, il sera imposé à chaque ferme, une taxe en nature proportionnée à ses ressources.

Le marché fut accepté et conclu. Après 54 annnées d'interruption, le 1er Février 1859, l'Abbé Poetvin était nommé en résidence à St-Yves. Il eut pour successeurs : MM. Le Pen 1867-1878 — Le Pense, 1878-1882 — Guéno, 1882-1889 — Chapel, 1889-1899 — Le Cunff, 1899-1912 — Cadoux, 1912-1919 — Mauffret, 1919-1923.

St-Yves, comme frairie, demeurait, évidemment, sous la dépendance de Bubry et ne pouvait bénéficier de tous les avantages réservés aux paroisses. Son desservant n'était toujours que le délégué et représentant du recteur de Bubry. Il célébrait, les dimanches ordinaires, une seule messe matine dans la chapelle, procédait aux sépultures et à l'administration des baptêmes, à l'exclusion des autres cérémonies religieuses et devait, en outre, assurer, à la paroisse, certains services relevant de ses fonctions de vicaire.

Malgré tout, la présence d'un prêtre en ce lieu fut un bienfait tant au point de vue matériel que spirituel. La population s'attacha très vite à ses prêtres, qui, de leur côté, ne lui marchandèrent ni leur dévouement, ni leur affection. Le sanctuaire fut l'objet de soins continuels et reçut des aménagements, sinon toujours heureux, du moins entrepris dans une bonne intention. Autour de lui s'épanouit une vraie vie de famille qu'anima nécessairement bientôt l'esprit de clocher. Dans tout le quartier on se félicita de posséder une belle église, de bénéficier du zèle de vicaires dévoués, de n'être plus dans l'obligation de recourir à Bubry pour l'accomplissement des principaux actes religieux. Ce sentiment de fierté et de satisfaction, teinté d'un brin de chauvinisme, engendra bientôt le désir d'indépendance.

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LA PAROISSE.

La cause trouva des défenseurs dans la personne des desservants eux-mêmes, mieux placés que quiconque pour supputer les avantages d'une complète autonomie. Elle rencontra aussi bien des obstacles et bien des oppositions.

La décision de l'Autorité diocésaine ne tenait guère qu'à quelques hésitations, bien compréhensibles, d'ailleurs, mais le Recteur de Bubry, l'abbé Jouanno, ne favorisait pas les choses tant il est difficile de renoncer à la part de l'humain qui s'infiltre dans les meilleurs raisonnements. Il souffrait de voir disséquer sa grande paroisse, pensant qu'il se devait de conserver intact, pour le passer à la postérité, un patrimoine dont on lui avait confié la gestion et déclarait qu'il n'y avait aucune raison valable de changer un état de choses dont s'étaient parfaitement accommodées les générations précédentes.

Tous ces calculs contribuèrent à fausser son jugement qui, dans la circonstance, fut loin d'être en rapport avec les florissants panaches dont s'ornaient ses vigoureux maxillaires. Malgré sa répugnance pour l'opéraion il dut, cependant, se résigner au coup de scalpel dont la blessure lui fut cuisante jusqu'au trépas. Par ordonnance épiscopale du 16 Septembre 1923, Son excellence, Mgr Gouraud détachait définitivement, St-Yves de Bubry et l'érigeait en paroisse distincte et indépendante.

Au premier noyau, Monseigneur rattacha quelques quartiers excentriques de trois autres paroisses avoisinantes, Quistinic, Inguiniel et Lanvaudan, créant ainsi, dans son diocèse, une nouvelle communauté chrétienne, comprenant environ 1.100 âmes. Le 1er dimanche d'Octobre 1923, jour du Saint Rosaire, M. l'abbé Pierre Ruban prenait, officiellement, possession de ce nouveau siège dont il était le premier titulaire. Une ère nouvelle commençait dont l'histoire sera, peut-être elle aussi, écrite un jour, quand elle se sera accomplie.

En 1932, M. Ruban était remplacé par l'abbé Eugène Le Gallo et, en 1940, par un deuxième successeur, lequel continua, comme tous ceux qui l'ont devancé, à paître, de son mieux, le troupeau confié à sa garde, autour du vénérable sanctuaire de Saint-Yves-la-Vérité.

(Louis le Brazidec).

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