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TOMBEAU DU DUC ARTHUR II.

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Arthur II de Bretagne. Maison capétienne de Dreux. Duc de Bretagne de 1305 à 1312. Né le 25 juillet 1261. Fils de Jean II de Bretagne et de Béatrice d'Angleterre. Marié à Marie de Limoges et Yolande de Dreux. Décédé le 27 août 1312. Enterré dans l'église des Cordeliers de Vannes.

LE TOMBEAU D’ARTHUR II.

Le duc Arthur II « fut un bon prince, bening, gracieux, homme de justice et droiturier ... Il mourut en un petit chasteau maintenant ruiné, lequel s'appelle l'Isle, situé sur la rivière de Villaigne, au-dessus de la bourgade de la Roche-Bernard .. Et fut ensepvely à Vannes en l'église des Cordeliers ». C'est en effet dans ce couvent fondé par Jean Ier, en 1260, et augmenté par le duc Arthur II, que fut érigé le tombeau de ce prince ; mais il est fort malaisé de savoir aujourd'hui s'il y a réellement été enseveli. L'incertitude sur un point aussi notoire paraît bizarre ; elle est cependant très réelle et en voici la cause : Les dépouilles mortelles d'Arthur II ont été  partagées entre le couvent des Carmes de Ploërmel et celui des Cordeliers de Vannes ; d'après dom Lobineau « ses entrailles furent enterrées aux Cordeliers de Vannes et son corps aux Carmes de Ploërmel ».

Cette assertion, qui contredit l'opinion émise par les autres historiens, semble peu d'accord avec les faits. On lisait en effet sur le monument d'Arthur II dans l'église des Cordeliers de Vannes cette inscription : « Cy gist le large prince le duc Arthur ». Puis est-il vraisemblable que l'on ait élevé un tombeau avec l'effigie du prince sans que son corps y fût déposé, tandis qu'à Ploërmel, où il aurait été enterré, d'après dom Lobineau, rien n'indiquerait sa présence ? Il semble plus rationnel d'admettre, comme on l'a fait, que ce fut seulement le coeur d'Arthur II qui fut placé dans le tombeau de son père. C'est ainsi que plus tard la duchesse Anne voulut que son coeur fût déposé dans le mausolée de François II son père. De même aussi, le corps de Duguesclin eut son tombeau à Saint-Denis avec ceux de nos rois, tandis que son coeur fut donné à sa ville natale, Dinan. Mais, dans l'un et l'autre cas, on n'a point construit de tombeau sur ces simples reliques, réservant cette manifestation extérieure pour le lieu où le corps était enterré.

Quoi qu'il en soit, et malgré toutes ces considérations, l'opinion de dom Lobineau est tellement précise que, si elle ne parvient à nous convaincre, elle suffit du moins pour nous laisser fort indécis.

Voici du reste le passage entier auquel je fais allusion : « Arthus II mourut en son chasteau de l'Isle, au-dessus de la Roche-Bernard, le 27 août 1312. Ses entrailles furent enterrées aux Cordeliers de Vannes et son corps aux Carmes de Ploërmel. On lui dressa un tombeau dans cette première église avec une épitaphe où l'on semble insinuer que tout son corps était là, ce qui donna lieu à quelques auteurs de dire qu'il aurait été enterré dans l'église des Cordeliers de Vannes ».

Ainsi le clairvoyant historien semble prévoir les causes d'incertitude que nous signalons. Quant à dom Morice, il se contente, suivant sa coutume, de reproduire le texte de son devancier : « Ses entrailles furent enterrées aux Cordeliers de Vannes et son corps aux Carmes de Ploërmel », puis il ajoute : « Le tombeau qu'on lui dressa n'est pas dans cette église (Ploërmel), mais dans la première, et son épitaphe a jeté quelques auteurs dans l'erreur ».

L'inscription qui fut, sans aucun doute, placée jadis à Ploërmel sur les restes de ce prince, trancherait toute difficulté. Mais elle ne nous a pas été conservée. La seule épitaphe que j'ai pu relever est celle-ci : Cy dedans gist le corps et est ensepulturé Artus second du nom Duc de Bretagne MCCCXIII.

Ce document est bien formel, malgré l'erreur du copiste qui a mis Nantes pour Vannes. Le désaccord même entre la date de 1313 et celle de 1312 donnée par dom Lobineau serait une preuve en sa faveur, car nous retrouvons la date de 1313 dans un ancien obitier de Vannes : « Anno 1313 obiit clarissimus princeps Arturus secvndus ». Malheureusement toute la force du document s'anéantit devant le nom du transcripteur. C'est en effet dans le recueil manuscrit de Fournier déposé à la Bibliothèque publique de Nantes que se trouve cette inscription. Or l'ingénieur Fournier était doué d'un esprit beaucoup trop inventif pour que l'on puisse invoquer son témoignage, et nous ne donnons ici son texte que pour mémoire.

Les bâtiments conventuels des Cordeliers occupaient un terrain, jadis situé en dehors de l'enceinte de Vannes, où se trouve maintenant la rue nommée Saint-François, du nom le plus généralement donné aux Cordeliers.

Sur la page d'un registre d'inventaire déposé aux Archives départementales de Vannes se trouvent les curieux renseignements qui suivent et que nous transcrivons sur le texte publié en 1869 par M. Guyot Jomard : « Des papiers qui se sont trouvés dans les archives et autres endroits du couvent de Saint-François de Vannes, duquel couvent on a trouvé la description qui suit dans un ancien livre, en partie, où il y a plusieurs autres particularités tant dudit couvent que d’autres lieux ». Suit la description en latin. En voici la traduction, aussi littérale que possible : « ... Le couvent de Vannes a été bâti sur un terrain antique et incliné jadis en dehors des murs de cette ville par le sérénissime prince Jean I, duc de Bretagne Armorique ; il fut agrandi par Arthur II, fils de Jean II. Devenu duc en 1305, il mourut en 1312. Son tombeau a été placé au milieu du choeur ».

Dans un ancien obitier est écrit ce qui suit : « Anno 1313 obiit clarissimus princeps Arturus secundus, dux Britannie, in suo castello Insulensi prope oppidum de la Roche-Bernard, fuit sepultus in choro Sancti Francisci Venetensis ». Ce qui suit était écrit sur son tombeau :

Cy gist le large prince le duc Arthur de Bretagne, fieuls du bon duc Jean II, lequel mourut à Lyon, au couronnement du pape Clément V, l'an de grâce 1305, qui fut fieuls de madame Beatrix, fille au roi d'Angleterre Henri 3ème, qui trépassa au château de l'Isle lès la Rochebernard, le XXIIIJ jour du mois d'Août, surveille de la décollation de saint Jean Baptiste, l'an de grâce MCCCXII.

SA VIE ET LE SERVICE VOLENTIERS NOS VOS RECOTERRAGES E LES BONNES TECHES, SI JE POILCE , MES CESTE TOMBE NE PEUT PAS COM­PRENDRE ICY. IL FUT ENSEPULTURÉ AVEC GRANDE FESTE E GRAND COMPAGNIE DE LA NOBLESSE DE LA DUCHÉ, ET MOULT NOUS HENOURA, PRIE DIEU QUE SON HERME SOIT EN REPOS ...

Le couvent des Cordeliers, ruiné pendant la Révolution, a été absolument rasé en 1808 et il n'en reste aucune trace.

Le tombeau d'Arthur II, ou du moins sa statue fut retrouvée et transportée plus tard à la Préfecture par les soins de M. Lorois, préfet du Morbihan. En 1848, on eut la barbarie de prendre ces beaux marbres et de les jeter sur la grande route d'Auray où ils devaient servir de matériaux pour construire le pont du Pargo. C'est peut-être le souvenir de cet acte de vandalisme qui arrachait à Brizeux le cri d'indignation que nous avons pris pour épigraphe : De la tombe d'Artus ils feraient une borne !

Par bonheur, ces précieux débris furent aperçus par M. Galles qui les obtint de l'ingénieur chargé des travaux . Peu après, en 1849, M. le baron de Wismes, de qui je tiens le récit de ces faits, les vit dans la collection de M. Galles avec la statue de Jean de Malestroit [Note : Les seigneurs de Malestroit avaient contribué très largement à la fondation du couvent des Cordeliers] et de Jeanne du Périer sa femme. Comme tous les archéologues vannetais, M. Galles avait cet admirable désintéressement qui a fait du Musée de Vannes un merveilleux trésor. Les restes de ces statues passèrent donc de sa collection dans la tour du Connétable.

Fragment de la statue d'Arthur II

Les débris de la statue d'Arthur II se composent de deux [Note : M. l'abbé Le Mené, directeur du Musée, pense que la partie supérieure est peut-être d'une autre statue] grandes parties donnant le buste et la taille jusqu'au dessus des genoux ; leur longueur totale est de 1m15 ; une sorte de baudrier traverse la poitrine ; l'épée est passée dans une ceinture ornée de traverses qui supportent l'écu du prince. Les armoiries figurées sur cet écu ont une disposition singulière. Comme on le voit sur la planche que nous avons fait exécuter, grâce à l'autorisation de M. le Directeur du Musée, les hermines remplissent presque tout le chef de l'écu, sauf sur les côtés, où apparaissent deux pièces de l'échiqueté de Dreux, mais fort allongées et semblables à des billettes (P. de Lisle du Dréneuc).

 

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