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A 1 kilomètre de Brélévenez, à moins de 2 kilomètres de Lannion, vous trouvez en bordure de la route de Trébeurden, une chapelle dédiée à Saint Roch.

Celui-ci est né à Montpellier en 1303 ; à vingt ans privé de ses parents, il distribue tous ses biens aux pauvres, part en pélerinage à Rome, en mendiant son pain : en cours de route il s'arrête pour soigner des pestiférés et est atteint lui-même de l'horrible mal. Guéri miraculeusement, il rentre dans sa ville natale ; son costume, ses pénitences, sa maladie l'ont rendu méconnaissable. Soupçonné d'espionnage, il est enfermé dans un affreux cachot où il meurt le 16 Août 1337, à côté de sa couche funèbre on trouve une petite planche sur laquelle étaient gravés ces mots : « Roch sera votre protecteur contre la peste ».

Son culte se répandit à la suite du concile général de Constance en 1414. La peste s'abattit sur la ville. Les Pères songeaient à se séparer quand un jeune homme parla de l'intercession à Saint Roch. Une procession d'une magnificence extraordinaire fut organisée et la peste disparut aussitôt. Les évêques de retour dans leurs diocèses respectifs s'empressèrent de prêcher la dévotion à Saint Roch, l'appelant l'ami des affligés et le protecteur des malades.

La chapelle de Saint Roch, en Brélévenez, présente un ensemble caractéristique de la fin du XVème siècle et du commencement du XVIème siècle. L'édifice à la forme d'un rectangle garni aux quatre coins de contreforts l'étayant robustement.

Un minuscule placitre contient un calvaire simple qui s'abrite sous les marronniers.

Le mur-clocher s'achève par une pointe à jour où dort l'unique cloche de la chapelle.

Au-dessus du portail ouest, trois trous rejointoyés, désignent l'emplacement de blasons seigneuriaux enlevés en 1793.

Le seul ornement de la façade sud est une porte basse enjolivée de fioritures gothiques évoluant vers la Renaissance.

A l'intérieur, autour de l'autel en granit mouluré, deux belles statues de Saint Roch et de Sainte Anne polychromées.

Mais l'attention du visiteur est surtout captivée par une boiserie en chêne sculpté verni, appelé communément « Jubé », mais peut être à tort : car on n'y relève aucune trace de chaise à prêcher : n'est-ce pas plutôt une clôture séparant le choeur de la partie réservée aux fidèles ?

Au-dessus de la porte, deux bustes en haut relief, costume Louis XII et François Ier, représentent certainement les fondateurs de la chapelle Jean de Lannion, Seigneur du Cruguil, en Brélévenez, et son épouse Hélène de Sclizson, fille du Seigneur de Kerhamon et de Keranfault, en Servel.

Outre le Christ et les Saintes femmes on reconnait de gauche à droite Saint Yves avec sa bourse à la main, Saint Jean Baptiste portant l'agneau ; Saint Pierre et sa clef ; Saint Paul tenant l'épée.

L'Eglise a fixé la fête de, Saint Roch le 16 Août, mais le pardon ici se célèbre le dimanche dans Octave de l'Assomption avec grand'messe, vêpres et évangélisation des enfants.

La ville de Lannion tient à honneur de renouveler tous les ans le mardi de la Pentecôte une procession solennelle en reconnaissance d'une grâce insigne obtenue par la protection de Saint Roch lors d'une épidémie de choléra en 1867 (X.X.).