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LES PREMIERS SUISSES AU SERVICE DE L'ETRANGER.

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Les premiers Suisses signalés dans l'histoire, paraissent en 1240, dans l'armée de Frédéric [Note : Frédéric II, 1194-1250], empereur d'Allemagne qui assiégeait Faënza (Italie). La Lombardie s'était soulevée contre son autorité.

En 1289, Rodolphe Ier de Habsbourg, réduit Besançon en Franche-Comté (alors aux Bourguignons) avec l'aide des Suisses.

A cette époque les villes et les campagnes étaient périodiquement pillées par des bandes armées, rebut de toutes les nations.

Dans la Haute Italie paraît un chevalier de la Suisse allemande, Werner von Urslingen qui se déclare « l'ennemi de Dieu, de la compassion et de la miséricorde ». Il entretient une compagnie de ses propres deniers et se met au service des princes italiens pour défendre les biens de leurs sujets.

Pendant les luttes des Guelfes et des Gibelins, 3.000 Suisses passent le Saint-Gothard en avril 1373, pour se mettre, à la disposition de la famille Visconti (parti gibelin de Milan).

Dès lors se succèdent sans interruption les sorties de troupes armées, plus ou moins fortes, qui se mettent au service de villes, de familles, de petits Etats, en Savoie, en Allemagne, et surtout en Italie.

Ces expéditions développent l'humeur guerrière de la jeunesse et les gouvernements confédérés se voient dans l'obligation de réglementer la levée des volontaires, les contrats conclus avec l'étranger et la sortie du territoire des contingents.

L'ordonnance du 25 avril 1401, défend expressément la sortie « des gens de guerre » sans autorisation et édicte des peines sévères contre les déserteurs.

Mais ce n'est qu'après la bataille de Saint-Jacques [Note : Saint-Jacques à deux kilomètres de Bâle. En 1444, le dauphin plus tard Louis XI marchant au secours de l'Autriche, gagna sur les Suisses la bataille de St-Jacques, ceux-ci firent une résistance héroïque ; 1.600 restèrent sur le terrain], qu'on apprécia en France la valeur militaire des Suisses. Charles VII s'empressa de conclure avec eux une paix honorable, se promettant bien de les utiliser dans ses expéditions.

En 1448, par la prise de Fougères, en Bretagne, les Anglais rompent l'armistice conclue avec la France. La guerre se poursuivit d'abord à l'avantage des Français, mais à la longue, les troupes solides firent défaut. L'Autriche fournit quelques secours, mais Charles VII eut préféré des volontaires suisses qu'il ne pouvait obtenir tant que la Confédération était en guerre avec l'empire allemand. Il chercha en vain à reconcilier les deux adversaires ; le 8 novembre 1452, il conclut avec les Suisses le premier traité d'amitié.

Dès lors les volontaires se présentèrent en masse, on les employa en Guyenne où les Anglais subirent la défaite.

Le 22 juillet 1461, Louis XI succéda à son père Charles VII et aussitôt se forma contre lui la Ligue du Bien Public, dans laquelle entrèrent son propre frère, Charles de Berry, François duc de Bretagne, les comtes d'Armagnac et de Nemours et aussi Charles de Charollais, connu dans l'histoire sous le nom de Charles Le Téméraire qui gouvernait la Bourgogne pendant la maladie de son père [Note : Charles Le Téméraire (1433-1477), fils de Jean Le Bon, duc de Bourgogne, puissant vassal du roi de France ; sa vie durant, il poussa l'empereur d'Autriche et le roi d'Angleterre contre son suzerain, il chercha aussi à s'agrandir aux dépens de la Suisse et de la Lorraine].

Louis XI et Charles de Bourgogne demandèrent aide aux Cantons qui pris entre deux voisins puissants, refusèrent avec raison tout contingent. La sortié des volontaires fut défendue sous les peines les plus sévères, mais en vain. Les anciens mercenaires désoeuvrés se portèrent en nombre dans les deux camps.

Les jeunes gens instruits cherchent à l'étranger la gloire et aussi le profit (citation de l'auteur).

Les deux armées se rencontrèrent à Montlhéry (1465), Charles le Téméraire se maintint sur le champ de bataille, mais Louis XI parvint à rentrer dans Paris. Rejoint par les ducs de Berry et de Bretagne, Charles établit son quartier général à Charenton. Toujours les Suisses repoussèrent avec succès les sorties de la garnison ; un armistice mit fin à un siège de 11 semaines qui causa des pertes sérieuses dans les deux armées. A leur retour au pays les évadés qui avaient enfreint la défense des Cantons furent sévèrement punis.

En 1466, les Suisses battirent l'armée de leur ancien chef Charles le Téméraire, à Morat et à Granson.

A la fin de l'année 1476 les contingents suisses marchèrent au secours de René, duc de Lorraine qui en personne s'était rendu à Berne pour solliciter du secours. Ils quittèrent Bâle le 27 décembre au nombre de 8.000 et marchèrent sur Nancy, assiégée par le duc de Bourgogne.

Les colonels suisses s'étaient spécialement réservés la direction du combat ; le duc René devait se tenir au centre du contingent bernois, formant la réserve.

L'armée de Charles, rangée en masse serrée, d'après l'ancienne tactique, fut attaquée sur les deux flancs : elle ne put développer sa ligne de bataille et fut anéantie (5 janvier 1477) [Note : La bataille est de la veille de l'apparition, autrement dit, de l'Epiphanie, c'est-à-dire du 5 janvier. Par suite il faut entendre la date d'année 1477, nouveau style, puisque l'année lorraine, au moyen âge, commençait à l'Annonciation, 25 mars].

Le corps du Téméraire fut trouvé le lendemain complètement dépouillé de ses vêtements et insignes, il fut reconnu à une bague échappée aux pillards du parti vainqueur [Note : Une croix en pierre à deux branches superposées, dite de Bourgogne, placée à l'époque, marque encore aujourd'hui l'endroit où il est tombé. Le monument bien connu des archéologues lorrains porte l'inscription suivante : En l'an de l'Incarnacion - Mil quatre cent septante et six - Veille de l'apparition - Fut le duc de Bourgogne occis - Et en bataille icy transsis - Où croix suis mise pour mémoire - René, duc de Lorraine, mercis - Rendant à Dieu, eut la victoire].

Dès le 7 janvier 1477, les Suisses retournèrent chez eux ; leur solde (sans compter les petits bénéfices du champ de bataille) leur fut payée à Bâle, avec une avance que fit la ville au duc de Lorraine, pour se débarrasser des « gens de guerre devenus par trop gênants ».

Charles le Téméraire mort et son armée détruite, Louis XI voulut à tout prix s'emparer de son duché, convoité aussi par les Autrichiens et par les Suisses.

Maximilien, fils de l'empereur d'Autriche et gendre du Téméraire, défendit l'héritage de sa femme Marie de Bourgogne.

Louis XI obtint moyennant finances (1479), un secours de 6.000 Suisses et les gouvernements confédérés défendirent sous peine de mort, aux gens de guerre de servir dans l'armée autrichienne.

Ce contingent fut arrêté dans sa marche à Châlons-sur-Saône ; la paix venait d'être signée avec Maximilien (27 août 1479), qui avait gagné la bataille de Guinegate [Note : Guinegate. (Pas-de-Calais), à 20 kilomètres de Saint-Omer].

Louis XI fit payer exactement la solde promise aux contingents suisses qui « s'en retournèrent joyeux sans avoir combattu » (citation de l'auteur).

Il restait en France un nombre égal de volontaires sortis de Suisse sans autorisation. Louis XI les conserva pour la protection de son royaume.

Tous les essais de création d'une armée permanente avaient échoué, par suite du mauvais vouloir de la noblesse et des grandes villes du royaume.

Les compagnies d'ordonnance créées par son père en 1445, aussi les francs archers s'étaient montrés inhabiles dans les combats ; la tactique ancienne modifiée par l'emploi de l'artillerie était condamnée.

Les déserteurs suisses devaient former le noyau de la nouvelle armée française.

En Normandie, à quatre lieues de Rouen, entre Pont de l'Arche et Pont St-Pierre, au confluent de la Seine et de l'Eure, Louis XI fit établir un camp de manoeuvre, entouré d'un fossé profond et fermé avec les charrettes du convoi ; des tentes étaient alignées parallèlement au fossé.

En juin 1480, le roi réunit, sous le commandement de Philippe de Crèvecœur, seigneur d'Esquertes [Note : Philippe de Crèvecoeur d'abord au service du Téméraire, passa au service de Louis XI en 1477, il perdit la bataille de Guinegate, mais prit les places fortes de St-Omer, Therouanne, etc., fut fait maréchal de France, en 1492] et du bailli de Rouen, Guillaume Picquard, 10.000 piétons armés de hallebardes et d'épieux et 2.500 pionniers, dénommés « les gens du camp ».

Il y adjoignit 1.500 lances d'ordonnance et les 6.000 volontaires suisses qui devaient servir à leur instruction.

Pendant un mois, les volontaires apprirent aux corps français le maniement des armes suisses, la création rapide d'un camp retranché, la formation en carré, la marche en avant en rang serré, la retraite en ligne et en bon ordre, etc.

Louis XI inspecta loguement ces troupes en juin 1480 et se retira très satisfait.

Le roi savait s'attacher les Suisses entrés volontairement à son service. Par des lettres patente délivrées à Plessix-les-Fours, il leur permit l'acquisition de terres dans le pays et les exempta de tout impôt. Il allait conclure de nouveaux arrangements avec les cantons confédérés lorsqu'il mourut en 1483.

La renommée des suisses comme hommes de guerre parvint jusqu'en Espagne.

Le roi Ferdinand V [Note :  Ferdinand V (1452-1526), chassa les Maures de l'Espagne qu'il éleva au plus haut point de sa puissance] demanda et obtint en 1483 un contingent, qui servit de modèle pour la formation de la future armée espagnole, sous la direction de Consalve de Cordoue [Note : Consalve de Cordoue, général de Ferdinand V, qu'il aida dans toutes ses conquêtes].

On connaît le rôle brillant joué par l'infanterie espagnole dans les Pays-Bas et en Franche-Comté.

(C. Rieger).

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