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TOMBEAU DE JEAN II DE MONTFORT.

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Jean II de Montfort. Maison de Montfort. Duc de Bretagne de 1341 à 1345. Né vers 1294 à Hennebont. Fils d'Arthur II de Bretagne et de Yolande de Dreux. Marié à Jeanne de Flandre. Décédé le 26 septembre 1345 à Hennebont. Enterré au couvent des Jacobins ou Dominicains de Quimperlé.

TOMBEAU DE JEHAN DE MONTFORT.

Jean de Montfort a souvent été placé au rang de nos ducs avec le titre de Jean IV, et ce n'est que justice. Si l'histoire oublie les prétendants, oublieux eux-mêmes de leurs droits, qui n'ont pas eu le courage d'exposer leur vie pour conquérir la place où la naissance les appelait, en revanche elle a toujours compté avec honneur ceux qui ont cru leur cause assez juste pour en appeler au jugement de Dieu. Affirmer au prix de son sang le droit héréditaire à la couronne, c'est la première vertu que l'on attende d'un prince, et comment pourrait-il y faillir lorsque tant de ses sujets ont le coeur assez haut pour courir avec lui les mêmes périls sans avoir les mêmes devoirs.

L'inviolable fidélité de nos races royales à ce grand principe était la force des Etats ; jamais elle ne s'est montrée avec plus d'éclat que dans cette merveilleuse guerre de Blois et de Montfort. Jamais aussi elle n'a subi une plus triste éclipse que depuis un demi siècle.

Malgré notre vif désir de rendre à l'héroïque figure de Montfort un dernier hommage en retraçant ici son tombeau, nous aurions eu de la peine à nous acquitter de cette tâche sans la belle découverte de M. de la Villemarqué.

Le tombeau de Montfort est très peu connu et à peine trouvons-nous des renseignements bien certains sur le premier lieu de sa sépulture. Nos chroniqueurs, entraînés par les péripéties de la lutte sanglante qu'ils avaient à décrire, ont laissé le Captif dormir son dernier sommeil, pour suivre pas à pas son fils et l'héroïque Jeanne de Flandre. De son tombeau il ne nous reste pas même un dessin. M. de Gaignières, qui nous a conservé de si beaux monuments do nos ducs, a négligé la simple tombe de bronze et la grande pierre ornée d’une croix en relief sous laquelle reposait Jean de Montfort. Il appartenait à M. de la Villemarqué de soulever le voile qui depuis cinq siècles couvrait les restes du héros breton.

Grâce aux documents historiques analysés par M. de la Villemarqué, on peut suivre la trame, malheureusement assez claire des renseignements écrits. Le Chronicon Briocense nous dit que Montfort « ab hac vita migravit guerra nondum finita et fuit sepultus in monasterio Sanctae Crucis de Kemperleio ab inde fuit exhumatus et delatus pene fratres Praedicatores ejusdem urbis ». Dom Lobineau traduit et complète un peu cette note, et dom Morice ne fait que transcrire, suivant sa coutume, le texte de son prédécesseur.

Pierre Lebaud était moins affirmatif au sujet du dépôt du corps de Montfort en l’église Sainte-Croix ; il dit seulement qu' « il fut ensepvely au couvent des Jacobins ou Dominicains de Kimperlé ».

Yves Pinsart, prieur de ce couvent en 1643, rapporte qu'avant 1592 on voyait dans le coeur de l'église « un cénotaphe ou fausse châsse couverte de drap d'or à fleurs de velours noir ». A la fin du siècle dernier, Ogée décrit ainsi le monument de Montfort : « Un tombeau de bronze, recouvert d'une pierre tombale marquée d'une simple croix en relief ». Puis arrive, avec la Révolution, la ruine et le pillage de nos édifices religieux et des souvenirs de nos vieilles gloires nationales.

On pouvait croire que toute trace du monument de Montfort était à jamais effacée, lorsqu'à la fin de 1883 M. de la Villemarqué fut averti que l'on venait de découvrir, sur l'emplacement même de l'ancien couvent des Dominicains, les restes d’un tombeau. L'éminent président de la Société archéologique du Finistère put constater que cette tombe se trouvait juste au point donné, sur le plan de l'abbaye des Dominicains, comme étant la place de l'église principale. Elle se composait de trois muraillements en gros moellons cimentés par du mortier ; le quatrième côté et le couvercle du tombeau manquaient. Le fond était garni par un dallage en pierres, que l'auteur de la Notice regarde comme caractéristique de la première moitié du XIVème siècle.

Les ossement retrouvés dans ce caveau funéraire se composent d'un crâne de forte dimension, de tibias et de fragments d'humérus et de cubitus. Au rapport de M. le docteur Martin, appelé à les examiner, ces ossements devaient appartenir à un homme de taille élevée, 1m77 environ. Auprès se trouvaient quelques ossements de plus faibles dimensions, que M. de la Villemarqué pense pouvoir être attribués à la duchesse de Montfort [Note : M. de la Borderie pense que la duchesse est morte en Angleterre où, suivant toute probabilité, elle a été enterrée].

Vers 1635, le prieur avait composé une épitaphe dont voici les deux derniers vers :

Uxor cum nato rem perficit, ossa que clari hic

Conjugis ad medium majoris collocat arce.

Espérons que de nouvelles recherches feront retrouver, sinon la tombe de bronze, qui a dû disparaître, trop facilement du moins, la grande pierre ornée d'une croix en relief et de l'inscription « Hic jacet Iohannes dux Britanniae et comes Montfortis ». Peut-être quelque jour se montrera-t-elle à l'heureux chercheur qui a su découvrir sur nos landes bretonnes les fleurs d'or du Barzaz-Breiz (P. de Lisle du Dréneuc).

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