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La paroisse de Brusvily durant la Révolution.

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Renseignements Ecclésiastiques. — Brusvily, cure de l'évêché de Saint-Malo, relevait de l’archidiaconé de Dinan et du doyenné de Plumaudan. Cette paroisse est très ancienne. L'an 1156, Jean, évêque de Saint-Malo, confirmait au prieuré de Léhon la possession de plusieurs églises, parmi lesquelles Saint-Malo de Blusweli (Anciens Evêchés de Bretagne, etc., op. cit., IV, p. 359). Depuis cette époque jusqu'en 1777, Brusvily demeura à la présentation du prieur de Léhon ; mais alors la mense prieurale de ce couvent ayant été attribuée à Marmoutiers, la cure de Brusvily devint à la présentation de l'évêque diocésain.

D'après Ogée, le Duc de Bretagne, puis après lui le Roi de France, jouissait à Brusvily de tous les honneurs et prééminences accordés aux seigneurs supérieurs et fondateurs.

Les Révérends Pères Bénédictins de Léhon, ou, plus exactement, depuis 1451, leurs prieurs commendataires, recueillaient une partie des dîmes de cette paroisse, le recteur récoltait le reste. Les revenus de celui-ci, nets de charges, s'élevaient en 1790 à 1.208 livres 5 sols, se décomposant comme suit : 4 boisseaux de froment à 8 livres 10 sols le bx (boisseau), soit 38 l. 5 s. — 122 bx de seigle à 6 l. le bx, soit 732 l. — 33 bx de grosse avoine à 2 l. 10 s. le bx, soit 76 l. 10 s. — 66 bx avoine menue à 2 l. 1 s, le bx, soit 142 l. 10 s. — 116 bx de blé noir à 10 l. le bx, soit 348 livres. A ces chiffres, il faudrait ajouter encore la valeur de la dîme des agneaux, ainsi que celle des pailles, mais comme les frais généraux qu'entraînait la dîme, s'élevaient à 220 livres, nous ne tiendrons pas compte de ces accessoires.

Les prédications de la station à Brusvily se faisaient avec Plumaudan et Yvignac, et les jours d'adoration, avaient été fixés par Mgr. des Laurents aux 1er et 2 avril de chaque année.

Le Pouillé de Mgr. de la Bastie indique l'église de Brusvily comme « petite, mais cependant passablement bien ». Cet édifice, aujourd'hui reconstruit, remontait, parait-il, au XIIème siècle, dans certaines de ses parties.

Le presbytère, alors situé là ou il se trouve encore de nos jours, est signalé comme « pas mal, mais un peu éloigné de l'église ». Ce local, écarté d'au moins 800 mètres de l'église, et qui manquait en 1920 des réparations les plus urgentes, est vers 1925 plutôt « inconfortable ».

Il existait à Brusvily, sous l'ancien régime, une chapelle dite du Val-Kharo, ou Kerharo, située près de l'étang du Val, où l'on voyait en 1752 les statues de Saint Fiacre et de Saint Julien. Elle était alors fondée de messes et desservie. Le Pouillé de Mgr. de la Bastie nous apprend encore l'existence d'une autre chapelle dite de Saint-Yves, autrefois frairienne, mais qui « était détruite depuis longtemps », dès le milieu du dix-huitième siècle. Cependant, le document en question ne parle pas de la chapelle de la Roche des Vaux, dédiée, diton, à Saint Hubert, et maintenant désaffectée, non plus que de celle située au village du Creux. Cette dernière est aujourd'hui détruite, mais l'on voit encore en ce lieu une demeurance qui semble bien avoir servi d'habitation au chapelain.

Nous possédons un compte de la fabrique de Brusvily de 1771. Ses recettes s'élevaient cette année à 42 livres 14 sous, et ses dépenses à 19 livres 9 sous. Ses principaux revenus consistaient en offrandes de blé et de filasse estimées 11 livres cette année, plus les droits perçus à l'occasion des enterrements et des services de septième, qui étaient pour chacun d'une livre deux sous à une livre cinq sous en moyenne. Elle payait 20 livres pour la célébration de quatre obits ou fondations pour des défunts [Note : Ces fondations étaient celle de messire Jean Desgranges, assise sur une pièce de terre appelée la Croix Dom Jean, et celles de Jean Bardoux, François Caharel et Charles Mallivel. Louis Miriel et Catherine Pourcel, son épouse, avaient aussi créé le 7 septembre 1783 une rente de 10 livres au profit de la fabrique de Brusvily].

L'église de Brusvily possédait cinq pièces de terre, qui étaient le Verger du Presbytère, le Clos de la Croix ou de la Forge, le Clos de la Motte, celui de la Noë-Copin et la Petite-Jeannaie. Alexandre Le Mazurier en demeura adjudicataire le 20 août 1796.

Quatre autres pièces de terre, dont une en pré, dépendaient de la chapellenie du Val. Elles furent payées 125 frs. le 20 octobre 1799, par Jacques-Jean Gerno, de Saint-Brieuc. La vente du mobilier et des ornements de l'église de Brusvily produisit 81 frs. 85 le 4 août 1794, et le 19 de ce même mois, on affermait à Olivier Tournevache le presbytère de cette paroisse et 4 journaux de terre, pour 19 boisseaux de grains, tiers froment, tiers seigle et tiers avoine.

Quant à l'argenterie de l'église de Brusvily, d'après un inventaire qu'en rédigèrent Yves Hédal et François Pourcel avant de l'expédier aux ateliers de la Monnaie, elle consistait en « un encensoir et sa navette, un plat et deux burettes, pesant ensemble 6 marcs, 5 onces, 2 gros d'argent blanc. Un ostensoir, le couvercle d'une petite custode, une boîte aux saintes huiles garnie de 3 burettes, pesant 3 marcs, 5 onces, 7 gros d'argent blanc. Deux calices et leurs patènes, un ciboire, la coupe d'une petite custode et un croissant pesant 5 marcs, 4 onces, 7 gros et demi d'argent doré. Plus 7 marcs, 4 onces, 4 gros de galon d'argent et 1 marc, 7 onces de galon d'or ». Il se pourrait faire que l'église de Brusvily ne puisse fournir présentement une telle quantité de métal précieux.

En 1802, le sous-préfet Gagon rendait compte « que la foudre était tombée sur le clocher de Brusvily et pénétré de là dans l'intérieur de l'église, où elle avait causé de grands dégâts ».

 

CLERGÉ.JEAN-FRANÇOIS HAROUARD, recteur, naquit à Dinan-Saint-Sauveur le 18 janvier 1749, de Jean et de Françoise Vallée. Il étudia au collège de Dinan, où il achevait sa philosophie en 1765. Après de médiocres examens théologiques, il reçut la prêtrise le 27 septembre 1772. Il possédait alors assez peu de voix, mais savait convenablement son chant, disent ses notes de Séminaire.

En même temps qu'il desservait la chapellenie de la Cohue, qui lui rapportait 191 livres de revenus nets, cet ecclésiastique remplissait aussi dès 1775 les fonctions de vicaire à l'église Saint-Sauveur de Dinan ; puis, au décès de Messire Jean Lucas, l'abbé Harouard ayant été présenté pour le rectorat de Vildé-Guingalan par l'abbé le Notre-Dame de Beaulieu, il obtint le visa pour cette paroisse le 13 novembre 1786 et la gouverna jusqu'au premier février 1788, époque à laquelle il fut transféré au poste plus lucratif de Brusvily, au lieu et place de Nicolas Berthelot, originaire de Saint-Martin de Rennes. Ce dernier venait en effet de trépasser à Dinan, à l'âge de 60 ans, le 17 décembre 1787, chez le propre frère de l'abbé Harouard, établi chirurgien en cette ville, et près duquel il était allé se faire soigner [Note : M. Berthelot avait succédé à M. Michel Lucas, recteur depuis 1728, qui décéda le 27 janvier 1771, après avoir construit ou reconstruit une partie des bâtiments du presbytère].

Le 16 février 1791, le recteur Harouard prêta, ainsi que son vicaire, un serment qui « exceptait positivement les objets dépendant exclusivement de l'autorité spirituelle, et dont la forme, déclarait le District de Dinan, loin d'être celle décrétée par l'Assemblée Nationale, est semblable à celle prononcée par l'évêque de Clermont, et que l'Assemblée a hautement désapprouvée ». (Archives de Dinan, 1er Reg. de délibérations du District).

M. Harouard réclamait sa pension le 30 novembre 1791, mais il n'était plus alors recteur de Brusvily. Le 12 juin précédent, les électeurs réunis à Dinan avaient choisi à son lieu et place l’assermenté Julien Legros, alors curé de la trêve de Saint-Michel de Plélan, lequel avait des attaches à Brusvily, où il avait été vicaire en 1770. Contraint de s'éloigner de sa cure à l'arrivée de l'intrus, l'abbé Harouard se retira au village de la Gaudière, en Saint-Juvat. Il en revenait la nuit réconforter ses paroissiens fidèles, mais voyant que sa population avait presque unanimement suivi le sieur Le Gros, le pasteur le Brusvily se fixa à Dinan, où de puissantes protections firent tolérer sa présence jusqu'au 2 novembre 1792, date de son départ pour Jersey.

Une fois dans cette île, écrit L'Estourbeillon, op. cit., p. 369, M. Harouard ne demeura pas inactif, et l'on retrouve son nom sur bon nombre d'actes d'état-civil. Les registres de Mgr. de Cheylus, évêque de Bayeux, mentionnent aussi cet ecclésiastique comme recevant des secours en argent et en vêtements à Jersey d'août 1796 à novembre 1799. On trouve encore la signature de M. Harouard sur un acte de baptême célébré à Jersey le 9 mai 1801. Ce prêtre fit sa soumission à Saint-Brieuc au gouvernement consulaire, le 2 juin 1802. Vers la fin de cette même année, l'enquête du préfet Boullé signale la présence de cet ecclésiastique à Dinan, d'où il allait le dimanche célébrer l'office à ses brusviliens, qui ne se montraient guère empressés de le revoir. Elle le note à cette occasion « susceptible de desservir une succursale autre que celle de Brusvily ».

Nommé recteur de Quévert le 16 janvier 1804, M. Harouard démissionna, pour infirmités, le 11 avril 1807, et mourut à Dinan, rue Chauffepieds, âgé de 64 ans, le 3 juin 1812.

Le nom de M. Harouard figura sur la liste des émigrés. Voici son signalement; reproduit d'après son dossier conservé au contentieux des prêtres, n° 27-28, série Q, aux Archives des Côtes-d'Armor : « taille 4 pieds 8 pouces, cheveux et sourcils châtains, yeux bleus, nez et bouche moyens, menton rond, visage ovale ».

JEAN-BAPTISTE-YVES-JACQUES LE BRETON, sieur DE LA MAISONNEUVE, vicaire, naquit à Dinan le 19 mai 1760 du mariage de Jean-Baptiste, sieur de la Maisonneuve, et de Marie Girard. Après avoir fait son cours au collège des Laurents dans sa ville natale, où nous le trouvons élève de sixième le 25 août 1774, M. Le Breton obtint le 25 janvier 1780 la chapellenie de Saint-Julien, qui se desservait alors en l'église Saint-Malo de Dinan, puis il reçut la prêtrise le 18 décembre 1784, après d'assez passables études théologiques.

M. Le Breton demeura ensuite simple prêtre à Dinan jusqu'au 25 septembre 1790, date à laquelle Mgr. de Pressigny le nomma vicaire de Brusvily en remplacement de M. l'abbé Gallopet, inhumé le 25 août précédent. M. Le Breton refusa comme tel le serment constitutionnel et fut remplacé par l'intrus Marc Haye. On l'emmena même au Séminaire de Saint-Brieuc à cette époque, pour le punir de sa courageuse résistance aux lois destructives de la hiérarchie catholique.

S'étant exilé à Jersey le 11 septembre 1792 avec un passeport pris à Aucaleuc, ce qui semblerait indiquer qu'il aurait cherché un refuge dans cette paroisse près du recteur M. Saint-Pez, M. Le Breton passa de Jersey en Angleterre, où nous le trouvons à Portsmouth le 1er avril 1793. Il revint ensuite à Jersey, où ce prêtre figure sur les listes de Mgr. de Cheylus comme touchant son vingt-troisième secours dans cette île le 6 septembre 1795, et son trente-huitième le 6 décembre 1796. Il continua du reste à percevoir ces allocations jusqu'à la fin de 1799. M. Le Breton révint en France le 14 janvier 1801 avec. MM. Le Tulle et Carron, et fit comme eux des difficultés pour signer, avant la promulgation du Concordat, la promesse de soumission exigée par Bonaparte. (Cf. Archives Nationales, F 7, 7835).

Boullé note ce prêtre, vers 1802, « comme desservant Brusvily depuis 15 mois, de bonnes moeurs, mais ayant besoin de leçons de tolérance ». M. Le Breton mourut à Dinan, rue des Merciers, où habitait sa famille, âgé seulement de 46 ans, le 9 avril 1803.

Devint recteur de Brusvily, le 16 janvier 1804, un jeune prêtre, MICHEL-GUY COCHET, né à Quévert le 3 juin 1764 du mariage de Guy et de Jeanne Pourcel. Après avoir subi de bons examens théologiques, M. Cochet avait été ordonné sous-diacre, le 29 mai 1790, et prêtre au cours de la Révolution. Il était, vers 1802, vicaire de sa paroisse natale, quand l'enquête de Boullé le signalait alors comme « un jeune homme de bonnes moeurs, insermenté, non déporté ». Après avoir pensé à M. Harouard, puis à M. Moncoq, de Léhon, pour Brusvily, Mgr. Cafarelli désigna l'abbé Cochet, qui y mourut recteur, âgé de 46 ans, le 1 décembre 1810. On l'inhuma dans l'église, près la porte principale.

Mgr. Cafarelli nomma pour le remplacer, le 1er janvier 1811, LOUIS-MARC DOBET, assermenté rétracté, alors vicaire à Matignon, lequel quitta Brusvily le 1er novembre 1811 pour l'important rectorat de Plénée-Jugon, à l'article duquel nous retracerons son existence, qui fut assez mouvementée.

Il eut pour successeur LOUIS-JULIEN MÉNARD, né à Plélan-le-Petit le 15 décembre 1771 du mariage de Louis et Françoise Leux. La famille Ménard, animée des meilleurs principes, fut très persécutée durant toute la Révolution. Le représentant Le Carpentier fit arrêter Louis Ménard, père, comme suspect, le 28 février 1794, « tant pour l'incivisme dont il faisait montre, que pour ses liaisons avec son oncle (l'abbé Pierre Ménard, insermenté déporté), que pour l'absence de son fils (Louis-Julien), qui a les mêmes principes ». Après avoir reçu la prêtrise le 22 septembre 1804, M. Ménard vint comme professeur à l'école de M. Bertier, où il enseigna à la fin la philosophie. Nommé recteur de Brusvily le 1er novembre 1812, cet ecclésiastique, après un très fructueux ministère en cette paroisse, y mourut en fonctions, âgé de 71 ans, le 5 mai 1842.

Brusvily, qui ne fournissait pas de vocations ecclésiastiques en 1790, comptait en 1922 trois prêtres originaires de cette localité, dont l'un est décédé depuis recteur de Bourseul.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. — JULIEN LE GROS, curé, s'assermenta des premiers et fut élu le 13 juin 1791 curé de Brusvily, par 31 suffrages sur 35 exprimés, grâce à ses relations de parenté ainsi qu'à sa qualité d'ancien vicaire de cette paroisse. Institué le 17 de ce même mois par l'évêque Jacob, il fut installé le 13 juillet suivant dans son nouveau poste, au traitement de 1.200 livres par an. Sa présence y fut du reste généralement, bien acceptée.

C'est comme tel que, le 17 février 1794, l'abbé Le Gros, mû par la peur, abdiqua à l'âge de 59 ans son état et fonctions, ce qui n'empêcha pas le représentant Ruamps de signer six jours après son ordre d'arrestation. Emprisonné à Dinan dans l'hôtel de Plouër, transformé en maison de détention, puis transféré le 15 mars dans celle de Saint-Charles, l'ex-curé intrus de Brusvily eut la faiblesse de signer le 27 juin suivant, ainsi que la plupart de ses collègues en schisme internés avec lui, la promesse de se conformer à l'arrêté du conventionnel Le Carpentier en date du 13 juin précédent.

Mis en liberté sur cet engagement, Le Gros se ressaisit et fit en sorte de ne point ternir davantage son honneur sacerdotal par un mariage réel ou simulé.

Nous le voyons, le 16 septembre 1795, en possession d'une pension de 1.000 livres comme ecclésiastique abdicataire. Il avait alors définitivement abandonné Brusvily et vivait à sa maison de la Herviais, eu Trévron, où il exerçait la profession d'instituteur. Qu'était-il allé faire à Languenan en 1804 ? Nous l'ignorons, mais les régistres de l'évêché l'y signalent alors comme infirme et comme interdit. M. Le Gros mourut à Trévron, réconcilié avec l'Eglise, à l'âge de 71 ans, le 25 décembre 1806.

MARC-HIPPOLYTE HAYE, natif de La Landec, occupa quelques mois les fonctions de vicaire constitutionnel à Brusvily avec l'abbé Le Gros et toucha son traitement en cette qualité pour le deuxième trimestre de 1792. Il quitta cette paroisse à la suite de son élection à la cure de Plélan-le-Petit, le 29 novembre de cette année. C'est à cet article que l'on trouvera sa biographie. (A. Lemasson).

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