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Les anciens seigneurs de Pontchâteau ont toujours composé la cour des ducs. En 1089, il est fait mention d'un Daniel, fils de Jarnogon, seigneur de Pontchâteau, qui se trouva à une assemblée tenue à Redon, sous Alain Fergent, duc de Bretagne, au sujet d'un différent survenu, la nuit de Noël, entre les moines et les chapelains du duc. Il est encore mention en 1125, sous Conan-le-Gros, duc de Bretagne, d'un Olivier, fils de Jarnogon de Pontchâteau, homme féroce et débauché, qui se mit à la tête d'une troupe de brigands, commit beaucoup de meurtres et de ravages, pilla l'abbaye de Redon, profana l'église et y soutint un siége contre les troupes que le duc avait envoyées contre lui ; il fut pris et conduit dans la tour de Nantes [Note : Cette tour subsiste encore en 1765, derrière l'appartement du lieutenant de roi ; elle formait alors une prison au château. Les ducs, qui se trouvaient mal logés dans leur château du Bouffay, firent construire sur des alluvions le château de la Tour neuve, tel qu'on le voit aujourd'hui, à l'exception des deux bastions que le duc de Mercœur y a depuis fait ajouter, l'un du côté de St-Pierre et l'autre du côté de la Loire. La partie intérieure de ce château, du côté de la ville, fut incendiée par accident ; elle a été rebâtie à la moderne]. Cette affaire s'accommoda au moyen de la terre de Balac, dont Olivier se dépouilla, le 24 octobre 1127, avec de pieuses formalités et au pied du maître autel, en faveur de l'abbaye de Redon : cette terre forme aujourd'hui un prieuré considérable. Quelque temps après, Olivier étant tombé dans ses mêmes excès et ayant pillé une seconde fois l'abbaye de Redon, Brice, évêque de Nantes, l'excommunia. Olivier fut frappé de ce coup et, revenant à lui-même, il obtint l'absolution de ses crimes, en donnant aux moines de Redon sa terre de Brengoën. Il paraît que les noms de Daniel et de Jarnogon étaient comme attachés aux anciens seigneurs de Pontchâteau. Cette terre était tombée par une Constance, veuve d'un seigneur de Clisson, dans la maison de Blain, d'où sont sortis les seigneurs qui ont porté dans la suite le nom de Pontchâteau, de Blain et de Fresnai. On ignore comment cette seigneurie a appartenu à la famille du Cambout. C'est auprès de ce château que M. de Montfort, célèbre missionnaire, a construit, dans ce siècle, et sur une montagne fort élevée, un calvaire qui est en grande vénération et très fréquenté par les pélerins. Il a été réparé et embelli par les soins du duc de Penthièvre, gouverneur de la Bretagne.

Baron de Pontchâteau, le comte de Menou, lieutenant de roi des ville et château de Nantes, au château.

(P. I. Brun, 1765).

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